Nucléaire iranien : le rôle de la France en question après l'échec des négociations
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Alors que les négociations sur l'avenir du programme nucléaire iranien se sont achevées sans accord dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 novembre, le rôle de la France dans cet échec est pointé du doigt par plusieurs observateurs. Ces derniers soulignaient notamment les multiples prises de parole de la délégation française pour insister sur les points de blocage.
Le chef de la diplomatie française a d'ailleurs été le premier à annoncer l'absence d'accord, soulignant qu'il restait beaucoup de chemin à faire. Selon Paris, des clarifications sont nécessaires sur trois points principaux : la centrale d'Arak, ledevenir du stock d'uranium enrichi à 20 % et, plus généralement, la question de l'enrichissement.
FABIUS TROP EXPOSÉ ?
Cette détermination a fini par irriter certains diplomates qui, sous couvert d'anonymat, n'ont pas caché leur agacement aux journalistes. "Les Américains, l'Union européenne et les Iraniens travaillent intensivement depuis des mois sur ce processus et il ne s'agit rien de plus que d'une tentative de Fabius de se donner une importance tardivement", avait-il dit, en évoquant les multiples interventions publiques du ministre mettant en garde contre un éventuel accord au rabais.
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La propension de Laurent Fabius à s'exprimer devant les médias a peut-être joué un rôle dans cette suspicion à l'encontre de la France. Le fait qu'il soit sorti samedi soir le premier de la salle de réunion, grillant la politesse à la porte-parole du groupe des six, Catherine Ashton, a pu aussi jouer en sa défaveur.
"NOUS SOMMES D'ACCORD AVEC LES FRANÇAIS"
Mais Paris s'est défendu d'avoir été le grain de sable qui a empêché la conclusion d'un accord et, de fait, aucun des ministres qui se sont exprimés à l'issue de la réunion n'a incriminé publiquement la France, comme l'ont fait en Iran des députés et des médias.
A sa sortie de la salle de négociations, interrogé sur les critiques touchant Paris, le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a affirmé qu'il y avait eu "un excellent travail d'équipe, en particulier entre les Européens". Pressés de questions, son homologue américain John Kerry et la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton se sont aussi abstenus de dénoncer la position française.
Le groupe des six puissances chargées du dossier iranien "est absolument uni", a dit le secrétaire d'Etat. "Nous travaillons très étroitement avec les Français, nous sommes d'accord avec les Français sur le fait qu'il y a certaines questions sur lesquelles il faut travailler", a-t-il insisté.
Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien, très investi dans la négociation, a affirmé de son côté ne "pas [être] déçu", en dépit de l'absence d'accord. "Nous travaillons ensemble et heureusement nous allons être capables de parvenir à un accord quand nous nous rencontrerons à nouveau", a-t-il dit, avec un sourire un peu forcé.
Les Français gardent en tête l'échec de 2003-2004, lorsqu'un accord internationalprévoyant la suspension de l'enrichissement d'uranium par l'Iran avait volé en éclats faute d'avoir été suffisamment sécurisé. Ils n'ont eu de cesse pour les négociations en cours d'"élever le niveau de l'accord" envisagé, même si ce dernier doit êtrerepoussé dans le temps.
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