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sexta-feira, 28 de junho de 2019

O grande sonho europeu de Carlos V - Joel Cornette (L'Histoire)

https://www.lhistoire.fr/le-grand-rêve-européen-de-charles-quint

Le grand rêve européen de Charles Quint

On célèbre, cette année, le cinq centième anniversaire de la naissance de Charles Quint. Son empire, étendu des Flandres à l'Italie et de l'Amérique latine aux portes de l'Empire ottoman, a semblé incarner le rêve d'une chrétienté universelle. Or l'homme mélancolique qui abandonne le pouvoir a vu s'effondrer l'essentiel de ses ambitions. Après sa mort, toute possibilité d'unification européenne aura bel et bien disparu.
Extraordinaire destin : en 1519, à dix-neuf ans, Charles de Gand, roi d'Espagne, devient empereur germanique, avant d'être couronné en 1520 à Aix-la-Chapelle, dans la vieille cathédrale de Charlemagne, puis sacralisé par la bénédiction du pape, à Bologne en 1530. Charles Quint règne alors sur un immense empire, celui «  où le soleil ne se couche jamais ». Sa vie et son oeuvre s'identifient à quarante années d'histoire européenne, voire mondiale. 
Avec un grand rêve à réaliser : réunifier la chrétienté. Homme de confiance et ami de Charles Quint, Mercurino Gattinara, «  chancelier de toutes les terres et royaumes du roi », fut le principal artisan de cet ambitieux projet de puissance : légiste, administrateur, humaniste aussi, et donc nourri de toute la culture revivifiée de l'Antiquité. C'est lui qui a modelé les idées politiques de l'empereur de 1518 à sa mort en 1530. L'idéal de Gattinara, inspiré des idées professées par Dante dans son  De monarchia , c'est celui de l'homme providentiel et rassembleur qui réformera temporellement et spirituellement la chrétienté dans l'attente du Jugement dernier. 
L'accumulation des héritages — dix-sept couronnes sur une même tête ! — désigne tout naturellement Charles comme celui dont le destin « supranational » est de mener l'Europe, le monde entier sur la voie du salut. Cette idée paraît d'autant plus justifiée qu'avec les Grandes Découvertes, le franchissement des océans et la conquête des immenses territoires américains Mexique : 1519-1525, Pérou : 1530-1550, les prétentions universelles de l'Église catholique semblent pouvoir enfin se réaliser.
Dans l'  Orlando Furioso  Roland Furieux , l'Arioste glorifiait Charles Quint comme un nouveau Charlemagne, expliquant qu'il avait plu à Dieu de garder cachées les terres inconnues du Nouveau Monde jusqu'à ce moment propice, enfin advenu, de la création d'une nouvelle monarchie. Charles Quint était bien désigné par la providence pour étendre sa domination au-delà des « colonnes d'Hercule », celles qui, surplombant le détroit de Gibraltar, avaient autrefois marqué les limites occidentales de l'Empire romain, réputées, depuis l'Antiquité, indépassables. «  Plus oultre », la devise que le souverain s'était choisie, signifiait, entre autre, que son empire s'étendait bien au-delà de celui des Romains. 
« Le Duché de Bourgogne, notre patrie »
Charles Quint lui-même, dans de multiples lettres et discours, a énoncé comme une profession de foi son souci permanent d'assurer la victoire universelle du catholicisme, «  notre plus fier désir , déclare-t-il au pape Paul III le 17 avril 1536, ayant toujours été de nous servir de tout le pouvoir et de toute la grandeur que Dieu nous a accordés contre les païens et les infidèles, ennemis de notre sainte foi catholique ». 
Mais pour guider «  l'immense navire des États, des royaumes et de l'empire de Sa Majesté », comme l'explique en 1557 l'ambassadeur vénitien Federico Badoaro, Charles Quint a dû se heurter au choc des réalités matérielles, aux ambitions humaines, aux pesanteurs et aux fragilités du monde du XVIe siècle. Pris dans le tourbillon de l'histoire, que devient alors ce grand rêve de gloire et de puissance ? 
De sa naissance, le 24 février 1500, dans le château de Gand, jusqu'à son premier voyage pour l'Espagne en septembre 1517, Charles on lui donna le prénom de son aïeul le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, fils aîné de Philippe le Beau, archiduc d'Autriche et seigneur des Pays-Bas, et de Dona Juana, fille cadette des Rois Catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, passe toute son enfance aux Pays-Bas, dans le cadre fastueux hérité de la cour de Bourgogne, une cour au prestige considérable dont témoignent l'éclat des fêtes et l'épanouissement des arts, du sculpteur Claus Sluter au peintre Van Eyck.
«  Le duché de Bourgogne, notre patrie. » Cette expression fréquente, et nostalgique, se retrouve sous la plume de Charles Quint tout au long de sa vie. Elle montre à quel point il se considère toujours comme « bourguignon » et dépossédé de son héritage, de la terre de ses pères : le duché de Bourgogne est français depuis 1477. De là, sans doute, un désir de revanche sur les rois de France, qu'il poursuivra avec obstination, sa vie durant. 
Marguerite d'Autriche, soeur de Philippe le Beau, une femme cultivée d'une grande autorité, dirige, de la mort prématurée de son frère en 1506 à 1515, l'éducation de son neveu. Elle la confie à Adrien d'Utrecht, un prêtre animé d'une extrême rigueur morale, et à Guillaume de Croy, sire de Chièvres, qui devient en 1509 son grand chambellan1. Ils insufflent au jeune homme une solide piété, mise en honneur par les Frères de la Vie commune adeptes de la devotio moderna , une piété personnelle, centrée sur l'imitation de Jésus-Christ, peu soucieuse de définitions dogmatiques, mais caractérisée par un sens aigu du devoir et des responsabilités devant Dieu. 
Il ne parle que le français et le flamand
Charles est convaincu de l'intervention de la providence dans les affaires humaines : «  Le principal et plus solide fondement de votre conduite , écrira-t-il à l'infant Don Philippe, son fils, le futur Philippe II, en 1548,  doit être une confiance absolue dans l'infinie bonté du Tout-Puissant, et la soumission de vos désirs et de vos actions à sa volonté sainte, avec une grande crainte de l'offenser : vous obtiendrez ainsi son aide et son secours et vous recevrez toutes les grâces nécessaires pour bien régner et bien gouverner. » 
Pourtant, à la différence de François Ier, son grand rival européen, Charles n'est pas un prince humaniste, cultivé. Il ne connaît que des bribes de latin, ne possède pas bien l'italien la langue diplomatique internationale et l'allemand, ne parle que le français et le flamand ; enfin, il n'a guère lu d'auteurs anciens : il leur préfère les chroniqueurs de la cour de Bourgogne vantant les mérites d'une vie de plein vent, chevaleresque, aventureuse et guerrière. L'A  madis de Gaule , rédigé, à la fin du XVe siècle, par l'Espagnol Garcia Ordonez de Montalvo, est une de ses lectures favorites : il vibre au récit des faits d'armes héroïques, des princes errant dans des forêts à sortilèges, des princesses aimantes, des discussions galantes, des sièges, des trahisons, des tentations... 
Comme les héros virils de ses lectures, Charles aime la chasse, l'équitation, l'escrime, les rudes combats au corps à corps. Au point d'annoncer le 17 avril 1536 au pape Paul III qu'il est prêt à en découdre seul à seul avec François Ier : «  Je promets à Votre Sainteté que si le roi de France voulait se conduire envers moi au champ, et m'y conduire avec lui, armé ou désarmé, en chemise, avec une épée et un poignard, sur terre ou en mer, ou sur un pont ou dans une île, ou en champ clos ou devant nos armées ou là où il voudra et comme il voudra que cela soit juste. [...]  Et cela dit, je pars demain pour la Lombardie, où nous nous affronterons pour nous casser la tête 2 ! » 
Son apparence physique n'est guère flatteuse. Sa figure allongée, assez inexpressive, est affligée d'un terrible et disgracieux prognathisme — la marque des Habsbourg — qui le handicape même pour mâcher les aliments : «  Ferme la bouche, les mouches vont y entrer ! », criait-on sur son passage lors de son premier séjour en Espagne. Gêne très frustrante pour un homme qui resta doté, jusqu'à la fin de sa vie, d'un appétit gargantuesque il avalait, chaque matin, une grande bière glacée : tous les témoins ont rapporté son incroyable voracité. 
Par une série de coups du destin, mais aussi par les vertus d'une savante politique dynastique préparée par son grand-père, Maximilien Ier archiduc d'Autriche et empereur germanique, le petit Charles de Gand a bénéficié, dès son plus jeune âge, d'un extraordinaire héritage : personne n'a disposé d'une telle puissance depuis Charlemagne.
Tout d'abord, à la mort de son père et en raison de l'incapacité de sa mère Dona Juana, dite Jeanne « la Folle », à gouverner, il devient souverain des Pays-Bas 1506, puis roi d'Espagne 1516 et bientôt de ses prolongements coloniaux, notamment le Mexique, conquis par Cortés. Il hérite des possessions autrichiennes après le décès de son grand-père Maximilien en 1519.
Cette année est aussi celle de son élection à l'Empire*3 : il l'emporte sur les autres candidats, notamment l'Allemand Frédéric de Saxe, chef de l'opposition aux Habsbourg, et le Français François Ier de Valois. C'est l'argent qui a eu le dernier mot, les banquiers et marchands d'Europe du Nord, tels les Fugger et les Welser, secondés par des Génois et des Florentins, lui ayant avancé les 850 000 florins nécessaires pour acheter les électeurs... C'est ainsi que, le 28 juin 1519, Charles de Habsbourg est élu empereur sous le nom de Charles Quint. Il est sacré et couronné à Aix-la-Chapelle le 23 octobre 1520.
