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segunda-feira, 20 de fevereiro de 2012

La diplomatie de Lula: une analyse des resultats - Paulo R. Almeida


La diplomatie de Lula (2003-2010): une analyse des résultats

Paulo Roberto de Almeida
In: Denis Rolland, Antonio Carlos Lessa (coords.):
Relations Internationales du Brésil: Les Chemins de La Puissance;
Brazil’s International Relations: Paths to Power
(Paris: L’Harmattan, 2010, 2 vols;
vol. I: Représentations Globales – Global Representations, p. 249-259;
ISBN: 978-2-296-13543-7).

1. Les objectifs diplomatiques du gouvernement Lula
Les priorités de politique extérieure – établies par le président Lula dans son discours d’inauguration (1/01/2003), explicitées plusieurs fois par son ministre des affaires étrangères, et réaffirmées par Lula lui-même, à l’occasion du début de son second mandat (1/01/2007) – peuvent être alignées en trois ensembles d’objectifs principaux:
(a) la conquête d’un siège permanent pour le Brésil au Conseil de Sécurité des Nations Unies, au moyen de la réforme de la Charte de l’organisation et de l’élargissement de cet organisme central dans les mécanismes de décision de l’ONU;
(b) le renforcement et l’ampliation du Mercosur, en tant que base d’appui pour la constitution d’un grand espace économique intégré en Amérique du Sud;
(c) la conclusion des négociations commerciales multilatérales commencées en 2001 (Doha Round de l’OMC) et la correction de route dans les négociations commerciales régionales dans le cadre du projet américain de la ZLEA (FTAA).
Il y en avait, bien sur, plusieurs autres objectifs, entre eux la constitution de coalitions sélectives avec des « partenaires stratégiques » ayant en vue de « changer les relations de force » dans le monde, ou encore l’élan donné aux relations de tout type avec des pays en développement, dans le cadre de la « diplomatie Sud-Sud », avec l’objectif de créer une “nouvelle géographie commerciale internationale”, selon des déclarations du président lui-même, ainsi que de ses représentants diplomatiques. L’un des instruments utilisés pour ce dernier but ce fut la constitution du G20 commercial, groupe de pays en développement, membres de l’OMC, avec le Brésil à leur tête et centrés sur la question agricole des négociations commerciales multilatérales du Doha Round. Tous ces objectifs de réforme de l’ordre international, sur la base de coalitions faites avec des pays « non-hégémoniques », furent confirmés par des différents discours et interviews des acteurs principaux – des preneurs de décisions et des exécutifs – de la diplomatie du gouvernement Lula tout au long de ses deux mandats, certains de manière seulement implicite.
C’est précisément donc par une confrontation entre les objectifs considérés prioritaires par la diplomatie de Lula et les résultats effectivement atteints au terme de son gouvernement que doit commencer cet exercice d’évaluation d’une politique extérieure qui a été maintes fois déclarée comme étant « active et fière de soi-même », avec comme principe conducteur la défense de la « souveraineté nationale » et centré sur les relations privilégiées avec les autres pays en développement, spécialement les puissances moyennes émergeantes. Pour cela, il faudra examiner quelles moyens ont été déployés pour mettre en œuvre cette diplomatie, discuter ensuite dans quelle mesure ces moyens étaient adaptés aux finalités prétendues, établir un bilan des objectifs qui sont restés non accomplis, ainsi que, s’il est possible de les déterminer, les raisons des défaillances opérationnelles ou, pour certains des cas, les erreurs de conception qui sont à l’origine de ces frustrations.
L’intégration politique de l’Amérique du Sud, par exemple, a été rendue explicite au cours du premier mandat, matérialisée tout d’abord dans la création de la Communauté Sud-Américaine des Nations (Décembre 2004), par après remplacée par l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur, 2006), sans que, pour autant, elle soit entré en vigueur jusqu’à la fin de son second mandat. Les rencontres au sommet entre les présidents de l’Amérique du Sud et leurs correspondants des pays arabes et du continent africain ont été aussi l’objet de l’activisme diplomatique brésilien, sous l’impulsion directe du président ; il n’est pas certain que sa continuité soit assurée, même si Lula a toujours exprimé son désir d’assurer la permanence de ces réunions entre les chefs d’État de ces grandes régions. L’intention originale était que ces rencontres entre les leaders nationaux des continentes du Sud seraient en mesure de renforcer les liens politiques entre leurs pays de manière à opposer leur voix commune aux « décisions » prises para le G7-G8 sur des sujets qui toucheraient directement à leurs intérêts nationaux et régionaux. La justificative était celle de contribuer à la démocratisation du système international, jugé trop « oligarchique » (bien que Lula ait toujours été invité aux réunions du G8, à l’exception de celle réalisée aux États Unis en 2004).
