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quinta-feira, 5 de setembro de 2019

Chers amis Français: Lula n'est pas un prisionner politique; c'est un politique incarcéré pour grosse corruption

Brésil : dix vérités sur Lula, à dire à Jean-Luc Mélenchon
Valeurs Actuelles, 04/09/2019 
Chapô
 https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/monde/bresil-dix-verites-sur-lula-dire-jean-luc-melenchon-110410
Jean-Luc Mélenchon va rencontrer ce jeudi 5 septembre l’ancien président Lula da Silva incarcéré pour corruption et blanchiment d’argent, dans sa prison aménagée de Curitiba. Petit rappel (non exhaustif) des charges passées et à venir, des témoignages qui l’accablent et de ses faux-pas.

1/ Lula n’est pas Mandela

Difficile de nier la popularité de Luiz Inacio Lula da Silva, 73 ans, ancien président brésilien (2003-2010), co-fondateur du PT (Parti des Travailleurs) et icône de la gauche sud-américaine mais comparer son incarcération aux vingt-sept années d’emprisonnement de l’ex-Président sud-africain Nelson Mandela, est un édifiant déni des raisons de son incarcération.
Lula, comme le surnomment les Brésiliens, n’est pas un prisonnier politique. Il a été incarcéré pour avoir a été lourdement condamné pour corruption et blanchiment d’argent, d’abord en première instance le 12 juillet 2017. Cette première affaire, dite du « triplex », est liée au scandale LavaJato (lavage express). Il s’agit de la plus vaste affaire de pots-de-vin révélée au Brésil qui a ébranlé toute la classe politique depuis mars 2014 où l’opération a été diligentée par le juge Sergio Moro alors en exercice à Curitiba, au sud du pays.
Dans l’affaire du « triplex », l’ex président a été reconnu comme le bénéficiaire d’un vaste appartement en échange de faveurs accordées à un groupe de BTP. Cette condamnation en première instance était de 9 ans et 6 mois de prison ; peine alourdie en seconde instance (avril 2018) à 12 ans et 3 mois, puis réduite à 10 ans et 8 mois, le 23 avril dernier. Entre temps, le 6 février 2019, Lula a été condamné à 12 ans et 11mois de prison dans une autre affaire dite «  d’Atibaia » également liée à l’affaire Lava Jato, encore une fois pour des pots-de-vin, avec une condamnation pour corruption passive et blanchiment d’argent.
Lula purge sa peine dans une « cellule » aménagée à Curitiba. Il est inculpé dans huit autres affaires liées à Lava Jato dont au moins six pour lesquelles il risque de lourdes condamnations.

2/ Lula n’est pas « la victime » du juge Sergio Moro

En 2017, c’est l’ex juge Sergio Moro, aujourd’hui Ministre de la justice et de la sécurité publique qui a scellé la chute de l’ex président Lula. Il passe pour le « tombeur » de Lula mais il est aussi le juge anticorruption qui a fait trembler toute la classe politique brésilienne. L’affaire Lava Jato a conduit à plus de 200 arrestations de politiciens et grands patrons (énergie avec Petrobras, BTP et ingénierie avec Odebrecht, OAS…). Tous les partis ont été concernés mais en premier lieu ceux qui détenaient le pouvoir au cours des dernières décennies, soit le PT de l’ex président Lula da Silva et de l’ex-présidente Dilma Rousseff et leurs alliées, principalement le PMDB (rebaptisé PMD) de l’ex Président Michel Temer.
Le plus célèbre juge anticorruption brésilien, longtemps vu comme un héros, n’est pas le seul homme clé de l’affaire Lava Jato qui doit son succès à la ténacité d’une palanquée d’enquêteurs et côté justice, une vingtaine de procureurs.
Lula n’est pas « la victime » de Sergio Moro : « Lula a été condamné par neuf juges de trois instances différentes, dont la plus haute juridiction du pays, avec des charges retenues qui sont extrêmement graves » rappelle l’expert Thialgo de Aragao, d’Arko Advice.

3/ L’avenir de Lula est judiciaire

Déjà lourdement condamné à deux reprises et par plusieurs juridictions, l’ex-président Lula da Silva incarcéré à Curitiba, n’en a pas fini avec la justice. Il est encore l’objet de huit poursuites judiciaires dont six pour des faits extrêmement graves de corruption, blanchiment d’argent, tentative d’entrave à la justice. Ceux qui estiment encore qu’il a été jusqu’ici condamné sans preuve, devraient lire plus attentivement les procès v et compte-rendus des motivations des juges (exemple : le rapport de l’affaire dite du triplex argumenté sur 230 pages).

