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Este blog trata basicamente de ideias, se possível inteligentes, para pessoas inteligentes. Ele também se ocupa de ideias aplicadas à política, em especial à política econômica. Ele constitui uma tentativa de manter um pensamento crítico e independente sobre livros, sobre questões culturais em geral, focando numa discussão bem informada sobre temas de relações internacionais e de política externa do Brasil. Para meus livros e ensaios ver o website: www.pralmeida.org. Para a maior parte de meus textos, ver minha página na plataforma Academia.edu, link: https://itamaraty.academia.edu/PauloRobertodeAlmeida.

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segunda-feira, 1 de julho de 2024

Eleições francesas, por Jean Quatremer (Le Monde)

 Os eleitores franceses que votaram no RN não são todos racistas, xenófobos e fascistas (apenas alguns o são). Eles são contra o que havia, e expressaram sua insatisfação contra os partidos tradicionais votando contra todos eles: deu os idiotas nacionalistas do RN e os idiotas irracionais do LFI. Ou seja: venceu ser do contra, e escolheram passar a viver com as contradições do que havia do contra, sem progrsma claro. PRA

Jean Quatremer:

Voici mon analyse du scrutin qui n’engage strictement que moi: le résultat des législatives confirme que les citoyens ne votent pas pour le RN pour son programme, puisqu’il change de minute en minute et que personne ne le connait plus (on sait seulement qu’ils sont contre tout et pour tout ce qui est contre…), ni pour des leaders qui ont démontré leur incompétence et leur méconnaissance totale des dossiers et de tous les fondamentaux économiques, juridiques, constitutionnels, ni pour des candidats locaux qui sortent des fonds de tiroir et sont d’une nullité tout aussi grasse que celle leurs leaders. Bref, rationnellement, le vote RN est un défi à l’intelligence.

C’est pour cela que je ne crois pas un « vote d’adhésion » (ce qu’est le vote LFI aussi puant soit-il -je parle ici de Jean-Luc Mélenchon et de sa campagne communautaire flirtant -je suis gentil- avec l’antisémitisme, pas du LFI de François Ruffin ou de Clémentine Autain). Non, je pense que 11 millions de personnes ont voté contre tous les autres partis parce qu’ils n’ont pas su prendre en compte leurs préoccupations. C’est un ras-le-bol que s’amplifie année après année et qui s’est amplifié depuis l’automne dernier.

Je rappelle le sondage IPSOS post-européennes (lien ci-dessous) qui montre que les électeurs RN placent l’immigration (ce qui recouvre la question des valeurs, de la sécurité, mais aussi de la concurrence économique) en tête des raisons de leur vote (le pouvoir d’achat vient en second) à hauteur de 79 % contre 43 % pour l’ensemble des électeurs (en seconde position derrière le pouvoir d’achat, 45 %). Donc on peut se pincer le nez d’un air dégouté, les traiter de racistes (ce qu’ils ne sont pas ou pas seulement), de fascistes, considérer que ces peurs sont fantasmées, mais quand ces peurs amènent au pouvoir des néo-fascistes, il faudrait peut-être se réveiller, arrêter de penser qu’on est le camp du bien et donc qu’on a forcément raison, et essayer d’analyser et enfin répondre aux angoisses de ces Français, comme l’a fait la gauche nordique avec succès, que cela plaise ou non. Le pacte républicain est brisé et le RN n’en est que le symptôme, pas la cause.

lemonde.fr/societe/articl…


segunda-feira, 18 de março de 2024

"Espionner, mentir, détruire. Comment le cyberespace est devenu un champ de bataille" - Martin Untersinger (Le Monde)

Comment la France a découvert une cyberattaque de haute volée et démasqué la Russie : extraits du livre « Espionner, mentir, détruire »

Martin Untersinger, journaliste au service Pixels du « Monde », publie, le 20 mars chez Grasset, « Espionner, mentir, détruire. Comment le cyberespace est devenu un champ de bataille ». Il y raconte la guerre désormais ininterrompue que se livrent les grandes puissances dans l’univers numérique. 