Le premier mandat de Lula a été marqué par la constitution de l’IBSA, le groupe formé par le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, tout comme le second mandat allait donner de l’importance au Bric, groupe informel créé à partir d’une suggestion d’un économiste financier et matérialisé depuis 2008 en des rencontres ministérielles et entre les chefs de gouvernement du Brésil, de Russie, de l’Inde et de la Chine. La crise financière de 2008-2010 a élargit la participation du Brésil en d’autres groupements de consultations sur des questions de la gouvernance mondiale, entre eux le G20 financier, sans toutefois que de ces rencontres de coordination tentative en résultaient des réalisations tangibles ; en effet il n’y a pas eu des changements significatifs dans la structure ou le mode de fonctionnement des principales organisations économiques mondiales, comme le Brésil en faisait la suggestion depuis le début du gouvernement Lula.
C’étaient, donc, ceux-là les grands objectifs diplomatiques explicites du gouvernement Lula, et c’est en fonction de ces priorités que ses efforts personnels, ceux de ses assistants directs, ainsi que le corps professionnel des diplomates du service extérieur ont été mobilisés et déployés en vue de les atteindre. Il y avait aussi une autre catégorie d’objectifs de son administration, mais implicites, devant donc être poursuivis de manière discrète, même si à certaines occasions ils ont été mentionnés plus ouvertement, presque comme des conquêtes à être brandies. Parmi ceux-là il faut inscrire la posture de leadership en Amérique du Sud – peut-être même en Amérique Latine – ainsi que le refus péremptoire des accords bilatéraux pour la garantie des investissements directs, jugés nuisibles à la « souveraineté » économique du pays. Dans une catégorie spéciale, presque en situation d’ennemi principal à abattre, était située l’« implosion de la ZLEA », selon l’expression plusieurs fois employée par le président lui-même, ainsi que par son ministre de l’extérieur et le secrétaire général des relations extérieures, son grand pourfendeur. La défaite du projet américain pour le libre-échange hémisphérique a été considérée comme la première grande bataille contre l’Empire, qui devait être vaincue à tout prix.
Parmi d’autres objectifs implicites se situait l’éloignement des États Unis des affaires sud-américaines, ce qui devait être achevé au moyen de la coordination des positions brésiliennes avec les voisins régionaux ainsi que par la constitution de nouvelles entités – comme l’Unasur – et des forums de discussion réservés exclusivement aux pays du sous-continent. Il faut reconnaître que ce but a été poursuivi avec une constance et une opiniâtreté remarquables, comparables aux efforts déployés pour réinsérer Cuba dans le système régional latino-américain.
Les propositions de politique étrangère qui émanent directement du gouvernement constituent, bien sur, seulement une partie de l’activité diplomatique, car il faut aussi considérer dans cet exercice d’évaluation les actions et réactions qui, tout en ne figurant pas dans le cahier d’initiatives explicites du Brésil, intègrent l’interface extérieure du pays, qui se doit de réagir à des évènements externes, à des demandes bilatérales ou à des questions inscrites à l’ordre du jour mondial, celles qui figurent dans le cahier de travail des organisations internationales ou qui surgissent de manière impromptue comme résultat de crises ou d’évènements inespérés. Rentrent dans cette catégorie, par exemple, l’invasion de l’Irak par les États Unis, en 2003, des changements de gouvernement dans les voisins Sud-américains, qui peuvent affecter les intérêts brésiliens (comme il en a eu en Bolivie, en Équateur, en Colombie et au Venezuela), ainsi que des menaces de conflits ou des graves crises sociales en pays proches (comme cela a peut-être été le cas de l’Haïti) ; d’autres sources d’action politique peuvent émerger de crises économiques, comme celle déclenchée en 2008 aux États Unis et propagée rapidement presque au monde entier. Les difficiles négociations autour du programme nucléaire iranien ainsi qu’un nombre indéfini d’autres évènements – au Moyen Orient, par exemple, ou ailleurs – appartiennent à une catégorie spéciale, mais qui a aussi retenu l’attention des chefs de la diplomatie brésilienne. Toutes ces occurrences constituent des faits concrets qui ont demandé, en occasions diverses, une prise de position du Brésil, directe ou indirectement, et c’est en fonction de ces prises de position qu’il faut, également, effectuer un examen sur le sens de l’action diplomatique du gouvernement Lula.

