L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers
Étrange veillée d’armes. La politique, ces derniers jours, malgré le débat, malgré les meetings, semblait comme assourdie. Le grand rendez-vous démocratique qu’est l’élection présidentielle relégué au rang des préoccupations secondaires. Pourtant, la guerre est en Europe, l’économie mondiale retient son souffle, la menace islamiste couve toujours et l’instabilité générale devrait être accentuée par la possibilité d’une alternance politique périlleuse. Certes, les appels résonnent contre «la menace Le Pen», mais ils tiennent plus du rituel que de l’expression d’une angoisse profonde. Comme si les Français, peuple politique, avaient compris dès le soir du premier tour que la reconduction du chef de l’État avait la force de l’évidence.
Les quinze jours qui s’achèvent, d’enquêtes d’opinion en confrontations télévisuelles, ont confirmé cette impression première. Il faut dire que la candidate du Rassemblement national a montré dans sa stratégie (à gauche toute) l’étroitesse de sa vision…
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