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domingo, 24 de março de 2024

Brésil. Couleurs de peau, autochtones et quilombolas dans le recensement - Hervé Théry (Diploweb)

Pour les cartes et photos, voir l'article dans sa source: 

https://www.diploweb.com/Bresil-Couleurs-de-peau-autochtones-et-quilombolas-dans-le-recensement.html?utm_source=brevo&utm_campaign=Gopolitique%20du%20Brsil%20Comprendre%20le%20cyber%20Comment%20procder%20%20une%20analyse%20gopolitique%20&utm_medium=email

Brésil. Couleurs de peau, autochtones et quilombolas dans le recensement

Par Hervé THERY, DiploWeb, le 23 mars 2024  Imprimer l'article  lecture optimisée  Télécharger l'article au format PDF

Hervé Théry, Directeur de recherche émérite au CNRS-Creda. Professeur à l’Universidade de São Paulo (USP-PPGH). Auteur de nombreux ouvrages. Co-directeur de la revue en ligne « Confins ». Membre du Conseil scientifique du Diploweb.com. hthery@aol.com

Les données fournies par le recensement devraient permettre de mieux connaître ce pays fascinant et d’en corriger – peut-être – les abyssales inégalités. Il met notamment à jour les communautés quilombos formées à l’origine par des esclaves échappés des plantations. Démonstration à partir de 4 cartes et 3 photographies d’Hervé Théry.

Le recensement de 2022 dont l’IBGE (Institut brésilien de géographie et de statistique) a commencé à publier les résultats apporte des éléments précis sur plusieurs catégories sociales jusque-là négligées, les autochtones et les quilombolas. Il permet aussi d’analyser la composition de la population par « couleur de peau / race », pour reprendre sa terminologie. Cette dénomination qui peut paraître choquante – non sans raison – en France ne semble pas poser de "problèmes" au Brésil. Elle figure dans les recensements depuis celui 1940 – chacun/e déclare la catégorie où il/elle souhaite figurer – et est même approuvée par les militants des mouvements de défense des Noirs et des Métis qui réclament – et obtiennent – des « quotas raciaux », notamment dans les universités.

LORS Lors du lancement de son nouveau recensement démographique brésilien (2022), le président par intérim de l’IBGE (Institut brésilien de géographie et de statistique) Cimar Azeredo, avait souligné qu’avec ces données, l’Institut remplissait sa mission, faire un portrait exact du Brésil, en particulier en incluant pour la première fois une analyse des quilombolas, les habitants des quilombos, ces communautés formées à l’origine par des esclaves échappés des plantations [1].

Selon lui, grâce à cette analyse, les politiques publiques pourraient désormais être élaborées sur de bonnes bases : « Aujourd’hui, nous avons mis les quilombolas sur la carte, et nous allons y mettre aussi les indigènes et les habitants des bidonvilles. C’est un point important, car ce sont les populations qui ont le plus besoin de ces statistiques, nous devons savoir de combien d’écoles, de combien de centres de santé ces populations ont besoin. Nous avons vu des quilombolas s’identifier et se reconnaître dans le recensement de 2022. L’IBGE en est très fier », avait déclaré M. Azeredo.

Les cartes ci-dessous ont été élaborées à partir de ces données et sont accompagnées de brefs commentaires basés en partie sur les informations fournies par l’IBGE lors de la publication de chaque série de données. Une analyse plus complète a été publiée – en portugais – dans notre revue franco-brésilienne Confins [2]. Nous avons choisi de traiter ici les données sur les couleurs de peau, les peuples autochtones (naguère appelés « Indiens ») et les quilombolas.

Population par couleur de peau

Avec la cinquième livraison de données [3], l’IBGE a rendu publiques des informations qui permettent de connaître l’appartenance ethnique des habitants, en tenant compte de deux principes directeurs. La catégorisation de la couleur ou de la « race » est historiquement étudiée depuis le recensement démographique de 1991, lors du recensement on demande aux personnes interrogées à quelle catégories ils s’identifient, en leur donnant de choix entre cinq possibilités : blanc, noir, jaune, brun et indigène. Ce qui est nouveau, c’est l’adoption, pour la première fois, de méthodologies visant à comprendre les différents aspects de la perception personnelle de ces catégories, divers critères d’appartenance identitaire peuvent être utilisés pour cette classification (origine familiale, couleur de la peau, traits physiques, ethnicité, entre autres).

Les statistiques fournies, disponibles aux échelles du Brésil entier, des grandes régions, des unités de la fédération (États) et des communes, sont les suivantes : population résidente pour chaque catégorie et part relative respective dans la population résidente totale, sexe, groupes d’âge, âge médian et indice de vieillissement. Dans une approche complémentaire, la publication fournit également un aperçu de la part de chacune des cinq catégories considérées dans la population de l’Amazonie.

Selon ces données un peu plus de 92,1 millions de personnes se déclaraient métisses (pardos), soit 45,3 % de la population du pays. Depuis 1991, ce contingent n’avait pas dépassé la population blanche, qui est cette fois de 88,2 millions (soit 43,5 % de la population du pays). Quelques 20,6 millions de personnes se déclarent noires (pretos, 10,2 %), 1,7 million indigènes (indígenas, 0,8 %) et 850 100 « jaunes » (amarelos, 0,4 %).

