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domingo, 7 de setembro de 2025

Le sommet de Tianjin constitue l’acte de naissance du Sud global - Stéphanie Balme, Christophe Jaffrelot (Le Monde)

        Não creio, pessoalmente, que a reunião da OCX em Tianjin represente o nascimento do Sul Global, pois este não existe nessa forma de um convite do presidente chinês a outros países que se dispuseram a comparecer a uma reunião ampliada de uma organização bem mais restrita geograficamente. Nem China, nem Rússia podem ser considerados, como países de um Sul Global largamente imaginário. Ainda vai ser preciso muito mais mobilização e organização, assim como propostas credíveis, para a criação de uma nova ordem global. Mas estes dois professores franceses, talvez pelo fato que a França já não tem mais condições de liderar qualquer esforço mais amplo em escala global, são mais otimistas. PRA


« Le sommet de Tianjin constitue l’acte de naissance du Sud global »
TRIBUNE
Stéphanie Balme (Sinologue), Christophe Jaffrelot (Indianiste)

        L’événement, organisé par Xi Jinping, auquel ont participé une vingtaine de dirigeants, dont Narendra Modi et Vladimir Poutine, a donné à voir un nouvel ordre international, marqué par l’ascension de la puissance chinoise et l’essoufflement de l’hégémonie américaine, analysent, dans une tribune au « Monde », les chercheurs Stéphanie Balme et Christophe Jaffrelot.

Le Monde, 7 septembre 2025

        Le 25ème Forum de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), réuni à Tianjin, les 31 août et 1er septembre, n’a pas choisi son lieu au hasard. Cette ville du nord de la Chine témoigne de l’époque des concessions étrangères issues des guerres de l’opium. Outre les chefs d’État des membres permanents de l’OCS (Biélorussie, Chine, Inde, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Pakistan, Russie et Tadjikistan), une quinzaine de pays partenaires, dont l’Egypte, la Malaisie et la Turquie, étaient également présents, ainsi que le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres. Puis vint le défilé militaire, saisissant, célébrant le 80ᵉanniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale après la capitulation japonaise.
        Ce qui s’est joué en Chine dépasse de loin un simple aperçu du nouvel ordre international : c’est la configuration même à laquelle nous devons désormais nous préparer. Deux interrogations majeures se dessinent. Malgré ses contradictions et ses fragilités, notamment démographiques, que fera la Chine de la puissance qu’elle a accumulée ? Et à quoi pourrait ressembler un monde marqué par le déclin de l’hégémonie américaine ? Selon la région du globe où l’on se situe, l’une ou l’autre de ces questions paraît plus immédiate. Pour l’Europe, l’exercice demeure sans doute le plus complexe, tant son horizon stratégique global reste incertain.

Repli des Etats-Unis
        En septembre 1945, la puissance américaine incarnait la modernité et la puissance. Gandhi luttait pour l’indépendance de l’Inde, tandis que la Chine sombrait dans une guerre civile dont émergerait, quatre ans plus tard, la République populaire. En 2025, c’est à Pékin, avec l’Inde, que se dessine le nouvel ordre mondial postaméricain.
        Ce basculement résulte du repli des Etats-Unis et de leur diplomatie de guerre commerciale, qui fragilise l’hégémonie qu’ils exerçaient depuis 1945, paradoxe ultime d’une trajectoire menée sous la bannière Make America Great Again. En miroir, la déclaration de Tianjin puis le défilé de Pékin illustrent le triomphe du Parti communiste chinois, fondé il y a cent quatre ans et fort de plus de 100 millions de membres. Xi Jinping y a présenté une synthèse du marxisme et des traditions chinoises, citant Laozi [père fondateur du taoïsme] et mobilisant l’adhésion des opinions publiques du Sud en martelant la fin du « siècle des humiliations ».
        La participation de Narendra Modi au sommet de l’OCS est à analyser dans cette perspective, celle d’une revanche du Sud global dont Tianjin pourrait bien constituer l’acte de naissance. En effet, bien que l’Inde soit membre de plein droit de l’OCS, la présence du premier ministre n’allait pas de soi. Pour le comprendre, il faut rappeler une séquence du printemps dont l’enchaînement est proprement inouï : en mai, l’Inde et le Pakistan se livrent une guerre éclair provoquée par un attentat au Cachemire, que New Delhi attribue à des islamistes pakistanais.
        Avant le déclenchement des hostilités par l’Inde, Pékin apporte un soutien total à Islamabad ; pendant les combats, l’armée pakistanaise bénéficie d’un appui logistique chinois et utilise avions de chasse et missiles chinois, qui font beaucoup de mal aux Indiens, notamment la perte d’un Rafale ; après les hostilités, alors que l’Inde menace de priver le Pakistan d’une partie de l’eau des fleuves traversant son territoire, la Chine avertit l’Inde qu’elle pourrait faire de même. Dans ce contexte tendu, le ministre des Affaires étrangères indien se rend pourtant à Pékin en juillet pour poursuivre la normalisation des relations sino-indiennes, que New Delhi a relancée depuis octobre 2024.

Smartphones et médicaments génériques
        La présence de Narendra Modi à Tianjin est certes d’abord une réponse aux droits de douane astronomiques (50 %) imposés par Donald Trump à son pays : ce facteur conjoncturel explique la mise en scène des retrouvailles entre MM. Modi et Xi, accolades et sourires à l’appui. Mais, au-delà de ces échanges médiatisés, la visite s’inscrit bien dans une tendance de fond, puisque le rapprochement entre les deux pays est amorcé depuis bientôt un an. La compensation par Pékin de la faiblesse des investissements venus des Etats-Unis ou d’Europe a du sens pour l’Inde, étant donné que le pays reste dépendant de l’économie chinoise, qui lui fournit les composants électroniques pour assembler des smartphones, les composants actifs indispensables à la production de médicaments génériques, les terres rares utilisées dans les batteries de véhicules électriques, ainsi que les panneaux solaires essentiels à sa transition énergétique.
        Pékin, pour sa part, déploie une stratégie de puissance multidimensionnelle. Elle verrouille d’abord son « voisinage stratégique », des rives du Pacifique à l’Asie centrale et au Moyen-Orient, en combinant infrastructures, dépendances économiques et supériorité militaire. Elle cherche ensuite à remodeler l’ordre économique mondial, en dominant les technologies critiques, en sécurisant les chaînes de valeurs globales et en adoptant un discours proclimat calibré.

Un « État-civilisation-monde »
        Parallèlement, la Chine redéfinit la gouvernance mondiale par une diplomatie normative centrée sur le principe d’un « État-civilisation-monde », présenté comme pacifique et pluriel : un universalisme conçu pour défier l’ordre occidental du XIXᵉ siècle. Enfin, elle transforme sa puissance techno-nationaliste en arme géopolitique et, ce faisant, impose son modèle jusqu’à la Maison Blanche.
        Certes, l’hégémonie américaine reste prégnante à travers le dollar, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), Hollywood ou la Silicon Valley, mais elle s’effrite. Ce déclin ne fait pas des Etats-Unis une puissance secondaire, mais marque le passage d’une position incontestée à un monde où Washington doit partager son influence avec d’autres centres de pouvoir, générant des rivalités systémiques.
        Cette réalité tient soit à l’ascension du Sud global, soit à l’essoufflement mécanique de la domination américaine, aggravé par la politique trumpiste (protectionniste, dérégulatrice, imprévisible), qui fragilise les institutions internationales, les relations transatlantiques, et alimente une guerre commerciale mondiale.
        Dans ce contexte, que retenir de l’affirmation continue de la puissance chinoise et du rapprochement sino-indien face à une Amérique posthégémonique ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que Narendra Modi et Xi Jinping se sont affichés à Tianjin aux côtés de Vladimir Poutine, alors même que Washington et Bruxelles multiplient les sanctions contre la Russie. Une piste consiste à élaborer une politique indo-pacifique ne se limitant pas à mobiliser des partenaires comme simple contrepoids à la Chine, en particulier l’Inde. Quoi qu’il en soit, Tianjin restera comme l’acte de naissance du Sud global.