A cette extraordinaire collection de couronnes, il convient d'ajouter le contrôle direct et indirect d'une grande partie des États italiens après les victoires militaires remportées sur François Ier dans les années 1520, notamment le triomphe de Pavie en 1525, présenté comme un signe providentiel, supplémentaire, attestant de la mission réellement divine de l'empereur.
Son prestige est alors immense : dans l'Empire, il est le suzerain et le défenseur suprême, levant bien haut l'étendard de Dieu contre les «  infidèles », les Turcs qui menacent aux frontières. Les représentations sacrées du monde, sur les retables des églises, le montrent portant le glaive et le globe, symboles d'une souveraineté universelle. Il se trouve en effet à la tête de la plus formidable puissance territoriale qu'un homme ait dirigée en Europe — ce qui nourrira, chez les rois de France, la hantise durable d'être pris en tenailles par les immenses possessions des Habsbourg : une obsession qui commandera toute leur politique étrangère, au moins jusqu'à la fin du règne de Louis XIV, en 1715. 
Or il y a loin du pouvoir virtuel à la puissance effective. A la différence du roi de France qui commande un territoire trapu, d'un seul bloc, Charles Quint gouverne un empire immense mais éclaté. Ses possessions sont un conglomérat d'États, réparties et dispersées sur un territoire démesuré à l'échelle du XVIe siècle, partagé, en Europe seulement, entre trois espaces principaux : Espagne et Italie, Pays-Bas et Franche-Comté, Allemagne. Comment faire pour les contrôler tous ? Notamment les Pays-Bas où la coutume exige un contact physique, personnel, du prince. Les Espagnols eux aussi se sentiront longtemps frustrés en raison de l'éloignement du roi4.
Surtout, partout ou presque, le souverain doit reconnaître et respecter les immunités et les privilèges des villes, des sociétés qu'il dirige, représentées par des états, des diètes qui disposent d'une latitude considérable, en particulier en matière de finances : pour lever un impôt nécessaire afin de payer les guerres incessantes et ruineuses qu'il mène contre François Ier ou Soliman le Magnifique, Charles Quint doit le plus souvent passer par ces organismes consultatifs, qui n'hésitent pas à lui présenter des doléances et d'âpres critiques. La Saxe, par exemple, qui s'opposera violemment à lui, est un pôle de domination économique ainsi que commercial à l'image des foires de Leipzig, de progrès technique, qui accompagne et soutient les revendications politiques de son prince.
Ses pouvoirs « réels » sont bien moindres que ceux d'un roi de France ou d'Angleterre. L'empereur n'est qu'un rouage de l'Empire ; il n'en est pas du tout le maître. Son autorité est constitutionnellement limitée, comme l'explique très clairement l'article 13 du Pacte impérial : «  L'empereur en tant que tel s'engage à se comporter en bon voisin à l'égard des autres puissances chrétiennes, à n'engager aucune guerre et à ne faire entrer sur le territoire de l'Empire aucune troupe de guerre étrangère sans que les [sept] princes électeurs en aient délibéré et en aient donné la permission. » 
A une autre échelle, contre toute tentative d'unification, se dressent les innombrables petits nobles, les chevaliers, les châtelains-brigands dont les « burgs » dominent les routes commerciales. L'un d'entre eux, Goetz von Berlichingen, mène une guerre privée contre Nuremberg, pille et capture les marchands qui reviennent des foires de Leipzig, se vante d'avoir en une nuit incendié trois bourgades et soutenu pendant soixante ans, à la pointe de son épée, guerres, rixes et querelles, le tout au mépris de la Chambre impériale5. Quant à Franz von Sickingen, en guerre contre la ville de Worms, il met à la torture un ancien bourgmestre, détourne les eaux, coupe les chemins, au nez et à la barbe de l'empereur...
En fait, l'ordre relatif ne règne en Allemagne que dans les territoires soumis directement aux princes les plus puissants, où s'ébauche un processus de formation d'État, et dans les villes libres6. Nous sommes loin, on le voit, de l'idée d'un empire universel commandé par le même homme, chère à Gattinara...
De même, lorsque Charles Ier c'est son nom dans ses domaines ibériques débarque en Espagne en 1517, c'est l'incompréhension qui domine entre le nouveau souverain et ses sujets : le mécontentement s'exprime lors de son passage à Valladolid, des résistances s'organisent dans les Cortès* qui refusent de voter des subsides, des oppositions se forment contre son entourage flamand, au sein duquel de nombreux conseillers se comportent comme s'ils étaient en pays conquis.
Pour couronner le tout, une révolte, brutale, violente, éclate en 1520-1521 : celle des  comuneros . Menée par l'hidalgo Juan de Padilla et sa femme Maria Pacheco, groupant autour d'eux noblesse, clergé et masses populaires, la rébellion se développe en Castille, à Ségovie, Tolède, Medina del Campo... Les insurgés réclament l'expulsion des étrangers, l'interdiction de sortir l'or et l'argent du royaume, le retour du « bon gouvernement » des Rois Catholiques, la transformation de la Castille en une fédération de villes, dirigée par une junte, avec comme modèle les villes libres d'Allemagne et les Républiques urbaines italiennes7. Les mots de « liberté » et même de « démocratie » sont prononcés. Le mouvement est nettement orienté contre la centralisation administrative royale les  corregidores * : la réunion des Cortès tous les trois ans sans convocation royale est ainsi revendiquée. 
La monarchie réussit peu à peu à reprendre en main la situation. Finalement, l'armée du roi écrase les  comuneros , à Villalar, le 23 avril 1521, et fait exécuter leurs chefs — Tolède, dirigée par la veuve de Padilla et par l'évêque de Zamora Antonio de Acuna, résistera jusqu'en février 1522. 
Il faudra cependant de longues années à Charles pour se faire enfin admettre par ses sujets espagnols : il apprend le castillan, réside en Espagne pendant sept ans et parvient à satisfaire l'orgueil de ses sujets par la conquête du Mexique, le succès de l'expédition de Magellan autour du monde et l'arrivée de l'argent et de l'or américains à Séville.
Hors d'Espagne, l'empereur doit affronter des difficultés bien plus redoutables encore. Homme de guerre, il a commandé en personne de nombreuses batailles et sièges de villes fortes, dans le cadre d'un triple conflit l'opposant à l'islam front slave à l'est, front barbaresque au sud, aux princes luthériens, au roi de France. En 1557, Federico Badoaro, ambassadeur de Venise, soulignera «  sa volonté d'être présent aux batailles véritables, d'être le premier à revêtir son armure et le dernier à la quitter : tout cela a démontré en somme qu'il était un capitaine d'une haute valeur, surtout dans l'exécution ». 
On cite aussi de lui un mot cruel à propos de ses soldats. C'était au désastreux siège de Metz, en 1552. Les troupes impériales souffraient atrocement de la faim et de l'épidémie. «  L'empereur , raconte le chirurgien français Ambroise Paré,  demanda quelles gens c'étaient qui se mouraient, et si c'étaient gentilshommes et hommes de marque ; lui fut fait réponse que c'étaient tous pauvres soldats. Alors dit qu'il n'y avait point de danger qu'ils mourussent, les comparant aux chenilles, sauterelles et hannetons qui mangent les bourgeons et autres biens de la terre, et que s'ils étaient gens de bien, ils ne seraient pas en son camp pour six livres par mois. » 
Face aux Turcs et aux barbaresques d'Afrique du Nord, tout d'abord, Charles Quint a mené un combat permanent, notamment en raison de la poussée ottomane sur le Danube, qui se renforce en 1520 avec l'avènement de Soliman le Magnifique8 : en août 1521, Belgrade est prise, en 1526, l'armée hongroise est écrasée à Mohács et, en 1529, Vienne est assiégée.
De même, en Méditerranée, les périls se multiplient : en 1522, Soliman fait donner l'assaut sur Rhodes ; Barberousse9 et ses pirates tiennent Alger, point d'appui pour menacer les côtes d'Espagne, de Sicile et d'Italie. Sur ce front, l'année 1528 marque une rupture diplomatique fondamentale dans l'équilibre des forces : Andréa Doria, commandant des flottes génoises, abandonnant François Ier, fait passer Gênes et toute sa puissance navale dans le camp de Charles Quint.
Une première offensive est lancée en 1535 sur Tunis : Charles Quint, dont c'est le baptême du feu, y libère des milliers de chrétiens captifs. Surtout, dans l'été 1541, l'empereur se décide à frapper un grand coup en organisant une expédition contre Alger. Le débarquement des troupes réussit, mais la ville résiste et finalement la tempête endommage et disperse la flotte. C'est un échec complet.
Cependant, à chaque fois, l'empereur apparaît comme le soldat du Christ, le défenseur de la foi : en 1536, lors de son entrée à Rome, après l'expédition de Tunis, il passe sur le forum où on a érigé de nombreux arcs de triomphe le représentant en nouveau Charlemagne triomphant de l'infidèle et du païen.
L'infidèle n'est pas seulement celui qui assiège les frontières : Charles Quint a aussi et peut-être surtout à résister à l'ébranlement de l'unité religieuse sous les coups de la Réforme, après la diffusion des 95 thèses de Martin Luther en 1517, s'indignant notamment de la pratique des indulgences10. Dès 1520, le pape en condamne 54, jugées «  hérétiques » et inconciliables avec la foi catholique. 
