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quinta-feira, 14 de dezembro de 2023

Livre: Histoire juive de la France de Sylvie Anne Goldberg, Annette Wieviorka (L'Histoire)

 Falta um livro assim para o Brasil: 

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La France, passion juive

L'HistoireAnnette Wieviorka dans mensuel 515
daté janvier 2024 - 996 mots Gratuit

Près de 150 auteurs, de six pays différents, font le point sur deux millénaires de présence juive sur le territoire français. Une odyssée interculturelle et entrecroisée depuis l'époque des guerres romaines, où les Juifs sont des acteurs parmi d'autres de l'histoire de France. Un livre-événement.

C'est une histoire de la France. Mais une histoire juive. Un fort volume de 1 088 pages. Un savoir encyclopédique réuni dans un ouvrage qui, pourtant, n'est pas une encyclopédie. Car l'ambition de Sylvie Anne Goldberg, directrice d'études émérite à l'École des hautes études en sciences sociales, est de faire une histoire non des seuls Juifs en France, mais des relations mutuelles entre la France et les Juifs. Cette liaison commence avec l'arrivée de ces derniers en Gaule, ce qui coïncide avec les débuts de la lente dispersion des Juifs hors de la Palestine romaine, dès avant la victoire de Titus au Ier siècle de notre ère - ce qu'attestent des traces archéologiques -, et se clôt avec la fin du XXe siècle.

Entre expulsion et émancipation

Pour écrire cette somme, très neuve, et d'une richesse foisonnante de textes, illustrés par une iconographie somptueuse, Sylvie Anne Goldberg a réuni quelque 150 contributeurs venus d'une trentaine de grandes universités, américaines, israéliennes, canadiennes, belges, italiennes, suisses et françaises. L'ouvrage montre comment, jusqu'au XIe siècle, les Juifs connurent une sorte d'âge d'or. Le judaïsme est la seule religion non chrétienne admise en terre du Christ. Dès cette période, cette histoire est paradigmatique de la double histoire, celle des Juifs, mais aussi celle de l'Occident chrétien dans sa relation à son Autre. Dès cette période, aussi, les Juifs sont utilisés comme repoussoir. Leur image est celle, inversée, de tout ce que peuvent représenter les valeurs positives de l'éthique et de la morale chrétiennes. La vindicte contre les Juifs s'accompagne de leur protection, ce qui peut paraître paradoxal. Toutefois, de paradoxes, cette histoire n'en manque pas. Les croisades, par exemple, moment intense de massacres, sont aussi le temps d'une extraordinaire productivité dans divers domaines, le champ juridique, celui de la mystique et celui de l'élaboration de la Tradition, ce qu'éclaire notamment l'article « Comment les croisades ont inspiré le messianisme juif », et ceux consacrés à Rachi de Troyes, le rabbin champenois du XIe siècle, dont les commentaires du Talmud sont d'une grande valeur pour l'exégèse biblique et talmudique, mais aussi pour l'étude de l'ancien français qu'il appelle « notre langue ». Cette tension perdure jusqu'à leur expulsion par Philippe le Bel en 1306, qui fait de la France, à la veille de la Révolution, un pays en principe sans Juifs, même si la réalité est plus complexe, et jusqu'à ce que l'idée de leur émancipation fasse son chemin.

En 1789, la décision de la Constituante d'inclure les Juifs parmi les citoyens, même s'il faudra quelques dizaines d'années pour qu'elle soit effective, résonne bien au-delà de la France, comme le soulignent notamment deux éclairages. « L'émancipation vue d'Allemagne » expose bien l'attention avec laquelle les pouvoirs allemands ont suivi les événements révolutionnaires français et le rapprochement des philosophes juifs avec leurs homologues. « L'ouverture des ghettos d'Europe » évoque l'émancipation, souvent éphémère, des Juifs d'Italie, des Pays-Bas, d'Allemagne, dans le sillage des guerres révolutionnaires et napoléoniennes de 1792 à 1815. Le « Juif » peut alors devenir un « israélite français », bénéficiant d'un culte réorganisé, alors que se développe une bourgeoisie et une aristocratie juives, qu'émerge une élite engagée dans la cité et que s'épanouit tout un univers culturel. Celui-ci est illustré notamment par une galerie de portraits, ceux des grandes familles comme les Rothschild et les Pereire, de savants comme Salomon Munk, de comédiennes comme Rachel et Sarah Bernhardt, de musiciens comme Jacques Offenbach.