Stéphanie Balme, politologue sinologue, est directrice du Centre de recherches internationales (CERI, Sciences Po/CNRS) ; Christophe Jaffrelot, politologue indianiste, est directeur de recherche au CNRS (Sciences Po/CERI) et président de l’Association française de science politique. Stéphanie Balme (Sinologue) et Christophe Jaffrelot (Indianiste).

domingo, 27 de julho de 2025

Carta aberta aos políticos de todo o mundo - DISSIDENTES RUSSOS PRESOS (Le Monde e outros jornais)

 Na Rússia já não existe lei, nem ordem, muito menos justiça. Existe apenas a vontado do seu tirano, por acaso eleito:


... Na Rússia, não há absolvição em casos com motivação política. A crueldade das penas está aumentando; penas de 10, 15 e 20 anos de prisão não surpreendem ninguém. A Duma (Parlamento) exige regularmente o restabelecimento da pena de morte.
As chances de um julgamento justo desses casos pelos tribunais russos já eram baixas, mas acabaram desaparecendo depois que a Rússia se recusou a cumprir as decisões do Tribunal Europeu dos Direitos Humanos em 2022...

Carta aberta aos políticos de todo o mundo
Por DISSIDENTES RUSSOS PRESOS

27/07/2025

Pedimos aos políticos dos países democráticos que apoiem a luta dos russos e adotem resoluções em nome dos parlamentos, associações políticas e partidos
1.
Nós, prisioneiros políticos russos, apelamos a todos os líderes internacionais que se preocupam com o sofrimento dos povos por causa de suas convicções.
Somos pelo menos 10 mil — prisioneiros políticos russos e reféns civis ucranianos. Todos nós somos punidos por uma única coisa: ter adotado uma posição cívica.
Os conceitos de justiça e equidade estão ausentes na Rússia atual; quem ousa pensar criticamente pode acabar atrás das grades.
A legislação repressiva destinada a eliminar qualquer dissidência tem sido constantemente reforçada desde 2012. De 2018 a 2022, pelo menos 50 leis repressivas foram aprovadas e, desde 24 de fevereiro de 2022, mais de 60 outras.
Na Rússia, não há absolvição em casos com motivação política. A crueldade das penas está aumentando; penas de 10, 15 e 20 anos de prisão não surpreendem ninguém. A Duma (Parlamento) exige regularmente o restabelecimento da pena de morte.
As chances de um julgamento justo desses casos pelos tribunais russos já eram baixas, mas acabaram desaparecendo depois que a Rússia se recusou a cumprir as decisões do Tribunal Europeu dos Direitos Humanos em 2022.
Na Rússia moderna, as instituições de defesa dos direitos humanos foram completamente substituídas por órgãos que se contentam em imitar as atividades de defesa dos direitos humanos. Consequentemente, a saúde e a vida dos prisioneiros e prisioneiras estão ameaçadas, e a tortura e as pressões exercidas contra eles geralmente não são investigadas nem punidas.
Os presos políticos são, mais frequentemente do que os outros, detidos em condições mais duras e privados da possibilidade de liberdade condicional e de flexibilização legal do regime de detenção.
A prática de instaurar processos penais adicionais com base em denúncias de outros condenados tornou-se comum.
2.
Apesar de tudo isso, não perdemos nossa voz, não caímos no esquecimento. Mantivemos a nossa posição cidadã, baseada na qual nos parece importante afirmar:
Apelamos às duas partes nas negociações entre a Rússia e a Ucrânia para que procedam imediatamente à troca de prisioneiros e prisioneiras, prisioneiros de guerra e civis, segundo a fórmula “todos contra todos”, incluindo os reféns civis ucranianos.
Apelamos à libertação imediata e incondicional dos prisioneiros políticos doentes que estão morrendo nas prisões russas.
Contamos com os líderes políticos de diferentes países para criar as condições para a libertação daqueles que são perseguidos na Rússia por motivos políticos.
Exortamos os meios de comunicação de diferentes países a não permanecerem em silêncio e a cobrirem as atividades dos cidadãos russos que continuam a arriscar suas vidas na luta pela liberdade e pela democracia.
Pedimos aos políticos dos países democráticos que apoiem a luta dos russos e adotem resoluções em nome dos parlamentos, associações políticas e partidos.
Só juntos poderemos aproximar o tempo da liberdade e da paz.

Ilya Shakursky
Darya Kozyreva
Andrei Trofimov
Alexander Shestun
Azat Miftakhov
Boris Kagarlitsky
Alexei Gorinov
Vladimir Domnin
Anna Arkhipova
Artem Kamardin
Dmitry Pchelintsev

Publicado, entre outros veículos, pelo jornal Le Monde
Tradução: Daniel Aarão Reis Filho.

sexta-feira, 11 de julho de 2025

Não há alternativa ao multilatraelismo - artigo de Luiz Inácio Lula da Silva

 Artigo do presidente Lula publicado 10/07/2025 nos jornais Le Monde (França), El País (Espanha), The Guardian (Reino Unido), Der Spiegel (Alemanha), Corriere Della Sera (Itália), Yomiuri Shimbun (Japão), China Daily (China), Clarín (Argentina) e La Jornada (México.

NÃO HÁ ALTERNATIVA AO MULTILATERALISMO
Luiz Inácio Lula da Silva

O ano de 2025 deveria ser um momento de celebração dedicado às oito décadas de existência da Organização das Nações Unidas (ONU). Mas pode entrar para a história como o ano em que a ordem internacional construída a partir de 1945 desmoronou.

As rachaduras já estavam visíveis. Desde a invasão do Iraque e do Afeganistão, a intervenção na Líbia e a guerra na Ucrânia, alguns membros permanentes do Conselho de Segurança banalizaram o uso ilegal da força. A omissão frente ao genocídio em Gaza é a negação dos valores mais basilares da humanidade. A incapacidade de superar diferenças fomenta nova escalada da violência no Oriente Médio, cujo capítulo mais recente inclui o ataque ao Irã.

A lei do mais forte também ameaça o sistema multilateral de comércio. Tarifaços desorganizam cadeias de valor e lançam a economia mundial em uma espiral de preços altos e estagnação. A Organização Mundial do Comércio foi esvaziada e ninguém se recorda da Rodada de Desenvolvimento de Doha.

O colapso financeiro de 2008 evidenciou o fracasso da globalização neoliberal, mas o mundo permaneceu preso ao receituário da austeridade. A opção de socorrer super-ricos e grandes corporações às custas de cidadãos comuns e pequenos negócios aprofundou desigualdades. Nos últimos 10 anos, os US$ 33,9 trilhões acumulados pelo 1% mais rico do planeta é equivalente a 22 vezes os recursos necessários para erradicar a pobreza no mundo.

O estrangulamento da capacidade de ação do Estado redundou no descrédito das instituições. A insatisfação tornou-se terreno fértil para as narrativas extremistas que ameaçam a democracia e fomentam o ódio como projeto político.
Muitos países cortaram programas de cooperação em vez de redobrar esforços para implementar os Objetivos de Desenvolvimento Sustentável até 2030. Os recursos são insuficientes, seu custo é elevado, o acesso é burocrático e as condições impostas não respeitam as realidades locais.

Não se trata de fazer caridade, mas de corrigir disparidades que têm raízes em séculos de exploração, ingerência e violência contra povos da América Latina e do Caribe, da África e da Ásia. Em um mundo com um PIB combinado de mais de 100 trilhões de dólares, é inaceitável que mais de 700 milhões de pessoas continuem passando fome e vivam sem eletricidade e água.

