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segunda-feira, 20 de fevereiro de 2012

La diplomatie de Lula: une analyse des resultats - Paulo R. Almeida


La diplomatie de Lula (2003-2010): une analyse des résultats

Paulo Roberto de Almeida
In: Denis Rolland, Antonio Carlos Lessa (coords.):
Relations Internationales du Brésil: Les Chemins de La Puissance;
Brazil’s International Relations: Paths to Power
(Paris: L’Harmattan, 2010, 2 vols;
vol. I: Représentations Globales – Global Representations, p. 249-259;
ISBN: 978-2-296-13543-7).

1. Les objectifs diplomatiques du gouvernement Lula
Les priorités de politique extérieure – établies par le président Lula dans son discours d’inauguration (1/01/2003), explicitées plusieurs fois par son ministre des affaires étrangères, et réaffirmées par Lula lui-même, à l’occasion du début de son second mandat (1/01/2007) – peuvent être alignées en trois ensembles d’objectifs principaux:
(a) la conquête d’un siège permanent pour le Brésil au Conseil de Sécurité des Nations Unies, au moyen de la réforme de la Charte de l’organisation et de l’élargissement de cet organisme central dans les mécanismes de décision de l’ONU;
(b) le renforcement et l’ampliation du Mercosur, en tant que base d’appui pour la constitution d’un grand espace économique intégré en Amérique du Sud;
(c) la conclusion des négociations commerciales multilatérales commencées en 2001 (Doha Round de l’OMC) et la correction de route dans les négociations commerciales régionales dans le cadre du projet américain de la ZLEA (FTAA).
Il y en avait, bien sur, plusieurs autres objectifs, entre eux la constitution de coalitions sélectives avec des « partenaires stratégiques » ayant en vue de « changer les relations de force » dans le monde, ou encore l’élan donné aux relations de tout type avec des pays en développement, dans le cadre de la « diplomatie Sud-Sud », avec l’objectif de créer une “nouvelle géographie commerciale internationale”, selon des déclarations du président lui-même, ainsi que de ses représentants diplomatiques. L’un des instruments utilisés pour ce dernier but ce fut la constitution du G20 commercial, groupe de pays en développement, membres de l’OMC, avec le Brésil à leur tête et centrés sur la question agricole des négociations commerciales multilatérales du Doha Round. Tous ces objectifs de réforme de l’ordre international, sur la base de coalitions faites avec des pays « non-hégémoniques », furent confirmés par des différents discours et interviews des acteurs principaux – des preneurs de décisions et des exécutifs – de la diplomatie du gouvernement Lula tout au long de ses deux mandats, certains de manière seulement implicite.
C’est précisément donc par une confrontation entre les objectifs considérés prioritaires par la diplomatie de Lula et les résultats effectivement atteints au terme de son gouvernement que doit commencer cet exercice d’évaluation d’une politique extérieure qui a été maintes fois déclarée comme étant « active et fière de soi-même », avec comme principe conducteur la défense de la « souveraineté nationale » et centré sur les relations privilégiées avec les autres pays en développement, spécialement les puissances moyennes émergeantes. Pour cela, il faudra examiner quelles moyens ont été déployés pour mettre en œuvre cette diplomatie, discuter ensuite dans quelle mesure ces moyens étaient adaptés aux finalités prétendues, établir un bilan des objectifs qui sont restés non accomplis, ainsi que, s’il est possible de les déterminer, les raisons des défaillances opérationnelles ou, pour certains des cas, les erreurs de conception qui sont à l’origine de ces frustrations.
L’intégration politique de l’Amérique du Sud, par exemple, a été rendue explicite au cours du premier mandat, matérialisée tout d’abord dans la création de la Communauté Sud-Américaine des Nations (Décembre 2004), par après remplacée par l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur, 2006), sans que, pour autant, elle soit entré en vigueur jusqu’à la fin de son second mandat. Les rencontres au sommet entre les présidents de l’Amérique du Sud et leurs correspondants des pays arabes et du continent africain ont été aussi l’objet de l’activisme diplomatique brésilien, sous l’impulsion directe du président ; il n’est pas certain que sa continuité soit assurée, même si Lula a toujours exprimé son désir d’assurer la permanence de ces réunions entre les chefs d’État de ces grandes régions. L’intention originale était que ces rencontres entre les leaders nationaux des continentes du Sud seraient en mesure de renforcer les liens politiques entre leurs pays de manière à opposer leur voix commune aux « décisions » prises para le G7-G8 sur des sujets qui toucheraient directement à leurs intérêts nationaux et régionaux. La justificative était celle de contribuer à la démocratisation du système international, jugé trop « oligarchique » (bien que Lula ait toujours été invité aux réunions du G8, à l’exception de celle réalisée aux États Unis en 2004).
Le premier mandat de Lula a été marqué par la constitution de l’IBSA, le groupe formé par le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, tout comme le second mandat allait donner de l’importance au Bric, groupe informel créé à partir d’une suggestion d’un économiste financier et matérialisé depuis 2008 en des rencontres ministérielles et entre les chefs de gouvernement du Brésil, de Russie, de l’Inde et de la Chine. La crise financière de 2008-2010 a élargit la participation du Brésil en d’autres groupements de consultations sur des questions de la gouvernance mondiale, entre eux le G20 financier, sans toutefois que de ces rencontres de coordination tentative en résultaient des réalisations tangibles ; en effet il n’y a pas eu des changements significatifs dans la structure ou le mode de fonctionnement des principales organisations économiques mondiales, comme le Brésil en faisait la suggestion depuis le début du gouvernement Lula.
C’étaient, donc, ceux-là les grands objectifs diplomatiques explicites du gouvernement Lula, et c’est en fonction de ces priorités que ses efforts personnels, ceux de ses assistants directs, ainsi que le corps professionnel des diplomates du service extérieur ont été mobilisés et déployés en vue de les atteindre. Il y avait aussi une autre catégorie d’objectifs de son administration, mais implicites, devant donc être poursuivis de manière discrète, même si à certaines occasions ils ont été mentionnés plus ouvertement, presque comme des conquêtes à être brandies. Parmi ceux-là il faut inscrire la posture de leadership en Amérique du Sud – peut-être même en Amérique Latine – ainsi que le refus péremptoire des accords bilatéraux pour la garantie des investissements directs, jugés nuisibles à la « souveraineté » économique du pays. Dans une catégorie spéciale, presque en situation d’ennemi principal à abattre, était située l’« implosion de la ZLEA », selon l’expression plusieurs fois employée par le président lui-même, ainsi que par son ministre de l’extérieur et le secrétaire général des relations extérieures, son grand pourfendeur. La défaite du projet américain pour le libre-échange hémisphérique a été considérée comme la première grande bataille contre l’Empire, qui devait être vaincue à tout prix.
Parmi d’autres objectifs implicites se situait l’éloignement des États Unis des affaires sud-américaines, ce qui devait être achevé au moyen de la coordination des positions brésiliennes avec les voisins régionaux ainsi que par la constitution de nouvelles entités – comme l’Unasur – et des forums de discussion réservés exclusivement aux pays du sous-continent. Il faut reconnaître que ce but a été poursuivi avec une constance et une opiniâtreté remarquables, comparables aux efforts déployés pour réinsérer Cuba dans le système régional latino-américain.
Les propositions de politique étrangère qui émanent directement du gouvernement constituent, bien sur, seulement une partie de l’activité diplomatique, car il faut aussi considérer dans cet exercice d’évaluation les actions et réactions qui, tout en ne figurant pas dans le cahier d’initiatives explicites du Brésil, intègrent l’interface extérieure du pays, qui se doit de réagir à des évènements externes, à des demandes bilatérales ou à des questions inscrites à l’ordre du jour mondial, celles qui figurent dans le cahier de travail des organisations internationales ou qui surgissent de manière impromptue comme résultat de crises ou d’évènements inespérés. Rentrent dans cette catégorie, par exemple, l’invasion de l’Irak par les États Unis, en 2003, des changements de gouvernement dans les voisins Sud-américains, qui peuvent affecter les intérêts brésiliens (comme il en a eu en Bolivie, en Équateur, en Colombie et au Venezuela), ainsi que des menaces de conflits ou des graves crises sociales en pays proches (comme cela a peut-être été le cas de l’Haïti) ; d’autres sources d’action politique peuvent émerger de crises économiques, comme celle déclenchée en 2008 aux États Unis et propagée rapidement presque au monde entier. Les difficiles négociations autour du programme nucléaire iranien ainsi qu’un nombre indéfini d’autres évènements – au Moyen Orient, par exemple, ou ailleurs – appartiennent à une catégorie spéciale, mais qui a aussi retenu l’attention des chefs de la diplomatie brésilienne. Toutes ces occurrences constituent des faits concrets qui ont demandé, en occasions diverses, une prise de position du Brésil, directe ou indirectement, et c’est en fonction de ces prises de position qu’il faut, également, effectuer un examen sur le sens de l’action diplomatique du gouvernement Lula.