Or tout le comportement de l'empereur témoigne, on l'a dit, d'une piété simple et profonde, centrée sur la personne du Christ, avec un sens très vif du péché et de la rédemption. Surtout, il reste fermement attaché à l'unité de l'Église, aussi bien comme souverain que comme chrétien, et il ne saurait admettre une réforme qui se ferait sous l'impulsion d'un moine révolté. Luther est donc fermement invité à comparaître devant lui à Worms, en avril 1521. Après que ce dernier eut refusé de se rétracter, Charles Quint le met au ban de l'Empire déclaré hors la loi, quiconque peut l'arrêter et revendique plus que jamais son statut de guerrier de Dieu : «  Pour la défense de la foi, je suis décidé à employer mes royaumes et seigneuries, mes amis, mon corps, mon sang, ma vie et mon âme. » 
Pourtant, il a tenté de réconcilier sur ses terres les catholiques et les partisans de Luther : c'était justement l'objet principal de la Diète* qu'il a convoquée à Worms en avril 1521. Cet échec, qui offrit par ailleurs à Luther une magnifique tribune, eut pour conséquence une intrication des problèmes religieux, politiques, sociaux.
Ce n'est pas un hasard si l'« hérésie » luthérienne prend naissance en terre saxonne, sous la souveraineté de l'électeur Frédéric le Pieux, adversaire politique de Charles — on l'avait présenté contre lui, on s'en souvient, à l'élection de 1519. La ligue protestante de Smalkade, formée en 1530, animée précisément par le duc de Saxe et le prince Philippe de Hesse, organisation défensive bientôt dotée d'une force militaire, invite même les rois de France et d'Angleterre à la rejoindre en 1531 : le protestantisme est devenu une force politique à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Empire, avec pour objectif principal d'empêcher la croissance de la puissance impériale.
C'est à la fin de son règne seulement, à Mühlberg, en 1547, que l'empereur, déjà vieilli, remporte une victoire militaire qu'il croit décisive contre l'armée des princes protestants ligués contre lui. Cependant, une nouvelle guerre entraîne la signature de la paix d'Augsbourg, le 25 septembre 1555, qui règle provisoirement le problème religieux, mais sanctionne l'échec de Charles Quint puisque le luthéranisme est reconnu à égalité avec le catholicisme, les sujets ayant la liberté d'adopter la religion de leur prince, selon la règle cujus regio ejus religio « un roi, une foi ». A la fin de son règne, les deux tiers de l'Allemagne sont devenus luthériens : plus que jamais l'Empire est éclaté.
Quant à l'antagonisme entre la France et les Habsbourg et à la rivalité personnelle entre François Ier et Charles Quint, ils n'ont pas cessé tout au long des deux règnes. Ponctué de victoires, de défaites, de paix fragiles traité de Cambrai en 1529, paix de Crépy-en-Laonnois en 1544 et d'entrevues comme celle d'Aigues-Mortes en 1538, le combat se solde, après l'échec du siège de Metz en 1553, entrepris par l'empereur en personne, par une sorte de match nul. Mais il aura été épuisant pour les finances fragiles des deux rivaux : la trêve de Vaucelles, en février 1556, maintient l'hégémonie espagnole en Italie, tandis que Charles Quint ne peut reprendre Metz et les places stratégiques de Lorraine, ni déloger les Français de Savoie, du Piémont et de Saluces.
Or, depuis longtemps, ce pouvoir hors de toute portée humaine pèse sur Charles Quint — un pouvoir qu'il assume par devoir et stoïcisme plus que par goût et plaisir : en 1535 déjà, il songe à abdiquer. L'âge, la fatigue, la maladie la goutte, l'asthme et de nombreux accès de fièvre, une tendance dépressive de plus en plus marquée, les échecs répétés des dernières années, notamment contre les princes luthériens et la France, enfin la certitude que son fils, Philippe, né de son mariage heureux avec Isabelle de Portugal 1503-1539, et qui deviendra Philippe II d'Espagne, est maintenant en âge d'assurer la relève, expliquent sa décision de se retirer : il abandonne tour à tour, et avec solennité, les Pays-Bas octobre 1555 et l'Espagne janvier 1556 au profit de Philippe, puis l'Empire au profit de son frère Ferdinand élu empereur le 12 mars 1558.
Charles Quint s'installe alors dans une résidence mitoyenne du monastère des hiéronymites11 de Yuste, sur les pentes d'une sierra de l'Estrémadure. Dans cet ermitage modeste mais confortable, il aspire au «  parfait désengagement » tout en se tenant informé jusqu'au bout des affaires du monde, de ce qui fut son monde, un monde qu'il quitte définitivement le 21 septembre 1558 après une douloureuse agonie. Avant de mourir, il a eu le temps de se réjouir de la victoire des troupes espagnoles contre le roi de France Henri II à Saint-Quentin août 1557, le temps aussi d'être attristé par la nouvelle de la découverte d'un groupe de « luthériens », à Valladolid, au coeur même de ce qui est devenu, enfin, mais à quel prix, « son » Espagne, l'Espagne du siècle d'or, l'éclat le plus vif de son grand rêve d'empire brisé... 
Le rêve brisé de Charles Quint : qu'est-ce qui pourrait mieux l'illustrer et le mettre en scène que le grandiose triomphe funèbre qui lui fut offert par Bruxelles en 1559 ? L'empereur est représenté tenant enchaînés le Turc et l'hérétique. Image consolatrice de son combat perdu. Car le règne du dernier grand empereur de l'Occident fut aussi celui de l'unité impossible de la chrétienté.
Quittons l'empereur sur deux images peintes par Titien en 1548. L'année précédente, à Mühlberg, il a vaincu les princes protestants. Titien, son portraitiste depuis 1518, réalise pour commémorer et magnifier l'événement un grand tableau d'apparat : un empereur en majesté, stoïque, chevalier cuirassé, la lance au poing, le regard fixé au loin sur son destin de saint Georges à l'assaut du dragon de l'hérésie ; mais figé, comme si cette victoire n'était que théâtre, parade et propagande. Et pourquoi ce cheval noir, couleur de mort, comme dans les tableaux crépusculaires de Paolo Uccello ?
Cette même année 1548, Titien peint un tout autre homme, habillé d'une houppelande bordée de fourrure, assis sur un simple fauteuil de bois. Une canne a remplacé la lance de guerre, qui soutient un vieillard précoce il n'a pourtant que quarante-huit ans, tassé, fatigué, tout de noir vêtu. Son regard a cessé de scruter l'horizon : il nous fixe, à présent, comme pour nous faire partager une part de son fardeau et de sa lassitude. Jamais Titien n'avait été si proche de l'homme, perclus de fièvres et de goutte, qui se cache sous le souverain. Le seul signe d'une grandeur déjà passée est le collier de la Toison d'or* qu'il porte au cou, marque ultime de la dimension chevaleresque de son pouvoir.
Deux visages d'un même personnage, peut-être l'illusion et la désillusion de tout un règne. Du jeune empereur comblé par les dieux de 1519 au monarque abandonnant un à un ses titres et ses territoires entre 1555 et 1558, une mutation essentielle s'est opérée dans l'Europe effervescente de ce premier XVIe siècle : des États sont nés, se sont affirmés et durcis, annexant ou créant des Églises sur les décombres d'une chrétienté définitivement déchirée.
Tel un guerrier de Dieu devant faire face à des forces qu'il ne pouvait maîtriser, Charles Quint fut tout à la fois le dernier croisé, le dernier empereur du Moyen Age et le premier grand prince territorial des temps modernes, notamment en Espagne, cette chère Espagne, si hostile au début de son règne, et qu'il a fini par aimer.
* Cf. « Les mots de l'Empire ».
1. Le chambellan est chargé du service de la chambre du souverain. 
2. Après ce discours belliqueux, Charles Quint quitte effectivement les Pays-Bas pour le Piémont et envahit la Provence, qu'il devra bientôt abandonner, vaincu par la maladie, la faim, la chaleur et la politique de terre brûlée adoptée par François Ier. 
3. Depuis la bulle d'or de 1356, le chef du Saint Empire est élu par sept princes électeurs : les archevêques de Trêves, de Mayence, de Cologne, le comte-palatin du Rhin Wittelsbach, le margrave de Brandebourg Hohenzollern, le duc de Saxe-Wittenberg et le roi de Bohême. 
4. Cf. Jean Boutier, Alain Dewerpe et Daniel Nordman, « Les voyages des rois de France »,  L'Histoire n° 24. 
H. Lapeyre, « Les voyages de Charles Quint »,  L'Histoire n° 30. 
5. La Chambre impériale ou tribunal suprême d'empire a été instituée en 1495 par Maximilien Ier. Son siège, d'abord fixé à Francfort, puis à Worms, a été établi à Spire en 1527. Il s'agit d'une cour d'appel chargée de juger en dernière instance les différends survenus dans les États de l'Empire. 
6. Les villes libres sont administrées par un conseil disposant de pouvoirs étendus en matière économique, financière, militaire : ainsi à Colmar, Hambourg, Cologne, Brême, Metz, Toul, Verdun... 
7. Cette violente réaction xénophobe antiflamande exprime un idéal médiéval de République urbaine s'administrant elle-même hors de toute pression notamment fiscale d'un État lourd, autoritaire et centralisé. 
8. Cf. G. Veinstein, « Un secret d'État : la mort de Soliman le Magnifique », L'Histoire n° 211. 
9. Nom donné par les historiens européens à deux frères corsaires turcs. Khayr al-Dîn vers 1476-1546 a fondé, avec son frère Aroudi, la régence d'Alger. Il est le vassal du sultan ottoman. 
10. Les indulgences, ou rémissions des peines temporelles accordées par l'Église en contrepartie de dons ou de gestes de pénitence, faisaient l'objet d'un trafic, violemment critiqué notamment par Luther. 
11. Ordre de saint Jérôme, suivant la règle de saint Augustin. Voués à la prière, les hiéronymites avaient la garde d'importants sanctuaires comme celui de Guadalupe, celle aussi des sépultures royales.