Os países ricos são os maiores responsáveis históricos pelas emissões de carbono, mas serão os mais pobres quem mais sofrerão com a mudança do clima. O ano de 2024 foi o mais quente da história, mostrando que a realidade está se movendo mais rápido do que o Acordo de Paris. As obrigações vinculantes do Protocolo de Quioto foram substituídas por compromissos voluntários e as promessas de financiamento assumidas na COP15 de Copenhague, que prenunciavam cem bilhões de dólares anuais, nunca se concretizaram. O recente aumento de gastos militares anunciado pela OTAN torna essa possibilidade ainda mais remota.

Os ataques às instituições internacionais ignoram os benefícios concretos trazidos pelo sistema multilateral à vida das pessoas. Se hoje a varíola está erradicada, a camada de ozônio está preservada e os direitos dos trabalhadores ainda estão assegurados em boa parte do mundo, é graças ao esforço dessas instituições.

Em tempos de crescente polarização, expressões como “desglobalização” se tornaram corriqueiras. Mas é impossível “desplanetizar” nossa vida em comum. Não existem muros altos o bastante para manter ilhas de paz e prosperidade cercadas de violência e miséria.

O mundo de hoje é muito diferente do de 1945. Novas forças emergiram e novos desafios se impuseram. Se as organizações internacionais parecem ineficazes, é porque sua estrutura não reflete a atualidade. Ações unilaterais e excludentes são agravadas pelo vácuo de liderança coletiva. A solução para a crise do multilateralismo não é abandoná-lo, mas refundá-lo sob bases mais justas e inclusivas.

É este entendimento que o Brasil – cuja vocação sempre será a de contribuir pela colaboração entre as nações – mostrou na presidência no G20, no ano passado, e segue mostrando nas presidências do BRICS e da COP30, neste ano: o de que é possível encontrar convergências mesmo em cenários adversos.

É urgente insistir na diplomacia e refundar as estruturas de um verdadeiro multilateralismo, capaz de atender aos clamores de uma humanidade que teme pelo seu futuro. Apenas assim deixaremos de assistir, passivos, ao aumento da desigualdade, à insensatez das guerras e à própria destruição de nosso planeta.

segunda-feira, 14 de abril de 2025

Piketty prevê o declínio americano: alguma novidade? - Le Monde

 Thomas Piketty : « La réalité est que les Etats-Unis sont en train de perdre le contrôle du monde »

Thomas Piketty

Economiste

 

Le président américain voudrait que la pax americana soit récompensée par un tribut versé par le reste du monde, de façon à financer éternellement ses déficits. Le problème est que la puissance états-unienne est déjà déclinante et qu’il faut imaginer le monde sans elle, explique l’économiste dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 12h00, modifié à 16h24 Temps de Lecture 4 min. Read in English 

 

 

Les Etats-Unis ne sont plus un pays fiable. Pour certains, le constat n’a rien de nouveau. La guerre d’Irak lancée en 2003 – avec plus de 100 000 morts, une déstabilisation régionale durable et le retour de l’influence russe – avait déjà montré au monde les méfaits de l’hubris militaire états-unien. Mais la crise actuelle est nouvelle, car elle met en cause le cœur même de la puissance économique, financière et politique du pays, qui apparaît comme déboussolé, gouverné par un chef instable et erratique, sans aucune force de rappel démocratique.

Pour penser la suite, il faut prendre la mesure du tournant en cours. Si les trumpistes mènent une politique aussi brutale et désespérée, c’est parce qu’ils ne savent pas comment réagir face à l’affaiblissement économique du pays. Exprimé en parité de pouvoir d’achat, c’est-à-dire en volume réel de biens, de services et d’équipements produits chaque année, le PIB de la Chine a dépassé celui des Etats-Unis en 2016. Il est actuellement plus de 30 % plus élevé et atteindra le double du PIB états-unien d’ici à 2035. La réalité est les Etats-Unis sont en train de perdre le contrôle du monde.

Plus grave : l’accumulation des déficits commerciaux a conduit la dette extérieure publique et privée du pays à une ampleur inédite (70 % du PIB en 2025). La remontée des taux d’intérêt pourrait conduire les Etats-Unis à devoir verser au reste du monde des flux d’intérêts considérables, ce à quoi ils avaient jusqu’ici échappé grâce à leur mainmise sur le système financier mondial. C’est ainsi qu’il faut lire la proposition détonante des économistes trumpistes, visant à taxer les intérêts versés aux détenteurs étrangers de titres états-uniens. Plus direct encore, Trump veut renflouer son pays en s’appropriant les minerais ukrainiens, en prime du Groenland et de Panama.

Trump, chef colonial empêché

D’un point de vue historique, il faut noter que l’énorme déficit commercial états-unien (environ 3 % à 4 % du PIB en moyenne chaque année, de 1995 à 2025) a un seul précédent pour une économie de cette taille : c’est approximativement le déficit commercial moyen des principales puissances coloniales européennes (Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas), entre 1880 et 1914. La différence est que ces pays détenaient d’énormes actifs extérieurs, qui leur rapportaient tellement d’intérêts et de dividendes que cela suffisait amplement à financer leur déficit commercial, tout en continuant d’accumuler des créances dans le reste du monde.

quarta-feira, 2 de abril de 2025

Si la Russie ne met pas fin à la guerre en Ukraine d'ici à 2026, elle perdra son rang de puissance mondiale - Léo Pierre Le Monde

Si la Russie ne met pas fin à la guerre en Ukraine d'ici à 2026, elle perdra son rang de puissance mondiale

Léo Pierre
Le Monde, 31 mars 2025

L'effort de guerre et les sanctions fragilisent le pays qui pourrait vite être distancé par les États-Unis et la Chine. Un rapport d'espionnage ukrainien affirme que le Kremlin sait qu'il ne lui reste pas beaucoup de temps.

«Si la guerre continue encore cinq à dix ans, la Russie ne pourra jamais rattraper son retard et atteindre le même niveau que les États-Unis et la Chine», selon le major-général ukrainien Vadym Skibitsky

Derrière les apparences triomphales que la Russie du président Vladimir Poutine tente de se donner, ne se cacherait-il pas l'inquiétude de voir la guerre causer un décrochage économique irréversible face à ses concurrents sur la scène internationale? C'est ce que semble penser le renseignement militaire ukrainien (GUR), qui a récemment publié un rapport allant dans ce sens.
Mardi dernier, le major-général et porte-parole du GUR, Vadym Skibitsky affirmait que la Russie pensait probablement devoir résoudre sa guerre avec Kiev d'ici à 2026, sous peine de perdre toute chance de rivaliser avec les États-Unis et la Chine sur la scène mondiale. Une perspective impensable pour Vladimir Poutine, qui, depuis son arrivée à la tête du pays en 2000, s'efforce de faire de la Russie un acteur international incontournable.
La fiabilité des documents auxquels le GUR aurait eu accès n'a pas pu être vérifiée, ce qui invite à prendre cette information avec le recul nécessaire, la guerre informationnelle battant toujours son plein des deux côtés de la ligne de front. Un constat d'autant plus vrai que les deux camps sont en pleines négociations en vue d'éventuels cessez-le-feu.
«Nous pouvons dire que la Fédération de Russie a clairement défini dans ces documents que la question ukrainienne doit être résolue d'ici 2026, a glissé Vadym Skibitsky, avant d'ajouter que, si la guerre continue encore cinq à dix ans, la Russie ne pourra jamais rattraper son retard et atteindre le même niveau que les États-Unis et la Chine.»