Le Monde, 18 Mars 2024


https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/03/18/comment-la-france-a-decouvert-une-cyberattaque-de-haute-volee-et-demasque-la-russie-extraits-du-livre-espionner-mentir-detruire_6222648_4408996.html?lmd_medium=pushweb&lmd_campaign=pushweb&lmd_titre=comment_la_france_a_decouvert_une_cyberattaque_de_haute_volee_et_demasque_la_russie_extraits_du_livre_espionner_mentir_detruire&lmd_ID=6222714

Bonnes feuilles. Ce 14 décembre 2022, [Guillaume Poupard] est las. Les traits tirés derrière son costume gris, il est auditionné par les députés pour la dernière fois. Dans deux jours, il quittera ses fonctions de directeur de l’Anssi [l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, organisme chargé de la protection numérique de l’Etat]. Mais il a un ultime message à faire passer. Un refrain qu’il a souvent entonné mais qui n’imprime pas. Ou pas assez. Alors, il se lance dans une longue tirade.

« Il y a une menace dont on parle très peu car elle est très dérangeante. C’est celle de l’espionnage. Les victimes n’ont pas envie d’en parler, les attaquants encore moins. On est condamnés à dire que c’est très grave sans pouvoir donner beaucoup de détails, mais sachez que la pression qui est mise sur notre économie, sur nos institutions et sur nos administrations est absolument colossale. Face à nous, on a affaire à des Etats qui ont bien compris que l’information se trouvait au fin fond des systèmes informatiques et que la manière la plus rapide et la moins risquée d’aller chercher l’information la plus sensible, c’était l’attaque informatique. Je suis incapable de vous faire un bilan des conséquences de cet espionnage. En mettant bout à bout ce que j’ai eu à connaître, ça donne froid dans le dos. En termes d’impact économique, mais aussi en termes d’impact sur notre sécurité nationale. Nos adversaires savent où il faut attaquer. Cet espionnage est massif, il nous coûte très cher et il nous met probablement en danger. »

En quelques phrases, Guillaume Poupard a décrit les caractéristiques de l’espionnage informatique contemporain : omniprésent, ultra-sophistiqué, inlassable et extraordinairement difficile à repérer. A l’époque [des piratages] de Bercy, d’Areva ou de Safran, les Chinois ne se cachaient pas. Ils n’en avaient pas besoin, tant les défenses étaient abaissées. Désormais, c’est une autre histoire. Les espions sont de plus en plus nombreux, infiniment talentueux, repoussant les limites de ce que l’on pensait possible.



terça-feira, 22 de agosto de 2023

A Kiev, l’autopsie des missiles russes livre leurs secrets - Emmanuel Grynszpan (Le Monde)

A Kiev, l’autopsie des missiles russes livre leurs secrets

Le Monde, 19/08/2023

Les experts ukrainiens dissèquent les missiles et drones tirés sur leur territoire par les forces du Kremlin. Leurs entrailles révèlent des informations militaires et des composants venus de l’Occident. 

Certains des secrets militaires les plus sensibles des forces russes gisent, éventrés, sur le sol d’un modeste laboratoire, dans les faubourgs de Kiev. « Voici Kartograph, un drone ultrasecret du FSB [les services de sécurité russes], présente Oleksandr Vysikan, technicien expert judiciaire en explosifs. Nous identifions chaque pièce de cet appareil pour en déterminer l’origine. Regardez le bloc optique, pas moins de douze caméras ! » Comme son nom l’indique, Kartograph sert à établir des cartes numériques en 3D. « Ce bloc optique fabriqué en Autriche coûte environ 100 000 dollars [92 000 euros] », reprend l’expert. Il montre une liste des composants de valeur trouvés dans les entrailles du drone. Ceux-ci viennent des Etats-Unis (processeurs Xilinx et Marvell), de Taïwan (Wizmart), de Corée du Sud (Samsung) et surtout d’Autriche (Austrian Optic Technologies).

quarta-feira, 18 de janeiro de 2023

L’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle - Charles-Henry Groult et Benoît Hopquin (Le Monde)

Um documento histórico.

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/18/appel-du-18-juin-le-general-de-gaulle-enfin-de-vive-voix_6158274_3210.html

L’appel du 18 juin du général de Gaulle reconstitué pour la première fois

Le Monde, 18/01/2023

Récit Aucun enregistrement n’a été conservé d’un des discours les plus célébrés de l’histoire de France. Reste sa mythologie, que « Le Monde », en partenariat avec l’Ircam, a tenté de reconstituer en clonant la voix radiophonique de De Gaulle. 