2. Les résultats diplomatiques au cours des deux mandats
Si l’on part de la constatation que les trois grandes priorités du gouvernement Lula, expressément déclarées, étaient : (a) le siège permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies ; (b) le renforcement et l’élargissement du Mercosur ; et (c) la conclusion du Doha Round de négociations commerciales de l’OMC ; alors on est obligés de reconnaître qu’aucun de ces objectifs n’a été atteint, même pas de manière partielle. Au contraire: selon l’évaluation qu’il est possible de faire, pour chacun de ces dossiers, de leur situation présente, il est peut-être possible de dire que le Brésil est ressorti encore plus éloigné du point de départ, et cela non seulement en raison du simple manque de résultats – ce qui, pour certains des objectifs, ne dépendait pas seulement du Brésil –, mais aussi en tenant compte des résistances créées autour des deux premier objectifs, en fonction, probablement, des procédés employés pour acheminer les plus importantes initiatives diplomatiques du gouvernement Lula. En effet, l’anxiété, peut-être même l’agitation, d’une diplomatie trop activiste, autour de ces questions ont soulevé, surtout dans la région, des problèmes non identifiés au préalable. Il y eut, de l’avis de certains observateurs, beaucoup plus de mouvement que des réussites, ou beaucoup plus de transpiration, que d’inspiration, selon la figure colloquiale connue, et tout ceci trop centré sur la figure même du président, qui en a profité de son accueil exceptionnel par la presse internationale pour conduire lui-même une grande partie des dossiers diplomatiques, avec les risques et périls d’une telle entreprise.[i]
Il correct de dire, par exemple, que le prestige international du Brésil et son influence mondiale se sont accrus dans la période, mais cela a été acquis surtout en fonction de la préservation de la stabilité économique et de l’absence des erreurs de type populiste commis par d’autres gouvernements dans la région. Mais d’autre part, il est tout aussi vrai que le Brésil est sorti frustré de ces trois aventures tentées par la diplomatie de Lula, par des raisons qui sont explicités par la suite. Une analyse plus détaillée met en évidence les motifs d’ordre opérationnel pour la frustration relative, mais révèle aussi des erreurs de conception qui sont dus aux fondements politiques de cette diplomatie activiste.
Par rapport à l’objectif majeur de la « démocratisation des relations internationales », par exemple, il serait très naïf de croire que certains de pays voisins – en spécial l’Argentine, la Colombie, voire le Mexique – accepteraient de bon gré la volonté brésilienne de se présenter en tant que leader de la région et de vouloir la représenter – et les représenter – de manière permanente au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il n’y a pas eu, seulement, des grosses erreurs d’évaluation concernant la position des « cinq grands », mais aussi des estimations trop optimistes en relation aux positions des petits pays, surtout Africains.
Lula, convaincu par son ministre des affaires étrangères que le Brésil avait des grandes chances d’entrer au Conseil de Sécurité, s’est lancé à la tâche avec une vigueur qui a frôlé l’obsession, et qui a commandé toute sorte de concessions en échange d’appuis, notamment la diminution partielle ou élimination totale de dettes bilatérales de certains pays africains (même de grands exportateurs de pétrole, comme le Gabon), ainsi que l’augmentation des efforts de coopération technique et assistance financière. La pratique, qui a été appelée « diplomatie de la générosité », s’est aussi traduite par l’ouverture systématique d’ambassades brésiliennes dans tous les États de l’Amérique Latine, même dans les plus petits pays des Caraïbes, ainsi que dans un grand nombre de pays Africains, même sans suivre la politique traditionnelle de la réciprocité dans la matière. L’initiative la plus importante a été, bien sur, la création do G4, avec l’Allemagne, le Japon e l’Inde, expressément dédié à la cause de la réforme de la Charte de l’ONU et l’augmentation du CSNU. Le groupe a pris position par rapport à l’une des propositions faites par le Secrétaire Général Kofi Annan et s’est lancé à la conquête d’appuis un peu partout. En ce faisant, les pays membres du groupe ont aussi attiré l’activisme contraire de certains voisins jaloux et a peut-être aligné le Brésil avec des pays qui subissaient des oppositions obstinés dans leurs régions, ce qui est probablement le cas de la Chine envers le Japon (probablement aussi celles de l’Italie et de l’Espagne contre l’Allemagne). Cela a pu renforcer l’action de l’Argentine dans la région et ailleurs (puisque le président Kirchner est allé jusqu’à signer une déclaration très critique a cet effet avec le président du Pakistan) ; le voisin de la Plata s’est attaché, ensuite, a proposer la formule rotative, ce que Lula refuse comme étant une diminution de status. Le dossier est toujours tenu à l’ordre du jour des pays candidats – mais pas dans celui de l’organisation elle-même – sans qu’il soit possible de constater un quelconque progrès réel dans ce processus depuis au moins 2007. La Chine et les États-Unis en sont les pays clés, et il ne semble pas qu’ils soient disposés a bouger bientôt dans cette affaire.