Des conséquences économiques dramatiques
Il y a de nombreuses raisons de penser que la Russie pourrait connaître un décrochage économique dramatique en raison de la guerre en Ukraine et des sanctions qu'elle a engendrées. Il n'est pas surprenant de voir le Kremlin négocier un allègement de ces sanctions, alors que les pourparlers sur une cessation des hostilités en mer Noire ont débuté, indique le New York Times, revenant sur les exigences de la Russie pour qu'un arrêt des combats puisse être envisagé.
Le directeur du GUR, Kyrylo Boudanov, a lui aussi indiqué que Moscou souhaitait voir la guerre s'arrêter à l'horizon 2026, avant tout pour des raisons économiques: «S'ils ne mettent pas fin à cette guerre d'ici 2026, ils perdront toute chance de leadership mondial. Il ne leur restera, au mieux, qu'un leadership régional, ce qui est absolument inacceptable pour eux», a-t-il confié à l'agence de presse nationale ukrainienne Ukrinform le 27 février.

Photo:
Des bénévoles de l'organisation ukrainienne «Platsdarm» collectent et transportent les corps de soldats russes décédés depuis les positions de combat dans le cadre des efforts d'identification des corps, qui seront ensuite envoyés en Russie pour être remis à leurs familles, dans l'oblast de Donetsk, en Ukraine, le 2 mars 2025. | Diego Herrera Carcedo / ANADOLU / Anadolu via AFP

Ukraine: 100.000 soldats russes ont été tués ou blessés en trois mois, mais l'armée de Poutine avance toujours

Ces informations entrent en contradiction avec de récentes révélations du quotidien américain The Washington Post, qui affirmait qu'un groupe de réflexion proche des services de renseignements russes jugeait impossible une résolution pacifique du conflit en 2026. Après trois ans de guerre, et malgré quelques gains territoriaux, la campagne d'Ukraine est un échec sur tous les plans pour la Russie. Humain et matériel bien sûr, mais aussi économique, diplomatique et géopolitique. Poutine peut-il encore pousser pour tenter de renverser la situation, ou doit-il chercher à sortir du conflit le plus vite possible?
Quoi qu'il en soit, le Kremlin continue d'avancer masqué dans les négociations, plutôt enclin à formuler des exigences maximalistes lors des pourparlers avec Washington, visiblement disposé à accepter certaines de ses demandes. Cette situation a poussé le président ukrainien Volodymyr Zelensky à intervenir lors d'un rassemblement pour la paix à Paris, le 25 mars, où il a déclaré que, bien souvent, Donald Trump reprenait certains éléments du discours narratif russe.

A Internacional autoritária está configurada… - Luis Favre (Le Monde)

 A Internacional autoritária está configurada…

… do lado da Direita. Mas existe também a Internacional autoritária do lado da Esquerda. Acho que alguns no Brasil percebem para qual lado o governo de Lula 3 pende. PRA

EM APOIO A MARINE LE PEN

De Trump a Bolsonaro, passando por Orbán, Salvini e Wilders: a “internacional reacionária” se associa ao Kremlin em apoio a Marine Le Pen

Le Monde - Serviço Internacional - Publicado em 1º de abril de 2025

Diversos líderes políticos nacionalistas criticaram a pena de inelegibilidade imposta à deputada de extrema-direita, na segunda-feira, 31 de março. Para Moscou, a decisão marca a “agonia da democracia liberal”.

Raras são as decisões da Justiça francesa que provocam tantas reações internacionais. A condenação de Marine Le Pen a cinco anos de inelegibilidade, por desvio de fundos públicos no caso dos assistentes dos eurodeputados da Frente Nacional (FN), desencadeou na segunda-feira, 31 de março, uma enxurrada de comentários por parte daquilo que Emmanuel Macron apelidou, em janeiro, de “internacional reacionária” — com Donald Trump à frente, acompanhado nesta ocasião pelo Kremlin.

“É um grande caso. Eu sei tudo sobre isso. Muitas pessoas achavam que ela não seria condenada, mas ela foi impedida de se candidatar por cinco anos, e era a favorita. Isso se parece com o nosso país”, comentou o presidente americano durante uma de suas coletivas de imprensa improvisadas no Salão Oval. Mais cedo naquela tarde, seu filho, Don Jr., ironizou na rede X: “Eles estão apenas tentando provar que J. D. Vance estava certo em tudo?”, referindo-se às críticas reiteradas do vice-presidente americano aos europeus, à repressão supostamente exercida contra vozes dissidentes em seus países e aos ataques alegados contra a liberdade de expressão. “Vai haver um efeito bumerangue, assim como aconteceu com os ataques judiciais contra o presidente Trump”, alertou Elon Musk em seu próprio perfil na X.

Como para sublinhar a inversão das alianças entre Washington e Moscou, as manifestações de apoio também vieram da Rússia, que, fora de suas fronteiras, não se furta a dar lições de democracia. “Cada vez mais capitais europeias seguem o caminho da violação das normas democráticas”, avaliou o porta-voz do Kremlin, Dmitri Peskov, durante seu briefing diário. Embora tenha afirmado não querer interferir em “um assunto interno da França”, não deixou de comentar a decisão judicial: “Nossas observações sobre o que se passa nas capitais europeias mostram que por lá não hesitam nem um pouco em ultrapassar os limites da democracia no processo político.” Para Maria Zakharova, porta-voz do Ministério das Relações Exteriores da Rússia, a decisão representa “a agonia da democracia liberal”.

Durante muito tempo, Vladimir Putin foi suspeito de apoiar Marine Le Pen. O presidente russo a recebeu nos salões do Kremlin em 24 de março de 2017, às vésperas do primeiro turno da eleição presidencial. Antes de romper com o Kremlin devido ao início da guerra na Ucrânia, em fevereiro de 2022, o partido de extrema-direita — FN e depois RN — havia contraído um empréstimo com um banco russo, em 2014, logo após a anexação unilateral da Crimeia pela Rússia.

“Je suis Marine!”

Na época, o partido de Marine Le Pen não cessava de criticar as sanções ocidentais impostas a Moscou. Em junho de 2023, um relatório parlamentar francês denunciou o vínculo “de longa data” do RN com a Rússia e os “contatos frequentes” entre parlamentares do partido e autoridades russas. O RN foi descrito como uma “correia de transmissão” dos interesses russos, enquanto Marine Le Pen classificou o relatório de “desonesto” e “politizado”.

Desta vez, seus problemas com a Justiça também mobilizaram rapidamente seus aliados dentro da própria União Europeia. Viktor Orbán não esperou nem mesmo a leitura completa da sentença de Marine Le Pen para declarar seu apoio. “Je suis Marine!”, escreveu em francês o primeiro-ministro nacionalista húngaro na rede X (ex-Twitter), às 12h22, quando a presidente do tribunal ainda lia seu veredicto. “As batalhas políticas devem ser decididas nas urnas, e não nos tribunais”, reforçou mais tarde seu ministro dos Assuntos Europeus, Janos Boka, ao questionar a condenação de Le Pen.

Aliado do Reunião Nacional no Parlamento Europeu, o líder húngaro aposta há tempos na chegada de Marine Le Pen ao poder na França. Foi, inclusive, um banco húngaro próximo ao governo que concedeu ao RN um empréstimo para financiar sua campanha presidencial de 2022. Soma-se a isso um sentimento de solidariedade, já que Orbán e seu entorno são suspeitos, há anos, de desviar fundos europeus em benefício próprio. No entanto, como o Ministério Público húngaro é chefiado por um aliado de Orbán, até hoje recusou-se a investigar seriamente essas alegações.

Outro aliado de longa data de Le Pen se manifestou: o vice-presidente do Conselho de Ministros da Itália, Matteo Salvini (Liga, extrema-direita), criticou a “declaração de guerra de Bruxelas”, que estaria por trás dos problemas judiciais da ex-eurodeputada. “Quem teme o julgamento dos eleitores costuma se tranquilizar com o julgamento dos tribunais. Em Paris, condenaram Marine Le Pen e querem excluí-la da vida política. Um filme ruim que também vemos em outros países como a Romênia”, declarou o membro do governo de Giorgia Meloni.