C’est l’un des discours les plus célébrés de l’histoire de France et l’un des moins connus. L’exhortation à poursuivre le combat, lancée par le général de Gaulle depuis Londres, au micro de la BBC, le 18 juin 1940, est dans toutes les mémoires. Cet Appel, avec sa majuscule de noblesse, cette voix à nulle autre pareille, chacun croit encore les entendre sonner à son oreille. Et pourtant, il n’en existe aucun enregistrement. Cette lacune entretient la confusion, et parfois la méprise, avec d’autres moments et discours de la geste gaullienne.

Non, le général rebelle n’a pas dit ce jour-là : « La France a perdu une bataille ! Mais la France n’a pas perdu la guerre ! » Non, il n’a pas clamé : « Moi, général de Gaulle, j’entreprends ici, en Angleterre, cette tâche nationale », se posant ainsi en chef militaire et politique du pays. Oui, il a conclu : « Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas », donnant à ce mot, « résistance », un sens qui n’a cessé de s’ennoblir à son tour en Résistance. Non, enfin, la version canonique, entérinée par de Gaulle dans ses Mémoires de guerre (Plon, 1954), n’est pas exactement celle qu’il prononça au micro.

Voilà pourquoi Le Monde, l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) et sa filiale technologique Ircam Amplify, grâce à une nouvelle technologie d’intelligence artificielle et le concours de l’acteur François Morel, ont tenté de reconstituer ce qu’avait pu être la voix radiophonique ce fameux 18 juin 1940. Le résultat de cette évocation ou suggestion est accessible ci-dessous.

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L’appel du 18 juin du général de Gaulle reconstitué pour la première fois

Par Charles-Henry Groult et Benoît Hopquin
Aujourd’hui à 05h00, mis à jour à 10h50.
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Récit Aucun enregistrement n’a été conservé d’un des discours les plus célébrés de l’histoire de France. Reste sa mythologie, que « Le Monde », en partenariat avec l’Ircam, a tenté de reconstituer en clonant la voix radiophonique de De Gaulle. 
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C’est l’un des discours les plus célébrés de l’histoire de France et l’un des moins connus. L’exhortation à poursuivre le combat, lancée par le général de Gaulle depuis Londres, au micro de la BBC, le 18 juin 1940, est dans toutes les mémoires. Cet Appel, avec sa majuscule de noblesse, cette voix à nulle autre pareille, chacun croit encore les entendre sonner à son oreille. Et pourtant, il n’en existe aucun enregistrement. Cette lacune entretient la confusion, et parfois la méprise, avec d’autres moments et discours de la geste gaullienne.

Non, le général rebelle n’a pas dit ce jour-là : « La France a perdu une bataille ! Mais la France n’a pas perdu la guerre ! » Non, il n’a pas clamé : « Moi, général de Gaulle, j’entreprends ici, en Angleterre, cette tâche nationale », se posant ainsi en chef militaire et politique du pays. Oui, il a conclu : « Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas », donnant à ce mot, « résistance », un sens qui n’a cessé de s’ennoblir à son tour en Résistance. Non, enfin, la version canonique, entérinée par de Gaulle dans ses Mémoires de guerre (Plon, 1954), n’est pas exactement celle qu’il prononça au micro.

Voilà pourquoi Le Monde, l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) et sa filiale technologique Ircam Amplify, grâce à une nouvelle technologie d’intelligence artificielle et le concours de l’acteur François Morel, ont tenté de reconstituer ce qu’avait pu être la voix radiophonique ce fameux 18 juin 1940. Le résultat de cette évocation ou suggestion est accessible ci-dessous.

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quinta-feira, 22 de dezembro de 2022

Nunca foi tão baixo o número de democracias liberais: apenas 34 (Le Monde)

Recesso democrático temporário ou duradouro?