En ce qui concerne l’intégration régionale et le renforcement du Mercosur, il n’est pas non plus possible de reconnaître des progrès réels, même si la rhétorique présidentielle en veut autrement. Il y eut, bien sur, beaucoup d’initiatives brésiliennes pour relancer le processus d’achèvement de la zone de libre échange – toujours pas réalisée pour le sucre et les automobiles, ainsi que pour quelques autres produits – et, surtout, dans le cas de l’union douanière, fragmentée par une adhésion théorique au Tarif Extérieur Commun – en fait, appliqué uniformément à un pourcentage minime du commerce global – et gravement atteinte par des actions unilatérales illégales et abusives (surtout de la part de l’Argentine, à l’encontre de produits brésiliens). Ces tentatives brésiliennes n’ont cependant pas abouti, surtout à cause de ces restrictions introduites par les argentins, mais aussi en fonction d’une inversion complète des priorités du Brésil dans ce chapitre, consistant à attribuer beaucoup plus d’importance aux aspects politiques et sociaux de l’intégration, au lieu de se concentre sur l’essentiel, qui est bien sur le déblayage des obstacles nationaux à l’achèvement de la libéralisation commercial la plus étendue possible. En fait, l’intégration a été conçue comme une fin en soi même, pas en tant que moyen d’atteindre des buts économiques.
L’inversion de nature politique a en vérité commence par un exercice de blocage, celui du projet américain du libre échange hémisphérique. L’idée était de se concentrer sur les négociations entre l’Union Européenne et le Mercosur, e de miser en parallèle sur les tractations multilatérales du Doha Round ; ce faisant, on a oublié complètement que ces trois processus devaient avancer simultanément pour préserver justement les facteurs d’équilibre et les éléments de compensation dans chacun des trois fronts. Une fois conduit la tâche d’implosion de la ZLEA – par l’action conjointe et en grande mesure coordonnée de l’Argentine, du Brésil et du Venezuela – les européens se sont montrés peu disposés à faires des concessions (surtout en agriculture), et ont augmenté, au contraire, leurs demandes (dans le secteur industriel, mais aussi en services et propriété intellectuelle).
Mis à part le protectionnisme argentin, responsable en bonne partie des reculs institutionnels dans le Mercosur, le changement de priorités brésiliennes et l’approche essentiellement politique – ayant également en vue étayer le désir de leadership dans la région – de l’intégration sont aussi à blâmer pour la perte de dynamisme et l’égarement de ce processus. S’appuyant de manière totalement équivoquée sur l’exemple de l’intégration européenne, la diplomatie de Lula a fortement soutenu l’idée que les principaux obstacles à l’approfondissement des liens économiques entre les pays membres étaient constitués par des « asymétries » entre le Brésil et les autres pays, et que le plus grand se devait de surmonter ces « différences ». Outre les conditions propres, structurelles, à chaque pays – soit, le fait que le Brésil soit grand en territoire, population, économie et, donc, en termes de marchés, flux de commerce et attrait naturel des investissements étrangers – il y en existente, en fait, des « asymétries » sociales et autres qui jouent contre le Brésil, pas en sa faveur, en commençant par le fait que les différences sociales et régionales existant à l’intérieur du Brésil sont beaucoup plus importantes que celles qui séparent les pays du Mercosur les uns des autres. Concrètement, sauf quelques indicateurs plus défavorables au Paraguay, le Brésil est à la traine par rapport à ses partenaires pour la plupart des indices sociaux (notamment l’inégalité et l’éducation).
Sous la justificative, totalement contestable, que le Brésil, du fait d’être grand, devait faire les plus grands « sacrifices », le gouvernement Lula a été tolérant envers les mesures unilatérales prises à l’encontre des ses exportations par l’Argentine, qui en a profité pour en créer d’autres, en poussant aussi les petits pays à demander des avantages en leur faveur. Au lieu de renforcer le Mercosur, ces attitudes ont en fait dilué les obligations communes à l’abri des principes de base de son architecture. Le Brésil a aussi proposé, et s’est déclaré disposé à le financer à la hauteur de 70% des ressources, un Fonds de « correction d’asymétries » qui reste bien sur symbolique et qui redouble le travail déjà accompli par les banques régionales de développement, sans en accroitre la qualité des projets retenus (car décidés plutôt de manière bureaucratique, en séparation totale des réalités des marchés).
La même « diplomatie de la générosité » a conduit le gouvernement Lula à se montrer totalement passif en face de violations claires de traités en vigueur, comme ce fut le cas de la nationalisation unilatérale – sans aucun préavis ou consultation, ne fut-ce que pour courtoisie – des investissements de Petrobras en Bolivie, dont les installations ont été occupés militairement en contradiction flagrante avec les procédés diplomatiques habituels. En réponse, la seule attitude du gouvernement Lula a été d’émettre une note diplomatique reconnaissant le « droit » et la « légitimité » de la Bolivie à disposer librement de ses ressources naturelles, ce qui a complètement surpris la plupart des diplomates brésiliens. Les mêmes attitudes conciliatrices se sont reproduites dans des cas similaires en Équateur – investissements brésiliens dans des ouvrages d’infrastructure – et au Paraguay, que a « exigé » la renégociation du traité d’Itaipu sur l’usine hydroélectrique sur le Paraná. À chaque fois, le gouvernement Lula a défendu les intérêts des pays voisins, au lieu de ceux nationaux.