“Um novo totalitarismo”

Segundo Salvini, a inelegibilidade de Le Pen ecoa a anulação da eleição presidencial romena em novembro de 2024, após o candidato de extrema-direita, Calin Georgescu — um pró-russo até então pouco conhecido — liderar o primeiro turno. A votação foi anulada pelo Tribunal Constitucional, o que levou o vice-presidente americano, J. D. Vance, a criticar duramente as autoridades romenas, que “têm tanto medo de seu povo que tentam silenciá-lo”.

Na Alemanha, a presidente do partido de extrema-direita Alternativa para a Alemanha (AfD), Alice Weidel, não se manifestou diretamente, mas vários parlamentares do partido publicaram mensagens de apoio na noite de segunda-feira. Björn Höcke, deputado da Turíngia e influente dentro do partido por suas ideias radicais, questionou na rede X: “Onde está o princípio da igualdade de tratamento? Onde está o princípio da proporcionalidade? Marine Le Pen foi retirada da corrida presidencial mesmo sendo a candidata mais promissora. Essa sentença política abala a Europa e abre caminho para um novo totalitarismo.” Marine Le Pen havia, em maio de 2024, mantido a AfD fora do grupo Patriotas pela Europa no Parlamento Europeu, considerando o partido excessivamente radical.

Na Holanda, o populista Geert Wilders, líder do Partido pela Liberdade — que se tornou a principal força política do país em 2023 e participa da coalizão governamental — afirmou estar “chocado” com a pena imposta a Marine Le Pen, que considerou “incrivelmente severa”. Próximo há anos da dirigente do RN, o líder de extrema-direita declarou: “Estou convencido de que ela vencerá no recurso e que se tornará presidente da França.”

“Essa decisão é claramente resultado do ativismo judicial de esquerda. Em todos os lugares onde a direita está presente, a esquerda e o sistema tentam afastar seus adversários”, teorizou o ex-presidente brasileiro Jair Bolsonaro em uma entrevista. “Parece que esse movimento está se espalhando pelo mundo. A esquerda encontrou um jeito fácil de se manter no poder usando o ativismo judicial.” O ex-chefe de Estado foi condenado a oito anos de inelegibilidade em 2023 por seus ataques ao sistema de votação eletrônica e agora está oficialmente acusado de tentar organizar um golpe de Estado em 2022, durante a reeleição de Lula. Ele deve ser julgado pelo Supremo Tribunal Federal e pode enfrentar até 42 anos de prisão. É improvável, portanto, que possa se candidatar à presidência em 2026.

📷: A "internacional reacionária" se associa ao Kremlin em apoio a Marine Le Pen. (imagem e tradução do texto do Le Monde gerados pela IA ChatGPT), por Luis Favre

terça-feira, 1 de abril de 2025

O mundo, com Putin e Trump, segundo Lionel Jospin - Le Monde

 Grato a Olympio Pinheiro pela postagem:

A CAPITULAÇÃO DA UCRÂNIA SERIA TAMBÉM A DOS EUA

Lionel Jospin ao “Le Monde”: “A capitulação da Ucrânia seria também a dos Estados Unidos”

O ex-primeiro-ministro socialista analisa a guinada geopolítica conduzida por Donald Trump e a maneira pela qual ele está ‘corrompendo a essência democrática do sistema político americano’.

Entrevista concedida a Sandrine Cassini, Solenn de Royer e Thomas Wieder  

Le Monde - Publicado em 30 de março de 2025, atualizado em 31 de março 2025


Como o senhor analisa os primeiros passos de Donald Trump na Casa Branca?


Donald Trump e sua equipe iniciam uma inversão da política externa americana. Eles tratam seus aliados tradicionais como adversários. Afastam-se do sistema internacional construído desde a Segunda Guerra Mundial com o aval dos Estados Unidos. Rejeitam as organizações multilaterais, ignoram o direito internacional e expressam ambições predatórias (sobre a Groenlândia ou o Canadá). Lançam dúvidas sobre seu compromisso com a OTAN e com os princípios de solidariedade entre aliados previstos no artigo 5 do tratado.


Por outro lado, tratam Vladimir Putin — inimigo das democracias — como parceiro. Baseiam-se numa ilusão perigosa, tanto para a Europa quanto para os EUA.


Essa política e suas consequências, especialmente na Ucrânia, lhe parecem irreversíveis?


Não. Trump enfrentará três realidades: a vontade da Ucrânia de existir como nação soberana, a resistência europeia que começa a emergir, e o maximalismo da Rússia.


Trump quer se apresentar como um pacificador e acredita que Putin lhe dará essa chance. Mas o objetivo de Putin é um só: a eliminação da Ucrânia como nação livre e soberana. Ora, a capitulação da Ucrânia seria também a capitulação dos Estados Unidos. O macho alfa que Trump gosta de encarnar correria um grande risco — inclusive perante os próprios americanos — ao iniciar seu mandato cedendo tudo a Putin. Enviaria também um estranho sinal à China.


Observa-se um impulso europeu pelo rearmamento. O senhor vê isso com bons olhos?


Os países europeus se acostumaram a viver em paz e, com razão, não adotaram uma política agressiva frente à Rússia. Quando a Alemanha — maior potência econômica da União Europeia — aceita depender 90% do gás russo, não dá para dizer que foi a Europa que ameaçou a Rússia, como afirma a propaganda do Kremlin. Hoje, com a Rússia de Putin se tornando uma ameaça real, a Europa precisa reagir. Por isso, aprovo essa conscientização e determinação.


Como financiar esse esforço de rearmamento sem cortar gastos sociais nem aumentar impostos?


Seria mais fácil se o atual presidente e seus governos não tivessem permitido que o déficit e a dívida pública aumentassem de forma tão irresponsável. Quando deixei o poder em 2002, as finanças da França estavam em ordem. Hoje, fala-se em recorrer a empréstimos nacionais e europeus. É um caminho possível. Vamos ver o que o governo propõe.


Deve-se confiscar os 209 bilhões de euros em ativos russos congelados na Europa para ajudar a Ucrânia?


Diante de um regime que sequestra crianças ucranianas para torná-las russas, a ideia de confiscar ativos congelados não me choca.


Macron afirma que a Rússia é uma “ameaça existencial” para a Europa. O senhor concorda?


Quando fui primeiro-ministro, Putin começava a consolidar seu poder. Mas não era uma ameaça à Europa. Ainda assim, durante a coabitação com Jacques Chirac, modernizamos a defesa da França e esboçamos uma defesa europeia junto ao Reino Unido, no encontro de Saint-Malo (1998).


A radicalização de Putin se acentuou após os protestos de 2011, contra fraudes eleitorais. Ele viu uma ameaça à sua permanência no poder e tornou-se mais brutal internamente e agressivo externamente.


Macron usou um tom alarmista para alertar os franceses?


O problema não é o tom do presidente, mas a agressão russa à Ucrânia, os crimes de guerra contra civis e o impulso imperialista. Macron quer alertar os franceses sobre os riscos que vão além da Ucrânia. Isso é legítimo e necessário.


A França, no entanto, não deve isolar-se. É positivo tomar iniciativas com o Reino Unido, mas é preciso envolver outros países, sobretudo os que têm peso econômico e capacidade de defesa.


Mas ao mesmo tempo Macron mantém deferência com Trump. Ele está certo?


Está certo em não tratar Trump como caso perdido. É preciso tentar convencê-lo a não cometer erros diante de uma decisão crucial. Putin reafirmou recentemente seu objetivo de eliminar a Ucrânia como nação livre. Diante disso, Trump vai ceder ou recuar? Devemos trabalhar para que ele recue.


Deve-se enviar tropas à Ucrânia?


A questão não está posta, embora alguns governos — inclusive o nosso — reflitam sobre isso. As “tropas de garantia” citadas — mas não aceitas — pressuporiam um acordo de paz. E hoje não há nem acordo nem cessar-fogo total. Há apenas discussões sobre um cessar-fogo parcial entre EUA e Rússia, mas sem assinatura. Os russos continuam a guerra. O que precisamos é ajudar a Ucrânia a resistir.