4/ Le jour où Lula a perdu toute crédibilité

Favori des sondages lors de la campagne électorale de 2018, l’ex président Lula da Silva n’en était pas moins considéré comme « coupable de corruption » par une large majorité des Brésiliens  (entre 56 et 70% selon les instituts de sondage). Le jour où Lula a perdu sa crédibilité auprès du peuple brésilien ne fut pas celui de son arrestation mais celui de la diffusion d’une écoute judiciaire d’une conversation entre lui et Dilma Rousseff alors présidente, le 17 mars 2016. Leur conversation plus qu’embarrassante atteste d’un incroyable double-jeu et révèle que la nomination de l’ex-président Lula au gouvernement avait pour seul  objectif de lui éviter la prison. Cette révélation avait alors soulevé une vague de protestations au Brésil et « nombre d’experts politiques estiment qu’à partir de ce moment, le mythe Lula s’est effrondré » rappelle un professeur de sciences politiques de la Fondation Getulio Vargas (FGV).

5/ Lorsque son entourage de gauche l’accable

Arrêté par la police fédérale et placé en détention le 26 septembre 2016, Antonio Palocci, 57 ans, ancien trotskiste du mouvement Libelu et ami de Lula a mis longtemps avant de « se mettre à table » mais son témoigne est à ce jour, l’un des plus accablants à l’encontre de l’ex président.
Lula lui a longtemps témoigné son estime, même après son incarcération, à ce fidèle et membre fondateur du PT. Il avait alors toute sa bienveillance, étant alors cité comme ce « camarade de trente ans » qu’il avait choisi comme ministre des Finances et qui fut premier ministre du gouvernement Dilma Rousseff (chef de la Casa civil). Après ses révélations fracassantes en 2017, c’est la seule fois où Lula s’est laissé à exprimer ses sentiments, se disant « abattu ». La déposition de Palocci -qui a lui-même multiplié son patrimoine par vingt en quatre ans !- est dévastatrice pour Lula et beaucoup trop précise pour être sans fondement.
Antonio Palocci assure que Lula n’ignorait rien de la corruption menée au cœur de Petrobras, utilisé comme un méga-firme de pots-de-vin au profit de son parti et de ses alliés. Palocci « accuse » aussi Lula d’être intervenu lors des campagnes électorales, dans les contrats Odebrecht, géant du BTP laminé par la corruption. Selon Palocci, ce groupe aurait rétribué 82 millions d’euros au PT, distribué des « cadeaux » à Lula comme à l’Institut qui porte son nom.
Jean-Luc Mélenchon arrive au Brésil au moment où la déposition de l’ex-bras droit de Lula fait à nouveau la Une des journaux brésiliens. La vidéo de la déposition vient en effet d’être rendue publique par le nouveau juge fédéral  de la 13 e cour fédérale de Curitiba, Luiz Antonio Bonat. Ces nouvelles révélations sont si édifiantes qu’elles ont fait éclore le hashtag #showDoPalocci sur les réseaux sociaux. Un spectacle ou plutôt un grand déballage qui augure de nouvelles instructions ? Palocci accuse plus précisément Dilma Rousseff et d’autres proches de Lula (Gleisi Hoffman et Lindberg) d’avoir reçu directement des pots-de-vin. Et le paeti ? Selon lui, le PT aurait reçu plus de 59 millions d’euros (270 millions de réaux) de pots-de-vin.

6/ Lula n’est pas le « sauveur du Brésil »

Lula peut-il se féliciter d’avoir sorti de la pauvreté « 28 millions de Brésiliens »et d’avoir permis à «  36 millions » d’autres d’accéder à la classe moyenne telle qu’on la définit en Amérique latine ? Sans doute mais il doit alors aussi assumer un sombre héritage. Sous Lula, le Brésil a connu une croissance économique sans précédent, faisant passer le géant sud-américain pour un bon élève parmi les émergents, à 7,5% de croissance en 2010. En raison d’une corruption institutionnalisée et d’une mauvaise gestion, les années de la gouvernance PT (ses mandats puis la présidence de Dilma Rousseff) ont cependant mené le Brésil à sa perte, à la pire récession de son histoire. Près de la moitié des Brésiliens qu’on a dit « sortis » de la pauvreté, vivent aujourd’hui en situation précaire.

7/ oubliez le « président des pauvres »

Si un mythe est tenace auprès des sympathisants de Lula, c’est celui-là, « le président des pauvres ». Mais l’ultra-conservateur Jair Bolsonaro n’est pas arrivé au pouvoir (élu à 55% des voix) avec le seul soutien de l’élite et de la classe moyenne, le vote en sa faveur a été massif dans les « favelas ». Un vote de rejet du « PT » en raison de l’insécurité, de l’abandon et de la corruption.