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/21/le-nombre-de-democraties-liberales-estime-a-seulement-34-n-a-jamais-ete-aussi-bas-depuis-1995_6155234_3210.html

« Le nombre de démocraties libérales, estimé à seulement 34, n’a jamais été aussi bas depuis 1995 »

Chronique
Gilles Paris
Editorialiste
Le Monde, 22/12/2022

Les démocraties libérales sont réduites à faire le dos rond en espérant que s’épuise la vague autoritaire, analyse, dans sa chronique, Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ». 
Hier à 05h00, mis à jour hier à 08h16.Lecture 3 min.
Article réservé aux abonnés

Les défenseurs des normes démocratiques qui se retournent sur l’année écoulée ne peuvent que le constater : cela aurait pu être bien pire. Si l’armée russe s’était révélée aussi modernisée et dominatrice que Vladimir Poutine le professait avec assurance, un pouvoir fantoche serait aujourd’hui installé à Kiev à la place de celui, certes perfectible, qui accompagne l’affermissement dans la guerre d’une nation, et ce pouvoir serait actionné du Kremlin. Il serait aussi légitime que celui d’Alexandre Loukachenko à Minsk, c’est-à-dire qu’il ne représenterait rien des aspirations de son peuple et reposerait exclusivement sur les mêmes ressorts répressifs.

L’Ukraine ne serait plus indépendante, ni souveraine. Il lui serait intimé l’ordre de tourner le dos à l’Europe, alors qu’il s’agit d’une aspiration profonde, à l’origine de la révolution de 2014 à laquelle Vladimir Poutine ne s’est jamais résigné. La contagion autoritaire qui a saisi le monde depuis plus d’une décennie aurait avancé un peu plus. La Géorgie et la Moldavie y seraient plus exposées que jamais. Le discours devenu obsessionnel du Kremlin et de ses épigones d’un déclin irréversible du camp occidental aurait trouvé de nouveaux relais et de nouveaux idiots utiles pour le présenter comme une réalité.

Cela aurait également pu être bien pire, si, aux Etats-Unis, la fièvre de la contestation des résultats électoraux par une partie du camp républicain, lorsque ces derniers lui sont défavorables, n’avait pas reflué lors des élections de mi-mandat, le 8 novembre. Il y avait matière à inquiétude depuis qu’une minorité significative de ce camp justifie désormais le recours à la violence contre le parti adverse.

La mise en garde de Joe Biden à propos de cette dérive, à la veille de ces élections, a cependant rencontré un écho suffisant, y compris de la part d’électeurs républicains modérés. Ces derniers ont en effet refusé de soutenir certains candidats appuyés par Donald Trump, qui prétendaient occuper au niveau des Etats les plus disputés des postes stratégiques dans la perspective de la présidentielle de 2024.

segunda-feira, 14 de novembro de 2022

Kherson liberée de l’occupation russe - Le Monde

Dans la ville de Kherson libérée, des habitants incrédules : « Ces drapeaux ukrainiens partout, je n’en crois pas mes yeux »

Après huit mois et demi d’occupation russe, les forces ukrainiennes ont été accueillies avec émotion par la population qui n’avait pas fui la ville du sud de l’Ukraine. 
Par Rémy Ourdan (Kherson, envoyé spécial)
Le Monde, 13/11/2022 à 06h57
Des habitants célèbrent la libération de la ville sur la place de la Liberté dans le centre-ville, à Kherson, le 12 novembre 2022.
Des habitants célèbrent la libération de la ville sur la place de la Liberté dans le centre-ville, à Kherson, le 12 novembre 2022. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

Le brouillard de l’aube enveloppe encore Kherson lorsque des premiers habitants apparaissent place de la Liberté. Ils ne sont d’abord qu’une vingtaine. Rares sont ceux ayant eu le privilège de participer aux premières célébrations de libération de la ville, la veille au soir, en dansant autour d’un brasero. D’autres, dans Kherson coupée du monde, n’ont encore eu qu’un lointain et incertain écho de l’événement historique du 11 novembre, par des récits de voisins, ou parce qu’ils ont vu, dans leur rue, une colonne de soldats russes partir ou de combattants ukrainiens entrer en ville.