Photo 1 – Brésil. Enfants dans une crêche à Luziânia (Goiás)
@Hervé Théry, 2003

La carte 1 ci-dessous est construite en traçant, dans chacune des « régions immédiates » [4] définies par l’IBGE, des cercles proportionnels au nombre de personnes de chacune des catégories de couleur de peau, auxquels est affectée une gamme chromatique d’autant plus sombre que leur proportion dans la population totale est élevée. Le groupe le plus nombreux, celui des métis (pardos), prédomine dans le Nord amazonien, le Nordeste et le Centre-Ouest. Il est moins présent dans le Sudeste, notamment dans les deux grandes métropoles, São Paulo et Rio de Janeiro, et franchement minoritaire dans les deux États du Sud. Le deuxième en effectif, celui des blancs (brancos) est au contraire massivement présent en nombre et en proportion dans les trois États du Sud et de São Paulo. La part des personnes qui déclarent être noires (pretos) est forte à Salvador et dans les État de Bahia, du Maranhão, de Rio de Janeiro et du Minas Gerais, mais très limitée ailleurs.

Enfin pour les deux dernières catégories, les « jaunes » (amarelos, c’est-à-dire les Brésiliens d’origine asiatique) et les indigènes (indígenas) il a fallu adopter une autre échelle pour la représentation des cercles proportionnels car ce sont des catégories très peu nombreuses : la carte ainsi modifiée montre que les premiers sont surtout présents dans l’État de São Paulo et le nord du Paraná (où leurs parents ou grands-parents ont été amenés jadis pour la culture du café) et les seconds dans l’extrême nord-ouest amazonien et dans quelques autres États avec des effectifs – et surtout une proportion – bien moindre.

Carte 1 Brésil. Population par couleur de peau

Si l’on synthétise cette distribution des groupes de couleurs de peau par une typologie, issue d’une classification ascendante hiérarchique-CAH (carte 2), on observe que dans la plus grande partie du territoire national ce sont les métis qui ont la plus forte présence alors que dans le Sud ce sont les blancs. Les autres catégories ne sont significativement présentes que dans un petit nombre de régions, certaines parties du Nordeste pour les noirs, une partie de São Paulo pour les « jaunes » et la très haute Amazonie pour les indigènes. Dans les trois cas existent quelques exceptions, liées à des migrations vers des régions de production tout à fait particulières (comme les cultures irriguées ou le poivre pour les colons d’origine japonaise) ou vers des zones de refuge (comme les quilombos dans l’intérieur du Nordeste).

Carte 2. Brésil. Typologie des couleurs de peau

Peuples autochtones du Brésil

Dans cette édition du recensement, l’IBGE a cherché des informations qui lui permettraient de mieux connaître la population « indigène » (selon sa terminologie) et sa répartition à l’intérieur et à l’extérieur des « terres indigènes » [5]. À cette fin, il a établi des partenariats avec divers organismes et ONGs, a eu le soutien des communautés indigènes et a bénéficié de l’accompagnement de diverses organisations représentatives, notamment l’Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (APIB), « garantissant le droit à une consultation libre, préalable et informée à tous les stades de l’opération ».

Cette publication met à jour les statistiques précédemment disponibles, organisées en grands thèmes : population autochtone résidente et sa proportion par rapport à la population résidente totale, total des domiciles occupés par au moins un résident autochtone, nombre de résidents (total et autochtone), nombre moyen de résidents par domicile (total et autochtone), et pourcentage de résidents autochtones par rapport au nombre total de résidents dans ces ménages.

Les résultats ont été annoncés lors d’un événement organisé à la Casa do Olodum, située sur la place du Pelourinho [6], à Salvador. La cérémonie s’est déroulée en présence de représentants des principaux partenaires de l’Institut, tels que le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), les ministères de l’égalité raciale, de la planification et des peuples indigènes, Olodum [7], le secrétariat du gouvernement de l’État de Bahia pour la promotion de l’égalité raciale et des peuples et communautés traditionnels (Sepromi), parmi d’autres institutions.

Photo 2 – Brésil. Danse autour de la parabole dans un village Kaiapô (Pará)
@Hervé Théry, 2001

Selon l’IBGE, la population indigène du pays s’élevait à en 2022 à 1 693 535 personnes, ce qui représente 0,83 % de la population totale du pays, dont un peu plus de la moitié (51,2 %) était concentrée en Amazonie. En 2010, lors du précédent recensement, 896 917 indigènes avaient été recensés dans le pays : il y a donc eu une augmentation – apparente - de 88,82 % en 12 ans.

Selon Marta Antunes, chef du projet « Peuples et communautés traditionnelles » de l’IBGE, l’augmentation du nombre d’indigènes entre les deux recensements s’explique principalement par les changements méthodologiques apportés pour améliorer la prise en compte de cette population. « Nous avons élargi la question " vous considérez-vous comme autochtone ? », explique-t-elle. Lors du précédent recensement démographique, la question sur leur couleur ou « race » a été posée à toutes les habitants du pays. Cependant, la question « vous considérez-vous comme indigène ? » n’était posée qu’aux personnes résidant dans des « terres indigènes » officiellement délimitées par la FUNAI et se déclarant blanches, noires, métis ou jaunes. En 2022, cette question a été étendue à d’autres localités indigènes, qui comprennent, outre les territoires officiellement délimités [8], les « groupements indigènes » identifiés par l’IBGE et d’autres « localités indigènes », où existe une présence avérée ou potentielle d’indigènes.