8/ La thèse du complot ne tient pas

Les doutes sur l’impartialité du juge Sergio Moro depuis son entrée au gouvernement et surtout les révélations d’écoutes téléphoniques avec des procureurs dans le cadre de l’affaire Lava Jato par The Intercept, n’innocentent aucunement l’ex Président Lula da Silva.
L’affaire Lava-Jato est tentaculaire, elle ne s’arrête pas à la personnalité de Lula, des hommes politiques de tous les partis ont été condamnés. Plus d’un tiers du Congrès est concerné par des poursuites judiciaires. Elle a commencé avec Petrobras qui a ouvert la boite de Pandore des pratiques occultes, s’est poursuivie avec Odebrecht (et des pots-de-vin qui s’étendent à une trentaine de pays), ainsi que la BNDES, la banque du développement qui a moins œuvré pour les bonnes causes que pour les amis de Lula sous mandat de la gauche brésilienne. C’est un scandale de corruption, démesuré à l’image du pays-continent qu’est le Brésil, et qui concerne aussi les événements mondiaux qui y ont été organisés, la coupe du monde de foot(2014) et les Jeux Olympiques(2016).
Si Lula a très certainement été une cible de Moro, ses accusations sont bien réelles et pas le fait de manipulations. L’ex président a été en outre condamné sévèrement (peine alourdie) par des juges de la Cour Suprême dont deux avaient été nommés par un gouvernement PT et que l’on peut difficilement suspecter de partialité.
Pour les défenseurs de Lula, l’ex-Président est victime d’une machination depuis la destitution de l’ex Présidente Dilma Rousseff  mais si celle-ci avait des ressorts politiques, cela n’exclut en rien l’ampleur des fautes reprochées de maquillage des comptes publics. Si « coup » il y eût c’est comme dans la plupart des cas d’ « impeachment », un coup d’intrigue politique, et non un « coup d’Etat ».

9/ Lula à la manœuvre, des mensonges assumés

La politique sociale de Lula a été celle de l’assistanat. Dans le domaine de l’action sociale, il a revendiqué l’instauration de la Bolsa Familia et de l’augmentation du salaire moyen, deux pratiques déjà amorcées sous la présidence de Fernando Henrique Cardoso.
Lula a limité les réformes structurelles en matière sociale, foncière et dans les infrastructures, y compris pendant une période prospère. Au Brésil, les services publics –éducation, santé- sont tombés en déshérence avec la gauche au pouvoir, menant une première fois le peuple brésilien dans la rue, en 2014. Mais avec ses beaux discours, Lula s’est accaparé le « miracle social brésilien » qui tient en réalité du mirage même si incontestablement avec lui, le Brésil a connu l’émergence économique et sociale avec l’émergence d’une classe moyenne (peu comparable avec celle que nous connaissons en Europe). Un changement qu’il a accompagné mais qui fut essentiellement lié à la conjoncture internationale et aux marchés alors florissant des matières premières.
Lula a aussi beaucoup menti dans ses discours sur l’économie du pays, gonflant les chiffres, évoquant notamment l’exploitation de pétrole pré-salt comme une réalité économique alors qu’elle exigeait des investissements colossaux et des années de prospections en eau profonde. « Plus on grossit les chiffres, plus les gens sont crédules » a-t-il un jour plaisanté devant les cadres de Petrobras.
 
10/ Lula pris à son propre piège


Pour rendre compte du fléau de l’impunité, Lula a longtemps déclaré avant d’être élu, que son pays changerait, le jour où un politicien poursuivi, irait en prison. L’affaire Lava jato, la plus vaste opération anticorruption menée au Brésil, l’a, d’une certaine façon, pris au mot. Les enquêteurs n’ont pas fini de remonter les fils de cette incroyable machine à détourner des dizaines de milliards d’euros (dont entre 3,5 et 4 milliards d’euros pour la seule affaire Petrobras). L’un d’eux mène à Mensalao, une affaire de pots-de-vin versés à des députés contre l’achat de leur vote au profit du PT, un scandale politique que l’on a presque oublié mais qui, en 2006, avait failli coûter à Lula, sa réélection.

quinta-feira, 7 de julho de 2016

Os brasileiros sao loucos, ou apenas maluquinhos? Livro de Virginie Jacoberger-Lavoué (em frances)

Serait-il vrai? Nous sommes les nouveaux irréductibles gaulois de l'Amérique du Sud?
A voir...




Présentation de l'éditeur

" Un Brésil de folie ! ", on vous le promet à l'approche de chaque Carnaval de Rio de Janeiro. Nul doute que ce slogan sera porteur tout l'été 2016 chez les professionnels du tourisme, alors que l'ancienne capitale déchue au profit de Brasilia sera au cœur d'actualité avec l'organisation des Jeux Olympiques. Dans ce " pays continent " qui contiendrait un peu plus de quinze France, la folie se porte bien. Mieux, elle prospère au-delà des mythiques plages de Copacabana et Ipanema. Oubliez les clichés (la plage, le foot, le Carnaval...) pour découvrir un géant, première puissance d'Amérique latine, en mutation. Après un décollage économique spectaculaire qui ne doit pas tout au " miracle Lula ", c'est surtout le clientélisme qui progresse. Le Brésil, un " pays du futur " qui le restera longtemps " ? Il n'en est pas moins déjà le seul des " BRICS " –; Brésil Russie Inde Chine et Afrique du Sud –; ces nouvelles puissances, fruit de la globalisation - dont l'émergence s'est accompagnée de celle de la classe moyenne (+30 millions de personnes). Lorsque la " Baba " –; expression qui désigne tout à la fois la bonne et la baby-sitter –;s'émancipe, c'est toute la société brésilienne urbaine qui est ébranlée. Alors que le pays, toujours fortement inégalitaire, est gagné par la récession économique, les Brésiliens gardent le sourire et ne sont jamais aussi drôles que lorsqu'ils se moquent d'eux-mêmes. Découvrez ce Brésil insolite dont le pouvoir de séduction est à la hauteur de sa démesure.