domingo, 21 de abril de 2019

Carlos Malamud: nacionalismo europeu, confusão latino-americana (La Nacion)

Carlos Malamud nos visitou no começo de abril: ele deveria fazer uma palestra no IPRI, sobre justamente o tema da integração latino-americana, ou seja nada – já que demais temas poderiam suscitar reações da nova administração esquizofrênica –, mas não apenas fui proibido de fazer qualquer coisa desde janeiro, mas também fui defenestrado – a palavra correta é exonerado – numa manhã de Carnaval, porque o ministro acidental, servo da tropa de olavistas e bolsonaristas que ainda manda no governo, ficou amuado com certas verdades que eu disse sobre a sua lamentável política externa e sua patética diplomacia, ambas que ele apenas implementa, mas não conduz.
Fizemos o evento na UnB, e o tema mudou: "política externa brasileira: passado, presente e futuro". 
Sobre essa tal de integração latino-americana, reproduzo o único parágrafo no qual ele se pronuncia sobre o novo avatar desse infindável processo, sempre recomeçando: 

"¿Qué novedad aporta el Prosur?
Ninguna. El Prosur sigue la estela de lo que ha sido el proceso de integración regional en los últimos años, una permanente huida hacia adelante. Es decir, cuando algo no funciona, se pretende crear algo nuevo de la nada. El Prosur es un producto casi vacío de contenido, más vinculado a la intuición presidencial que a informes serios y razonados sobre por qué es mejor crear una cosa nueva que reconfigurar lo viejo, que sería la Unasur. La única ventaja que le veo al Prosur es que su proyecto no prevé la creación de un parlamento regional asociado a la institución. América Latina es la región del mundo que más parlamentos regionales tiene, lo cual es un absurdo total."

Paulo Roberto de Almeida 


Carlos Malamud: "La realidad es muy tozuda; la política ideologizada tiene límites concretos"