C’est donc ce changement de méthodologie qui explique largement le quasi-doublement du nombre des autochtones comptabilisés par le recensement, et cela met en lumière le fait qu’en ne comptant que ceux qui étaient présents dans les « terres indigènes », on rendait invisibles les personnes qui, tout en se considérant encore comme des « indigènes », avaient choisi de quitter ces réserves et de migrer vers des régions où la plupart des habitants font partie d’autres groupes.

La carte 3 ci-après met en regard les demi-cercles rouges de ceux qui habitent dans les terres indigènes et les demi-cercles bleus de ceux qui ont choisi de s’installer ailleurs. En Amazonie ils ont rejoint les communes les plus peuplées de la vallée de l’Amazone et de ses principaux affluents, dans le Nordeste ils sont beaucoup plus nombreux à habiter sur le littoral que dans les rares réserves qui leur restent. Ce n’est que sur un axe sud-ouest/nord-est qu’ils ont massivement choisi de rester dans les terres indigènes, sauf dans le Mato Grosso do Sul, où certains ont dû migrer vers les villes à cause de l’étroitesse des terres qui leur ont été laissées.

D’autres cartes [9], consacrée aux habitants non indigènes habitant dans les terres indigènes, montre qu’ils sont présents presque partout dans le pays avec des proportions élevées dans le Nordeste et sur les fronts pionniers du Pará. Une autre associe la répartition des personnes qui se considèrent comme indigènes mais qui résident hors des terres indigènes, dont la distribution correspond d’assez près à la hiérarchie urbaine brésilienne, avec une prédominance de ses principales métropoles, en haute Amazonie, secondairement dans le centre du Maranhão et quelques parties du Mato Grosso et du Mato Grosso do Sul.

Carte 3. Brésil. Population autochtone, à l’intérieur et à l’extérieur des « terres indigènes »

Quilombolas

Dans cette édition du recensement, l’IBGE a également étudié pour la première fois la population quilombola [10] et ses caractéristiques démographiques, géographiques et socio-économiques. Pour ce faire, il a établi des partenariats avec divers organismes et ONGs, avec le soutien des leaders communautaires et a bénéficié de l’accompagnement permanent de la Coordination nationale pour l’articulation des communautés rurales noires quilombolas (Conaq). Cette enquête sans précédent a été saluée comme une reconquête historique par les autorités et surtout par les différents leaders de quilombos présents lors de l’événement de lancement, qui a réuni plus de 120 personnes dans l’auditorium du siège de l’Institut National de la Colonisation et de la Réforme Agraire (INCRA) à Brasilia.

Photo 3 – Brésil. Quilombo dans le Vale do Ribeira (São Paulo)
@Hervé Théry, 2007

L’information selon laquelle le pays compte 1 327 802 quilombolas, soit 0,65 % de la population totale, a été soulignée dans la presse nationale et même à l’étranger, avec des articles publiés par le journal britannique The Guardian et la BBC.

Ci-après, la carte 4, qui situe ces populations quilombolasfait bien apparaître les zones ou des esclaves fuyant les principales régions de plantation avaient pu trouver refuge en s’enfonçant vers l’intérieur du pays : vers la pré-Amazonie du Maranhão, vers l’intérieur du Pará, ou l’extrême sud de l’État de São Paulo (Vale do Ribeira). Le groupe le plus remarquable est toutefois celui qui dessine deux axes nord-est/sud-ouest au long du littoral et dans le centre de l’État de Bahia, avec des prolongements du nord au sud du Minas Gerais et vers le Goiás-Tocantins : cette configuration est tout à fait inédite et méritera des recherches particulières quand d’autres données du recensement auront été rendues disponibles par l’IBGE.


Carte 4 Brésil. Population de Quilombolas

En tout cas la déclaration de Cimar Azeredo, citée en introduction, contraste très fortement avec celle qui avait été faite par Jair Bolsonaro lorsqu’il était candidat à la présidence de la République : il avait alors proféré des attaques racistes contre les Noirs lors d’une conférence au Club Hébraïque de Rio de Janeiro et déclaré que, s’il était élu, il avait l’intention de mettre fin à toutes les réserves foncières pour les peuples indigènes et les quilombolas. « Je suis allé dans un quilombo. L’afro-descendant le plus léger pesait sept arrobas [11]. Ils ne font rien. Je ne pense qu’ils ne sont même plus capables de procréer » [12].

Décidément le contexte politique brésilien a bien changé et les données fournies par ce recensement devraient permettre de connaître mieux ce pays fascinant et d’en corriger – peut-être – les abyssales inégalités.

Copyright Mars 2024-Théry/Diploweb.com

[1Le mot quilombo vient de la langue bantoue et fait référence au « guerrier de la forêt".