Biographie de l'auteur

Virginie Jacoberger-Lavoué a commencé sa carrière par le reportage de guerre (en Afghanistan). Chef de service (Tendances) à Valeurs Actuelles, elle couvre l'actualité politique du Brésil depuis 2011.
  • Broché: 252 pages
  • Editeur : Editions du Moment (7 juillet 2016)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2354175159
  • ISBN-13: 978-2354175153
  • Dimensions du produit: 14 x 2,2 x 21 cm

terça-feira, 8 de março de 2016

Corrupcao no Brasil: imprensa francesa fala da "derrocada de Lula" - Valeurs Actuelles

"Sombra", em francês vem do verbo "sombrer", que quer dizer afundar...
Paulo Roberto de Almeida
Monde
Valeurs Actuelles, Lundi 07 Mars 2016 à 23:35 (mis à jour le 08/03/2016 à 10:39)

Et Lula sombra…


L'ancien président brésilien Lula. Photo © SIPA
Brésil. Rattrapé par le « scandale Petrobras », l’ancien président Lula da Silva, fondateur du Parti des Travailleurs (PT) et icône de la gauche la plus radicale au Brésil, a été interpellé le 4 mars. Il est soupçonné d’être au cœur du système de corruption alors que la présidente Dilma Rousseff (PT) est déstabilisée par de nouvelles accusations.
Comme un signal de détresse, la sonnette a retentie cinq fois. Il était 6 heures du matin lorsque le 4 mars les policiers ont perquisitionné le domicile de l’ancien président Lula da Silva (en exercice de 2003 à 2010), à Sao Bernardo, dans la grande banlieue de Sao Paulo, capitale économique du pays. Ils étaient nombreux et déterminés à agir vite dans cette vaste opération judiciaire qui visait à interpeller sur place le fondateur du PT (Parti des Travailleurs), icône de la gauche radicale au Brésil, soupçonné d’être au cœur du système de corruption tentaculaire de la « Pieuvre Petrobras » dont l’un des rouages clés est le « Lava-Jato » (« lavage express »), système de pots-de-vin et de trucages d’appels d’offres, objet d’une enquête diligentée par le juge Sergio Moro, surnommé au Brésil « Zorro » ou « Eliott Ness » pour son tempérament incorruptible.
21 milliards d’euros détournés
Première entreprise brésilienne, le groupe  pétrolier semi-étatique est devenu outre le plus endetté (86,5 milliards d’euros),  le symbole du clientélisme (fraudes à grande échelle et pots-de-vin). Dans le cadre de l’enquête ouverte en 2014, le préjudice a été évalué par le groupe pétrolier lui-même, à plus de « 88 bilhoes » de réaux (réal brésilien), 88 milliards de réaux, faisant le bonheur des réseaux sociaux dénonçant la corruption au Brésil avec un hachtag #88bilhoes; soit le détournement de plus de 21 milliards d’euros.
L’ancien président Lula serait l’un des « principaux bénéficiaires » du système Petrobras, il a « reçu beaucoup de faveurs d’entreprises corrompues » a indiqué le procureur Carlos Fernando dos Santos Lima. Vendredi 4 mars alors que les hélicoptères de la police fédérale tournoyaient au-dessus des gratte-ciel de Sao Paulo, quelques 200 policiers auraient été mobilisés pour mener simultanément plusieurs perquisitions dans la mégapole : outre au domicile de Lula da Silva, à celui de « Lulinha, » surnom de l’un de ses fils, Fabio Luis Lula ainsi qu’aux sièges de l’Institut Lula, d’une ONG, et de deux entreprises  de BTP , Odebrecht et OAS  que l’on sait impliquées dans le « scandale Petrobras » depuis l’ouverture de l’enquête (2014) au point d’être surnommées avec trois autres piliers des travaux publics, les « ripoux du pétrole ». Dans trois états, 33 mandats de perquisition et 11 mandats de détentions ont été menés.
7,5 millions d’euros à Lula