Les cas les plus graves ont été représentés, bien sur, par les différentes étapes du conflit entre la Colombie et ses deux voisins à propos des groupes terroristes des Farc installés en Équateur et au Venezuela, qui ont reçu l’appui politique de la diplomatie de Lula, qui n’a jamais reconnu la gravité de la menace représentée par le narco-terrorisme pour la démocratie dans la région. Cette sympathie s’est étendue aussi dans le cas de la tolérance démontrée par le gouvernement d’Evo Morales, en Bolivie, à l’égard des plantations de coca dans son territoire, qui possèdent des implications très sérieuses de sécurité et de santé publique au Brésil. Pire encore, les sympathies et l’appui politique explicite envers le leader militaire vénézuélien ont peut être facilité la tâche de démantèlement de la démocratie dans le pays Andin, tout comme ont conduit le Brésil a violer sa propre Constitution, en soutenant l’aventure de Chávez en Honduras, en très nette contradiction avec les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. Ce genre de pratique s’était d’ailleurs déjà manifesté plus tôt, quand Lula a systématiquement déclaré son appui politique pour des candidats de « gauche » disputant des élections dans les pays voisins (ce qui est arrivé dans les cas de l’Argentine, de l’Uruguay, de la Bolivie, de l’Équateur, du Chili, du Paraguay et, certainement, à plusieurs reprises lors des innombrables affrontements politiques et électoraux survenus au Venezuela).
D’autres initiatives de la diplomatie de Lula – comme la Communauté Sud-Américaine des Nations, dédaigné par Chávez au profit de sa proposition d’une Union de Nations Sud-Américaines, que celui-ci espère contrôler – n’ont servi qu’à offrir des tribunes politiques à de vieux exercices rhétoriques en faveur de l’intégration, quand en vérité la région n’a jamais été aussi éloignée des rêves d’unité politique ou de coopération économique. En spécial, l’appui de Lula et de sa diplomatie au régime de Chávez a peut-être demandé un prix en termes de prestige diminué à l’égard du président et de l’Itamaraty, en aliénant une partie de l’opinion publique mondiale, qui voit avec préoccupation les regains autoritaires et militaristes du colonel de Caracas. De la même façon, l’alignement aux frères Castro à Cuba et au régime iranien d’Ahmadinejad, ainsi que le dédain pour les violations des droits de l’homme dans beaucoup de cas pourtant flagrants, ont aussi contribué à éroder le capital de sympathie qui avait été accumulé par Lula au début de son gouvernement.
Finalement, le pari exclusif dans la Ronde Doha à l’OMC, sans des réelles négociations parallèles d’accords commerciaux expressifs – ceux qui ont été conclus exhibent un impact minimal sur les échanges courants – ont laissé le Brésil et le Mercosur sans des grandes opportunités sur des nouveaux marchés, pendant une phase de grande croissance du commerce international. Le Brésil a augmenté, c’est un fait ses exportations; mais cela est arrivé plutôt du coté des valeurs – qui ne dépendent pas du Brésil – que de celui des volumes, et beaucoup plus dans les matières premières que dans les manufactures. En vérité, le Brésil a été plutôt “acheté” qu’il n’a vendu à l’étranger, ayant bénéficié de l’énorme expansion de la demande mondiale, surtout celle tirée par les émergeants dynamiques, en spécial la Chine (devenue le premier partenaire commercial du Brésil en 2009, mais dont les échanges reflètent le vieux modèle Nord-Sud, fait de manufacturés contre commodities).
Sur le plan négociateur, il est un fait que le Brésil a joué un rôle de première grandeur dans la dynamique du Doha Round, ayant pris la tête, dès la ministérielle de Cancun (2003), d’un groupe de pays en développement qui demandait l’élimination des subsides internes à la production agricole dans les pays avancés et de leurs subventions à l’exportation des mêmes produits, groupe connu comme G20 (devenu par après G20 commercial, pour le distinguer de l’autre G20, celui financier). Cet ensemble de pays réunissait, paradoxalement, quelques grands pays – comme la Chine et l’Inde – qui pratiquaient, eux-mêmes, une protection exacerbée de leur agriculture, y compris au moyen de formes diverses de subvention, ce qui allait tout à fait dans le sens opposé aux intérêts brésiliens, si l’on part de la constatation évidente que les sources principales de la demande pour produits agricoles dans l’avenir ne peuvent se situer, essentiellement, que dans les grands pays en développement. La même contradiction pour un succès dans le domaine industriel et de propriété intellectuelle se retrouvait au sein du Mercosur, où l’Argentine s’opposait à toute libéralisation des tarifs industriels ou à l’ouverture dans le domaine des services, qui étaient deux des concessions possibles que le Brésil se trouvait capable de faire pour conclure de manière satisfaisante le Doha Round. En ménageant les positions de l’Argentine, de l’Inde, et d’autres pays en développement, en s’attaquant presque exclusivement aux postures des pays avancés, le Brésil n’a pas en fait exercé le comportement qu’on est en droit d’espérer d’un pays leader.
En tout et pour tout, la diplomatie commerciale du Brésil, encadrée de près par la conception politique manichéiste du parti au pouvoir, a imprimé à son action à Genève le même vieux style des années 1970, qui consistait à diviser le monde entre Nord et Sud et à organiser les alliances préférentielles autour de ce dernier axe, ce qui s’accommode mal des alignements qu’il est possible, et nécessaire, de faire dans le domaine du commerce multilatéral. En vérité, la même volonté de se présenter en tant que leader d’un Tiers Monde déjà dépassé, et inexistant dans faits, a conduit la diplomatie commerciale de Lula à sacrifier les intérêts concrets du Brésil au nom de ces principes douteux et manichéens. Nombre d’opportunités ont été perdues à cause de la courte vision idéologique imprimée à la politique étrangère, entre autres le refus d’accepter l’invitation de l’OCDE pour renforcer le dialogue ayant en vue une possible adhésion future.