[4Plus petites que les « régions intermédiaires », elles ont respectivement remplacé les « microrégions » et les « mésorégions »

[6Littéralement du « petit pilori » car c’est là, dit-on, que les esclaves étaient punis. Elle est inscrite par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’Humanité sous la dénomination « Centre historique de Salvador de Bahia ».

[7Groupe culturel brésilien de la communauté noire de Salvador, fondée en 1979 par un groupe d’habitants du quartier de Pelourinho dans le but de participer au Carnaval. Son principal objectif est la lutte contre le racisme, la promotion et le soutien à la communauté afro-brésilienne.

[8Fondation nationale de l’Indien, l’organisme chargé de la protection des autochntones.

[9Consultables sur un billet du carnet de recherche Braises, « Premières images du recensement brésilien de 2022 », https://braises.hypotheses.org/2096 .

[10NDLR : Comme cela a été précédemment défini, la population quilombola rassemble des communautés formées à l’origine par des esclaves échappés des plantations.

[11L’arroba (de l’arabe ar-rub, la quatrième partie) équivalait à l’origine au quart d’un quintal, soit 25 livres (environ 12 kg). Avec l’introduction du système international d’unités, l’arroba a perdu une grande partie de sa fonction, mais elle n’a pas cessé d’exister ; au Brésil, elle est toujours utilisée pour mesurer le poids des bovins et des porcs. Son symbole @ est aujourd’hui largement utilisé en informatique pour indiquer l’emplacement des adresses électroniques.


quarta-feira, 30 de dezembro de 2020

Le Brésil à l'aube du XXIème siècle (1994) - Paulo Roberto de Almeida

 LE BRÉSIL À L’AUBE DU XXIe SIÈCLE

 

Paulo Roberto de Almeida

Paris, 23 novembre 1994

Texto preparado para servir de palestra do Emb. Carlos Alberto Leite Barbosa em almoço na “Maison de l’Europe”.

 

 

Il y a presque cent ans, c’est-à-dire, à l’aube du XXe siècle, l’économie brésilienne pourrait se résumer presque en un seul mot: le café. Le Brésil constituait, en effet, un exemple de ce que les économistes appellent une économie d’exportation: ses ventes externes étaient concentrées sur une seule matière de base, le café, dont l’exportation produisait les devises pour importer à peu près tout ce dont les brésiliens avaient besoin. Une partie substantielle des recettes gouvernementales, ainsi que le taux d’épargne et de la capacité d’investissement étaient aussi originaires du secteur externe de l’économie.

Tout en demeurant, en quelque sorte, à la périphérie de l’économie mondiale, l’insertion du Brésil dans le courant des échanges internationaux était beaucoup plus forte, par exemple, que celle du Japon, car il réussissait à exporter, en 1913, plus de 13,3 dollars par tête, contre moins de 7 dollars de la part du Japon. Le pays asiatique commençait alors, il est vrai, une percée formidable, puisque la distance en 1870 était beaucoup plus grande: de 7,8 dollars par tête au Brésil et seulement 40 centimes de dollar au Japon.

Trois décennies plus tard, dû à la crise de 1929 et à la dépression qui s’ensuivit, l’économie du Brésil – et avec elle celle de tous les autres pays latino-américains – se fermait au monde, amorçant un tortueux chemin dans ce que les économistes ont appelé le processus de substitution des importations. Les exportations n’ont plus jamais représenté le levier dynamique du développement national qu’elles avaient été jusqu’alors. Ce décuplement soudain de l’économie mondiale, opéré à l’insu des pays latino-américains – car provoqué par la brutale réduction de leurs marchés traditionnels d’exportation, fermeture encore renforcée par la guerre – allait être maintenu dans l’après-guerre, déjà par un choix délibéré des pays latino-américains eux-mêmes. C’était l’époque de l’idéologie d’industrialisation presque à outrance et de la protection des marchés nationaux, qui devaient demeurer isolés des grands courants des échanges internationaux.

C’est ainsi que, en dépit d’un formidable essor économique, le Brésil a maintenu, de 1945 à aujourd’hui, pratiquement le même taux de participation aux exportations mondiales: environ 1% des exportations totales, quand celle des pays asiatiques à économie dynamique triplait ou quintuplerait dans la même période. Le taux de croissance du produit brut brésilien n’a pas été négligeable au fil de ce siècle, mais le progrès social du Brésil a été sensiblement handicapé par la progression de son taux de natalité, ainsi que par une capacité réduite du système productif à générer ses propres sources de développement technologique. 

Le facteur principal, cependant, d’une performance comparativement insatisfaisante en termes de développement global doit être trouvé, pour le Brésil, dans le taux relativement bas de la productivité par tête de son système économique, ce qui est à mettre en rapport avec une formation professionnelle insuffisante de la main-d’œuvre. Ce problème représente une particularité brésilienne tout au long de son histoire, pratiquement depuis la colonisation portugaise et les inégalités héritées de l’époque de l’esclavage. Le maintien d’un processus permanent de développement économique et social a été, d’autre part, mis en échec, ces dernières années par l’aggravation du phénomène inflationniste et un certain laxisme fiscal de la part de l’État.  