A titre personnel, le fondateur du PT qui continue de nier avec véhémence tout acte répréhensible, aurait reçu des entreprises de BTP corrompues  plus de 7,5 millions d’euros (plus de 30 millions de réaux) entre 2011 et 2014. Le financement de  travaux réalisés dans un triplex dans une station balnéaire et par ailleurs dans le domaine à Atibaia dans l’Etat de sao Paulo est visé par l’enquête.
Les cinq groupes de BTP impliqués dans l’enquête Lava-Jato auraient par ailleurs financés à 47% les conférences facturées par Lula depuis qu’il n’est plus au pouvoir. Enfin, 60% des donateurs faites à l’Institut Lula auraient pour créditeurs, ces mêmes piliers du Travaux publics, pour un montant non confirmé par le procureur. Celui-ci a par ailleurs contesté l’existence d’une enquête en cours contre la Présidente Dilma Rousseff  qui a regretté  « une interpellation inutile » de Lula et s’est montée le dimanche 6 mars à ses côtés. Elle est venue le soutenir à son domicile de Sao Bernardo et s’est laissée photographiée en sa compagnie à la fenêtre de son domicile, saluant des supporters qui s’étaient rassemblés.
Dilma comme l’appellent les Brésiliens, est elle aussi, dans la tourmente. Pas seulement parce que la Présidente est reconnue comme la protégée du fondateur du PT, voire par ses détracteurs comme  « la marionnette de Lula jusqu’aux élections de 2018 où il se présentera ». L’ancienne révolutionnaire de gauche est  torpillée par de nouvelles accusations alors que le pays traverse une crise économique historique : la plus grave depuis trente ans ; -3,8% en 2015, entre -3 et – 4% attendus en 2016, préfigurant selon les l’Oxford Economics, une  « lost decade » (décennie perdue).
Enquête Petrobras : Dilma a-t-elle « fait pression » ?
Pour avoir été  Présidente du conseil d’administration de Petrobras de 2003 à 2010, le nom de la Présidente du Brésil apparait dans l’enquête Petrobras depuis 2014. En cause la raffinerie de Pasadena (Etats-Unis) qui a pris feu de manière inexplicable le jour même de  l’interpellation de Lula (4 mars). Son rachat douteux en 2006 met directement en cause la présidente Dilma. Il s’est opéré avec une gigantesque surfacturation : la raffinerie a été acquise  initialement à 50%, pour 109 millions de dollars à son partenaire belge Astra Oil Trading qui l’avait acheté, à peine un an plus tôt,  43 millions de dollars. Ce n’est pas tout. Petrobras a déboursé dans la foulée de ce contrat,  plus de 1.2 milliard de dollars pour son acquisition en raison d’une étonnante clause stipulant l’intégralité du rachat en cas de mésentente entre actionnaires, processus opéré par un comité secret, intitulé non sans ironie, « comité des propriétaires ». « Coupable ou incompétente, Dilma ne pouvait ignorer les détails de ce rachat » accusent l’opposition depuis des mois alors qu’elle tente par ailleurs une procédure d’ « impeachement » (destitution) en raison d’irrégularités budgétaires.
On sait depuis presque deux ans que le« comité occulte » de Petrobras était dirigé avec un ancien directeur, Paulo Roberto Costa, déjà condamné dans une autre affaire de blanchiment de 4,5 milliards avec un agent de change Alberto Youssef qui a témoigné pour obtenir une remise de peine. C’est grâce aux déclarations en cascade de ce repenti que l’enquête pour corruption menée par la  police fédérale s’est alors accélérée. Les enquêteurs ont commencé à éplucher les comptes d’une myriade de sociétés du  BTP et entendus 39 politiciens, députés, sénateurs, anciens ministres, principalement élus de la majorité (PT, PMBD,PP). L’enquête  aurait désormais dans le collimateur plus d’une centaine de figures du monde politico-financier. « Petrobras était un réservoir à pots-de-vin et une plate-forme à fraude qui mène au sommet du pouvoir  » insiste  un ancien cadre du pétrolier.