Como o senhor vê as negociações de cessar-fogo?


Um cessar-fogo seria útil, mas não avança, porque é a Rússia quem bloqueia. Para nós, há dois pontos inegociáveis: a desmilitarização da Ucrânia e a exigência russa de que a Europa cesse sua ajuda ao país.


Deve-se acelerar o processo de adesão da Ucrânia à União Europeia?


Ajudar a Ucrânia a se defender é nosso dever, e apoiar sua reconstrução será uma obrigação. Quanto à adesão, a decisão política deve considerar critérios econômicos e jurídicos.


Estamos vendo nos EUA uma deriva autoritária, iliberal ou até fascista?


A deriva autoritária é evidente. Trump e sua equipe atropelam o cenário político interno como perturbam o cenário internacional. As duas ações são complementares. Atacar ou subjugar o Estado federal é atacar aquilo que faz dos EUA uma nação, e não uma colcha de retalhos. Enfraquecer os contrapoderes — Congresso, justiça independente, imprensa livre — é corromper a essência democrática do sistema americano. Mas haverá resistência.


O que o leva a acreditar nisso, já que Trump foi amplamente eleito e o povo parece passivo?


Esse “amplamente eleito” é discutível. Trump venceu por uma das menores margens desde o século XIX. Mas tem maioria no Senado e na Câmara. Os americanos não vão rejeitar um presidente eleito democraticamente após apenas cinco meses.


Mas e no fim do próximo ano, nas eleições de meio de mandato? Aceitarão seu comportamento despótico, os privilégios dados aos ultrarricos, sua política econômica simplista e o aventureirismo internacional? Deixarão que governe sem freios ou preferirão contê-lo — mudando a maioria no Congresso — nos dois anos finais do mandato? 


Trump não é a América. Eu acredito na lucidez do povo americano.


O que o senhor achou do vazamento no Signal dos planos militares dos EUA no Iêmen?


Mostra o amadorismo da equipe de Trump e o descaso com a segurança nacional e com os próprios soldados. 


Como figuras de tão alto escalão, que nos dão lições, podem discutir planos de ataque por um aplicativo mal protegido?


Alguns também ficaram chocados com o tom de desprezo em relação aos europeus. Mas esse tom Trump, J.D. Vance (vice-presidente) e até Elon Musk usam contra qualquer um que os contradiga — inclusive dentro dos EUA.


Falam até em “parasitismo europeu”. É verdade que alguns governos europeus contaram por muito tempo com o guarda-chuva americano. Mas os EUA imprimem dólares à vontade para financiar seus déficits. Em termos de parasitismo... ninguém faz melhor — ou pior.


O senhor acredita que o Estado de Direito está ameaçado na França, quando o ministro do Interior, Bruno Retailleau, diz que ele não é “imutável” nem “sagrado”?


Não se deve brincar com as palavras. O estado do direito evolui — leis podem mudar. Mas o Estado de Direito, ou seja, os princípios fundamentais da democracia, é intocável.


Trump pode atrapalhar ou fortalecer a extrema direita na Europa e na França?


Na França, o RN está desconfortável desde que Trump apareceu. Nacionalismos são, por definição, ideologicamente próximos, mas concorrentes. Na história, os nacionalismos mais fracos muitas vezes se alinharam aos mais fortes. Os dirigentes do RN se sentem atraídos por esse novo e inesperado movimento, mas sabem que Trump choca os franceses. É possível que a onda trumpista não os impulsione — mas os derrube.


O que pensa das posições da França Insubmissa (LFI), que defende o “não alinhamento”?


Na LFI há uma negação da realidade e muita dificuldade em formular uma política internacional coerente. Daí esse refúgio retórico no “não alinhamento”. Mas não se pode colocar Europa, EUA e a Rússia de Putin no mesmo plano.


O escritor franco-argelino Boualem Sansal foi condenado a cinco anos de prisão na Argélia. Como o senhor vê essa grave crise entre Paris e Argel?


Nem a França nem a Argélia têm interesse em prolongar uma crise, apesar do passado doloroso. Lamento que Emmanuel Macron tenha alimentado esse impasse, ao abandonar a prudência tradicional da França sobre o Saara Ocidental.


Quanto a Bruno Retailleau, ele está certo ao dizer que a Argélia deve aceitar de volta seus cidadãos com ordem de expulsão. Mas se ilude ao pensar que poderá resolver o impasse forçando a mão das autoridades argelinas.


O presidente Abdelmadjid Tebboune parece disposto a dialogar com Macron. Espero que ele conceda um perdão e devolva a liberdade a Boualem Sansal. Isso ajudaria a reabrir o diálogo.


O que pensa do Partido Socialista cogitar uma moção de censura?


Seria absurdo. Diante da gravidade da situação, seria irresponsável derrubar o governo, já que a esquerda não tem hoje uma alternativa viável. Não devemos precipitar os acontecimentos — isso só serviria à LFI ou ao RN.


O que o senhor aconselha aos seus amigos socialistas?


Que sigam como força de oposição, realizem com sucesso o congresso convocado e iniciem um trabalho político e intelectual profundo até 2027. Os franceses não esperam que os socialistas derrubem o governo, mas que apresentem propostas sérias e um projeto de sociedade crível.


Traduzido por IA ChatGPT, via Luis Favre

sexta-feira, 28 de março de 2025

O mito do DeepSeek chinês e a apropriação de tecnologias ocidentais pela China - Isabelle Feng (Le Monde)

 Agradeço a Mauricio David o envio deste 1/3 de artigo do Le Monde, mas suficientemente esclarecedor.  

Deu no Le Monde, publicado com data de sábado 29 de março de 2025

https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/20/intelligence-artificielle-le-mythe-d-une-ia-chinoise-sobre-et-a-faible-cout-incarne-par-deepseek-pourrait-s-ecrouler-aussi-vite-qu-il-est-apparu_6583845_3232.html

Dica de leitura : "O mito de uma Inteligência Artificial chinesa, sóbria e a baixo custo, encarnada pela DeepSeek, poderá se esborrachar tão de pressa como apareceu"


« Le mythe d’une IA chinoise, sobre et à faible coût, incarné par DeepSeek, pourrait s’écrouler aussi vite qu’il est apparu »

Tribune

Isabelle Feng

Juriste

 

La juriste Isabelle Feng rappelle, dans une tribune au « Monde », que les dirigeants chinois sont aussi passés maîtres dans l’art de revendiquer des succès technologiques qui ne sont pas forcément au rendez-vous. Derrière la « réussite » de DeepSeek, elle voit surtout une opération de communication très bien huilée.

Publié le 20 mars 2025 à 13h00, modifié le 20 mars 2025 à 16h39 Temps de Lecture 4 min. 

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Lors d’une conférence de presse, le 3 mars, le ministre singapourien des affaires étrangères et de la justice a admis que des puces américaines produites par Nvidia ont transité par son pays avant d’être envoyées en Malaisie, qui n’était pas forcément leur « destination finale ». L’éléphant dans la pièce s’appelle la Chine qui, en 2024, a cédé à Singapour la place de deuxième marché mondial pour Nvidia. Selon le site financier The Kobeissi Letterles ventes de Nvidia à Singapour ont augmenté de 740 % depuis la création de DeepSeek, en juillet 2023 !

Washington avait lancé, le 30 janvier, une enquête pour savoir si la Chine ne s’était pas procuré illégalement des puces Nvidia via des pays tiers, contournant ainsi l’embargo américain. Le mythe d’une intelligence artificielle (IA) chinoise, sobre et à faible coût, incarné par DeepSeek, célébré par les médias occidentaux et glorifié par Pékin, pourrait bien s’écrouler aussi vite qu’il est apparu.

