Pour de nouveaux "modes de vie"
Intitulé La fraternité, fondement et route pour la paix, ce texte dénonce " les éthiques contemporaines caractérisées par un individualisme diffus, un égocentrisme et un consumérisme matérialiste, qui affaiblissent les liens sociaux, en alimentant cette mentalité du “ déchet ”, qui pousse au mépris ". "La succession des crises économiques doit nous amener à repenser nos modèles de développement économique et à changer nos modes de vie", exhorte-t-il donc en s'appuyant abondamment sur les textes de ses prédécesseurs et sur la doctrine sociale de l’Eglise, sans rupture sur le fond.
Selon le pape, " ces graves crises financières et économiques qui trouvent leur origine dans l’éloignement progressif de l’homme vis-à-vis de Dieu et la recherche avide des biens matériels " poussent de nombreuses personnes à " rechercher la satisfaction, le bonheur et la sécurité dans la consommation et dans le gain, au-delà de toute logique d’une saine économie ". S’en prenant aux très hauts revenus, il insiste donc sur la nécessité de mettre en œuvre " des politiques qui servent à atténuer une répartition inéquitable excessive du revenu ".
Les biens privés comme biens communs
A l’appui de sa démonstration, qui risque de lui attirer de nouvelles critiques de la part de certains milieux économiques, François livre un rapide rappel de la doctrine sociale de l’Eglise. " Nous ne devons pas oublier l’enseignement de l’Église sur ce qu’on appelle l’hypothèque sociale, sur la base de laquelle, comme le dit saint Thomas d’Aquin, il est permis et même nécessaire " que l’homme ait la propriété des biens " ; quant à l’usage, " il ne doit jamais tenir les choses qu’il possède comme n’appartenant qu’à lui, mais les regarder aussi comme communes, en ce sens qu’elles puissent profiter non seulement à lui mais aussi aux autres " ".
Dans un long catalogue des maux du monde, que seule " la fraternité " peut résoudre, le pape François, dans la lignée de ses prédécesseurs, s’inquiète des " graves atteintes aux droits humains fondamentaux, surtout au droit à la vie et à la liberté religieuse ", du " tragique phénomène du trafic des êtres humains ", de la " mondialisation de l’indifférence ", du " drame déchirant de la drogue sur laquelle on s’enrichit dans le mépris des lois morales et civiles ", de " la dévastation des ressources naturelles et de la pollution ", de "la tragédie de l’exploitation dans le travail ", des " trafics illicites d’argent comme la spéculation financière ", de " la prostitution qui chaque jour fauche des victimes innocentes ", de " l’abomination du trafic des êtres humains, des délits et abus contre les mineurs, de " l’esclavage ", de " la tragédie souvent pas entendue des migrants sur lesquels on spécule indignement dans l’illégalité ", des " conditions inhumaines de tant de prisons, où le détenu est souvent réduit à un état sous-humain ", de " la persistance honteuse de la faim dans le monde ".
S’appuyant sur la théologie, le pape considère que la " fraternité ", gage de " paix et de justice " s’apprend " au sein de la famille", soulignant au passage "les rôles responsables et complémentaires de tous ses membres, en particulier du père et de la mère ". Enfin, dans un contexte marqué par divers conflits qui mettent aux prises des groupes religieux à travers le monde, notamment en Centrafrique, le pape réitère la demande traditionnelle du Vatican pour " la non prolifération des armes et du désarmement de la part de tous, en commençant par le désarmement nucléaire et chimique ".
Stéphanie Le Bars
Lire la suite de la note de blog
Professor, acredito que o Papa esteja seguindo uma agenda. Nao lhe parece? Abracos
ResponderExcluirSim, o Papa segue uma agenda que, em matéria de economia, infelizmente, é essa agenda esquizofrênica da economia política da Igreja católica, totalmente divorciada da realidade, distorcida, e ineficiente do ponto de vista da criação de riqueza e prosperidade.
ResponderExcluirToda a Igreja precisaria enfrentar uma revolução em suas concepções econômicas, mas eles são muito arrogantes para isso.
Paulo Roberto de Almeida