Não, eu não fiz a prestigiosa École Nationale de l’Administration, criada no pós-guerra para formar os grandes quadros da República francesa, mas que havia conservado certo ar aristocrático, ou monárquico, ao selecionar la crème de la crème da sociedade francesa, forçosamente os mais preparados, e que acabam sendo sempre os filhos dos privilegiados, que fizeram os melhores liceus, por terem vindo de familles aisées. Conheço um ou dois diplomatas brasileiros que fizeram um ano ou dois de ENA, nesses programas de intercâmbio mantidos pelo Instituto Rio Branco com outras escolas e institutos diplomáticos.
Mas a ENA não formava diplomatas especificamente: ela formava os grandes quadros da administração francesa: os melhores énarques iam para a Cour Constitutionnelle ou para a Cour des Comptes, talvez os mais fraquinhos ficavam com o resto da administração, onde estava o Quai d’Orsay e outros ministérios.
O embaixador Sergio Paulo Rouanet fez um relatório sobre a ENA que serviu de base para a criação da nossa ENAP, esta menos nobiliárquica do que seu modelo francês.
Eu, que não fiz sequer o Instituto Rio Branco (fiz concurso direto e, portanto, não aprendi a ser um “bom” diplomata, mantendo-me um anarco-diplomata durante toda a minha carreira) já tinha deixado de frequentar aulas regulares desde o colegial, pois não tinha muita paciência com aulas chatas: preferia ficar lendo meus livros, onde provavelmente aprendia mais do que o tempo perdido com a equalização do conhecimento que os professores precisam fazer com todos os alunos. Sempre fui um autodidata e continuo sendo.
O que não me impede de verter uma pequena lágrima para o desaparecimento da ENA, sob o governo Macron (sempre com a melhor das intenções), que não deve ter feito a escola, do contrário não perpetraria esse sacrilégio. Boa sorte ao ISP que a substitui: que seja mais democrático e menos aristocrático, sem rebaixar os padrões. Bonne chance aux petits français de familles moins aisées...
Paulo Roberto de Almeida
François Sureau : « A l’ENA, j’ai vu se former un sentiment particulier de l’intérêt général qui disparaît à présent sous nos yeux »
Dans une tribune au « Monde », l’avocat et écrivain rend hommage à l’Ecole nationale d’administration (l’ENA), dont il est ancien élève, saluant « ses fondateurs, ses rêves de boursiers républicains, son arrogance inquiète ».
Tribune. « Je ne suis pas venu louer César, mais l’enterrer. » Il y a quelques jours, l’ENA a pris place dans la galerie des espèces disparues de notre musée national, et l’on sait combien l’administration compte pour les Français. Cela vaut bien un souvenir. Pour des milliers d’anciens élèves, le temps s’est arrêté un moment. C’est à eux que je pense en écrivant sur cette école que je n’ai pas aimée, mais où j’ai vu se former un sentiment particulier de l’intérêt général qui disparaît à présent sous nos yeux.
Bien sûr, le sens de l’intérêt général est suspect lorsqu’il ouvre de grandes carrières ou lorsqu’il satisfait le désir d’« en être ». On a complaisamment relevé le nombre des anciens élèves devenus ministres ou présidents. C’est un faible nombre par rapport à celui des serviteurs qui n’ont pas tous, loin s’en faut, fini préfets ou ambassadeurs. Souvent d’ailleurs ils étaient doublés en fin de carrière par l’un ou l’autre de ces courtisans monarchiques dont la République présidentielle a perpétué la tradition. Médiocrement payés, ne faisant guère l’objet de l’estime publique, ils auront passé leur vie à affronter des problèmes plus grands qu’eux, sans directives le plus souvent, avec pour seule boussole cette idée du bien public dont l’aiguille ne se fixe pas facilement sur le nord : reconstruction, décolonisation, Europe, mondialisation…
Leur philosophie, qui sans doute ne faisait pas une part assez grande à la réflexion sur l’histoire, n’était pas constante. Comme elle suivait l’esprit du temps, elle est passée de l’étatisme au libéralisme, également tempérés. Les énarques pensaient qu’une société divisée contre elle-même ne retrouvait son unité que par l’Etat, à condition que celui-ci se garde des excès.