Pour gagner la course à l’IA, Pékin a déployé la même stratégie qu’il a utilisée pour faire grandir ses champions nationaux, tels Alibaba ou Tencent : les pousser à intégrer le marché global… tout en excluant les concurrents étrangers du marché chinois.

 

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés La start-up chinoise DeepSeek bouleverse le secteur de l’intelligence artificielle

 

La presse occidentale s’est précipitée pour tresser des lauriers au « ChatGPT chinois », reprenant les chiffres annoncés par l’entreprise – un budget de 5,5 millions de dollars (5 millions d’euros) – sans pouvoir vérifier ces mêmes informations. Les analystes ont encensé la fulgurante ascension de l’ovni dans le classement des téléchargements, en oubliant que 1,4 milliard de Chinois n’ont le droit de télécharger aucune application étrangère similaire, que ce soit ChatGPT, Llama, Gemini ou la française Mistral…

A point nommé

D’ordinaire décriés comme des fabricants de mensonges antichinois, les médias occidentaux ont soudain trouvé grâce aux yeux du régime totalitaire, qui les cite comme des sources fiables pour auréoler DeepSeek du titre d’« IA révolutionnaire ». Ce qui est présenté comme une guerre technologique a en fait commencé par une bataille de communication que Pékin a remportée sans coup férir.

 

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segunda-feira, 1 de julho de 2024

Eleições francesas, por Jean Quatremer (Le Monde)

 Os eleitores franceses que votaram no RN não são todos racistas, xenófobos e fascistas (apenas alguns o são). Eles são contra o que havia, e expressaram sua insatisfação contra os partidos tradicionais votando contra todos eles: deu os idiotas nacionalistas do RN e os idiotas irracionais do LFI. Ou seja: venceu ser do contra, e escolheram passar a viver com as contradições do que havia do contra, sem progrsma claro. PRA

Jean Quatremer:

Voici mon analyse du scrutin qui n’engage strictement que moi: le résultat des législatives confirme que les citoyens ne votent pas pour le RN pour son programme, puisqu’il change de minute en minute et que personne ne le connait plus (on sait seulement qu’ils sont contre tout et pour tout ce qui est contre…), ni pour des leaders qui ont démontré leur incompétence et leur méconnaissance totale des dossiers et de tous les fondamentaux économiques, juridiques, constitutionnels, ni pour des candidats locaux qui sortent des fonds de tiroir et sont d’une nullité tout aussi grasse que celle leurs leaders. Bref, rationnellement, le vote RN est un défi à l’intelligence.

C’est pour cela que je ne crois pas un « vote d’adhésion » (ce qu’est le vote LFI aussi puant soit-il -je parle ici de Jean-Luc Mélenchon et de sa campagne communautaire flirtant -je suis gentil- avec l’antisémitisme, pas du LFI de François Ruffin ou de Clémentine Autain). Non, je pense que 11 millions de personnes ont voté contre tous les autres partis parce qu’ils n’ont pas su prendre en compte leurs préoccupations. C’est un ras-le-bol que s’amplifie année après année et qui s’est amplifié depuis l’automne dernier.

Je rappelle le sondage IPSOS post-européennes (lien ci-dessous) qui montre que les électeurs RN placent l’immigration (ce qui recouvre la question des valeurs, de la sécurité, mais aussi de la concurrence économique) en tête des raisons de leur vote (le pouvoir d’achat vient en second) à hauteur de 79 % contre 43 % pour l’ensemble des électeurs (en seconde position derrière le pouvoir d’achat, 45 %). Donc on peut se pincer le nez d’un air dégouté, les traiter de racistes (ce qu’ils ne sont pas ou pas seulement), de fascistes, considérer que ces peurs sont fantasmées, mais quand ces peurs amènent au pouvoir des néo-fascistes, il faudrait peut-être se réveiller, arrêter de penser qu’on est le camp du bien et donc qu’on a forcément raison, et essayer d’analyser et enfin répondre aux angoisses de ces Français, comme l’a fait la gauche nordique avec succès, que cela plaise ou non. Le pacte républicain est brisé et le RN n’en est que le symptôme, pas la cause.

lemonde.fr/societe/articl…


segunda-feira, 18 de março de 2024

"Espionner, mentir, détruire. Comment le cyberespace est devenu un champ de bataille" - Martin Untersinger (Le Monde)

Comment la France a découvert une cyberattaque de haute volée et démasqué la Russie : extraits du livre « Espionner, mentir, détruire »

Martin Untersinger, journaliste au service Pixels du « Monde », publie, le 20 mars chez Grasset, « Espionner, mentir, détruire. Comment le cyberespace est devenu un champ de bataille ». Il y raconte la guerre désormais ininterrompue que se livrent les grandes puissances dans l’univers numérique. 

Le Monde, 18 Mars 2024


https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/03/18/comment-la-france-a-decouvert-une-cyberattaque-de-haute-volee-et-demasque-la-russie-extraits-du-livre-espionner-mentir-detruire_6222648_4408996.html?lmd_medium=pushweb&lmd_campaign=pushweb&lmd_titre=comment_la_france_a_decouvert_une_cyberattaque_de_haute_volee_et_demasque_la_russie_extraits_du_livre_espionner_mentir_detruire&lmd_ID=6222714

Bonnes feuilles. Ce 14 décembre 2022, [Guillaume Poupard] est las. Les traits tirés derrière son costume gris, il est auditionné par les députés pour la dernière fois. Dans deux jours, il quittera ses fonctions de directeur de l’Anssi [l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, organisme chargé de la protection numérique de l’Etat]. Mais il a un ultime message à faire passer. Un refrain qu’il a souvent entonné mais qui n’imprime pas. Ou pas assez. Alors, il se lance dans une longue tirade.

« Il y a une menace dont on parle très peu car elle est très dérangeante. C’est celle de l’espionnage. Les victimes n’ont pas envie d’en parler, les attaquants encore moins. On est condamnés à dire que c’est très grave sans pouvoir donner beaucoup de détails, mais sachez que la pression qui est mise sur notre économie, sur nos institutions et sur nos administrations est absolument colossale. Face à nous, on a affaire à des Etats qui ont bien compris que l’information se trouvait au fin fond des systèmes informatiques et que la manière la plus rapide et la moins risquée d’aller chercher l’information la plus sensible, c’était l’attaque informatique. Je suis incapable de vous faire un bilan des conséquences de cet espionnage. En mettant bout à bout ce que j’ai eu à connaître, ça donne froid dans le dos. En termes d’impact économique, mais aussi en termes d’impact sur notre sécurité nationale. Nos adversaires savent où il faut attaquer. Cet espionnage est massif, il nous coûte très cher et il nous met probablement en danger. »

En quelques phrases, Guillaume Poupard a décrit les caractéristiques de l’espionnage informatique contemporain : omniprésent, ultra-sophistiqué, inlassable et extraordinairement difficile à repérer. A l’époque [des piratages] de Bercy, d’Areva ou de Safran, les Chinois ne se cachaient pas. Ils n’en avaient pas besoin, tant les défenses étaient abaissées. Désormais, c’est une autre histoire. Les espions sont de plus en plus nombreux, infiniment talentueux, repoussant les limites de ce que l’on pensait possible.



terça-feira, 22 de agosto de 2023

A Kiev, l’autopsie des missiles russes livre leurs secrets - Emmanuel Grynszpan (Le Monde)

A Kiev, l’autopsie des missiles russes livre leurs secrets

Le Monde, 19/08/2023

Les experts ukrainiens dissèquent les missiles et drones tirés sur leur territoire par les forces du Kremlin. Leurs entrailles révèlent des informations militaires et des composants venus de l’Occident. 