Terre du réveil juif

Si la République fut une passion juive, elle n'en connut pas moins ses épreuves : l'affaire Dreyfus, qui dressa deux France l'une contre l'autre, et puis, bien sûr, le naufrage de Vichy, un sujet déjà amplement traité. Il n'empêche que la France fut, entre ces deux crises, une terre d'asile et d'assimilation. Une terre aussi où fleurit une riche vie culturelle et où la littérature connut un « réveil juif » qu'illustrent deux très grands écrivains, Marcel Proust et Joseph Kessel. La dernière partie de l'ouvrage, celle consacrée à la réinvention de la vie juive après la Shoah, si elle aborde des thématiques jalonnées, comme l'émergence de l'extermination des Juifs d'Europe dans la mémoire nationale, offre des textes d'une grande originalité, des portraits d'hommes et de femmes qui ont compté, mal connus d'un large public. Car il y eut une « école de pensée juive de Paris », avec Léon Ashkenazi, dit « Manitou », Alexandre Derczansky, André Neher, de grands penseurs de « l'être juif », comme Jacques Derrida ou Emmanuel Levinas, des écrivains majeurs, comme Jean-Claude Grumberg, Patrick Modiano, Arthur Koestler ou encore Romain Gary, et, aussi, des figures politiques, comme Pierre Mendès France ou Simone Veil.

Le livre s'intéresse également aux « passeurs d'imaginaires », ce que rend si bien le texte intitulé « De quelques chanteuses et chanteurs français ». Comme le note Sylvie Anne Goldberg dans sa conclusion, en une cinquantaine d'années, « un travail naguère exclusivement savant et érudit est finalement parvenu à s'assurer une place reconnue, tant dans l'espace public qu'à l'université »« Quant à [l'histoire] des Juifs, poursuit-elle, ordinaire, diffusée sur les ondes, passant par la chanson, le cinéma et la littérature, ancrée dans les diverses cultures juives réunies en France, elle a peu à peu permis à des bribes de judéité de percer cette sorte de plafond de verre, posé par l'indifférence qui a succédé à des siècles d'ostracisme et de stigmatisation. »

L'Histoire juive de la France est parue le 11 octobre 2023, quatre jours après le massacre de civils israéliens perpétré par le Hamas. Nul doute que ce drame ouvre une nouvelle époque incertaine dans l'histoire mondiale des Juifs en France. Les conclusions de la directrice d'ouvrage sont donc provisoirement optimistes. « Entre désir d'oubli et devoir (ou fardeau) de mémoire, les Juifs, enfin délestés de tout cadre juridique particulier, pourront - ou non - se revendiquer comme tels, tout en restant dans ceux de la nation. Et, après qu'on en aura tant et tant dit à leur propos, on les citera désormais en exemple d'une parfaite intégration. »

L'auteure est directrice de recherche émérite au CNRS.

Histoire juive de la France, Sylvie Anne Goldberg (dir.), Albin Michel, 2023, 1 088 p., 49,90 €.


segunda-feira, 5 de junho de 2023

Livre: La Construction du Brésil: essais sur l'histoire et l'identité du Brésil, Oliveira Lima; organização André Heráclio do Rego (Harmattan)


 Ensaios do historiador Manuel de Oliveira Lima, publicados em francês por André Heráclio do Rego, com quem eu tenho um livro feito nos 150 do nascimento do historiador diplomático, "Oliveira Lima, historiador das Américas (CEPE, 2017).

https://lusojornal.com/la-construction-du-bresil-essais-sur-lhistoire-et-lidentite-du-bresil-um-livro-sobre-um-bicentenario-quase-esquecido/

“LA CONSTRUCTION DU BRÉSIL – ESSAIS SUR L’HISTOIRE ET L’IDENTITÉ DU BRÉSIL”, UM LIVRO SOBRE UM BICENTENÁRIO (QUASE) ESQUECIDO

quinta-feira, 17 de fevereiro de 2022

Oyapock, par Patrick Straumann (L'Histoire)

 


Tracer la frontière

Oyapock, Patrick Straumann, Chandeigne, 2021, 183 p., 21 €.