2. Les résultats diplomatiques au cours des deux mandats
Si l’on part de la constatation que les trois grandes priorités du gouvernement Lula, expressément déclarées, étaient : (a) le siège permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies ; (b) le renforcement et l’élargissement du Mercosur ; et (c) la conclusion du Doha Round de négociations commerciales de l’OMC ; alors on est obligés de reconnaître qu’aucun de ces objectifs n’a été atteint, même pas de manière partielle. Au contraire: selon l’évaluation qu’il est possible de faire, pour chacun de ces dossiers, de leur situation présente, il est peut-être possible de dire que le Brésil est ressorti encore plus éloigné du point de départ, et cela non seulement en raison du simple manque de résultats – ce qui, pour certains des objectifs, ne dépendait pas seulement du Brésil –, mais aussi en tenant compte des résistances créées autour des deux premier objectifs, en fonction, probablement, des procédés employés pour acheminer les plus importantes initiatives diplomatiques du gouvernement Lula. En effet, l’anxiété, peut-être même l’agitation, d’une diplomatie trop activiste, autour de ces questions ont soulevé, surtout dans la région, des problèmes non identifiés au préalable. Il y eut, de l’avis de certains observateurs, beaucoup plus de mouvement que des réussites, ou beaucoup plus de transpiration, que d’inspiration, selon la figure colloquiale connue, et tout ceci trop centré sur la figure même du président, qui en a profité de son accueil exceptionnel par la presse internationale pour conduire lui-même une grande partie des dossiers diplomatiques, avec les risques et périls d’une telle entreprise.[i]
Il correct de dire, par exemple, que le prestige international du Brésil et son influence mondiale se sont accrus dans la période, mais cela a été acquis surtout en fonction de la préservation de la stabilité économique et de l’absence des erreurs de type populiste commis par d’autres gouvernements dans la région. Mais d’autre part, il est tout aussi vrai que le Brésil est sorti frustré de ces trois aventures tentées par la diplomatie de Lula, par des raisons qui sont explicités par la suite. Une analyse plus détaillée met en évidence les motifs d’ordre opérationnel pour la frustration relative, mais révèle aussi des erreurs de conception qui sont dus aux fondements politiques de cette diplomatie activiste.
Par rapport à l’objectif majeur de la « démocratisation des relations internationales », par exemple, il serait très naïf de croire que certains de pays voisins – en spécial l’Argentine, la Colombie, voire le Mexique – accepteraient de bon gré la volonté brésilienne de se présenter en tant que leader de la région et de vouloir la représenter – et les représenter – de manière permanente au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il n’y a pas eu, seulement, des grosses erreurs d’évaluation concernant la position des « cinq grands », mais aussi des estimations trop optimistes en relation aux positions des petits pays, surtout Africains.