El historiador destaca el malestar con la política tradicional que rige las elecciones españolas del próximo domingo, fenómeno también presente en América Latina
El historiador destaca el malestar con la política tradicional que rige las elecciones españolas del próximo domingo, fenómeno también presente en América Latina  Crédito: PATRICIO PIDAL/AFV
A una semana de las elecciones generales en España, el historiador Carlos Malamud, investigador principal del Real Instituto Elcano, prestigioso think tank español, resalta el contexto de gran incertidumbre e inestabilidad política en el que se celebrarán esos comicios. Además, advierte sobre la irrupción de Vox, un partido de extrema derecha que "está capitalizando el descontento de buena parte de la sociedad española, incluidos los independentistas catalanes".
Catedrático de Historia de América Latina en la Universidad Nacional de Educación a Distancia (UNED), Malamud lleva décadas analizando la región desde la óptica europea. Respecto del proceso de integración en América Latina, considera que el Prosur es "un producto casi vacío de contenido", que "no aporta ninguna novedad". Según el catedrático, esta reciente iniciativa que busca reemplazar a la Unasur "sigue la estela de lo que ha sido el proceso de integración regional", al que define como una "permanente huida hacia adelante". En este sentido, y en relación a la dificultad de crear bloques regionales duraderos, asegura: "Siempre que algo no funciona, se pretende crear algo nuevo de la nada".
Por otra parte, el investigador no cree que aún se pueda hablar de un posible giro a la derecha en América Latina: "El panorama es mucho más matizable y variado", sostiene.
¿Qué es lo que está en juego en las elecciones generales del próximo domingo en España?
Lo que está en juego en estas elecciones, que se celebran en un contexto de gran incertidumbre e inestabilidad política, es la formación de un nuevo gobierno. Esto no será fácil, dado que ningún partido puede ya reunir por sí sólo una clara mayoría. La fragmentación del parlamento español es superior a lo normal, algo que se asocia a la crisis de los partidos tradicionales, es decir, el Partido Socialista Obrero Español (PSOE) y el Partido Popular (PP). El sistema bipartidista que imperó en España desde la transición se agotó en 2015, cuando aparecieron Ciudadanos y Podemos. Y hoy ese sistema devino en pentapartito, a partir de la irrupción de Vox y otros partidos regionales.
Un mes después de estos comicios habrá elecciones municipales, autonómicas y europeas. ¿Cómo puede impactar eso?
Dada la alta fragmentación del voto que se verá en las elecciones del próximo domingo, la formación del gobierno español seguramente se retrase hasta que se conozca el resultado de las elecciones de mayo, lo que evitará que los resultados se vean condicionados.
Las últimas encuestas dan cuenta de un alto porcentaje de indecisos. ¿Puede haber sorpresas?
Si bien un 76% de los españoles asegura que votará, el 42% aún no sabe por quién. La volatilidad es tan alta que muchos estudios de opinión dicen que, con una variación del 3%, puede haber mayorías que hoy no se contemplan.
¿Cuáles son las mayorías que hoy se contemplan?
Sabemos que el PSOE será el que obtendrá más votos. Ahora bien, hay tres escenarios posibles: una alianza con Ciudadanos o, más hacia la izquierda, con Podemos. Otra opción sería una coalición de derechas. Y un cuarto escenario sería repetir elecciones. Lo que está claro es que ningún partido podrá obtener una mayoría absoluta.
¿Qué factores explican la irrupción de Vox?
La irrupción de partidos nacionalistas y xenófobos se explica por una creciente insatisfacción con la democracia, en parte producto de la crisis económica de 2008, junto con el achicamiento de la clase media. En el caso español, también se ponen en juego cuestiones como la crisis migratoria que sufrió la Unión Europea tras la llegada masiva de refugiados sirios, donde no hubo respuestas coordinadas de los Estados miembros, pese a los esfuerzos de Bruselas. Al mismo tiempo, la globalización lleva a que ciertos sectores sociales insistan con determinadas formas de identidad. Todo eso en el contexto de una creciente polarización política y de deterioro de las instituciones, junto a un fuerte sentimiento antieuropeo que responsabiliza a la burocracia bruselense de buena parte de lo que está pasando hoy.
¿Cree que Vox pueda canalizar el descontento catalán?
Lo que hace Vox para crecer es capitalizar el descontento de buena parte de la sociedad española, incluidos los independentistas catalanes. Ese es uno de los factores de movilización de Vox, otro es la antiglobalización y antiinmigración. Lo curioso es que uno de los sectores más radicalizados del independentismo catalán está mirando cada vez más a una derecha populista. El discurso de Carles Puigdemont tiene un mensaje cada vez más antieuropeo, xenófobo y supremacista.
Días atrás, el líder de la Liga Norte italiana, Matteo Salvini, lanzó una suerte de 'internacional populista' en Europa. ¿Es factible algo así?
Es muy difícil, porque cada partido de extrema derecha tiene su propia agenda. Es verdad que uno de los que está detrás de todo esto es Steve Bannon, que con su movimiento dirigido desde Roma está intentando forjar una gran unión. Pero conciliar posturas tan diversas es complicado: algunos tienen un lenguaje mucho más nacionalista, otros son más eurófobos, algunos son laicos y otros ultrarreligiosos católicos.
¿Cómo se ubica América Latina ante los realineamientos globales que se vuelcan cada vez más hacia la ultraderecha?
En el caso de Brasil, el triunfo de Bolsonaro no se entiende sin el fuerte sentimiento antipetista existente, forjado en apenas cinco años. Pero claro, frente al descontento no hay una única respuesta social y popular. Mientras que el enojo con el sistema en Brasil dio lugar a Jair Bolsonaro, en México permitió la llegada de Andrés Manuel López Obrador (AMLO). Ambos llegaron presentándose como outsiders, planteando la necesidad de modificaciones profundas de los sistemas políticos de sus países. La matriz de la que surgen estos dos personajes, que están en las antípodas ideológicas, es la misma: desafección con la democracia, corrupción, crisis económica, falta de respuesta de los partidos tradicionales frente a las necesidades populares, deterioro de las clases medias. ¿Qué puede pasar mañana en un tercer país? Eso dependerá del nivel de descontento social, pero también de la experiencia política previa.
Mientras que en la primera década del siglo XXI se produjo un giro a la izquierda en la región, hoy estaríamos frente a un nuevo golpe de péndulo. ¿Está de acuerdo con esta lectura?
Es verdad que se eligió a Mauricio Macri, Bolsonaro y Piñera, entre otros. Pero también tenemos el caso de Carlos Alvarado en Costa Rica y AMLO en México. Este año tenemos elecciones en Uruguay, donde se desconoce cómo le irá al Frente Amplio; en Bolivia tampoco sabemos qué pasará con Evo Morales. Inclusive hay elecciones en la Argentina, donde no sabemos a ciencia cierta si Macri será reelegido o no. No creo que se pueda hablar de un giro a la derecha; el panorama es mucho más matizable y variado: coexisten diversos tipos de gobierno en función de la experiencia histórica de cada país.
¿Qué novedad aporta el Prosur?
Ninguna. El Prosur sigue la estela de lo que ha sido el proceso de integración regional en los últimos años, una permanente huida hacia adelante. Es decir, cuando algo no funciona, se pretende crear algo nuevo de la nada. El Prosur es un producto casi vacío de contenido, más vinculado a la intuición presidencial que a informes serios y razonados sobre por qué es mejor crear una cosa nueva que reconfigurar lo viejo, que sería la Unasur. La única ventaja que le veo al Prosur es que su proyecto no prevé la creación de un parlamento regional asociado a la institución. América Latina es la región del mundo que más parlamentos regionales tiene, lo cual es un absurdo total.
¿A qué se debe la dificultad de crear bloques duraderos de largo plazo en la región?
Generalizando, podríamos encontrar tres grandes causas que nos hablan de por qué la integración regional no avanza: dos excesos y un déficit. El exceso de retórica, es decir, ese realismo mágico de construir relatos que hablan de las grandes ventajas de la integración regional, aunque vacíos de contenido. El exceso de nacionalismo, muy presente en todas las fuerzas ideológicas de la región, que impide la cesión de cuotas de soberanía a instancias supranacionales, sin lo cual es imposible avanzar en un proceso de integración. Finalmente, un déficit de liderazgo, dado que ni Brasil ni México tienen vocación de liderazgo y no están dispuestos a invertir recursos para ejercerlo.
¿Cómo impacta este déficit a la hora de pensar la región como un actor con peso en el sistema internacional?
Para que América Latina sea considerada un actor relevante en la escena internacional debería estar mucho más interesada en lo que ocurre más allá de sus fronteras. El problema es que a los gobiernos y a las opiniones públicas de la región les preocupan solo aquellas cuestiones de la agenda internacional que les afectan directamente.
¿Qué implicancias tendría la creciente rivalidad entre Estados Unidos y China?
Al desembarcar en la región a comienzos del siglo XXI, los chinos partieron de la premisa de que no querían enfrentarse con Estados Unidos por América Latina, sino que venían a hacer negocios, a buscar fuentes de aprovisionamiento (materias primas) y mercados para sus exportaciones.
Sin embargo, la reciente cancelación de la Asamblea del BID en Chengdú fue una señal de mayor tensión en la relación.
Sí, pero no creo que vaya mucho más allá. No creo que China tenga interés en tensar más la cuerda.
¿Qué novedad aporta la actual crisis venezolana?
Sabemos que estamos al principio del fin del régimen de Nicolás Maduro; lo que se desconoce es cuándo será ese fin, y cómo se producirá.
¿Cómo se puede destrabar la situación?
Puede ser una salida negociada o violenta, que es lo más probable. Sin embargo, descarto la invasión extranjera, porque Estados Unidos no la está contemplando, y la región ni quiere ni puede. El otro escenario descartable es el de una guerra civil, dado que la oposición no dispone de armamento y, en el caso de tenerlo, no tendría quién empuñara las armas. Esto no excluye que una facción del Ejército busque desplazar a Maduro.
La reciente visita de Bolsonaro a Estados Unidos pareció abrir una nueva etapa en la relación bilateral. ¿Qué efectos tendrá sobre Sudamérica?
Bolsonaro se planteó una gran renovación de su política exterior, y su canciller Ernesto Araújo, va en la misma dirección. Pero la realidad es muy tozuda y la política ideologizada tiene límites concretos. Lo vimos con el intento de trasladar la embajada de Brasil de Tel Aviv a Jerusalén, que no prosperó ante la presión de los países árabes, principales compradores de la carne brasileña.
¿Cómo impactará sobre el Mercosur un mayor acercamiento de Brasil a Estados Unidos?
En este caso hubo también fuertes declaraciones iniciales de Bolsonaro y su ministro de Economía, Paulo Guedes, pero hoy las cosas van por otro camino. Se reivindica la existencia del bloque, aunque se plantea la necesidad de reformas. Creo que Brasil seguirá apostando por el Mercosur; su dirigencia es consciente de todo lo que supone para el país el bloque, incluso con sus limitaciones.
A casi 100 días de su asunción, ¿cómo se explica la brutal caída de la popularidad de Bolsonaro?
En primer lugar, no se han tomado muchas decisiones importantes, por lo que las grandes expectativas creadas no están siendo satisfechas. Por otra parte, hay una creciente sensación de que sigue en campaña, y se dedica más a intentar ganar a los suyos que a gobernar. Además, hay una imagen de gran fragmentación dentro de su gobierno, con varios grupos definibles, por un lado uno más ideológico, y por otro los militares, que paradójicamente representan el sector más pragmático, junto con el equipo económico de Paulo Guedes. Creo que el problema central es que Bolsonaro está convencido de que su triunfo se debió a que él encarna mejor que nadie los valores de la sociedad brasileña, y pierde de vista que en realidad fue elegido porque es quien mejor personificó, en un momento de escasos liderazgos, el gran sentimiento antipetista existente en el país.


quarta-feira, 26 de dezembro de 2018

10 temas da agenda internacional em 2019 - Cidob (Espanha)

Cidob, da Espanha, é naturalmente progressista, daí que se alinha com uma visão crítica de Trump e trumpices em geral...


10 temas que marcarán la agenda internacional en 2019

Esglobal (CIDOB, España), 21 diciembre 2018

En 2019 se pondrán las cartas sobre la mesa. De esta partida depende el futuro de las instituciones del orden internacional, la democracia, la dignidad y también derechos sociales y laborales que muchas sociedades consideraban adquiridos o se daban por descontados. 

