Comment la Chine durcit sa guerre d’influence pour démontrer sa puissance
Une entreprise tentaculaire, massive, cohérente, globale, tous azimuts, mondialisée : les mots manquent au profane pour décrire la protéiforme guerre d’influence engagée par la Chine pour démontrer sa puissance.
Elle se révèle, d’une façon impressionnante, dans l’étude exhaustive de 600 pages à paraître ces prochains jours, au terme de deux ans de travail par l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), et dont Le Monde a eu connaissance. Derrière « Les opérations d’influence de la Chine », ses auteurs, Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, décrivent une bascule récente du régime de Pékin, qualifiée de « moment machiavélien » : « Le Parti communiste chinois [PCC] semble désormais convaincu qu’il est plus sûr d’être craint que d’être aimé. »
Avec la sécurisation du régime politique grâce à un arsenal de lois en 2015, et l’accent mis sur la suprématie du PCC sous Xi Jinping à partir du 19e Congrès de 2017 – au point que, rappellent les auteurs, tout citoyen ou entreprise chinoise « a l’obligation de collaborer avec les services de renseignement » – la Chine est passée à une nouvelle phase, plus agressive, de consolidation de sa puissance. La crise hongkongaise de 2019 et la pandémie de 2020-2021 en ont été des accélérateurs. « Ses opérations se sont considérablement durcies » et « ses méthodes ressemblent de plus en plus à celles employées par Moscou », explique l’Irsem.
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