Comme pour l’illustrer, surnommé l’ « allié frondeur » du PT au Congrès, l’ancien président de l’assemblée Edouardo Cunha (PMDB) qui nie tout en bloc, n’a pas pu échapper à la justice, malgré toutes ses tentatives de recours et ses menaces visant la BNDES. Le 3 mars, la Cour suprême a confirmé l’accusation de corruption et de blanchiment d’argent à son encontre.
Le 3 mars, un autre coup a été porté à Dilma en raison de nouvelles révélations qui émaneraient d’un autre repenti, le sénateur Delcidio do Amaral (PT) poursuivi depuis cet automne. Le magazine d’informations Istoé lui a consacré sa Une, à l’occasion de la parution en « exclusivité » d’un florilège de documents accompagnant sa supposée déposition (que l’intéressé conteste depuis).
Multiples accusations contre Lula et Dilma
Delcidio do Amaral  s’est toutefois  abstenu de tout commentaire sur les documents reproduits. L’enquête, publiée sur plusieurs pages et consultable sur le site du magazine (www.istoe.com..br ) est nourrie de détails édifiants. Parmi les accusations, l’allégation que la Présidente Dilma Rousseff était non seulement au courant des détails du contrat de Pasadena mais qu’elle aurait fait depuis pression, et ce,  à plusieurs reprises, sur le déroulement de l’enquête Lava-Jato. Selon Istoé, Delcidio aurait par ailleurs clairement désigné Lula comme pièce centrale du puzzle de ce système de corruption. Il l’accuserait d’avoir fait pression sur des témoins notamment dans l’affaire Mensalao (des mensualités) pots-de-vin qui avait aboutie à un retentissant procès (2012) condamnant l’entourage proche de Lula. Mensalao, considéré au Brésil comme « le procès du siècle », était l’aboutissement d’une longue enquête judiciaire entreprise contre le PT dès 2005, à la suite des révélations du magazine Veja  (14 mai 2005).
Aveu de faiblesse pour  Lula ?
Le Brésil connait un moment critique, avec dans les rues, un affrontement à craindre des « pro » et « anti » Lula. A ceux qui scandent « Povo com Lula » (le Peuple avec Lula) , criant au complot, voire au « coup d’Etat militaire » ( !) lors de son interpellation, ceux qui espèrent depuis longtemps la chute de l’icône de la gauche la plus radicale, répondent sans davantage de nuance « Lula, o cancer do Brasil ». Le pays en récession est aussi sous tension, avec des divisions très marquées.
« Lula n’est pas encore totalement impopulaire mais il est à genou. Il dit qu’il n’a pas peur mais pour la première fois, comme un aveu de faiblesse, il a sommé ses supporters de manifester pour le soutenir » estime l’ancien cadre de Petrobras qui parle sans détours de « méthodes mafieuses ».
L’ancien président devrait être prochainement à nouveau entendu, vraisemblablement « convoqué le 13 mars » assure une source proche de l’enquête. « Le diable se niche dans les détails  mais au Brésil, depuis 2003, c’est la main de Lula qui se faufile partout ; pas vraiment un signe de la maturité de notre démocratie » jugeait sévèrement un universitaire dès les premières révélations de l’enquête Lava-Jato.
Gare au grondement des « panelaços »
Seule bonne nouvelle, l’affaire Petrobras a fait grimper les ventes de journaux (« historiques », pour Fohla le 5 mars), signe d’un peuple loin d’être résigné.
Depuis des mois, les discours télévisés du PT sont inaudibles. Dans les grandes villes, lors de leur diffusion, le son des bruits de casseroles (panelaços) résonnent aux abords des fenêtres d’immeubles en guise de contestation. Et comme pour preuve que le colosse vacillant appartient bien à la catégorie des « émergents » ultra connectés, à cinq mois de l’organisation des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, certains font alors simplement résonner l’application « panelaço » de leur portable.