El próximo año están en juego elementos esenciales del progreso global. En 2019 volvemos a lo básico… Veremos cuán potente es la ofensiva pero también cuán ágil y creativa es la capacidad de resistencia. Será una partida a varios niveles: entre las principales potencias, entre distintas visiones del orden internacional y también entre distintas concepciones de la sociedad. La partida no termina en 2019 pero sí será un momento de toma de posiciones, de definición de alianzas y estrategias. Para seguir el desarrollo del juego habrá que estar atentos a la evolución de estos 10 temas:
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El Presidente Donald Trump con su homólogo chino, Xi Jinping, en una cena de Estado en Pekín. Thomas Peter – Pool/Getty Images
Las reglas del juego: multilateralismo y polaridad. Desde que Donald Trump tomó posesión, Estados Unidos ha ido menoscabando el multilateralismo, abandonando instituciones, renegando de acuerdos que había negociado o cortando financiación. La tendencia no se revertirá en 2019. Es más, otros países seguirán sus pasos. La tensión entre China y EE UU, con la guerra comercial como telón de fondo, será, entre otras muchas cosas, un desafío al multilateralismo. En el nuevo año pueden materializarse tres escenarios: el choque, una nueva tregua o un giro sorpresa en forma de acuerdo bilateral tras el que ambos jugadores se proclamen vencedores. El resultado vendrá determinado por la fuerza y la estrategia de los contrincantes y no por el respeto de las reglas del juego y al resto de jugadores. En esta coyuntura, aquellos actores que, como la Unión Europea, han defendido con mayor ahínco el multilateralismo tendrán que decidir si optan por dar un paso adelante en la defensa de las instituciones y marcos ya existentes o si, por el contrario, acepten que la mejor forma de defenderlo es asumiendo su fragmentación.
Preparándose (o no) para la próxima crisis económica. En 2019 se especulará cada vez más sobre cuál puede ser el detonante de la próxima crisis económica global y también sobre si estamos mejor o peor preparados para hacerle frente que en 2008. Sobre lo primero, aumentará el temor a los efectos en la economía global de la posible colisión comercial entre Estados Unidos y China, a un efecto contagio entre y desde las economías emergentes o a los puntos débiles de la UE –con Brexit e Italia a la cabeza–. A diferencia de lo que sería razonable, la constatación de que tarde o temprano estallará otra crisis económica y la identificación de los puntos débiles no se traducirá en medidas para hacerle frente con mejores garantías y menores costes. Mientras esperamos un nuevo choque, lo que sí se manifestará con fuerza en 2019 serán los estragos de la crisis anterior en forma de desigualdades crecientes, con derivadas territoriales y generacionales cada vez más visibles. En otras palabras, si de la crisis de 2008 sólo se han abordado parcialmente algunas de las causas, la gestión de sus consecuencias seguirá siendo una asignatura pendiente.
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Una pantalla de ordenador con los iconos de Google, Apple, Facebook y Amazon. DAMIEN MEYER/AFP/Getty Images
Entre la economía de plataforma y el oligopolio digital. En 2018 hemos incorporado el término “uberización” en el lenguaje común. En 2019 el fenómeno de la economía de plataforma se consolidará y aumentará su peso relativo en la economía global, pero estos negocios ya no se verán como simpáticas iniciativas lanzadas por jóvenes emprendedores sino como una realidad arrolladora capaz de llevarse por delante operadores tradicionales, alterar las reglas de juego del mercado de trabajo o de la vivienda. La naturaleza de este modelo de negocio planteará desafíos añadidos en términos de regulación y fiscalidad. La intensificación del debate social sobre este tema puede llegar a eclipsar otros fenómenos tan o más relevantes: las tendencias oligopólicas de un grupo muy reducido de empresas digitales y el creciente divorcio entre riqueza y trabajo. Actualmente, las cinco principales empresas del mundo en capitalización bursátil pertenecen a esta categoría: Apple, Amazon, Alphabet, Microsoft y Facebook. Ninguna de ellas está entre los primeros empleadores del mundo pero en cambio sí que están en la vanguardia de lo que subterfugiamente llaman “optimización fiscal”.
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Una ciclista pasa al lado de un póster donde el rostro de Donald Trump aparece tapado por una estrella con los colores de la UE. El cartel dice: “Es la hora, yo me registro y voto”, de cara a las elecciones europeas de 2019, Estrasburgo, Francia. SEBASTIEN BOZON/AFP/Getty Images
Democracia, retrocesos globales y resistencia. En los últimos años hemos visto cómo las protestas emancipadoras que recorrieron medio mundo en 2011 han dado pie a una fase de repliegue. ¿Será 2019 un punto de inflexión o de confirmación de esta tendencia? ¿El ejercicio del poder desgastará a las fuerzas populistas? ¿Se consolidará una especie de internacional populista de derechas? Uno de los principales riesgos de este año es que el resto de fuerzas políticas normalicen o, peor aún, adopten parte de su discurso. En el terreno de las oportunidades pueden surgir mecanismos de resistencia y, sobre todo, propuestas en positivo que rechacen tener que escoger entre “seguridad para nosotros” o “derechos para ellos”. Las elecciones al Parlamento Europeo serán uno de los principales campos de batalla pero los comicios en Canadá también aportarán pistas sobre la naturaleza global de este combate, especialmente porque la inmigración va a ocupar un lugar destacado en sendas campañas electorales. Además, el hecho que algunas de las democracias más pobladas del mundo –India, Nigeria e Indonesia– tengan cita con las urnas recordará que Occidente no es el único terreno en que se juega la defensa de la democracia.
Realidades paralelas, crisis de confianza y combate digital. Cuando hablemos de la desinformación como arma política el interés se irá trasladando de las redes sociales y las plataformas abiertas a espacios digitales cerrados y de confianza como los grupos de WhatsApp. Esto obligará a repensar estrategias para adaptarse a unos parámetros legales, tecnológicos y éticos distintos. Si en años anteriores los conceptos de moda han sido los de infoxicación, posverdad y noticias falsas, en 2019 hablaremos del tribalismo digital para describir una sociedad fragmentada que se expresa cada vez más a través de las identidades online y aísla unos grupos de otros. Esto agudiza –y en parte viene reforzado– por la desconfianza en los intermediarios, de los expertos, del periodismo e incluso de la política profesional. La erosión aún será mayor si la desconfianza se extiende a aquellos ciudadanos que no forman parte de la tribu digital propia.
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Un yemení armado en Saná, Yemen. MOHAMMED HUWAIS/AFP/Getty Images
Normalización del conflicto (y las violencias). La mayoría de conflictos que estallaron en las últimas décadas siguen sin atisbo de solución e incluso hay espacios donde aumenta la tensión, por ejemplo, entre Ucrania y Rusia. En 2019 se pondrán sobre la mesa propuestas de paz. ¿Desvelará Trump por fin su acuerdo del siglo para resolver el conflicto árabe-israelí? ¿Surgirá efecto la presión internacional sobre las distintas facciones yemeníes y aquellos que les apoyan? En Oriente Medio y también en África la mayoría de iniciativas no tendrá por objetivo terminar con la violencia sino contenerla. No sólo están normalizándose los conflictos sino también sus efectos: Estados que sólo lo son en apariencia, fronteras que pierden su significado y, sobre todo, necesidades humanitarias infrafinanciadas y desplazamientos forzados que lejos de remitir siguen aumentando. Una de las novedades de 2019 puede ser que se amplíe el foco al hablar de violencias y víctimas. Las caravanas de migrantes que salieron de América Central en otoño de 2018 han revelado, una vez más, los altísimos niveles de violencia que sufren muchas sociedades latinoamericanas y cómo sus efectos pueden desbordar las fronteras de los países de origen.
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Un hombre duerme en una calle de Atenas, Grecia. ARIS MESSINIS/AFP/Getty Images
Voluntad de frontera: muros físicos y simbólicos. En 2019 se celebrará el 30 aniversario de la caída del muro de Berlín pero continuarán erigiéndose muchos más, tanto físicos como simbólicos. Persistirán dos tendencias: la militarización y fortificación de fronteras existentes y la externalización del control fronterizo. Esto, combinado con el incremento del riesgo y de la violencia en ruta provocará entre los migrantes un mayor sentimiento de urgencia para alcanzar la meta final. En otro orden de cosas, se demostrará que las fronteras no han de ser ni físicas ni políticas para adquirir significado. Por ejemplo, seguirá ampliándose la brecha entre aquellos territorios que generan riqueza, atraen talento e inversión, y los que se quedan al margen de las dinámicas de crecimiento y que incluso se despueblan. Muros invisibles también segregarán barrios de una misma ciudad en relación a los niveles de educación, salud, infraestructuras o equipamientos. Y, precisamente, será en esos núcleos urbanos donde se dirima el enfrentamiento entre hospitalidad y hostilidad.
Brexit enquistado. El 29 de marzo de 2019 está marcado en los calendarios internacionales como la fecha límite para que el Reino Unido abandone la Unión Europea. El genio salió de la lámpara cuando el entonces Primer Ministro británico, David Cameron, erró en sus cálculos para preservar su control sobre el Partido Conservador. A finales de 2018, volvieron a ser elementos de política interior y particularmente la fratricida confrontación entre tories lo que desató todo tipo de especulaciones. A medida que se acerca el momento decisivo, no se despejan las incógnitas sino que aumentan las dudas sobre cuándo y cómo terminará esta saga. Sin embargo, todos los escenarios posibles para 2019 convergen en dos certezas: el Brexit seguirá copando la agenda europea y la sociedad británica continuará dividida. 2019 debería ser un año de introspección. Momento de evaluar los riesgos y consecuencias de las decisiones tomadas desde 2016. Ninguno de los protagonistas de este episodio emergerá como un ganador. Más bien se tratará de hacer un recuento de las pérdidas.
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El electo Presidente brasileño, Jair Bolsonaro , saluda dentro de Congreso de Brasil. EVARISTO SA/AFP/Getty Images
Brasil: fractura con reverberaciones globales. El año empezará políticamente con la toma de posesión de Jair Bolsonaro, prevista para el 1 de enero. En Brasil se materializarán muchas de las dinámicas que hemos detallado: dudas sobre las economías emergentes, fractura política y social entre los que ahora se sienten vencedores y los que han sido arrinconados, populismo y militarización. Muchos se preguntarán si el ejercicio del poder suavizará posiciones –Trump es un mal precedente– pero también deberemos observar si emergen fenómenos de resistencia democrática con nuevas formas de movilización y mecanismos de solidaridad. El viraje político de Brasil adquirirá relevancia global si se consolida como una reverberación de la visión trumpista del mundo y si se abren desde Brasilia nuevas vías de ataque al multilateralismo. En clave latinoamericana, la novedad será la alineación de Brasilia con Washington, reabriendo la tradicional pugna por el liderazgo regional con México. La victoria de Andrés Manuel López Obrador en las elecciones mexicanas ha situado las dos principales potencias de América Latina en polos opuestos. ¿Cuál de los dos será capaz de navegar mejor y sortear las tormentas que tienen por delante?
Irán: alcance y consecuencias de las sanciones. En 2019 se pondrá a prueba la cohesión del bloque antiiraní, capitaneado por Estados Unidos, Israel y Arabia Saudí, y empezaremos a sacar cuentas sobre alance y consecuencias de las sanciones impuestas desde Washington. En Irán, los principales perjudicados serán la sociedad en su conjunto pero también los sectores reformistas del régimen que habían prometido apertura internacional y dinamismo económico. En cambio, las facciones más duras del régimen se sentirán más legitimadas y alimentarán la retórica de que el país debe situarse en modo resistencia. En 2019 se celebrará el cuarenta aniversario de la revolución islámica y es probable que se aproveche este acontecimiento para cohesionar el régimen ante los enemigos externos. También intentarán resistirse todos aquellos que tienen interés en preservar las relaciones comerciales, energéticas o de inversión en Irán. Las apuestas pueden subir y la trascendencia de esta partida se ampliará si el pulso no es sólo entre Washington y Teherán sino más bien entre la Casa Blanca y el resto de jugadores. Rusia, la UE, China y el resto de grandes economías asiáticas han hecho apuestas importantes y no se contentarán con ser meros espectadores en este duelo.