Lula, convaincu par son ministre des affaires étrangères que le Brésil avait des grandes chances d’entrer au Conseil de Sécurité, s’est lancé à la tâche avec une vigueur qui a frôlé l’obsession, et qui a commandé toute sorte de concessions en échange d’appuis, notamment la diminution partielle ou élimination totale de dettes bilatérales de certains pays africains (même de grands exportateurs de pétrole, comme le Gabon), ainsi que l’augmentation des efforts de coopération technique et assistance financière. La pratique, qui a été appelée « diplomatie de la générosité », s’est aussi traduite par l’ouverture systématique d’ambassades brésiliennes dans tous les États de l’Amérique Latine, même dans les plus petits pays des Caraïbes, ainsi que dans un grand nombre de pays Africains, même sans suivre la politique traditionnelle de la réciprocité dans la matière. L’initiative la plus importante a été, bien sur, la création do G4, avec l’Allemagne, le Japon e l’Inde, expressément dédié à la cause de la réforme de la Charte de l’ONU et l’augmentation du CSNU. Le groupe a pris position par rapport à l’une des propositions faites par le Secrétaire Général Kofi Annan et s’est lancé à la conquête d’appuis un peu partout. En ce faisant, les pays membres du groupe ont aussi attiré l’activisme contraire de certains voisins jaloux et a peut-être aligné le Brésil avec des pays qui subissaient des oppositions obstinés dans leurs régions, ce qui est probablement le cas de la Chine envers le Japon (probablement aussi celles de l’Italie et de l’Espagne contre l’Allemagne). Cela a pu renforcer l’action de l’Argentine dans la région et ailleurs (puisque le président Kirchner est allé jusqu’à signer une déclaration très critique a cet effet avec le président du Pakistan) ; le voisin de la Plata s’est attaché, ensuite, a proposer la formule rotative, ce que Lula refuse comme étant une diminution de status. Le dossier est toujours tenu à l’ordre du jour des pays candidats – mais pas dans celui de l’organisation elle-même – sans qu’il soit possible de constater un quelconque progrès réel dans ce processus depuis au moins 2007. La Chine et les États-Unis en sont les pays clés, et il ne semble pas qu’ils soient disposés a bouger bientôt dans cette affaire.
En ce qui concerne l’intégration régionale et le renforcement du Mercosur, il n’est pas non plus possible de reconnaître des progrès réels, même si la rhétorique présidentielle en veut autrement. Il y eut, bien sur, beaucoup d’initiatives brésiliennes pour relancer le processus d’achèvement de la zone de libre échange – toujours pas réalisée pour le sucre et les automobiles, ainsi que pour quelques autres produits – et, surtout, dans le cas de l’union douanière, fragmentée par une adhésion théorique au Tarif Extérieur Commun – en fait, appliqué uniformément à un pourcentage minime du commerce global – et gravement atteinte par des actions unilatérales illégales et abusives (surtout de la part de l’Argentine, à l’encontre de produits brésiliens). Ces tentatives brésiliennes n’ont cependant pas abouti, surtout à cause de ces restrictions introduites par les argentins, mais aussi en fonction d’une inversion complète des priorités du Brésil dans ce chapitre, consistant à attribuer beaucoup plus d’importance aux aspects politiques et sociaux de l’intégration, au lieu de se concentre sur l’essentiel, qui est bien sur le déblayage des obstacles nationaux à l’achèvement de la libéralisation commercial la plus étendue possible. En fait, l’intégration a été conçue comme une fin en soi même, pas en tant que moyen d’atteindre des buts économiques.
L’inversion de nature politique a en vérité commence par un exercice de blocage, celui du projet américain du libre échange hémisphérique. L’idée était de se concentrer sur les négociations entre l’Union Européenne et le Mercosur, e de miser en parallèle sur les tractations multilatérales du Doha Round ; ce faisant, on a oublié complètement que ces trois processus devaient avancer simultanément pour préserver justement les facteurs d’équilibre et les éléments de compensation dans chacun des trois fronts. Une fois conduit la tâche d’implosion de la ZLEA – par l’action conjointe et en grande mesure coordonnée de l’Argentine, du Brésil et du Venezuela – les européens se sont montrés peu disposés à faires des concessions (surtout en agriculture), et ont augmenté, au contraire, leurs demandes (dans le secteur industriel, mais aussi en services et propriété intellectuelle).