La première confirmation visuelle de la reconquête de Kherson par les forces armées de Kiev, pour ces gens qui n’ont eu accès ni aux télévisions ni aux réseaux sociaux dans la nuit, est, samedi 12 novembre à l’aube, ce drapeau ukrainien planté, place de la Liberté, devant le bâtiment déserté de l’administration régionale. Il flotte au vent sur ce qui fut un monument dédié aux héros de la révolution de Maïdan, détruit par les forces russes dès les premiers jours d’occupation militaire.

Il y a aussi ces quatre policiers en faction autour d’une fourgonnette, qui semblent un peu se demander ce qu’ils font là, seuls à cette heure matinale, dans une ville dont l’état-major ukrainien craint qu’elle soit encore infestée d’agents russes en civil, ou de soldats de Moscou ayant raté l’heure du départ avant que les ponts la reliant à l’autre rive du Dniepr ne soient coupés.

(…)


domingo, 2 de outubro de 2022

A segunda maior potência militar do mundo vergonhosamente derrotada pela Ucrânia - Le Monde

 Se não fosse pela ajuda ocidental, especialmente americana, os ucranianos não teriam conseguido dertotar as forças russas de ocupação, não apenas pelas armas, mas pela inteligência e aconselhamento tático e estratégico.

O fator mais relevante, porém, é a moral das tropas, nos russos abaixo de zero!

Viva a Ucrânia!

Guerre en Ukraine : d’Izioum à Lyman, comment la contre-offensive de Kiev a déstabilisé l’armée russe dans l’Est

L’armée ukrainienne affirme avoir repris des milliers de kilomètres carrés en septembre, avec une importante aide américaine. Pendant que l’armée russe recule, comme à Lyman, Vladimir Poutine a décrété une mobilisation militaire « partielle ». 
Le Monde, 2 Octobre 2022,  14h54

Le 29 août, l’armée ukrainienne lançait sa plus importante contre-offensive depuis le début de l’invasion russe, le 24 février. Trois semaines plus tard, le 21 septembre, Vladimir Poutine a annoncé la mobilisation de 300 000 réservistes pour soutenir son effort de guerre, sérieusement déstabilisé par cette opération éclair.

Le Monde fait le point sur les événements qui ont permis, à ce jour, à l’Ukraine de reprendre à l’armée russe plus de 6 000 kilomètres carrés de territoire, selon le président Volodymyr Zelensky.

Une opération rapide et bien préparée

INFOGRAPHIE LE MONDE

Kiev a conçu sa contre-offensive sur deux axes principaux : en direction de l’oblast de Kharkiv (dans le Nord-Est), dont la capitale du même nom est la deuxième ville du pays – 1,4 million d’habitants avant la guerre –, et vers celui de Kherson (dans le Sud). Dans le secteur de Kharkiv, saisi par la Russie en février, il aura suffi de six jours, du 6 au 11 septembre, pour que les forces ukrainiennes déciment ou mettent en déroute leurs ennemis.

La prise majeure a été la ville d’Izioum(47 000 habitants avant la guerre) : il s’agissait de la base arrière du Kremlin pour attaquer le nord du Donbass voisin. Mais c’est toute la région qui a été regagnée. Le vent de panique parmi les soldats du Kremlin a permis aux Ukrainiens de conquérir des milliers de kilomètres carrés, de tuer ou de faire prisonniers des centaines, au moins, de soldats russes et de capturer beaucoup de matériel ennemi.

L’opération a commencé par la percée de dix brigades ukrainiennes concentrées autour du village de Iavirske. En deux jours, les Ukrainiens ont avancé de quinze kilomètres. Selon l’analyse de l’ex-colonel et chef de guerre russe Igor Guirkine, sur le réseau social Telegram, cette percée fulgurante leur a permis de s’approcher de l’ennemi au point de l’empêcher de riposter avec son artillerie.

Plusieurs unités des forces spéciales ont ensuite foncé vers Koupiansk, 50 kilomètres plus loin, coupant l’une des principales routes d’approvisionnement de l’armée russe vers le nord du Donbass. Les Russes ont été repoussés jusqu’à la frontière, au nord de Kharkiv.

Au sud de cette zone, plusieurs localités ont été reconquises, mardi 20 septembre, dans le nord de la région de Donetsk. Les Ukrainiens ont aussi repris pied dans la région de Louhansk en s’emparant de Bilohorivka. Le 2 octobre, Volodymyr Zelensky a revendiqué la reconquête de la ville stratégique de Lyman, un important nœud ferroviaire dans la région de Donetsk.