sexta-feira, 12 de setembro de 2014

Petrobras: se a NSA espionasse de verdade, nao teriamos esse escandalo todo...

Pois, até a NSA, que lê, tudo, ouve tudo, vê tudo, que está em todas as partes -- sim, ela é melhor que certo senhor de barbas brancas que está naquela pintura do Michelangelo --, se essa porcaria de agência americana, que só torra o dinheiro dos contribuintes americanos e não os protege de verdade, se esse avatar dos totalitários fosse um pouco mais eficiente, talvez não tivéssemos todos o esse escândalo estourando bem agora, às portas das eleições, só para atrapalhar a vida da soberana, e afundar ainda mais no lodaçal dos crimes o partido totalitário.
Pois os americanos, que também são transparentes, logo teriam avisado seus especuladores para deixar de comprar ações dessa companhia falida, e assim saberíamos que havia algo errado no reino podre dos companheiros.
Ficaram dormindo...
Não se pode nem confiar mais nos espiões americanos.
Pelo menos é o que diz essa repórter francesa...
Paulo Roberto de Almeida

Économie
Valeurs Actuelles, Jeudi 11 Septembre 2014 

Le fiasco Petrobras

Dilma Rousseff, présidente du Brésil. Depuis 2011, son gouvernement force Petrobras à vendre l'essence moins cher qu'il ne l'achète. Photo © Agencia Estado
Scandale. Extrêmement mal gérée par le gouvernement du Parti des travailleurs, la première entreprise brésilienne, contrôlée par l’État et aujourd’hui très endettée, est mêlée à une vaste affaire de corruption.
Au Brésil, septième économie mondiale, les temps sont durs même pour le fleuron de l’industrie, le géant pétrolier Petrobras (Petróleo Brasileiro). L’entreprise, dont 64 % du capital appartient à l’État, traverse une mauvaise passe alors que le pays entre en récession, avec un recul de 0,6 % du PIB au deuxième trimestre. Sur cette même période, son résultat net a chuté de 20 %, à 2,2 milliards de dollars. La saga du géant pétrolier, englué par une gestion calamiteuse depuis l’arrivée au pouvoir du Parti des travailleurs, s’est muée en un incroyable fiasco. Le groupe est maintenant soupçonné de corruption à grande échelle. Blanchiments, surfacturations, les affaires s’enchaînent et atteignent la présidente Dilma Rousseff, candidate à sa réélection le 5 octobre.
Personne n’avait vu venir le désastre. Pas même les Américains, dont les services de renseignement ont, selon les documents rendus publics par Edward Snowden, espionné activement ce pionnier de l’exploitation pétrolière en mer (23 % du brut mondial est extrait en eau profonde). « Petrobras représente un des plus grands actifs du pétrole dans le monde et un patrimoine du peuple brésilien », s’est indignée la présidente Dilma Rousseff lorsque l’affaire d’espionnage fut révélée l’an passé. Problème, le “patrimoine” évoqué s’est considérablement délabré depuis l’arrivée au pouvoir du Parti des travailleurs (PT).
En 2007, les perspectives sont pourtant radieuses : on localise au large des côtes brésiliennes (à 300 kilomètres de Rio de Janeiro et de Santos), d’énormes réserves de pétrole dites “pre-salt” (gisements présalifères), l’équivalent d’au moins 50 milliards de barils. « À peine moins que les réserves en mer du Nord », observe Michael Reid, de l’Economist, dans son livre Brazil, the Troubled Rise of a Global Power (Yale University Press). Les plus audacieux parient même sur 100 milliards de barils. L’ancien président Lula parle alors du Brésil comme d’une des futures grandes puissances pétrolières : d’ici à 2030, le pre-salt pourrait permettre au Brésil de se hisser au même niveau que les Émirats arabes unis. Lula autoproclame alors son pays « énergétiquement autosuffisant ».
La réalité du pre-salt se révèle toutefois plus complexe. Le défi technologique est immense, même pour le numéro un mondial de l’exploitation de pétrole en eaux profondes qu’est Petrobras. Pour l’extraire de gisements enfouis à plus de 5 000 mètres, voire 7000 mètres de profondeur, des techniques de forage doivent être mises au point car, avant d’y parvenir, il faut traverser une couche de sel et de roche, épaisse de 2 000 mètres… Sur la période 2012-2016, Petrobras a prévu d’investir 236 milliards de dollars. Le montant final sera sans doute bien plus élevé que le brésilien ne l’avait imaginé. Cette année, la société a déjà dépensé 43 milliards de dollars.
Sur neuf champs pétrolifères prévus, huit sont entrés en production (bassins de Campos et de Santos) ; depuis juin, ils assurent 520000 barils par jour, soit 22 % de la production de Petrobras. Le Brésilien entend doubler sa production d’ici à 2020 et en assurer 53 % par le pre-salt. Voilà pour les chiffres de production… Financièrement, la réalité est tout autre.
En cinq ans, l’entreprise qui fut naguère une des plus importantes entreprises mondiales par sa capitalisation boursière (et la première de la Bourse de São Paulo avec plus de 100 milliards de dollars) a perdu la moitié de sa valeur. En 2010, elle était la douzième plus importante capitalisation ; aujourd’hui Petrobras figure à la cent vingtième place. En cause, l’explosion de son endettement (102 milliards de dollars l’an passé), qui a pratiquement doublé depuis 2010 : sur la seule année 2013, il a bondi de 30 %.
« Petrobras sera le problème des années à venir. » Un constat sans appel lancé par Nick Price, spécialiste des marchés émergents chez Fidelity Worldwide Investment et gérant d’un portefeuille de 9 milliards d’actifs. L’expert met non seulement en cause l’endettement, mais aussi la mauvaise gestion : Petrobras « investit trop et mal ». « Pas compétitif, archaïque, dispendieux… », ajoute la presse brésilienne, révélant que, chaque semaine, Petrobras fait voyager 60 000 salariés en hélicoptère pour atteindre ses platesformes. C’est l’équivalent d’une ville…
Principale cause de cette gestion calamiteuse, l’interventionnisme du gouvernement de Dilma Rousseff depuis 2011
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quarta-feira, 11 de junho de 2014

O "ras-le-bol" dos brasileiros com a Copa - Virginie Jacoberger-Lavoué (Valeurs Actuelles)

