Fico supreendido em constatar como as pessoas não se dão conta da imensa transformação que ela imprimiu ao Reino Unido e seu papel na própria transformação do mundo, da era da Guerra Fria para o pós-Guerra Fria?
Seu papel foi importante: sem ela Gorbatchev nunca teria sido o que foi: o homem que desmantelou o comunismo.
Essa sim foi uma transformação cataclísmica, a mais importante ruptura das relações internacionais desde as guerras napoleônicas e a própria Primeira Guerra Mundial (que na verdade criou o problema, ao colocar os bolcheviques no poder). Esse desmantelamento da velha geopolítico se deve à implosão da União Soviética, mas isso só foi possível porque Margareth Thatcher (primeiro, depois Regan) aceitou dialogar e negociar com Gorbatchev. Sem isso, a URSS talvez tivesse continuado existindo, assim como os comunistas chineses preservaram a estrutura imperial da velha China, o Império despótico centralizado. Eles ainda não tiveram o seu Gorbatchev e provavelmente não precisam, pois estão crescendo. Quando entrarem em crise, talvez não tenham um, mas pelo menos não dispõem de centenas de mísseis apontados para a Europa e EUA.
As pessoas simplesmente não se dão conta do papel de Thatcher no fim da Guerra Fria, a mais importante transformação da geopolítica mundial em dois séculos.
Ela também foi importante no plano da economia política, ao desmantelar o antigo fabianismo praticado tanto pelo Labour quanto pelos Tories, mas sobre isso falarei outro dia.
Paulo Roberto de Almeida
Thatcher : "Adorez-la ou haïssez-la"
- En Grande-Bretagne, "une politicienne d'envergure mondiale"
Pourtant, la presse britannique a littéralement appliqué l'assertion. A l'extrême gauche, les journaux n'hésitent pas à rappeler que Margaret Thatcher était "la première ministre la plus honnie de l'histoire du Royaume-Uni". Sur son site, le Morning Star souligne ainsi qu'elle "n'a jamais failli dans sa détermination à traiter comme des moins que rien les travailleurs, et de mettre à mal les organisations et les services publics dont ils dépendaient, tout cela pour permettre aux riches d'être simplement plus riches". Sur le plan international, le quotidien ne manque pas de rappeler qu'elle était "l'amie des tyrans qui s'en sont pris à Nelson Mandela, celle qui a remercié le dictateur Augusto Pinochet pour 'avoir apporté la démocratie au Chili', ou encore celle qui laissa mourir tant de républicains irlandais en lutte". Plus violent, Socialist Worker n'a pas hésité à consacrer un numéro spécial à l'événement, titré "Réjouissons-nous", dans une mise en scène assez macabre d'une tombe en gros plan.
C'est que, plus de vingt ans après les larmes de Margaret Thatcher quittant le 10, Downing Street, The Independent résume par un épitaphe lapidaire l'héritage de l'ancienne première ministre : "Adorez-la ou haïssez-là". Celle qui, "parce qu'elle était femme et fille d'un petit commerçant, ne pouvait pas se permettre d'être tendre", continue de déterminer la politique britannique actuelle, note le journal. "Sans héritier philosophique ou politique", affirme The Independent, elle a pourtant été "une présence continue auprès de chaque premier ministre". "A son apogée, Margaret Thatcher nous a offert une leçon en matière d'exercice du pouvoir. Mais les Britanniques, comme souvent, ont prouvé obstinément, admirablement même, à quel point ils étaient réticents à l'idée d'être gouvernés", conclut l'éditorial.