Este artículo es una versión reducida de la Nota Internacional publicada por CIDOB el 19 de diciembre de 2018. Esta Nota Internacional es el resultado de una reflexión colectiva por parte del equipo de investigación de CIDOB en colaboración con ESADEgeo. Coordinada y editada por Eduard Soler i Lecha, se ha beneficiado de las contribuciones de Hannah Abdullah, Dídac Amat, Anna Ayuso, Jordi Bacaria, Moussa Bourekba, Victor Campdelacreu, Ignasi Camí Carmen Claudín, Carme Colomina, Anna Estrada, Francesc Fàbregues, Oriol Farrés, Agustí Fernández de Losada, Blanca Garcés, Eva García, Francis Ghilès, Sean Golden, Josep Maria Lloveras, Óscar Mateos, Sergio Maydeu, Pol Morillas, Yolanda Onghena, Francesco Pasetti, Enrique Rueda, Olatz Ribera, Jordi Quero, Cristina Sala, Elena Sánchez, Héctor Sánchez, Ángel Saz, Antoni Segura, Cristina Serrano, Marie Vandendriessche, Lorenzo Vidal y Eckart Woertz.

quinta-feira, 22 de novembro de 2018

PSOE critica presidente eleito - Pedro Luiz Rodrigues

 Brasil e Espanha em rota de colisão?
Irresponsabilidade do PSOE põe em risco 30 anos de excelente relacionamento Brasil-Espanha
PEDRO LUIZ RODRIGUES

Diário do Poder - 21.11.2018

É uma pena, mas o governo da Espanha parece estar decidido a transformar em poeira trinta anos de construção de um excelente relacionamento com o Brasil. Isso porque o governo espanhol parece ter deixado que interesses secundários, meramente partidários, se sobrepusessem aos verdadeiros interesses nacionais.
 Durante a campanha do segundo turno das eleições presidenciais no Brasil, o presidente de governo  da Espanha, Pedro Sánchez Pérez-Castejón – dirigente máximo do Partido Socialista Operário Espanhol (PSOE), decidiu tomar partido onde não era chamado, e passou a atacar duramente o então candidato, e hoje presidente-eleito do Brasil, Jair Bolsonaro.
No que constituiu uma inaceitável intromissão de um governo estrangeiro em assuntos  internos brasileiros, Pedro Sánchez explicitou “enorme preocupação” com a agenda de Bolsonaro, considerando que o então candidato nada teria a ver “com os princípios e os valores que compartilhamos (…) que têm a ver com a democracia”. O dirigene espanhol também não desautorizou que seu partido, além de apoiar formalmente o candidato do PT, atacasse Bolsonaro de maneira grosseira.
 Mesmo depois do resultado das eleições, Pedro Sánchez não deu o braço a torcer, preferindo não seguir o ritual que  certamente lhe terá sido recomendado por sua própria diplomacia. Limitou-se a fazer uma mensagem muito rastaquera a Bolsonaro, a quem não parabenizou explicitamente pela vitória, prevendo enormes desafios para o Brasil em sua gestão.
Resta saber como o governo Bolsonaro (já que o governo Temer parece não ter feito nada a respeito) reagirá à indevida e grosseira  intromissão do governo espanhol em questões da política interna brasileira e às ofensas que publicamente seu dirigente dirigiu ao novo presidente brasileiro.
 Verdadeiros estadistas, diferentemente de líderes políticos de segunda classe, têm a obrigação de preocupar mais com os interesses permanentes de seu país do que com quaisquer outros. Nesse sentido, sabem que devem empregar as palavras com precisão e correção.  Aliás, esse tipo de comportamento é o que esperamos os brasileiros de nosso futuro presidente, que foi um tanto prolífico em manifestações pouco refletidas durante sua campanha. Nenhuma, contudo, dirigida à Espanha ou aos espanhóis.
Pedro Sánchez, cujo país tem excelentes relações econômicas, financeiras e comerciais com o Brasil, deveria desculpar-se formalmente com o governo brasileiro, se desejar conosco manter uma relação madura e construtiva. Que guarde o dirigente espanhol seus arrobos para o trato da questão do separatismo catalão, da questão de Gilbratar ou para se dirigir aos envolvidos nos enormes escândalos de corrupção em que nos últimos anos enlamearam a política espanhola.
O PSOE é uma versão espanhola do PT. Ficou absolutamente silencioso quando vieram à tona as notícias sobre os escândalos de corrupção do mensalão e do Lava-Jato, onde dirigentes petistas foram responsáveis por bilionárias falcatruas envolvendo dinheiro público. Não disse nada, também, quando o Santander, então presidido por Emílio Botín, se viu compelido a demitir uma analista brasileira que, com toda propriedade, havia previsto que as irresponsabilidades da ex-presidente Dilma Rousseff acabariam por levar o Brasil ao desastre.
Não é à toa que a Espanha vem perdendo espaço no universo das relações internacionais. Está pisando na bola com o Brasil, seu principal parceiro na América do Sul; tenta uma aproximação com a Argentina, até agora não muito exitosa. A Espanha é, além disso, sub-representada nos organismos de cúpula da União Europeia. 
Relações bilaterais 
Desde a década de 1990 vem se fortalecendo o relacionamento entre o Brasil e a Espanha, com ênfase particular no universo econômico, tendo o país ibérico iniciado um forte programa de investimentos no Brasil. Segundo dados do Itamaraty, a visita do presidente  Mariano Rajoy ao Brasil, em 2017, acompanhado de dirigentes das doze principais empresas espanholas, procurou criar as bases para uma nova “onda” de investimentos.
 O Brasil representa uma das principais fontes de resultados positivos para as grandes empresas espanholas; Somos o segundo principal destino dos investimentos da Espanha no mundo, situados atrás de Singapura. Ao mesmo tempo, a Espanha ocupa também o segundo lugar entre os principais investidores estrangeiros no Brasil, atrás apenas dos Estados Unidos.
O autor é jornalista e diplomata.
DIARIO DO PODER 22.11.2018