3. Le style politique de la diplomatie de Lula
Beaucoup du succès escompté par la diplomatie de Lula peut être attribué, bien sur, à la personnalité de son principal activiste, le président lui-même, toujours prêt à monter dans son avion officiel pour s’embarquer pour encore un chapitre de plus de sa diplomatie présidentielle aérienne, un procédé qu’il ne s’était jamais vexé de critiquer à l’époque de l’« inventeur » de la diplomatie présidentielle, son antécesseur Fernando Henrique Cardoso. Il est vrai que l’histoire de vie de Lula, du moins celle construite exprès pour soutenir dans une version pas très honnête sa carrière politique – qui est beaucoup plus importante que ses quelques années de « pauvre travailleur » et de syndicaliste « alternatif » –, servait à merveille pour composer un bon récit de « réussite individuelle », ce qui a été exalté à outrance dans la presse brésilienne, mais surtout étrangère, en grande mesure responsable de la transformation du leader d’un parti gauchiste, typiquement latino-américain – y compris dans son anti-américanisme primaire – en véritable leader providentiel et responsable de la politique nouvelle issue d’un Tiers Monde respectable et assagi.
La grande presse internationale a collaboré, peut-être involontairement, à la construction de cette version contemporaine do mythe du « bon Sauvage », sur la base de matériaux soigneusement fabriqués par le PT et par le président lui-même, pour étayer ses prétentions à être invité à la « table des Grands décideurs mondiaux ». Ce nouvel aura, stimulé et agrandi par la publicité personnelle autour de Lula et mis au service de sa diplomatie personnaliste, a été l’une des grandes réussites au plan international, peut-être la seule, de ses deux mandats. Le staff professionnel de l’Itamaraty, à commencer par le ministre lui-même, a été activement mobilisé autour de cet objectif prioritaire du chef d’État.
Les véritables raisons du succès du Brésil, en tant que pays – le maintien de la stabilité économique, y compris les accords avec le FMI, la responsabilité fiscale, la préservation du régime d’échange flottant issu do gouvernement précédant, la très grande croissance de l’économie mondiale et l’offre abondante de capitaux de risque et d’emprunt – ont été laissées en second plan vis-à-vis les initiatives lancées par le président pour se promouvoir sur la scène internationale, à commencer par une version mondiale du programme qui, en fait, a été un échec au Brésil : le « Faim Zéro ». Cette initiative, que Lula voulait transformer en véritable croisade internationale contre la faim et la pauvreté, prévoyait, dans la pratique, regrouper tous les efforts de secteurs de la communauté internationale engagés dans ce genre d’activité dans une seule unité de décision et d’application de ressources multilatérales et nationales ; étant données les responsabilités diversifiés des agences de l’ONU déjà compromises par des programmes spécifiques – y compris dans la lutte contre la faim, tels la FAO, le PNUD et le Programme Mondial pour l’Alimentation, etc. – l’initiative de Lula a été déviée, dans une conformation très traditionnelle, vers la constitution d’un bureau de coordination pour dispenser des médicaments anti-Sida en Afrique, avec des nouveaux fonds ; en fait, ces nouveaux ressources, en dépit des efforts de la diplomatie brésilienne (en coordination avec la France) pour créer des « mécanismes novateurs de financement », ont été constitués essentiellement à partir de nouveaux impôts ou taxes introduits par certains pays – comme la France et la Norvège – et basés surtout sur l’émission de tickets de voyages aériennes internationales. Il est n’est pas nécessaire de dire que les résultats effectifs se sont maintenus très en deçà des expectatives déployées au départ ; de la même manière, les efforts accrus du Brésil dans le domaine de la coopération au développement ont eu tendance à reproduire les vieux schémas dans ce domaine, avec les maigres résultats déjà connus par les pays avancés, traditionnels dans ce genre d’activité.  
Une caractéristique générale de la diplomatie de Lula, tout comme de certaines de ses politiques mis en œuvre sur le plan interne, est une espèce de retour à un passé mythique, celui du « developpementalisme » des années 1950 et du planning étatique dans le style du régime militaire (1964-1985), en spécial le fort dirigisme économique par les mains d’un État fort, caractéristique qui avait surtout marqué la présidence du général Ernesto Geisel (1974-1979). En politique étrangère les références à la « politique extérieure indépendante » du début des années 1960 sont constantes dans les discours des responsables d’une diplomatie qui a déjà été décrite comme « active et fière ». En fait, elle a été osée, même dans des régions ou sur des sujets pas très fréquentés par la diplomatie brésilienne, comme par exemple le Moyen Orient ou des questions stratégiques et de sécurité internationale.
Cet activisme a parfois conduit le président Lula sur des sentiers compliqués, comme celui de la paix entre Israéliens et Palestiniens et Arabes, ou encore celui, beaucoup plus dangereux, du programme nucléaire iranien et son éventuelle – pour certains, presque certaine – dérivation militaire. Plus surprenante encore a été le net recul de la posture brésilienne dans les cas de violations des droits de l’homme, où les prises de position sur le plan international ont toujours été en bénéfice de dictatures et de régimes connus par la dénégation systématique des droits les plus élémentaires. Au Conseil des Droits de l’Homme, par exemple, le Brésil a voté avec, plutôt en faveur des « suspects habituels », quand auparavant l’orientation de sa diplomatie professionnelle tendait à l’abstention, sous justificative de ne pas « politiser » le traitement des accusations de violations les plus graves des droits de l’homme. Tout cela n’a probablement pas représenté  une surprise complète pour les observateurs les plus attentifs, puisque les principaux responsables du PT ont toujours été des grands amis de la dictature cubaine ou de mouvements révolutionnaires qui se sont parfois laissé aller dans le narco-terrorisme (comme les Farc de Colombie).
Outre caractéristique générale de la diplomatie de Lula est représenté para la tendance politique à concevoir le monde comme étant toujours divisé entre Nord et Sud, ajoutée d’une méfiance constante envers les intentions des « puissances hégémoniques », en premier lieu, comme espéré, l’« impérialisme américain ». De manière systématique, toutes les actions de la diplomatie de Lula en Amérique du Sud ont eu pour but central l’éloignement des États-Unis des affaires sud-américaines. Cette disposition, en plus des sympathies idéologiques déjà connues, a conduit la diplomatie brésilienne à soutenir politiquement le régime progressivement autoritaire du colonel Chávez, au Venezuela, tout comme à s’opposer de façon très active à la coopération militaire entre les États-Unis et la Colombie. Le double langage sur la démocratie dans la région a certainement choqué plusieurs observateurs, puisque il s’est montré très vocal dans le cas de la crise politique en Honduras et spécialement tolérant envers la nette dégradation de la situation politique et des libertés au Venezuela, pays où, selon le président Lula, il y en existerait, au contraire, un « excès de démocratie ».
En effet, la plupart des prises de position sur la situation politique dans le continent ou ailleurs a toujours été marquée par la prééminence des options du parti au pouvoir sur l’avis beaucoup plus circonspect, mais toujours technique, de la diplomatie professionnelle, qui a été, ainsi, mise au service d’un parti, pas des intérêts nationaux brésiliens. En conséquence, le consensus national dont elle disposait auparavant a été remplacé par un débat acrimonieux entre opposants et partisans des nouvelles positions de la politique extérieure : certains observateurs ont vu dans cette diplomatie supposément de « gauche » une sorte de compensation pour une politique économique « néolibérale », ce qui ne traduit pas exactement l’extension et la nature du débat en cours. Il est facile de constater, par exemple, que cette diplomatie reflète exactement les positions politiques historiques du PT, sans aucun aggiornamento.[ii] En  tout cas, il faut reconnaître que cette diplomatie dispose de beaucoup d’appuis dans les mouvements de gauche et dans l’académie de manière générale.
En synthèse, donc, le legs diplomatique de Lula est celui d’une politique étrangère très active, certainement responsable pour la présence accrue du Brésil sur la scène internationale, mais faite aussi de choix politiques – dans les domaines de la démocratie et des droits de l’homme – et d’alliances préférentielles pour le moins suspects, sinon critiquables du point de vue des intérêts du Brésil en tant que pays (et explicables seulement par sa capture par les intérêts étroits de son parti et son idéologie anachronique). La rhétorique « tiers-mondiste », par exemple, et l’anti-impérialisme presque enfantin constituent des résidus politiques d’un âge révolu et certainement peu conformes aux nouvelles responsabilités internationales d’une nation émergeante comme le Brésil. Les illusions de changement de l’ordre international sur la base d’une coalition de forces « anti-hégémoniques » représente un mauvais calcul sur les intérêts politiques prioritaires de partenaires comme la Chine, l’Inde ou même la Russie. De même, les paris sur l’acceptation facile des prétentions brésiliennes à conquérir « son » siège permanent au CSNU ou à exercer un leadership régional n’ont pas résisté à des tests pratiques, au-delà de la rhétorique diplomatique coutumière. En tout état de cause, les « nouveaux habits » de la diplomatie brésilienne étaient construits sur en ensemble de mythes politiques, entretenus par le parti au pouvoir, qui se sont vite choqués avec la réalité. Une diplomatie post-Lula, dévêtue de son charisme[iii] et style, devra retrouver l’ancien professionnalisme abandonné de l’Itamaraty, un service diplomatique qui a toujours recruté les meilleurs, hélas mis temporairement au service de causes douteuses.