La contre-offensive dans la région de Kherson, commencée le 29 août, a progressé plus laborieusement, sur un front de 200 kilomètres de long. La préparation s’est faite par des frappes continuelles sur les nœuds logistiques venant de Crimée, les moyens de transport, les concentrations de troupes et d’équipements, les dépôts de munitions et les centres de commandement.

Les opérations ont été minutieusement préparées. Dans l’oblast de Kharkiv, la couverture fournie par les forêts et la connaissance des heures de passage des satellites de surveillance russes ont permis à Kiev d’installer son dispositif discrètement, selon l’analyse de Joseph Henrotin, chargé de recherche à l’Institut de stratégie comparée.

Dès le mois de juin, l’état-major ukrainien avait laissé entendre qu’une opération se préparait dans le sud du pays. Cette rumeur avait eu pour effet de desserrer l’étau exercé par les troupes de Moscou dans le Donbass, et de dégarnir le nord du front, les Russes décidant d’envoyer une partie de leurs forces dans la région de Kherson pour y fortifier leurs positions.

Les gains de l’Ukraine signent le second échec majeur du Kremlin après celui de l’offensive initiale sur Kiev, au tout début des hostilités. Forts de ces succès, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ainsi que son ministre de la défense, Oleksii Reznikov, n’ont pas caché leur intention de parvenir à rétablir la frontière russo-ukrainienne de 1991, ce qui implique de reprendre le Donbass, mais aussi la Crimée annexée par la Russie en 2014

Le rôle décisif des Etats-Unis

L’aide militaire considérable accordée à Kiev, principalement par les Etats-Unis, fait la différence sur le terrain, tout comme la formation de soldats ukrainiens d’une redoutable efficacité tactique. « Nous n’aurions pas pu reprendre ces territoires sans l’aide des Etats-Unis », a reconnu M. Zelensky, lors d’une visite du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, à Kiev, le 8 septembre.

Depuis le 24 février, Washington a livré à Kiev pour 14,5 milliards de dollars de matériel, dont :

  • Plus de 40 000 missiles antichars portatifs,
  • 126 canons M777 de 155 mm,
  • 1 400 drones suicides,
  • 20 hélicoptères Mi-17,
  • 1 400 missiles antiaériens portatifs Stinger,
  • 8 batteries de missiles sol-air Nasam,
  • 200 véhicules blindés M113 et plusieurs centaines de Humvees.

Ce n’est pas seulement le nombre, mais aussi la qualité de ces matériels qui a aidé Kiev à faire pièce à Moscou, certains d’entre eux permettant de frapper les forces russes avec efficacité jusqu’à 80 kilomètres derrière la ligne de front. Les Etats-Unis ont aussi livré suffisamment de munitions – dont 800 000 obus de 155 mm – pour faire face à la puissance de feu de l’artillerie russe.

Le Pentagone a également révélé, lundi 12 septembre, avoir entraîné ces derniers mois quelque 1 500 militaires à l’utilisation de son matériel. Les Américains partagent également les informations de leur service de renseignement avec l’Ukraine et prennent part à la planification des opérations.

Macabres découvertes dans le sillage de la retraite

Après la reconquête de la ville d’Izioum par les forces de Kiev, 445 tombes et une fosse commune ont été découvertes par hasard, dans une pinède, le 15 septembre, à la faveur d’une opération de déminage. Selon des témoins et un enquêteur ukrainien, certaines victimes ont été tuées par balle et d’autres, par des tirs d’artillerie, des mines ou des frappes aériennes. Certains corps présentent des signes de torture, a affirmé le chef du bureau du procureur de Kharkiv, Oleksandr Filtchakov. Au moins un cadavre exhumé avait les mains liées avec une corde. Les victimes sont probablement « en majorité » des civils, selon les autorités locales.

La Russie agit de « manière épouvantable », a commenté le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. « La Russie, ses dirigeants politiques et toutes les personnes impliquées dans les violations continues du droit international et du droit humanitaire international en Ukraine devront rendre des comptes », a estimé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Quant à Volodymyr Zelensky, il a dénoncé les crimes d’une armée de « tortionnaires », et promis un « châtiment terriblement juste ».

