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segunda-feira, 12 de julho de 2010

Cuba: liberacao de prisioneiros politicos

Uma ditadura ordinária, em lugar de simplesmente liberar prisioneiros de conciência e simples opositores políticos -- algo que não existe em democracias -- os obriga a escolher o exílio, uma opção que pode não ser a mais conveniente para a família, mas que por vezes significa sair de um purgatório econômico e de um inferno político...
Mas ainda assim o governo faz chantagem com esses prisioneiros, como revela Paulo Paranaguá num chat com cubanos (mais abaixo).
Paulo Roberto de Almeida

Des prisonniers politiques regroupés à La Havane avant leur exil
Le Monde avec Reuters, 12.07.2010

Rassemblement des "Dames en blanc", collectif d'épouses et de proches de prisonniers politiques cubains, dimanche 11 juillet à La Havane.

Les autorités cubaines ont rassemblé, dimanche 11 juillet à La Havane, des prisonniers politiques et leurs familles dans le cadre de la libération graduelle de cinquante-deux dissidents négociée avec l'Eglise catholique, a annoncé Elizardo Sanchez, chef de la Commission cubaine pour les droits de l'homme. Ce premier groupe pourrait embarquer à bord d'un vol pour Madrid dès lundi. Aucune confirmation n'a pu être obtenue tant auprès du gouvernement que de l'Eglise.

Un premier groupe arrivera mardi à Madrid
Un premier groupe d'ex-prisonniers politiques cubains, libérés par le régime de La Havane, arrivera mardi par un vol régulier à Madrid, a indiqué lundi le ministère des affaires étrangères espagnol.

"Nous ne savons pas encore exactement combien" d'ex-détenus seront du voyage sur un total de 17 prisonniers libérés ces dernières heures par Cuba, a indiqué le ministère, précisant qu'ils devraient prendre un vol lundi en soirée depuis La Havane pour atterrir mardi dans la journée à Madrid.

Le clergé catholique cubain a annoncé samedi que dix-sept des cinquante-deux prisonniers concernés par l'accord seraient rapidement libérés, les autres devant attendre les prochains mois. Prisonniers et membres de leurs familles sont regroupés dans des lieux distincts. Les premiers doivent notamment accomplir toutes les formalités migratoires et les examens médicaux nécessaires à leur sortie du territoire, et ne devraient pas voir leurs proches avant leur embarquement vers l'exil.

LIBÉRATION HISTORIQUE
L'annonce de ces libérations, mercredi dernier, a été précédée d'une rencontre entre le président cubain, Raul Castro, et le cardinal Jaime Ortega, le 19 mai dernier. En visite à La Havane la semaine dernière, le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, a accepté que les prisonniers gagnent l'Espagne s'ils souhaitent quitter l'île.

D'après Laura Pollan, qui préside le collectif des Damas de Blanco, "Dames en blanc", rassemblement d'épouses et de proches de prisonniers politiques, vingt-six d'entre eux au moins ont été invités à se rendre en Espagne et vingt ont accepté. On ignore, a-t-elle ajouté, si ceux qui ont exprimé l'intention de rester à Cuba seront libérés ou non.

Il s'agit de la plus importante libération de dissidents à Cuba depuis 1998, quand cent un prisonniers politiques avaient été graciés à l'occasion de la venue du pape Jean Paul II dans l'île. A l'issue de ce processus de libérations, Cuba devrait compter une centaine de prisonniers politiques, selon la dissidence.

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Cuba: "Les prisonniers politiques sont traités comme des otages"
Le Monde online, 12.07.2010

L'opposant cubain Guillermo Farinas a mis un terme jeudi 8 juillet à 135 jours de grève de la faim après l'annonce des libérations prochaines de 52 détenus politiques.

FC : Etes-vous d'accord avec Hector Palacios, cet ancien prisonnier politique pour qui la libération de 52 opposants constitue "l'avancée la plus sérieuse de ces cinquante dernières années" ?

La déclaration du dissident Palacios montre l'immense espoir suscité par l'annonce de la libération de 52 prisonniers politiques. Mais elle semble aussi un peu exagérée, ou du moins prématurée, puisque nous attendons toujours que ces libérations soient effectuées. Surtout, nous souhaiterions qu'elles ne soient pas des mesures d'exil forcé pour tous les prisonniers bénéficiaires.