Paulo Roberto de Almeida est Docteur es Sciences Sociales, diplomate de carrière et auteur de plusieurs ouvrages sur les relations internationales du Brésil (www.pralmeida.org).

[Paulo Roberto de Almeida (www.pralmeida.org; pralmeida@me.com)]
[Beijing-Shanghai, 28.06.2010; Shanghai, 4.07-18.09. 2010.]

Résumé : Le travail analyse en premier lieu les priorités politiques et les objectifs de la politique étrangère du gouvernement Lula, tels qu'établis par le président lui-même: l'entrée au Conseil de Sécurité des Nations Unies; le renforcement et l'élargissement du Mercosur en Amérique du Sud, en tant que base de l'intégration régionale sud-américaine; et la conclusion des négociations commerciales multilatérales du Doha Round (OMC). La deuxième partie traite des raisons par lesquelles aucun de ces objectifs n'ont pas été atteints. La troisième partie aborde les méthodes de la diplomatie de Lula, ce qui pourrait expliquer en partie ses échecs.


[i] Voir, par exemple, l’article de Rubens Ricupero, « À sombra de Charles De Gaulle: uma diplomacia carismática e intransferível : a política externa do governo Luiz Inácio Lula de Silva (2003-2010) », Novos Estudos CEBRAP (n. 87, Juillet 2010, p. 35-58; disponible: http://novosestudos.uol.com.br/acervo/acervo_artigo.asp?idMateria=1389).
[ii] Pour un exposé sur les positions historiques du Parti des Travailleurs, voir mon article à ce sujet : La politique internationale du Parti des Travailleurs: de la fondation du parti à la diplomatie du gouvernement Lula”, In: Denis Rolland et Joëlle Chassin (orgs.), Pour Comprendre le Brésil de Lula (Paris: L’Harmattan, 2004) p. 221-238.
[iii] Voir, à nouveau, l’article de Rubens Ricupero, « À sombra de De Gaulle: uma diplomacia carismática e intransferível », op. cit.

segunda-feira, 1 de novembro de 2010

Nova presidenta: a analise sobria dos banqueiros do Citi

Na verdade, de alguns economistas brasileiros, mas a serviço dos mesmos banqueiros, que antigamente os aliados da nova presidenta (estou esperando a designação oficial, mas parece que ela já se declarou favorável a essa horrível designação) chamariam de especuladores de Wall Street. Hoje, eles já não acham mais isso: são aliados, e como...
Paulo Roberto de Almeida

Brazil Macro Flash: Outcome of Presidential Elections Reflects Desire for Continuity
Marcelo Kfoury
Stephan Kautz
Leonardo Porto

Bottom Line
As expected, Ms. Dilma Rousseff won the presidential race and will replace President Lula on January 1st. This result represents the overall desire to continue with current policies, meaning strong economic growth and social programs. Overall, the PT and its alliance had a strong showing in Congress, granting a majority at both houses while the opposition, especially the PSDB, managed to come out strong at gubernatorial elections. Therefore, the next administration shouldn’t have much difficulty dealing with Congress, but the opposition might start breeding the future leaders for upcoming elections. The focus of market attentions now should be on the cabinet formation and potential reforms agenda.