PEDRO LUIZ RODRIGUES
¿Por qué no te callas?
Segunda parte do artigo sobre tensões no relacionamento Brasil-Espanha

Os líderes espanhóis parecem incapazes de se desvestir do sentimento de superioridade que mantêm em relação aos povos e aos dirigentes de suas ex-colônias na América Latina.  Esse sentimento, com tinturas de preconceito, se manifesta de tanto em tanto, mesmo quando tratam com os mais altos dirigentes de nossa região, talvez por percebê-los como figuras indignas de respeito e consideração.
Nesse sentido, episódio de grande notoriedade foi protagonizado pelo rei Juan Carlos, que durante a XVII Conferência Ibero-Americana (Santiago do Chile, 2007) encrispou-se com a verborragia do presidente venezuelano Hugo Chávez, e, como se estivesse se dirigindo a um lacaio, mandou-o calar a boca.  Correu o mundo seu ríspido “¿Por qué no te callas?”. Embora Chávez fosse de fato um grande falastrão, não cabia a um chefe de Estado, da ilustre casa de Borbón e das Duas Sicílias, não republicano portanto, dirigir-se dessa maneira a um dirigente legitimamente eleito por seu povo.
Mais recentemente, o presidente de governo da Espanha, Pedro Sánchez Pérez-Castejón, dirigente do Partido Socialista Operário Espanhol (PSOE), embora de sangue plebeu, parece ter recebido o espírito de Hernán Cortez, o conquistador do México.  Sem ter sido provocado, atacou de maneira ríspida e grosseira, o então candidato brasileiro à Presidência da República – e hoje Presidente-eleito do Brasil, Jair Bolsonaro. Além da grosseria, o presidente espanhol cometeu algo que não é aceitável nas relações internacionais: a intromissão em assuntos internos de outros países.
Como certamente é do conhecimento de Dom Pedro Sánchez, não fomos colônia espanhola e nem temos por seu país essa veneração toda que exibem alguns tantos países hispano-americanos. Na verdade, questionamos mesmo a conveniência de se manter existindo a Conferência Ibero-Americana, que parece atender com prioridade os interesses do Reino da Espanha mais do que os de Portugal e os das repúblicas americanas.
Dessa maneira, parece que o governo brasileiro já deveria ter convocado o embaixador espanhol em Brasília para exigir um pedido de desculpas oficial,  com retratação do presidente espanhol pelos ataques feitos ao futuro Presidente da República . Caso essa retratação não seja considerada adequada, deveria ser considerada, como primeira medida, reduzir o nível da representação diplomática brasileira em Madri, retirando-se o Embaixador e se mantendo um Encarregado de Negócios.
Pessoalmente, não tenho dúvidas de que o presidente espanhol se retratará das inaceitáveis grosserias que dirigiu, durante a campanha, ao atual Presidente-eleito.   Sabemos que o PSOE, do qual Pedro Sánchez Pérez-Castejón é também dirigente, tem a mesma tendência verborrágica que tinha Hugo Chávez e têm os dirigentes do PT: costumam falar impulsivamente, de maneira impensada, sem levar em consideração as razões de Estado.
Os vínculos econômicos  

Comércio– A Espanha não tem qualquer motivo de buscar conflito com o Brasil. Segundo dados do MDIC, o comércio entre os dois países alcançou US$ 6,67 bilhões em 2017 , o que significou um crescimento de quase 30% em relação ao resultado do ano precedente. O país europeu foi o 12º parceiro comercial do Brasil, com 1,81% do comércio exterior brasileiro em 2017. Já o Brasil foi o 17º exportador (com 0,9%) e o 16º importador de produtos espanhóis, com 1,3% do total.
Após três anos de déficits, o Brasil reverteu a tendência deficitária no comércio bilateral e obteve superávit de US$ 39 milhões em 2016 e de US$ 963 milhões em 2017. Um dado importante para os espanhóis: enquanto exportamos para a Espanha principalmente produtos básicos (79% do total), de lá importamos majoritariamente (94%) produtos industrializados.
No ano passado, as principais aquisições brasileiras de produtos espanhóis foram: óleo refinado de petróleo (18,8% do total ou US$ 537 milhões); inseticidas, fungicidas, herbicidas (3,5% ou US$ 101 milhões); compostos orgânicos de enxofre (2,7% ou US$ 76 milhões); medicamentos em doses (2,6% ou US$ 74 milhões); partes e acessórios de veículos automóveis (2,7% ou US$ 71 milhões) e virabrequins, cambotas, manivelas e rodas de fricção (2,4% ou US$ 68 milhões).

Investimentos –Dados do Itamaraty e do Banco Central demonstram que característica principal dos investimentos espanhóis é a presença de grandes conglomerados multinacionais com atuação destacada na América Latina, os quais funcionam em setores que possuem barreiras de entrada de mercado em função da necessidade de extenso investimento inicial, como os sistemas bancário, de transportes e logística, de telefonia, de engenharia, entre outros.
A Espanha é o segundo maior país investidor no Brasil. Os investimentos espanhóis concentram-se nos setores financeiro, de transportes, telecomunicações e construções. As principais empresas espanholas com presença no Brasil são: ABERTIS (infraestrutura), AERONOVA (aviação e transporte naval), ACCIONA (infraestrutura), COMSA (infraestrutura), CEG (gás natural), FERROVIAL (transportes), IBERDROLA (energia elétrica), INDRA (T.I.), ISOLUX CORSÁN (infraestrutura), Meliá (hoteleiro), REPSOL (óleo e gás), Santander e Telefónica.
O Brasil é o oitavo maior investidor externo da Espanha. Merece destaque, nesse escopo, a compra da siderúrgica SIDENOR pela GERDAU. As principais empresas brasileiras com presença na Espanha são: GERDAU, Andrade Gutierrez, ITAÚ UNIBANCO, TAM, VOTORANTIM e WEG.
Área bancária – O grupo Santander obteve, em 2017, lucro líquido de 6,6 bilhões de euros (aumento de 7% em relação a 2016), o que em boa parte se deveu ao forte crescimento do lucro do Santander Brasil (42%). Graças ao bom desempenho no Brasil, que representou, pelo segundo ano consecutivo, a principal fonte de lucros para o grupo espanhol, o lucro total do Santander em 2017 superou a soma dos lucros dos demais grandes bancos espanhóis. O peso da filial brasileira foi ainda maior em 2017, uma vez que o lucro do Santander no Brasil registrou crescimento de 42% em relação a 2016. O lucro ordinário obtido no Brasil, de 2,54 bilhões de euros, representou 26% do total do grupo. Essa é a maior participação da filial brasileira nos lucros nos últimos cinco anos. 
Telefonia –  A Vivo, subsidiária brasileira do conglomerado espanhol Telefónica, foi apontada em setembro de 2017 como a empresa mais lucrativa do grupo. A Telefônica Brasil encerrou o ano passado como líder do mercado brasileiro de telefonia, com 97,8 milhões de acessos. A Telefónica pretende replicar no Brasil a experiência de expansão da fibra ótica até o lar na Espanha, país com o maior acesso na Europa e o terceiro da OCDE. Em setembro de 2017, as linhas de fibra ótica da Telefónica Brasil cresceram 44% em termos anuais. A empresa lidera o mercado brasileiro de internet de banda larga de alta velocidade com 82% de quota. A empresa anunciou planos de investir R$26,5 bilhões até 2020, dos quais R$ 2,5 bilhões na expansão da fibra ótica até o lar. O presidente da Telefónica Brasil mostrou-se otimista em relação às perspectivas da economia brasileira e à continuidade da rentabilidade por dividendo da empresa, atualmente na faixa de 6%. 

O autor é jornalista e diplomata.