Gé : Ces libérations marquent-elles un tournant ou sont-elles de la poudre aux yeux ?

Pour quelqu'un qui est en prison, en sortir n'est certainement pas de la poudre aux yeux… La plupart des prisonniers politiques dont il est question maintenant sont en prison depuis sept ans. D'autres, qu'il n'est pas question de libérer pour l'instant, sont détenus depuis bien plus longtemps.

Pour un régime qui criminalise l'opinion dissidente et toutes formes d'opposition, évidemment, reconnaître qu'il y a des prisonniers politiques est un geste qui n'est pas indifférent. Mais la forme que prennent ces élargissements, au bout d'une négociation laborieuse, a quelque chose de gênant.

On a l'impression que les prisonniers politiques sont des otages d'un régime, qu'on négocie selon les convenances diplomatiques ou médiatiques.

Loumi : Quels sont concrètement les changements à Cuba depuis que Raul Castro a succédé à Fidel ?

Il y a eu des changements dans le domaine socio-économique. Par exemple, les coiffeurs peuvent maintenant s'établir à leur propre compte au lieu d'être des fonctionnaires de l'Etat. Autre exemple : des terres non cultivées seraient remises à des paysans pour pallier les immenses carences de Cuba sur le plan alimentaire. Mais tout cela se fait à un rythme extrêmement lent, en contradiction avec les urgences qu'impose une crise économique et sociale sans solution en vue.

Julie : La population soutient-elle le régime castriste ?

Il est certain que le régime dispose de soutiens. Mais avec un parti unique, des médias complètement contrôlés par le pouvoir, l'impossibilité de débattre librement depuis un demi-siècle, il est difficile de savoir si ces soutiens-là sont vraiment librement consentis.

PM2 : La démocratie est-elle possible avec les Castro au pouvoir ?

Un régime de pouvoir personnel peut-il se réformer ? Il est difficile pour les deux frères Castro de contredire toute leur trajectoire. La difficulté du moment est là : comment changer tout en gardant en place la même équipe depuis un demi-siècle ?

pipol : A votre avis combien de temps le régime castriste peut-il encore tenir ?

Il est toujours difficile de faire des pronostics, avec des délais. Tous ceux qui ont annoncé la chute prochaine du régime depuis cinquante ans ont montré l'inanité de cet exercice.

Arno : Si ce n'est plus les Castro, qui alors ? Sait-on qui pourrait leur succéder ?

Raul Castro a accentué le caractère militaire du régime cubain. On peut estimer que ce sont les officiers supérieurs qui constituent aujourd'hui le premier cercle du pouvoir. Le Parti communiste, parti unique, est aujourd'hui une formation virtuelle, incapable de se réunir en congrès depuis une décennie. Et donc incapable de peser sur les événements, et même d'être un cadre de délibération sur les réformes nécessaires.

Il est donc difficile d'identifier des successeurs ou des héritiers possibles. Il faut se rappeler que le régime a systématiquement mis au placard tous les quadras ou quinquas qui apparaissaient dans le paysage et auxquels on attribuait des velléités réformatrices. Dans ces conditions, personne ne sort du bois.

Mag : Quel est le rôle des Etats-Unis dans l'évolution récente (durcissement ou assouplissement) du régime cubain ?

Obama a assoupli l'embargo américain. Il a autorisé l'envoi de sommes plus importantes de la part des familles cubaines résidant aux Etats-Unis à leurs proches dans l'île. Il favorise les voyages des Cubano-Américains vers Cuba. Au Congrès, la commission aux relations extérieures s'est déjà prononcée pour permettre à tous les Américains d'aller à Cuba.

Ce flux de touristes donnerait davantage d'oxygène à une économie qui en a bien besoin. Mais Washington attend de la part de La Havane des signes d'ouverture.

ITR : La levée (partielle) de l'embargo américain semble donc positive… Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ?

Parce qu'aux Etats-Unis, la ligne dure à l'égard de La Havane a encore ses partisans. De la même façon qu'à Cuba, le régime, et notamment ses secteurs les plus conservateurs, a toujours utilisé l'embargo comme le meilleur des alibis politiques.