Dans la région de Kharkiv (Nord-Est), près de Koupiansk, vingt-quatre civils ukrainiens, dont une femme enceinte et treize enfants, ont été retrouvés tués par balle dans leur voiture, a affirmé le 1er octobre le gouverneur régional Oleh Synehoubov. Selon lui, « les occupants [l’armée russe] ont attaqué ces civils qui tentaient d’échapper aux bombardements ».

L’armée du Kremlin en panne de soldats

De son côté, l’armée russe connaît des lacunes. Sa défense antiaérienne, bâtie autour des systèmes S-300 et S-400, réputés parmi les meilleurs du monde dans leur genre, n’a notamment pas réussi, à plusieurs reprises, à déjouer les attaques ukrainiennes venues du ciel.

Mais elle souffre surtout d’une panne d’effectifs. En six mois, ses pertes se situent entre 25 000 soldats – selon la moyenne des estimations des services de renseignement européens – et 80 000 soldats selon le Pentagone, qui agrège les morts et les démobilisés. Ces estimations sont très loin du bilan officiel avancé le 21 septembre par le ministre de la défense russe, Sergueï Choïgou, qui a évoqué 5 937 tués. Le contingent russe participant directement à l’invasion de l’Ukraine compterait entre 150 000 et 200 000 militaires.

Face aux difficultés, le Kremlin a annoncé, mercredi 21 septembre, la mobilisation de 300 000 réservistes, âgés de 65 ans pour les plus vieux. Deux jours plus tôt, les députés russes avaient adopté une loi prévoyant des peines de prison – trois ans – pour ceux qui refuseraient de répondre à l’appel. Le 5 septembre, Vladimir Poutine avait déjà ordonné au gouvernement de garantir aux engagés volontaires qu’ils pourraient retrouver leur emploi. Enfin, plusieurs sources, dont Vladimir Ossetchkine, le fondateur de l’ONG de défense des droits de l’homme Gulagu.net, et le site d’information russe The Insider, rapportent qu’une campagne de recrutement de détenus est en cours.

Poutine annexe illégalement quatre régions après des consultations fantoches

Dans le sillage de la contre-offensive ukrainienne, les autorités prorusses des régions ukrainiennes de Zaporijia, Kherson, Louhansk et Donetsk ont revendiqué, mardi 27 septembre au soir, la victoire du oui en faveur d’une annexion par la Russie, à l’issue de référendums d’annexion organisés à la hâte par Moscou. Leur légalité a été dénoncée en des termes très fermes, par Kiev, la totalité de ses soutiens occidentaux et les organisations internationales.

Le 30 septembre, Vladimir Poutine a signé le décret d’annexion en affirmant, depuis Moscou, que « les habitants de Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia deviennent nos citoyens pour toujours », et en agitant à nouveau la menace nucléaire. « Lorsque l’intégrité territoriale de notre pays est menacée, nous utilisons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple, ce n’est pas du bluff », avait-il déjà dit le 21 septembre à la télévision russe.

Par ailleurs, la centrale de Zaporijia, dont les six réacteurs de 1 000 mégawatts chacun font du site nucléaire le plus important d’Europe, reste sous occupation militaire russe.


quinta-feira, 29 de setembro de 2022

La guerre de Poutine contre l’Ukraine est entrée dans une nouvelle phase, encore plus dangereuse - Tatiana Kastouéva-Jean (Le Monde)

La guerre de Poutine contre l’Ukraine est entrée dans une nouvelle phase, encore plus dangereuse

Tatiana Kastouéva-Jean

Directrice du Centre Russie-Nouveaux Etats indépendants à l’IFRI

Le Monde, 29/09/2022


Avec l’organisation, par Moscou, de référendums locaux et de la mobilisation partielle, assortie de menaces nucléaires, Vladimir Poutine poursuit sa fuite en avant en Ukraine, écrit Tatiana Kastouéva-Jean, chercheuse spécialiste de la Russie.