Certains des secrets militaires les plus sensibles des forces russes gisent, éventrés, sur le sol d’un modeste laboratoire, dans les faubourgs de Kiev. « Voici Kartograph, un drone ultrasecret du FSB [les services de sécurité russes], présente Oleksandr Vysikan, technicien expert judiciaire en explosifs. Nous identifions chaque pièce de cet appareil pour en déterminer l’origine. Regardez le bloc optique, pas moins de douze caméras ! » Comme son nom l’indique, Kartograph sert à établir des cartes numériques en 3D. « Ce bloc optique fabriqué en Autriche coûte environ 100 000 dollars [92 000 euros] », reprend l’expert. Il montre une liste des composants de valeur trouvés dans les entrailles du drone. Ceux-ci viennent des Etats-Unis (processeurs Xilinx et Marvell), de Taïwan (Wizmart), de Corée du Sud (Samsung) et surtout d’Autriche (Austrian Optic Technologies).

quarta-feira, 18 de janeiro de 2023

L’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle - Charles-Henry Groult et Benoît Hopquin (Le Monde)

Um documento histórico.

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/18/appel-du-18-juin-le-general-de-gaulle-enfin-de-vive-voix_6158274_3210.html

L’appel du 18 juin du général de Gaulle reconstitué pour la première fois

Le Monde, 18/01/2023

Récit Aucun enregistrement n’a été conservé d’un des discours les plus célébrés de l’histoire de France. Reste sa mythologie, que « Le Monde », en partenariat avec l’Ircam, a tenté de reconstituer en clonant la voix radiophonique de De Gaulle. 

C’est l’un des discours les plus célébrés de l’histoire de France et l’un des moins connus. L’exhortation à poursuivre le combat, lancée par le général de Gaulle depuis Londres, au micro de la BBC, le 18 juin 1940, est dans toutes les mémoires. Cet Appel, avec sa majuscule de noblesse, cette voix à nulle autre pareille, chacun croit encore les entendre sonner à son oreille. Et pourtant, il n’en existe aucun enregistrement. Cette lacune entretient la confusion, et parfois la méprise, avec d’autres moments et discours de la geste gaullienne.

Non, le général rebelle n’a pas dit ce jour-là : « La France a perdu une bataille ! Mais la France n’a pas perdu la guerre ! » Non, il n’a pas clamé : « Moi, général de Gaulle, j’entreprends ici, en Angleterre, cette tâche nationale », se posant ainsi en chef militaire et politique du pays. Oui, il a conclu : « Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas », donnant à ce mot, « résistance », un sens qui n’a cessé de s’ennoblir à son tour en Résistance. Non, enfin, la version canonique, entérinée par de Gaulle dans ses Mémoires de guerre (Plon, 1954), n’est pas exactement celle qu’il prononça au micro.

Voilà pourquoi Le Monde, l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) et sa filiale technologique Ircam Amplify, grâce à une nouvelle technologie d’intelligence artificielle et le concours de l’acteur François Morel, ont tenté de reconstituer ce qu’avait pu être la voix radiophonique ce fameux 18 juin 1940. Le résultat de cette évocation ou suggestion est accessible ci-dessous.

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L’appel du 18 juin du général de Gaulle reconstitué pour la première fois

Par Charles-Henry Groult et Benoît Hopquin
Aujourd’hui à 05h00, mis à jour à 10h50.
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Récit Aucun enregistrement n’a été conservé d’un des discours les plus célébrés de l’histoire de France. Reste sa mythologie, que « Le Monde », en partenariat avec l’Ircam, a tenté de reconstituer en clonant la voix radiophonique de De Gaulle. 
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C’est l’un des discours les plus célébrés de l’histoire de France et l’un des moins connus. L’exhortation à poursuivre le combat, lancée par le général de Gaulle depuis Londres, au micro de la BBC, le 18 juin 1940, est dans toutes les mémoires. Cet Appel, avec sa majuscule de noblesse, cette voix à nulle autre pareille, chacun croit encore les entendre sonner à son oreille. Et pourtant, il n’en existe aucun enregistrement. Cette lacune entretient la confusion, et parfois la méprise, avec d’autres moments et discours de la geste gaullienne.

Non, le général rebelle n’a pas dit ce jour-là : « La France a perdu une bataille ! Mais la France n’a pas perdu la guerre ! » Non, il n’a pas clamé : « Moi, général de Gaulle, j’entreprends ici, en Angleterre, cette tâche nationale », se posant ainsi en chef militaire et politique du pays. Oui, il a conclu : « Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas », donnant à ce mot, « résistance », un sens qui n’a cessé de s’ennoblir à son tour en Résistance. Non, enfin, la version canonique, entérinée par de Gaulle dans ses Mémoires de guerre (Plon, 1954), n’est pas exactement celle qu’il prononça au micro.

Voilà pourquoi Le Monde, l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) et sa filiale technologique Ircam Amplify, grâce à une nouvelle technologie d’intelligence artificielle et le concours de l’acteur François Morel, ont tenté de reconstituer ce qu’avait pu être la voix radiophonique ce fameux 18 juin 1940. Le résultat de cette évocation ou suggestion est accessible ci-dessous.

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quinta-feira, 22 de dezembro de 2022

Nunca foi tão baixo o número de democracias liberais: apenas 34 (Le Monde)

Recesso democrático temporário ou duradouro?

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/21/le-nombre-de-democraties-liberales-estime-a-seulement-34-n-a-jamais-ete-aussi-bas-depuis-1995_6155234_3210.html

« Le nombre de démocraties libérales, estimé à seulement 34, n’a jamais été aussi bas depuis 1995 »

Chronique
Gilles Paris
Editorialiste
Le Monde, 22/12/2022

Les démocraties libérales sont réduites à faire le dos rond en espérant que s’épuise la vague autoritaire, analyse, dans sa chronique, Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ». 
Hier à 05h00, mis à jour hier à 08h16.Lecture 3 min.
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Les défenseurs des normes démocratiques qui se retournent sur l’année écoulée ne peuvent que le constater : cela aurait pu être bien pire. Si l’armée russe s’était révélée aussi modernisée et dominatrice que Vladimir Poutine le professait avec assurance, un pouvoir fantoche serait aujourd’hui installé à Kiev à la place de celui, certes perfectible, qui accompagne l’affermissement dans la guerre d’une nation, et ce pouvoir serait actionné du Kremlin. Il serait aussi légitime que celui d’Alexandre Loukachenko à Minsk, c’est-à-dire qu’il ne représenterait rien des aspirations de son peuple et reposerait exclusivement sur les mêmes ressorts répressifs.

L’Ukraine ne serait plus indépendante, ni souveraine. Il lui serait intimé l’ordre de tourner le dos à l’Europe, alors qu’il s’agit d’une aspiration profonde, à l’origine de la révolution de 2014 à laquelle Vladimir Poutine ne s’est jamais résigné. La contagion autoritaire qui a saisi le monde depuis plus d’une décennie aurait avancé un peu plus. La Géorgie et la Moldavie y seraient plus exposées que jamais. Le discours devenu obsessionnel du Kremlin et de ses épigones d’un déclin irréversible du camp occidental aurait trouvé de nouveaux relais et de nouveaux idiots utiles pour le présenter comme une réalité.

Cela aurait également pu être bien pire, si, aux Etats-Unis, la fièvre de la contestation des résultats électoraux par une partie du camp républicain, lorsque ces derniers lui sont défavorables, n’avait pas reflué lors des élections de mi-mandat, le 8 novembre. Il y avait matière à inquiétude depuis qu’une minorité significative de ce camp justifie désormais le recours à la violence contre le parti adverse.

La mise en garde de Joe Biden à propos de cette dérive, à la veille de ces élections, a cependant rencontré un écho suffisant, y compris de la part d’électeurs républicains modérés. Ces derniers ont en effet refusé de soutenir certains candidats appuyés par Donald Trump, qui prétendaient occuper au niveau des Etats les plus disputés des postes stratégiques dans la perspective de la présidentielle de 2024.

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