Jean-Baptiste : Comment évolue l'opinion des Cubains exilés à Miami ou ailleurs ?

Obama a été soutenu par une majorité des électeurs d'origine cubaine de Floride, Etat qui a été décisif pour sa victoire électorale. Auparavant, ces Américains d'origine cubaine étaient nettement favorables aux républicains. L'exil historique, que les mauvaises langues appellent "exil hystérique", a longtemps pesé sur la politique de Washington. Cette politique répondait davantage à des considérations intérieures qu'à des considérations diplomatiques.

Mais le rajeunissement et la diversification de la communauté latino de Floride a changé la donne. Et aujourd'hui, à côté du lobby pro-embargo, il y a un immense et très actif lobby contre l'embargo, dans lequel on trouve les producteurs américains qui exportent des denrées alimentaires vers Cuba et, bien entendu, les voyagistes.

Pol : A votre avis, Cuba peut-il évoluer en douceur ? C'est-à-dire garder le "meilleur" (éducation, santé…) et gagner en liberté d'expression, en richesse par habitant, etc. Ou est-ce impossible ?

Je ne sais pas si on peut chiffrer le poids des partisans de la politique du pire. Mais je crois que la plupart des Cubains, aussi bien ceux qui habitent dans l'île que ceux de la diaspora, souhaitent une évolution pacifique, en douceur, sans "casse sociale".

jh : Vous semblez sceptique sur les libérations annoncées... Pourtant, il n'y aura jamais eu aussi peu de prisonniers politiques. Pourquoi ne pas faire crédit à Raul Castro de sa volonté de réformer le régime ?

Pour l'instant, l'annonce tarde beaucoup à se concrétiser, et les libérations ont l'air de s'accompagner d'une expatriation obligatoire pour les prisonniers libérés et leur famille. Le crédit d'un régime est fonction de son passé : cinquante ans, c'est beaucoup.

Virgin : L'Union européenne pèse-t-elle sur les évolutions du régime ?

Je crains que le poids de l'Europe à Cuba ne soit plutôt marginal. L'essentiel pour La Havane, ce sont les relations avec les Etats-Unis et avec l'Amérique latine.

Mag : Existe-t-il réellement un axe Caracas-La Havane, ou est-ce simplement une manœuvre de leadership régional du Vénézuélien Hugo Chavez ? Y a-t-il vraiment convergence entre les deux pays ?

Il y a une vraie alliance, ça, c'est sûr. Cuba en tire un bénéfice économique essentiel : sans le pétrole vénézuélien, l'économie cubaine s'effondre. Chavez en tire un bénéfice politique et idéologique indéniable. Mais les différences entre les trajectoires des deux directions politiques sont suffisamment importantes pour qu'on soit sceptique sur leurs réelles convergences.

pipol : Quels sont actuellement les plus grands soutiens extérieurs du régime ?

Les pays communistes ou ex-communistes comme la Russie ou la Chine ont relancé leurs liens avec Cuba. D'autres pays comme le Brésil investissent à Cuba et aident le gouvernement sur le plan diplomatique.

Je ne crois pas que ce soit pour autant forcément une aide au maintien du régime tel qu'il est. Je crois que la diversification des relations diplomatiques de La Havane contribue à augmenter ses marges de manœuvre et donc ses possibilités d'entreprendre des réformes.

Lima : Comment expliquer la longévité du régime castriste là où tant d'autres régimes similaires ont sombré ? C'est bien parce qu'il fonctionne en partie, non ?

Plus que l'adhésion politique, je crois qu'il faut prendre en compte la nature répressive du régime. Sans la peur, pour ne pas dire la terreur, répandue dès les premières années de l'arrivée de Fidel Castro au pouvoir, jamais il n'y aurait eu un tel contrôle social sur la population.

Cuba reste le seul régime autoritaire en Amérique latine, alors que les militaires se sont retirés du pouvoir dans les pays de la région. Le nouveau contexte régional, très éloigné de la guerre froide, favorise une évolution de Cuba qui rapprochera l'île des opinions prédominantes en Amérique latine.

Chat modéré par François Béguin

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