À l’aube d’un nouveau siècle, le Brésil est en train de connaître un renversement notable de cette situation, avec la reprise du processus de croissance, sur la base d’une politique économique solide et soucieuse de stabilité et d’équité sociale, et d’une remarquable ouverture unilatérale à l’économie internationale. Ces phénomènes, commencés ou renforcés sous l’actuel gouvernement, devront trouver un nouvel essor sous le prochain Président, dont l’Administration sera facilitée par sa connaissance de tout une gamme de problèmes conjoncturels, étant lui-même responsable, comme ministre des Finances, de l’élaboration du nouveau programme économique, le Plan Real.

Plus qu’à aucune autre période historique dans ce siècle, le Brésil dispose maintenant de conditions favorables pour opérer une transition rapide vers un système socio-économique ajourné, pouvant déboucher sur une économie pleinement industrialisée et parfaitement intégrée à l’économie mondiale. Certes, le pays doit encore faire face à une tendance au déséquilibre fiscal et au déficit budgétaire, des problèmes qui sont pourtant typiques de la crise de l’État benefactor, tels qu’on les aperçoit dans des pays pleinement industrialisés. Il a, en plus, une structure sociale fortement inégalitaire qui doit être corrigée dans les meilleurs délais possibles. 

Mais, dès maintenant, le Brésil doit être considéré comme intégrant le peloton des premières économies du monde. En effet, selon les statistiques courantes, basées sur un taux de change nominal de la monnaie nationale par rapport au dollar, le Brésil détiendrait un Produit Intérieur Brut de l’ordre de seulement 450 milliards de dollars, soit près de 2.300 dollars par habitant (sur la base d’une population de 152 millions d’habitants). Si l’on retient cependant le critère de la parité de pouvoir d’achat, établi par la Banque Mondiale et le PNUD et qui tient compte des prix réels de marché, le PIB du Brésil serait en fait de 846 milliards de dollars, soit un PIB par tête de 5.563 dollars. Cela ne le fait peut-être pas beaucoup plus riche qu’aujourd’hui, mais ce potentiel économique le place parmi les 10 plus larges économies du monde, avant le Canada, qui est la septième économie du G7.

Une projection de la Banque Mondiale pour 2020, sur la base des taux actuels de croissance, placerait le Brésil avant l’Italie et la Grande-Bretagne et presque à égalité avec la France. En termes démographiques, avec 2,8% de la population mondiale, le Brésil est aujourd’hui le cinquième en importance dans le monde, après la Chine, l’Inde, les États-Unis et l’Indonésie, mais son comportement démographique, formidable en termes d’expansion dans le passé, est actuellement en train de rejoindre le modèle des pays développés, en passant à un taux d’accroissement de seulement 1,9% actuellement.

Le maintien d’une croissance positive en termes de produit global dans les années à venir va donc permettre au Brésil de s’incorporer solidement au groupe des plus riches économies dans le monde. Cela se fera désormais non pas à la manière traditionnelle, c’est-à-dire, par l’amélioration progressive des termes de l’échange dans le commerce de produits de base, mais surtout au moyen d’une expansion de sa participation au commerce de manufactures, ce qui veut dire par le développement encore plus poussé de son industrie. En un siècle, donc, le Brésil est passé de la domination absolue des exportations de café à une diversification notable de ses ventes à l’extérieur.

Le développement industriel brésilien, qui traditionnellement présentait des forts taux de croissance dus au modèle dit substitutif d’importations, a connu ces dernières années un important processus d’adaptation aux nouvelles conditions d’ouverture extérieure de la politique économique. Après une période de crise et de décroissance relative, l’industrie brésilienne a présenté, à nouveau, ces deux dernières années, des taux proches de 10% de croissance. Il ne s’agit pas là d’un essor temporaire, lié aux cycles de consommation forcée d’une économie encore fortement marquée par l’inflation, mais d’un changement positif dans la composition du produit industriel. En effet, les secteurs responsables du comportement favorable de l’activité industrielle – métallurgie, matériel électrique et de communications, chimie et industrie mécanique – représentent des branches productrices non seulement de biens durables de consommation, mais ceux liés à la production industrielle elle-même, y compris l’équipement. L’industrie automobile de son côté, bien connue pour ses effets d’entraînement, est revenue également à des niveaux records de production en 1993 et en 1994, malgré une arrivée massive de modèles étrangers permise par une extraordinaire ouverture parallèle aux importations, jamais connue dans l’histoire de cette branche au Brésil. 

En général, un grand nombre, sinon la majorité, des entreprises brésiliennes ou multinationales installées au Brésil ont déjà traversé le plus fort des turbulences de l’ajustement imposé par les circonstances économiques exceptionnelles que le pays a connu ces dernières années: elles se sont adaptées aux nouvelles conditions du marché domestique et international et travaillent avec un haut pourcentage de capitaux propres. Tout semble prêt, donc, pour que le Brésil reprenne le processus d’industrialisation rapide connu dans le passé, à la faveur d’un certain nombre de facteurs dynamiseurs, parmi lesquels on aura une inflation déclinante, une demande mondiale satisfaisante – à la faveur de l’implémentation des accords de l’Uruguay Round – pour des produits brésiliens d’exportation, un rôle désormais inductif, mais non plus dirigeant de l’État, ainsi qu’un apport important de capitaux étrangers sous forme d’investissements directs. 