« Poutine ne commencera pas la guerre contre l’Ukraine : les risques sont trop élevés et il y a plus à y perdre qu’à gagner », entendait-on en Europe avant le conflit. Il l’a pourtant fait. « Poutine ne lancera pas la mobilisation, l’idée n’est pas populaire dans la société russe et provoquera un fort mécontentement social. » Il l’a pourtant fait. « Poutine n’appuiera pas sur le bouton pour déclencher une guerre nucléaire, car cela n’aura pas d’effet significatif contre l’armée ukrainienne, permettra aux alliés de l’Ukraine de lui fournir des armes de longue portée et lui aliénera les soutiens des pays comme la Chine et l’Inde »

 

L’avenir n’est pas écrit à l’avance et le pire n’est jamais certain. Cependant, depuis le début de la guerre, force est de constater que le président russe n’est pas guidé par le calcul rationnel et froid des coûts et des bénéfices, mais par une haine viscérale de l’Ukraine, devenue son obsession, et de l’Occident, qui se renforce au fil du temps. 

Ni l’échec de l’offensive sur Kiev et les difficultés de contrôler la totalité du Donbass au bout de sept mois de guerre, ni les morts des soldats russes (les autorités russes en reconnaissent environ 6 000, tandis que les Ukrainiens les estiment à 55 000), ni les sanctions qui pèsent lourdement sur l’économie russe ne semblent entamer la volonté de Poutine de gagner cette guerre quoi qu’il en coûte en imposant une capitulation à l’Ukraine et en infligeant indirectement une défaite à l’Occident.

Trois raisons au moins le poussent à la fuite en avant. Tout d’abord, la conviction que le véritable enjeu de cette confrontation contre l’Occident, dont l’Ukraine ne serait qu’un pion, réside dans sa propre survie, qu’il lie intimement au destin de la Russie. Les vingt-deux ans d’un règne sans partage ont persuadé Poutine de sa mission dans l’histoire russe : rétablir la grandeur du pays, renforcer ses positions dans le monde face à la domination hostile américaine, et même renverser cette domination.


Lutte civilisationnelle

Les pontes du Kremlin décrivent depuis longtemps la confrontation entre la Russie et l’Occident en termes de lutte civilisationnelle. Dans plusieurs de ses discours, Poutine évoque l’Occident collectif qui cherche à achever la tâche commencée par la chute de l’URSS, à savoir affaiblir durablement la Russie, voire la démembrer. Dans la vision de Poutine, les dégâts actuels se justifient à l’échelle historique, telles les conquêtes impériales sanglantes des tsars russes. Dans sa vision du monde, cette guerre était inévitable, et Poutine a préféré frapper le premier, comme son enfance dans les rues de Leningrad le lui a appris.


(...)

 

sábado, 23 de abril de 2022

Eleições francesas: Le Monde promete resultados e análises quase imediatamente: https://www.lemonde.fr/resultats-elections/

 Eis o link para os resultados do 2do turno das eleições presidenciais na França, neste domingo 24 de abril,  a partir de 20hs francesas, quatro horas antes no Brasil: https://www.lemonde.fr/resultats-elections/

Les résultats du second tour de l’élection présidentielle

Les premières estimations des résultats du second tour de l’élection présidentielle seront disponibles ici dès 20 heures.

En attendant, suivez la journée électorale en direct avec la rédaction du Monde.

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle

CANDIDAT
SCORE
Emmanuel MACRON
Qualifié
La République en marche
27,85 %
9 783 058
Marine LE PEN
Qualifiée
Rassemblement national
23,15 %
8 133 828
Jean-Luc MÉLENCHON
La France insoumise
21,95 %
7 712 520
Éric ZEMMOUR
Reconquête
7,07 %
2 485 226
Valérie PÉCRESSE
Les Républicains
4,78 %
1 679 001
Yannick JADOT
Europe-Ecologie-Les Verts
4,63 %
1 627 853
Jean LASSALLE
Résistons !
3,13 %
1 101 387
Fabien ROUSSEL
Parti communiste français
2,28 %
802 422
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Debout la France
2,06 %
725 176
Anne HIDALGO
Parti socialiste
1,75 %
616 478
Philippe POUTOU
Nouveau Parti anticapitaliste
0,77 %
268 904
Nathalie ARTHAUD
Lutte ouvrière
0,56 %
197 094