Key Points
Ms. Rousseff had 55 million votes while Mr. Serra received 43 million, the tightest presidential election since 1989. Ms. Rousseff had 10 million votes less than President Lula had back in 2006. In spite of a holiday tomorrow, attendance was not much different from previous elections, with absenteeism just slightly higher. Ms. Rousseff won in 15 states, mostly focused on the Northeastern region, while Mr. Serra led in 11 states, with stronger showings in the Southern regions.

Regarding gubernatorial elections, the PSDB consolidated as the main opposition party, winning eight states, which represent over 46% of the total population. In the second round, the PSDB won four of five state elections in dispute and governs two states more than in 2006. The PT and PMDB elected five states’ governors each, while the PSB won in six states.

At Ms. Rousseff’s first press conference, she was accompanied by the former Minister of Finance Antonio Palocci, in a signal that he might have a key post in her administration, likely the Chief of Staff. The economic policy team was also present, including current Minister Mantega and BCB chairman Meirelles. Both are likely to be around in the transition until the end of the year and even in the beginning of Ms. Rousseff’s administration. Finally, she mentioned little about the future, highlighting to keep campaign promises and keep inflation low.

We believe markets will focus now on FX and fiscal policies, namely whether there will be any change coming. So far, until the end of the year we expect no meaningful changes in both. Yet, the Congress needs to finish voting on the 2011 Budget Law, which could provide an opportunity to check whether more conservative spending estimates could be included, opening room for taming the current expenses growth.

domingo, 29 de agosto de 2010

A construcao subrepticia do fascismo (é bom que se avise antes...)

Alguns podem achar o conceito muito forte: fascismo.
Esses podiam até estar pensando que certos companhheiros no poder estavam mais interessados é na construção do "socialismo".
Ora, isto não existe e não tem a menor chance de acontecer: desde que o socialismo fez chabu, deu dois suspiros e depois morreu, por absoluta incapacidade estrutural a funcionar devidamente, deixando atrás de si apenas morte, destruição, terra arrasada, pessoas famélicas ou mortos aos milhões, não há mais condições de se pensar em construir, ou reconstruir o monstro disfuncional. Esse Frankstein já morreu, e disso os companheiros estão bem conscientes (inclusive porque eles estão muito melhores no capitalismo, tomando o seu uisque pago pela burguesia, e pela classe média, vivendo à larga com o dinheiro público, e nem querem ouvir essa loucura completa, de "construir o socialismo). Apenas meia dúzia de malucos de partidecos ridículos ainda fala de socialismo e luta de classes. Os companheiros que contam já se aboletaram no capitalismo, em sua versão corporativa.
Isso tem um nome, e se chama fascismo, ponto.
Se eles forem inteligentes, vão evitar as bobagens que um coronelão aloprado, megalomaníaco e narcisista, comete bem ali ao lado, levando seu país ao desastre completo, até a derrocada final. Mas é que o caudilho encarnou demais na figura mussoliniana, e esse circo só pode dar errado.
Os companheiros são mais inteligentes: eles vão construir um fascismo institucional, aos poucos, comendo pelas beiradas, como dizia um outro caudilho dos pampas.
Enfim, já escrevi o que penso. Fiquem com dois textos de conjuntura.
Paulo Roberto de Almeida

Continuísmo
Dora Kramer - O Estado de S.Paulo
27 de agosto de 2010

O presidente Luiz Inácio da Silva não se aguenta: morre pela boca, mas nunca deixa passar uma excelente oportunidade de ficar calado.

Na quarta-feira teve duas chances e aproveitou as duas. Na primeira, contou em público uma versão mentirosa de um episódio ocorrido há oito anos, em que posou de vítima de preconceito por parte do diretor editorial do jornal Folha de S. Paulo. Isso apesar de as testemunhas estarem bem vivas para contestar.

Na segunda vez, discursava aos militares sobre a nova lei que reforça a estrutura do Ministério Defesa quando do coração lhe brotaram as palavras de lamento - sempre "em tom de brincadeira" - por não ter enviado uma "emendinha" propondo ao Congresso "mais alguns anos de mandato".

Note-se que não se referiu a disputa, mas a extensão.

O presidente Lula não se segura. De vez em quando externa o que lhe vai às profundas da alma, coisas que jamais esquece: a derrota da CPMF e a impossibilidade de ter aprovada a chance de alcançar um terceiro mandato sem traumas institucionais.

O problema com o imposto do cheque não é o dinheiro. Isso não faz falta ao governo. Lula não se conforma é com a derrota política que o fez perceber a impossibilidade de aprovar a emenda do terceiro mandato no Senado.

Assuntos sobre os quais nunca cogitamos não vêm à tona assim sem mais nem menos. Muito menos um tema como esse.

Ultimamente o presidente vem fazendo referências cruzadas a respeito. Lamenta o fim do segundo mandato, diz o quanto ficará saudoso do poder, insinua influência permanente no governo da "presidenta" que já considera eleita e ordena à tropa que empenhe todo esforço na eleição de uma bancada gigante de senadores.

De preferência derrotando todos aqueles que lhe fizeram oposição mais aguerrida. Não quer só maioria, quer vingança.

E para quê, se chega ao fim o seu tempo?

Aí é que está. Se realmente conseguir eleger Dilma a Lula parecerá que pode conseguir qualquer coisa. Maioria no Senado, voltar à Presidência em 2014, exercê-la de fato até lá com o beneplácito da "presidenta" de direito.

Por que tanta vontade de ter maioria no Senado, qual o projeto que indica essa necessidade?

No caso de Dilma não se aplica o preceito de que a criatura dá adeus ao criador tão logo assuma o poder. Ocorre quando o criador não tem o controle real das coisas, a começar pelo partido e pela figura que atua no imaginário popular.

Se ousar contra ele, a criatura sabe que a tempestade não lhe será leve.

Muito além. Não é (só) a liberdade dos humoristas que está sendo violada com as proibições impostas pela Lei Eleitoral. São as garantias de toda a sociedade, além da Constituição como fiadora da liberdade de expressão.

De onde é louvável a iniciativa da Associação Brasileira das Emissoras de Rádio e Televisão de entrar com ação direta de inconstitucionalidade contra o veto ao exercício da crítica política nos 90 dias que antecedem as eleições.

Lamentável é terem se passado 13 anos de (quase) total insensibilidade com a violência da lei, a despeito dos isolados reclamos.

Meta comum. Os caminhos são diferentes, mas o objetivo dos governos da Venezuela, da Argentina e do Brasil é o mesmo: tutelar a sociedade e assegurar trânsito livre de críticas aos respectivos projetos de poder, por intermédio do controle da informação.