MONDE
 Valeurs Actuelles, 
Mercredi 11 Juin 2014 

Mondial : le ras-le-bol brésilien


A Sao Polo, devant le stade où s'ouvrira la Coup du monde. Pour veiller au maintien de l'ordre, les militaires et 170 000 policiers sont mobilisés. Photo © AFP
Football. La Coupe du monde, du 12 juin au 13 juillet, devait être l’occasion de montrer le fort potentiel de cette puissance émergente. Mais au pays du “futebol”, l’économie chancelle, sur fond de fronde sociale et d’insécurité…
Le Brésil rêve encore d’un Mondial historique qui allégerait le poids des déceptions. L’espoir ne dissipe cependant pas le doute. Au pays du foot roi, la Coupe du monde est devenue impopulaire avant même son coup d’envoi, ce 12 juin, et son premier match (Brésil-Croatie) organisé dans le stade Arena Corinthians, à São Paulo.
Selon un sondage Datafolha, à trois semaines de l’événement, moins de la moitié des Brésiliens (48 %) étaient encore favorables à l’organisation de la Coupe dans leur pays. Ils y croyaient majoritairement en 2008 (79 %). Première ville sous les projecteurs, São Paulo, capitale économique du pays (30 % de son PIB, 22 millions d’habitants avec sa périphérie), accueille six matchs du Mondial, qui devrait attirer sur place au moins 600 000 touristes étrangers — dont 17 000 Français. Quelque 3,3 millions de visiteurs brésiliens sont attendus. Ils vont se déplacer dans un pays continent (16 fois la France en superficie, 203 millions d’habitants) pour se rendre dans les douze villes hôtes. Neuf milliards d’euros ont été investis avec une facture publique faramineuse qui choque les Brésiliens. Le pays est-il prêt pour autant ? Le Mondial fait apparaître un État qui a accumulé les retards avec un amateurisme parfois tragique (huit morts sur les chantiers des stades, contre deux lors de la dernière Coupe en Afrique du Sud).
Selon Associated Press, trois stades du Mondial (São Paulo, Natal et Porto Alegre) étaient encore sources d’inquiétude pour la Fifa à quinze jours de l’événement, alors que Curitiba, un temps menacé de “carton rouge”, donnait enfin matière à satisfaction. Principal grief : des préparatifs à la va-vite. « Le Brésil est un champion de l’improvisation, mais on ne peut faire des miracles », reconnaît un urbaniste. « Il y a un potentiel de risque, parce qu’on n’a pas tout testé », a lâché Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa.
On s’inquiète encore pour les télécommunications et les liaisons wi-fi dans les stades — quand ce n’est pas l’électricité —, dans un pays réputé vulnérable à une cyberattaque.
Certains projets d’envergure comme le train Rio de Janeiro-São Paulo ont été purement et simplement abandonnés. Cette voie, qui aurait permis de relier deux pôles de compétitivité du Brésil, figurait parmi les promesses de la présidente Dilma Rousseff lors de l’attribution de la Coupe, en 2007. On croyait alors au miracle économique de ce pays émergent, avec une croissance à 5,7 %. Anémique depuis trois ans, celle-ci est tombée à 2,3 % l’an passé et les prix flambent, entraînant le désenchantement de la population…
La Coupe du monde devait être l’occasion de transformer les infrastructures qui font défaut et laisser en héritage de meilleurs aéroports, de nouvelles lignes de métro, de bus… Là aussi, le bilan est accablant. À moins d’une semaine du Mondial, une partie de l’aéroport de Brasília est inondée. À Recife, la passerelle prévue pour rejoindre le métro de l’aéroport n’a pas vu le jour. Le nouveau terminal à l’aéroport de Fortaleza est finalement improvisé… sous une tente !
Les Brésiliens se sentent d’autant plus trahis par ce Mondial qu’on leur présente maintenant la facture. « Ces couacs et les investissements jugés faramineux alimentent le mécontentement. Les Brésiliens acceptent difficilement de voir des investissements publics s’orienter vers des infrastructures dont ils bénéficieront peu ou pas », analyse Fernando Rodrigues, éditorialiste à Folha de S.Paulo. Ces jours-ci, la présidente Dilma Rousseff, dont la réélection est en jeu en octobre, n’affirme plus que son pays « va assurer la Coupe de toutes les Coupes ». Elle attaque bille en tête la Fifa pour non-recours à des fonds 100 % privés. Son objectif est à présent de contenir la vague de mécontentement. Ces derniers jours, la situation s’est encore tendue. Après les conducteurs de bus de plusieurs villes, dont Rio de Janeiro, les employés du métro de São Paulo avaient entamé une grève illimitée suspendue le 9 juin. Les autorités craignent la reprise des troubles qui s’étaient produits en pleine Coupe des confédérations en juin 2013, sur fond de colère contre les dépenses du Mondial, alors que les services publics (santé, éducation…) sont en déshérence. Le risque de paralysie des transports n’est pas à écarter si ces mouvements s’amplifient.
« Ces dernières semaines, la contestation s’est ravivée. Sur les réseaux sociaux, le mot d’ordre est “Não vai ter Copa” [Il n’y aura pas de Coupe, NDLR], les Brésiliens sont excédés de la gabegie de l’État et veulent faire entendre leurs revendications en cette année électorale », remarque un informaticien prêt à manifester...Lire la suite dans le numéro disponible en kiosque le jeudi 12 juin...