Le Brésil continue aussi à faire des progrès sur le front du commerce extérieur, en dépit d’un comportement pas toujours positif de l’économie mondiale et de l’ouverture unilatérale aux importations, matérialisée dans des successives réductions tarifaires et dans la quasi-absence de barrières non-tarifaires. Les taux les plus élevés d’augmentation du commerce extérieur ont été réalisés dans les échanges avec la région latino-américaine, surtout dans le cadre du MERCOSUD, qui rassemble l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay, aujourd’hui notre marché le plus dynamique. L’Amérique Latine dans son ensemble est devenue le deuxième débouché brésilien, après celui de l’Union Européenne et avant même les États Unis. Le Brésil représente aujourd’hui le principal importateur pour ses partenaires du MERCOSUD, dont les économies deviennent de plus en plus intégrées. En tenant compte de l’union douanière dans le Cône Sud, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 1995, et des accords de complémentation économique en négociation avec d’autres pays de la région, l’Amérique du Sud est appelée à devenir un espace de croissance tout à fait exceptionnel dans les prochaines années, offrant de ce fait des opportunités d’investissement industriel et tertiaire très intéressantes.

D’une manière générale, c’est donc une nouvelle période de progrès qui démarre au Brésil. Son potentiel de croissance est confirmé par un niveau très élevé des entrées de capitaux étrangers dans les derniers mois, portant les réserves de change à un niveau jamais connu dans notre histoire économique: plus de 43 milliards de dollars. Ces réserves, avec la libéralisation commerciale déjà pratiquement achevée, la normalisation complète des rapports avec la communauté financière internationale et le maintien du programme de privatisation, constituent des facteurs qui renforcent la pleine intégration du Brésil à l’économie mondiale.

Ce tableau se complète par le développement normal du programme de stabilisation du Gouvernement et sa continuité assurée par le prochain Président. La suite tranquille de l’ajustement macroéconomique brésilien, ainsi que la stabilité, désormais totale, dans la vie politique nationale, sont les deux éléments essentiels d’une politique plus vaste qui devra transformer fondamentalement la présence du Brésil sur la scène internationale avant même le début du prochain siècle.

Le Brésil a certes une vocation essentiellement latino-américaine et c’est dans sa région qu’il est inséré de façon définitive et prioritaire. C’est là où son action rayonne le plus, suffisant de mentionner le MERCOSUD, un marché prometteur de plus de 200 millions de personnes. Cependant, l‘action extérieure du Brésil ne pouvait se restreindre à sa région géographique. Sa dimension, ses ressources, son vaste potentiel et l’esprit de son peuple sont des facteurs qui contribuent à une vocation universaliste du Brésil, dont les intérêts sont présents dans toutes les régions du monde. Les chiffres de notre commerce extérieur en sont d’ailleurs le témoin, car les échanges du Brésil sont partagés pratiquement à égalité entre l’Union Européenne, l’Amérique Latine, l’Amérique du Nord et l’Asie.

La vocation universaliste du Brésil et sa présence accrue sur la scène mondiale constituent une contribution à la paix, à la stabilité et à la prospérité, des aspirations ancrées dans l’âme du peuple brésilien.

 

 

[Paris, PRA/463: 23.11.94]

463. “Le Brésil à l’Aube du XXIe siècle”, Paris, 23 novembre 1994, 6 pp. Texto preparado para servir de palestra do Emb. Carlos Alberto Leite Barbosa em almoço na “Maison de l’Europe”. 

 

terça-feira, 29 de dezembro de 2020

Le Brésil de 1984 à 1994: Stabilisation du régime démocratique et bouleversements dans la vie économique - Paulo Roberto de Almeida

 447. “Le Brésil de 1984 à 1994: Stabilisation du régime démocratique et bouleversements dans la vie économique”, Paris, 15 agosto 1994, 21 p. Texto sobre a história contemporânea, elaborado para integrar, juntamente com texto dos Profs. Katia de Queirós Mattoso e Antonio Fernando Guerreiro de Freitas (Brésil: Cinq Siècles d’Histoire), brochura de divulgação da Embaixada. Longo processo de revisão (publicação postergada). Divulgado na plataforma Academia.edu (29/12/2020; link: https://www.academia.edu/44790963/447_Le_Bresil_de_1984_a_1994_Stabilisation_du_regime_démocratique_et_bouleversements_dans_la_vie_economique_1994_).

Le Brésil de 1984 à 1994

STABILISATION DU RÉGIME DÉMOCRATIQUE ET

BOULEVERSEMENTS DANS LA VIE ÉCONOMIQUE

 

Paulo Roberto de Almeida

Docteur ès Sciences Sociales de l’Université de Bruxelles

 

Sommaire : 

1. Une Vue d’Ensemble 

2. La Transition au Régime Civil: alliances et compromis

3. La Tentative de Stabilisation Économique et la Nouvelle Constitution

4. Une Politique Extérieure faite de Continuité et de Changements

5. Les premières élections directes en 30 ans: l’espoir et la déception

6. Ascension et chute d’un Président

7. Le Vice-Président: un homme proche du peuple

8. Une grande démocratie en fonctionnement

9. La question sociale au Brésil à l’aube du XXIe siècle

 