Pour décrire l'ancienne première ministre, The Economist rappelle pour sa part l'anecdote savoureuse à l'origine de son surnom. Radicalement opposés à la politique de Margaret Thatcher, les Russes avaient pris pour habitude de se moquer d'elle en l'appelant "la Dame de fer". "Comme à son habitude, Thatcher avait aussitôt riposté, avait adoré le surnom, et se l'était aussitôt approprié pour en tirer tous les avantages de cette réputation", rappelle le magazine. Cette fulgurance et ces "coups de génie" qui ont marqué les années de pouvoir de Margaret Thatcher ont "fait basculer pour la première fois la scène politique britannique résolument vers la droite", souligne The Economist. Si "la Dame" continue de hanter le 10, Downing Street, "ce n'est pas seulement parce qu'elle a été une figure polémique, mais surtout parce que les débats qu'elle a provoqués continuent de diviser", analyse l'éditorialiste. "Le thatchérisme est aussi pertinent aujourd'hui qu'il ne l'était dans les années 1980", affirme-t-il encore.
Le Telegraph va plus loin encore dans son hommage rendu à l'ancienne première ministre. S'il s'avère difficile d'établir le bilan des mandats de Thatcher, même vingt ans après qu'ils aient pris fin, écrit l'éditorialiste, c'est surtout parce qu'il est "difficile d'évaluer notre dette envers elle, tant ses idées ont profondément influencé les Britanniques et leur pays". "Elle fut un chef qui remit en selle toute une nation perdue sur le chemin de la démoralisation, de l'autodétestation et du déclin, d'une manière telle qu'avec le recul, sa victoire est quasiment indubitable", note le journal. "Le fruit des efforts de la Dame n'est pas seulement que la Grande-Bretagne est incommensurablement plus riche aujourd'hui, mais surtout plus démocratique, parce qu'elle nous a montré qu'on avait le droit de voter en réflechissant à l'épaisseur de notre porte-feuille, quand les autres ne faisaient qu'essayer de le vider", conclut l'éditorial. Et le Daily Mail de réclamer en écho des "funérailles nationales" pour "la femme qui a sauvé notre pays, et s'est battue pour lui sans faiblir."
- En France, une "chirurgie sans anesthésie"
"C'est bien la Dame de fer qui, la première dans un des grands pays occidentaux, aura mis en œuvre des politiques telles que les privatisations, la déréglementation sociale ou la libéralisation financière", rappelle Guillaume Goubert, dans La Croix. L'éditorialiste du quotidien catholique souligne que la mort de "Maggie" intervient "à un moment où la mondialisation financière suscite une hostilité de plus en plus répandue".
"La crise des années 2000 est aussi la crise du thatchérisme que ses suppôts portèrent aux extrêmes", renchérit François Sergent dans Libération, rappelant que "les gueules noires, les Argentins, les grévistes de la faim irlandais furent les victimes" d'une femme politique qui "porta le nationalisme aux limites du chauvinisme et de la xénophobie antieuropéenne".
Pour Jean Levallois, dans La Presse de la Manche, la méthode Thatcher peut se résumer à une "chirurgie sans anesthésie, immédiate et totale". Mme Thatcher "aura conduit la politique la plus outrageusement avantageuse pour les plus fortunés de son pays, la plus favorable à ce capitalisme financier qui a gangrené l'économie mondiale", accuse à l'unisson Jean-Michel Helvig, dans La République des Pyrénées.
Mais ses "héritiers et les avatars restent pourtant légion, qui empruntent à l'alphabet libéral de la 'Dame de fer' devenu la marque d'une gouvernance mondiale laissée aux marchés financiers", déplore Dominique Garraud, dans La Charente Libre, citant notamment Nicolas Sarkozy et ses "diatribes thatchériennes contre un 'assistanat' détruisant la valeur travail". "Et face à la crise, le FMI, la BCE et l'Union européenne", poursuit l'éditorialiste, imposent des "cures d'austérité aussi brutales et socialement dévastatrices que la thérapie de choc imposée par Margaret Thatcher aux Britanniques dans les années 1980."
Seul l'éditorialiste du Figaro, Pierre Rousselin, se livre à une véritable apologie du thatchérisme. "Elle laisse un héritage valable bien au-delà des îles Britanniques et des frontières idéologiques : conduite par des idées claires et une détermination sans faille, une démocratie occidentale peut réussir son redressement", écrit-il, n'hésitant pas à affirmer que "la France et l'Europe d'aujourd'hui auraient bien besoin de dirigeants de sa trempe."
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