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quinta-feira, 8 de novembro de 2007
802) Energia: previsoes preocupantes da AIE-OCDE para 2030
LE MONDE, 07.11.07
La croissance économique de la Chine et de l'Inde – gourmande en pétrole et en charbon – est en train de "transformer le système énergétique mondial". Si l'on y ajoute la consommation des autres pays émergents et des nations industrialisées, les retombées de la hausse "effrénée" de la demande d'énergie sont "alarmantes" – à la fois incompatibles avec l'impératif de renforcer la sécurité des approvisionnements et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce sont les principales conclusions du "World Energy Outlook 2007", le rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) rendu public, mercredi 7 novembre, à Londres.
Les experts de l'agence, qui ont élaboré un scénario de référence (sans changement de politique) et un scénario alternatif (plus économe en énergie) à l'horizon 2030, reconnaissent l'"aspiration légitime" des 2,5 milliards d'habitants des deux géants asiatiques à plus de bien-être. C'est donc à une mobilisation mondiale qu'appelle l'AIE, un organisme créé en 1974 à l'initiative des Etats-Unis pour défendre les intérêts des grands pays consommateurs.
Sans vigoureuse inflexion politique, les besoins augmenteront de 55 % dans les vingt-cinq ans à un rythme moyen de 1,8 % par an, les énergies fossiles représentant 84 % de cette hausse, très loin devant le nucléaire et les renouvelables. Et, avec eux, les émissions d'oxyde de carbone (+57 %). En outre, cette tendance entraînera une "dépendance accrue" des pays consommateurs aux hydrocarbures du Moyen-Orient et de Russie.
L'AIE souligne que le défi de "tous" les pays est donc de s'engager dans une "transition" visant à "décarboniser" l'énergie pour émettre moins de CO2, ce qui permettrait au passage de sécuriser les approvisionnements. "Nulle part ailleurs la tâche ne sera plus ardue, ni plus importante pour le reste du monde, qu'en Chine et en Inde", prévient l'agence, tout en reconnaissant que les émissions de CO2 par Chinois ne représenteront encore que 40 % de celles d'un Américain.
Quelques chiffres donnent la mesure de l'enjeu. La Chine, où la demande devrait plus que doubler (+3,2 % par an) d'ici à 2030, deviendra le premier consommateur d'énergie peu après 2010, détrônant les Etats-Unis. Ses besoins en pétrole quadrupleront, surtout pour alimenter un parc automobile qui comptera 270 millions de véhicules. En outre, le charbon restera la principale source d'alimentation de ses centrales électriques, l'obligeant à en importer massivement alors qu'elle possède déjà d'énormes réserves.
"URGENCE D'AGIR"
Les besoins de l'Inde, eux aussi, feront plus que doubler durant la période. Consommation de houille multipliée par trois, moindre utilisation de la biomasse, de l'électricité pour 96 % de la population contre 62 % aujourd'hui : tout concourt à l'importation d'énergie. Le pays deviendra avant 2025 le troisième importateur net de pétrole, derrière les Etats-Unis et la Chine, et le troisième émetteur de CO2.
Les prévisions à vingt-cinq ans sont difficiles, notamment sur la disponibilité des ressources. Le pétrole ne manquera pas, affirme l'AIE, campant sur un optimisme jugé excessif par de nombreux experts. En 2030, elle estime que la production atteindra 116 millions de barils par jour (32 millions de plus qu'en 2006), et que la part de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) passera de 42 % à 52 %.
Mais l'AIE juge que la hausse continue de la demande est "une menace réelle et de plus en plus grave pour la sécurité énergétique de la planète". Elle n'exclut pas, avant 2015, "une crise du côté de l'offre, qui s'accompagnerait d'une envolée des cours pétroliers", et prévient qu'"il sera extrêmement difficile d'assurer des approvisionnements fiables à des prix abordables". D'autant qu'une part croissante du brut servira au transport, pour lequel il n'existe pas de substitut.
Malgré la hausse des prix, la consommation s'accroîtra donc et les pays producteurs ne seront pas incités à investir, les tensions offre-demande maintenant l'afflux de dollars dans les pétromonarchies.
Autre facteur de risque, mais aussi de développement économique : l'accroissement des échanges pétroliers. Ils passeront de 41 millions de barils par jour en 2006 à 65 millions en 2030 (dont 13 millions importés en Chine), alors que l'offre sera plus concentrée dans les pays instables du Moyen-Orient d'où sont parties toutes les crises pétrolières des dernières décennies.
L'AIE pense que la Chine et l'Inde sont désormais conscientes qu'une course effrénée aux gisements d'or noir (Afrique, Asie centrale…) ne les prémunit pas contre une crise d'approvisionnement, et que la sécurité passe aussi par un bon fonctionnement du marché pétrolier.
L'AIE conclut sur l'"urgence d'agir" pour sauver la planète des retombées désastreuses du réchauffement. Si les Etats mettaient en œuvre les mesures qu'ils préconisent eux-mêmes, un recul de 19 % des émissions par rapport au scénario tendanciel serait possible en 2030. Encore insuffisant pour éviter une élévation moyenne de 2,40 des températures mondiales (le scénario bas du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) dans la seconde moitié du XXIe siècle.
Mais pour y parvenir, il faudrait un usage plus rationnel des énergies fossiles, une augmentation de la part du nucléaire, la généralisation du captage-stockage du CO2. Bref, des "avancées technologiques sans précédent" et "une action exceptionnellement rapide et vigoureuse" des gouvernements. La place grandissante de la Chine et de l'Inde devrait les inciter à passer des belles paroles aux actes, conclut l'AIE.
Jean-Michel Bezat
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