 

1. Une Vue d’Ensemble

Les dix années qui s’étalent de 1984 à 1994 ont constitué une période marquante et mouvementée dans la vie politique, sociale et économique du Brésil contemporain. En effet, tour à tour et parfois dans des séquences fort agitées, on assiste aux processus et événements suivants: 

– transition pacifique du régime militaire, inauguré en avril 1964, à un gouvernement civil d’alliance nationale;

– de multiples tentatives et expériences, à la fois frustrées et réussies, de stabilisation économique;

– restructuration institutionnelle du pays, avec l’adoption d’une nouvelle Constitution, en octobre 1988;

– début de la détente nucléaire avec l’Argentine et du processus d’intégration régionale qui, à terme, doit mener au Marché Commun du Sud, avec d’autres voisins du Cône Sud;

– les premières élections directes, depuis 1960, au suffrage universel, du Président de la République, en 1989, rompant un jeûne de presque 30 ans;

– l’impeachment, par le Congrès, de ce même Président et sa substitution démocratique par le Vice-Président; 

– finalement, de nouvelles élections générales dans ce que l’on peut bien appeler, désormais, l’une des plus grandes démocraties du monde occidental.

Les dernières élections directes à la Présidence de République, avant l’établissement du régime militaire, avaient vu s’opposer, en 1960, les candidats de trois coalitions de partis qui se disputaient les votes d’un peu moins de 12 millions d’électeurs. En 1994, ce sont huit candidats qui, lors du premier tour, demandent l’appui de presque 95 millions d’électeurs, une croissance spectaculaire de plus de 600% de la masse de votants dans la période. Cette large démocratisation de la vie politique, avec une expansion constante de la participation populaire au jeu politique, constitue peut-être le trait le plus saillant du Brésil moderne, à côté, en moins brillant, des inégalités criantes de son structure sociale et de la large masse d’exclus de la croissance économique.

Du point de vue matériel, social et économique, c’est bien à une décade entière de bouleversements dans la politique économique que les Brésiliens ont assisté. Il y eut alternance de périodes de croissance et de conjonctures de crise ou dépression, la stagnation relative du pouvoir d’achat, le transfert net de capitaux vers l’étranger à titre du paiement de l’énorme dette extérieure, le remplacement, pas moins de cinq fois, de la monnaie nationale avec autant de Plans de redressement du système économique et monétaire (chaque fois frustrés), pour finalement aboutir, en juillet 1994, à un sérieux effort de stabilisation macro-économique. Cette fois, le plan comportait, au préalable, l’ajustement fiscal de l’État, suivi du lancement d’une nouvelle monnaie, le Réal, dont la garantie est basée sur les réserves de change du pays. Indéniablement, le Brésil constitue, aussi bien du point de vue politique que de celui de la vie économique, l’un des plus grands laboratoires en grandeur nature que l’on puisse connaître dans le monde.


(...)


Ler a íntegra neste link: 

https://www.academia.edu/44790963/447_Le_Bresil_de_1984_a_1994_Stabilisation_du_regime_démocratique_et_bouleversements_dans_la_vie_economique_1994_ 



segunda-feira, 28 de dezembro de 2020

Brésil: Données de Base, Brochure préparée pour l'Ambassade du Brésil à Paris (Inédite) - Paulo Roberto de Almeida

442. “Brésil: Données de Base”, Paris, 31 julho 1994, 36 p. Brochura preparada para servir de informação de base para a Embaixada do Brasil, cobrindo 18 capítulos de dados gerais (históricos, políticos, econômicos, geográficos, sociais e culturais) e uma bibliografia sumária. Não publicada. Divulgada na plataforma Academia.edu (28/12/2020; link: https://www.academia.edu/44790710/442_Bresil_Donnees_de_Base_Ambassade_du_Bresil_a_Paris_1994_).



AMBASSADE DU BRÉSIL À PARIS

Service de Documentation et d’Information

 

BRÉSIL

DONNÉES DE BASE

 


Paris, 1994

 

 

AMBASSADE DU BRÉSIL

34, Cours Albert 1er

75008 Paris - France

Tél.: (33.1) 42 25 92 50

Fax: 42 89 03 45

Télex: 650063 

 

Paris, Août 1994


 

Cette brochure a été élaborée par l’Ambassade du Brésil pour être distribuée gracieusement à tous ceux qui en font la demande. Les informations qui sont ici rassemblées ne représentent pas nécessairement les positions officielles du Gouvernement brésilien ou du Ministère des Relations Extérieures.

 

 

Auteur/Éditeur: Paulo Roberto de Almeida

Impression: Manuel Alves

Première édition: août 1994. 


 

BRÉSIL: DONNÉES DE BASE


 

Sommaire Général

 

Avant-Propos

 

1. L’Histoire en raccourci

2. Territoire

3. Population

4. Organisation Politique et Administrative de l’État           

5. Participation Politique

6. Enseignement et Culture

7. Emploi et Travail

8. Habitation et Conditions de Vie

9. Santé

10. Organisation Syndicale

11. Agriculture et Élevage

12. Industrie

13. Énergie

14. Transports et Communications

15. Tourisme

16. Système Financier            

17. Commerce Extérieur et Investissements

18. Comptes Nationaux

 

Bibliographie

  

Avant-Propos

 

La présente publication n’a d’autre but que celui de rassembler des statistiques et des données éparpillées pour permettre une information de base à tous ceux qui doivent se documenter sur le Brésil, ne fut ce que sommairement. Elle n’a pas la prétention de se substituer à d’autres ouvrages, d’information générale ou spécialisée, et doit être considérée comme ayant un objectif essentiellement didactique.