Compte-rendu dans L'Histoire, Février 2022

https://www.lhistoire.fr/livres/tracer-la-fronti%C3%A8re?utm_source=sendinblue&utm_campaign=220217_ELH_Livres_9&utm_medium=email

Est-ce l’ennui des landes charentaises ? Henri Coudreau (1859-1899), comme ses aînés du même terroir Samuel de Champlain, René Caillié et Pierre Loti, rêve très jeune de partir loin, en Afrique peut-être. « En cette seconde moitié du XIXe siècle, les zones hachurées des cartes fondent à vue d’œil. » Mais en 1883, alors qu’il travaille au sous-secrétariat d’État aux Colonies, on lui confie la mission d’aller dans « le Contesté franco-brésilien », un no man’s land revendiqué par les deux États, aux confins de la Guyane. C’est là que, d’abord seul puis accompagné de sa femme Octavie, il souscrit au projet colonial de la Troisième République naissante. Jules Ferry le soutiendra toujours, même lorsque l’administration centrale trouve que ce passionné outrepasse les consignes.

Henri a laissé une dizaine d’ouvrages sur ses expériences au cœur de la forêt amazonienne, et la vie à Cayenne, devenue sa base. Il y séjourne lors du grand incendie qui ravage la ville en août 1888. Il effectue aussi des relevés des endroits où il passe et envoie des cartes soignées à son ami Élisée Reclus, qui l’aide à établir une frontière acceptable pour les deux parties. Octavie, quant à elle, écrit cinq livres, tous après la mort de son mari dont elle poursuit la mission durant cinq ans malgré les périls : elle raconte ainsi avoir tiré un coup de fusil « pour mettre du plomb dans la tête d’un alligator » ! Lorsqu’elle rentre en France, elle reste un temps en contact avec la Société de géographie puis se retire en Charente-Maritime, jusqu’à sa mort en 1938.

Patrick Straumann s’est appuyé sur les carnets de ce couple hors du commun pour suivre leurs traces en Amazonie dans ce bel ouvrage illustré de cartes en couleur et de photographies noir et blanc. Il raconte aussi, à travers les portraits d’Indiens, d’orpailleurs, d’esclaves marrons (la « loi d’or » qui abolit l’esclavage au Brésil n’est votée qu’en 1888), d’anarchistes, d’industriels du caoutchouc, quelques moments forts de l’histoire amazonienne à la fin du XIXe siècle. Henri Coudreau ne verra pas la fin diplomatique de sa mission puisque c’est seulement en 1900 que le différend à l’origine de son départ est réglé. L’Oyapock devient dès lors la frontière entre le Brésil et la Guyane.

terça-feira, 13 de maio de 2014

Livre: Le Brésil, pays émergé, par Hervé Théry, éditions Armand Colin, avril 2014


Hervé Théry, éditions Armand Colin, avril 2014

ENTRE FANTASMES EXOTIQUES ET RÉALITÉS, le Brésil a toujours suscité un vif intérêt voire une irrésistible attraction, qui s’est accrue ces dernières années : intérêt structurel dans tous les pays développés, notamment en France, en raison de la forte croissance économique de ce géant latino-américain (8,5 millions de km2 pour plus de 196 millions d’habitants) ; intérêt conjoncturel pour un pays qui s’est vu attribuer coup sur coup l’organisation de la Coupe du Monde (en 2014) et des Jeux olympiques (en 2016) ; intérêt politique lié à l’espoir incarné par le charismatique « Lula », et par celle dont il a voulu qu’il lui succède, Dilma Rousseff…

En revenant sur les raisons de la montée en puissance du Brésil, aussi bien sur le plan interne (ressources naturelles et agricoles, population jeune et qualifiée, institutions solides, etc.) qu’externe (jeu géopolitique sur le continent sud-américain, avec les autres pays BRICS, sur la scène internationale), cet ouvrage abondamment documenté, et rédigé par un observateur attentif de la culture brésilienne, dresse le portrait original d’un pays désormais « émergé ».

Hervé Théry est directeur de recherches au CNRS-Creda, professeur invité à l’université de São Paulo et codirecteur de la revue Confins.

Contact : 

 Hervé Théry : hthery@aol.com