447. “Le Brésil de 1984 à 1994: Stabilisation du régime démocratique et bouleversements dans la vie économique”, Paris, 15 agosto 1994, 21 p. Texto sobre a história contemporânea, elaborado para integrar, juntamente com texto dos Profs. Katia de Queirós Mattoso e Antonio Fernando Guerreiro de Freitas (Brésil: Cinq Siècles d’Histoire), brochura de divulgação da Embaixada. Longo processo de revisão (publicação postergada). Divulgado na plataforma Academia.edu (29/12/2020; link: https://www.academia.edu/44790963/447_Le_Bresil_de_1984_a_1994_Stabilisation_du_regime_démocratique_et_bouleversements_dans_la_vie_economique_1994_).
Le Brésil de 1984 à 1994
STABILISATION DU RÉGIME DÉMOCRATIQUE ET
BOULEVERSEMENTS DANS LA VIE ÉCONOMIQUE
Paulo Roberto de Almeida
Docteur ès Sciences Sociales de l’Université de Bruxelles
Sommaire :
1. Une Vue d’Ensemble
2. La Transition au Régime Civil: alliances et compromis
3. La Tentative de Stabilisation Économique et la Nouvelle Constitution
4. Une Politique Extérieure faite de Continuité et de Changements
5. Les premières élections directes en 30 ans: l’espoir et la déception
6. Ascension et chute d’un Président
7. Le Vice-Président: un homme proche du peuple
8. Une grande démocratie en fonctionnement
9. La question sociale au Brésil à l’aube du XXIe siècle
1. Une Vue d’Ensemble
Les dix années qui s’étalent de 1984 à 1994 ont constitué une période marquante et mouvementée dans la vie politique, sociale et économique du Brésil contemporain. En effet, tour à tour et parfois dans des séquences fort agitées, on assiste aux processus et événements suivants:
– transition pacifique du régime militaire, inauguré en avril 1964, à un gouvernement civil d’alliance nationale;
– de multiples tentatives et expériences, à la fois frustrées et réussies, de stabilisation économique;
– restructuration institutionnelle du pays, avec l’adoption d’une nouvelle Constitution, en octobre 1988;
– début de la détente nucléaire avec l’Argentine et du processus d’intégration régionale qui, à terme, doit mener au Marché Commun du Sud, avec d’autres voisins du Cône Sud;
– les premières élections directes, depuis 1960, au suffrage universel, du Président de la République, en 1989, rompant un jeûne de presque 30 ans;
– l’impeachment, par le Congrès, de ce même Président et sa substitution démocratique par le Vice-Président;
– finalement, de nouvelles élections générales dans ce que l’on peut bien appeler, désormais, l’une des plus grandes démocraties du monde occidental.
Les dernières élections directes à la Présidence de République, avant l’établissement du régime militaire, avaient vu s’opposer, en 1960, les candidats de trois coalitions de partis qui se disputaient les votes d’un peu moins de 12 millions d’électeurs. En 1994, ce sont huit candidats qui, lors du premier tour, demandent l’appui de presque 95 millions d’électeurs, une croissance spectaculaire de plus de 600% de la masse de votants dans la période. Cette large démocratisation de la vie politique, avec une expansion constante de la participation populaire au jeu politique, constitue peut-être le trait le plus saillant du Brésil moderne, à côté, en moins brillant, des inégalités criantes de son structure sociale et de la large masse d’exclus de la croissance économique.
Du point de vue matériel, social et économique, c’est bien à une décade entière de bouleversements dans la politique économique que les Brésiliens ont assisté. Il y eut alternance de périodes de croissance et de conjonctures de crise ou dépression, la stagnation relative du pouvoir d’achat, le transfert net de capitaux vers l’étranger à titre du paiement de l’énorme dette extérieure, le remplacement, pas moins de cinq fois, de la monnaie nationale avec autant de Plans de redressement du système économique et monétaire (chaque fois frustrés), pour finalement aboutir, en juillet 1994, à un sérieux effort de stabilisation macro-économique. Cette fois, le plan comportait, au préalable, l’ajustement fiscal de l’État, suivi du lancement d’une nouvelle monnaie, le Réal, dont la garantie est basée sur les réserves de change du pays. Indéniablement, le Brésil constitue, aussi bien du point de vue politique que de celui de la vie économique, l’un des plus grands laboratoires en grandeur nature que l’on puisse connaître dans le monde.
(...)
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