Dans son élaboration, ont été utilisés, pour la plupart des chapitres, des chiffres qui intègrent les publications de l’Institut Brésilien de Géographie et Statistique, dont notamment la brochure Brasil em Números (Rio de Janeiro, IBGE, 1993). D’autres données, puisées dans des sources diverses, sont venues compléter un travail qui se veut, avec raison, préliminaire.

En effet, il serait difficile de condenser en quelques pages une réalité si complexe et variée comme celle du Brésil, dont le développement, au cours des cinq siècles depuis sa découverte par les Portugais, mais tout particulièrement depuis de début de son processus de modernisation à partir des années 30, diffère entièrement de celui connu par les pays avancés, mais aussi de beaucoup d’autres pays en développement. Le Brésil est aussi vaste qu’un continent, possède des larges espaces à peine exploités, un potentiel énorme au point de vue économique, mais aussi des problèmes sociaux qui représentent autant des défis lancés à une société nationale multi-ethnique et pourtant dotée, à la différence de beaucoup d’autres pays, d’une homogénéité culturelle fondamentale. Il lui faut poursuivre la croissance économique, tout en opérant une distribution plus équitable du revenu, dans un contexte politique entièrement démocratique.

 

(...)


Bibliographie sommaire

 

Sans avoir aucunement la prétention d’être complète, la présente liste bibliographique indique quelques titres choisis parmi beaucoup d’autres livres sur le Brésil parus en France. Sont ici cités essentiellement des ouvrages d’auteurs brésiliens (ou en collaboration), ainsi que de quelques auteurs français, couvrant des problèmes et des aspects historiques, économiques, politiques, technologiques, culturels ou sociaux du Brésil contemporain.

 

ALVES, Márcio Moreira: L’Église et la politique au Brésil (Paris: Le Cerf, 1974)

ARRAES, Miguel: Le Brésil, le pouvoir et le peuple (Paris: Maspero, 1969)

CARDOSO, Fernando Henrique: Dépendance et développement en Amérique Latine (Paris: PUF, 1978)

_________ : Les Idées à leur place: le concept de développement en Amérique Latine (Paris: A.-M. Métaillié/MSH, 1984)

CARELLI, Mario: Brésil, épopée métisse (Paris: Gallimard, 1987)

CASCUDO, Luís da Câmara: Contes Traditionnels du Brésil (Paris: Maisonneuve, 1978)

DA MATTA, Roberto: Carnaval, bandits et héros (Paris: Seuil, 1983)

DE CASTRO, Josué: Une zone explosive: le Nordeste du Brésil (Paris: Seuil, 1965)

FREYRE, Gilberto: Maîtres et esclaves (Paris: Gallimard, 1952)

_________ : Terres du sucre (Paris: Gallimard, 1956)

FURTADO, Celso: La formation économique du Brésil, de l’époque coloniale aux temps modernes (Paris: Mouton, 1973)

_________ : L’analyse du “modèle” brésilien (Paris: Anthropos, 1974)

_________ : Le Brésil après le miracle (Paris: MSH, 1987)

L’Histoire Quantitative du Brésil de 1800 à 1930 (Paris: CNRS, 1973)

MARTINIÈRE, Guy et CARDOSO, Luiz Claudio (éds): France-Brésil: Vingt Ans de Coopération, Science et Technologie (Grenoble: Presses Universitaires, 1989)

MARTINS, Luciano: Pouvoir et Développement Économique: formation et évolution des structures politiques au Brésil (Paris: Anthropos, 1976)

MATTOSO, Katia M. de Queirós: Être esclave au Brésil, XVIe-XIXe siècles (Paris: Hachette, 1979)

MAURO, Frédéric: Le Brésil du XVe au XVIIIe siècle (Paris: SEDES, 1977)

MONBEIG, Pierre: Pionniers et Planteurs de São Paulo (Paris: Arland Colin, 1952)

MOOG, Viana: Défricheurs et pionniers (Paris: Gallimard, 1963)

MORAZÉ, Charles: Les Trois Âges du Brésil (Paris: Arland Colin, 1954)

PARVAUX, Solange et REVEL-MOUROZ, Jean (coords): Images réciproques du Brésil et de la France (Paris: IHEAL, 1991)

RIBEIRO, Darcy: Frontières indigènes de la civilisation (Paris: UGE-10/18, 1979)

VERGER, Pierre: Flux et reflux de la traite des nègres entre le golfe du Bénin et de Bahia de Todos os Santos du XVIIe au XIXe siècle (Paris: Mouton, 1978)

 

Divulgada na plataforma Academia.edu (28/12/2020; link: https://www.academia.edu/44790710/442_Bresil_Donnees_de_Base_Ambassade_du_Bresil_a_Paris_1994_).