O governo Lula ensaia, recua e insiste em manietar a imprensa por meio de instâncias colegiadas e sugestões corporativas. Os Kirchner alteram as leis para prejudicar os grandes grupos de comunicação.

Chávez é explícito. Hoje prende e arrebenta, mas nem sempre foi assim, embora caminhe nesse sentido desde o início. Os fascinados por "governos do povo" - os bem-intencionados, não os vendidos - é que não percebem o andar da carruagem do autoritarismo.

Só se dão conta e protestam quando suas vozes já não podem mais ser ouvidas.

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Pela causa
MERVAL PEREIRA
O GLOBO, 28/08/10

O secretário da Receita Federal, Otacílio Cartaxo, tem razões para se sentir “constrangido e traumatizado”, mas não tem sentido dizer que foi pego “de surpresa”. Ou melhor, só tem sentido se junto admitir que a repartição que chefia está completamente descontrolada, e pedir demissão. Colocado no cargo por um movimento corporativo para substituir a secretária Lina Vieira, aquela que disse que a então ministra Dilma Rousseff pediu para que aliviasse uma investigação sobre a família Sarney, Cartaxo tenta retirar qualquer cunho político do acontecido, mesmo que para isso se desmoralize, levando junto o órgão que comanda.

O aparelhamento do Estado faz a segunda vítima nos últimos dias, portanto, sendo a primeira a Empresa de Correios e Telégrafos que, entregue ao comando inepto de indicados pelo PMDB, está em franca decadência.

Na verdade, se pegarmos a relação de pessoas que tiveram o sigilo fiscal quebrado na agência da Receita Federal em Mauá, São Paulo, é um grande escândalo.

São mais de cem contribuintes, da apresentadora da TV Globo Ana Maria Braga aos sócios das Casas Bahia, passando pelo vice-presidente do PSDB Eduardo Jorge Caldas e mais três pessoas ligadas ao candidato do PSDB à Presidência, José Serra.

Isso mostra que havia um mercado de venda de sigilo fiscal. Mas não mostra, como quer apressadamente garantir Cartaxo e o corregedor da Receita, que não há interesse político por trás da quebra do sigilo dos contribuintes ligados ao PSDB.

Os interesses comerciais que predominaram na quebra do sigilo da maior parte das pessoas relacionadas como vítimas da ação de funcionários da agência da Receita Federal não retiram a gravidade da ação claramente política que aconteceu na mesma agência.

Tanto que os dados fiscais de Eduardo Jorge foram parar em documentos a que a “Folha de S. Paulo” teve acesso a partir de vazamento de informações do próprio comitê eleitoral da candidata oficial, Dilma Rousseff.

É muito forçada essa indignação toda da direção do PT, quando se sabe que anteriormente um caso que poderia ter tido consequências ainda mais graves foi desarmado também por denúncias da imprensa, desta vez da revista “Veja”.

O núcleo de comando do comitê da campanha de Dilma Rousseff, através do jornalista Luiz Lanzetta, entrou em contato com notório araponga para contratá-lo para missões de espionagem.

O escopo da missão abrangia não apenas pessoas ligadas ao candidato oposicionista, como o próprio José Serra, que teria seus telefones pessoais grampeados.

Para aproveitar o pacote, o araponga colocaria escutas também no próprio comitê, devido a uma disputa de poder interna entre o grupo que o contratava, ligado ao hoje candidato a senador em Minas Fernando Pimentel, e o grupo de assessores paulistas.

O fato de a agência da Receita Federal em Mauá ter se transformado num balcão de vendas de informações sigilosas não reduz a gravidade do caso nem despolitiza a questão, se essa foi a intenção dos dirigentes da Receita ao anunciarem seu “constrangimento” diante da descoberta.

O que pode haver de comum nos casos é que as informações podem ter sido conseguidas através de pagamento de propina.

Digo “podem” porque existe também a possibilidade de que as informações sobre as pessoas ligadas ao PSDB tenham sido conseguidas na base do “amor à causa”.

É natural que a corrupção se misture às atividades políticas ilegais, pois transpostas as barreiras da legalidade muitos veem nessas ações clandestinas também uma maneira de fazer um dinheirinho extra.

Logo após as denúncias contra o assessor do gabinete civil Waldomiro Diniz, flagrado apanhando propina do bicheiro Carlos Cachoeira para si e supostamente para campanhas políticas, fato revelado no início do primeiro governo Lula, o então presidente do PT, José Genoino, cunhou a seguinte frase: ‘O erro pela causa o presidente aceita. O erro em causa própria, não’.

Este é um exemplo clássico de critério ético elástico, que gera um movimento descontrolado.

Tudo pode ter começado ‘pela causa’, o que não justifica nada, e terminado em ‘causa própria’.

Outro caso exemplar desse descontrole é o do então secretário-geral do PT, Silvio Pereira, responsável pela indicação de ocupantes dos principais cargos da República no início do governo.

Envolvido no escândalo do mensalão, o Tribunal de Contas da União apontou indícios de superfaturamento nos contratos da GDK com a estatal Petrobrás, onde Silvinho mandava e desmandava.

Descobriu-se no decorrer das investigações que a empresa dera um jipe Land Rover de presente ao ex-secretáriogeral do PT.

O mais grave de tudo é que mais uma vez investigações sobre desvios de condutas na órbita das instituições do Estado que foram aparelhadas pelo PT e partidos aliados parece que não darão em nada.

O caso dos “aloprados” da eleição de 2006, apanhados em flagrante pela Polícia Federal quando negociavam em um hotel em São Paulo a compra de um dossiê contra o então candidato ao governo do estado, José Serra, ainda hoje está insolúvel.

Aquela montanha de dinheiro, cuja fotografia vazou dos bastidores da Polícia Federal para contrariedade de seus comandantes e da cúpula do PT, ainda está até hoje sem uma explicação razoável de sua proveniência.

Não se sabe de ninguém que tenha sido preso pelo crime cometido.

O crime agora descoberto na Receita Federal tem a mesma destinação: produzir dossiês contra adversários políticos, uma baixaria a mais numa campanha eleitoral que vem sendo marcada pela ilegalidade, a começar pelo próprio presidente da República, multado várias vezes pelo Tribunal Superior Eleitoral.