Mis à part le protectionnisme argentin, responsable en bonne partie des reculs institutionnels dans le Mercosur, le changement de priorités brésiliennes et l’approche essentiellement politique – ayant également en vue étayer le désir de leadership dans la région – de l’intégration sont aussi à blâmer pour la perte de dynamisme et l’égarement de ce processus. S’appuyant de manière totalement équivoquée sur l’exemple de l’intégration européenne, la diplomatie de Lula a fortement soutenu l’idée que les principaux obstacles à l’approfondissement des liens économiques entre les pays membres étaient constitués par des « asymétries » entre le Brésil et les autres pays, et que le plus grand se devait de surmonter ces « différences ». Outre les conditions propres, structurelles, à chaque pays – soit, le fait que le Brésil soit grand en territoire, population, économie et, donc, en termes de marchés, flux de commerce et attrait naturel des investissements étrangers – il y en existente, en fait, des « asymétries » sociales et autres qui jouent contre le Brésil, pas en sa faveur, en commençant par le fait que les différences sociales et régionales existant à l’intérieur du Brésil sont beaucoup plus importantes que celles qui séparent les pays du Mercosur les uns des autres. Concrètement, sauf quelques indicateurs plus défavorables au Paraguay, le Brésil est à la traine par rapport à ses partenaires pour la plupart des indices sociaux (notamment l’inégalité et l’éducation).
Sous la justificative, totalement contestable, que le Brésil, du fait d’être grand, devait faire les plus grands « sacrifices », le gouvernement Lula a été tolérant envers les mesures unilatérales prises à l’encontre des ses exportations par l’Argentine, qui en a profité pour en créer d’autres, en poussant aussi les petits pays à demander des avantages en leur faveur. Au lieu de renforcer le Mercosur, ces attitudes ont en fait dilué les obligations communes à l’abri des principes de base de son architecture. Le Brésil a aussi proposé, et s’est déclaré disposé à le financer à la hauteur de 70% des ressources, un Fonds de « correction d’asymétries » qui reste bien sur symbolique et qui redouble le travail déjà accompli par les banques régionales de développement, sans en accroitre la qualité des projets retenus (car décidés plutôt de manière bureaucratique, en séparation totale des réalités des marchés).
La même « diplomatie de la générosité » a conduit le gouvernement Lula à se montrer totalement passif en face de violations claires de traités en vigueur, comme ce fut le cas de la nationalisation unilatérale – sans aucun préavis ou consultation, ne fut-ce que pour courtoisie – des investissements de Petrobras en Bolivie, dont les installations ont été occupés militairement en contradiction flagrante avec les procédés diplomatiques habituels. En réponse, la seule attitude du gouvernement Lula a été d’émettre une note diplomatique reconnaissant le « droit » et la « légitimité » de la Bolivie à disposer librement de ses ressources naturelles, ce qui a complètement surpris la plupart des diplomates brésiliens. Les mêmes attitudes conciliatrices se sont reproduites dans des cas similaires en Équateur – investissements brésiliens dans des ouvrages d’infrastructure – et au Paraguay, que a « exigé » la renégociation du traité d’Itaipu sur l’usine hydroélectrique sur le Paraná. À chaque fois, le gouvernement Lula a défendu les intérêts des pays voisins, au lieu de ceux nationaux.
Les cas les plus graves ont été représentés, bien sur, par les différentes étapes du conflit entre la Colombie et ses deux voisins à propos des groupes terroristes des Farc installés en Équateur et au Venezuela, qui ont reçu l’appui politique de la diplomatie de Lula, qui n’a jamais reconnu la gravité de la menace représentée par le narco-terrorisme pour la démocratie dans la région. Cette sympathie s’est étendue aussi dans le cas de la tolérance démontrée par le gouvernement d’Evo Morales, en Bolivie, à l’égard des plantations de coca dans son territoire, qui possèdent des implications très sérieuses de sécurité et de santé publique au Brésil. Pire encore, les sympathies et l’appui politique explicite envers le leader militaire vénézuélien ont peut être facilité la tâche de démantèlement de la démocratie dans le pays Andin, tout comme ont conduit le Brésil a violer sa propre Constitution, en soutenant l’aventure de Chávez en Honduras, en très nette contradiction avec les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. Ce genre de pratique s’était d’ailleurs déjà manifesté plus tôt, quand Lula a systématiquement déclaré son appui politique pour des candidats de « gauche » disputant des élections dans les pays voisins (ce qui est arrivé dans les cas de l’Argentine, de l’Uruguay, de la Bolivie, de l’Équateur, du Chili, du Paraguay et, certainement, à plusieurs reprises lors des innombrables affrontements politiques et électoraux survenus au Venezuela).
D’autres initiatives de la diplomatie de Lula – comme la Communauté Sud-Américaine des Nations, dédaigné par Chávez au profit de sa proposition d’une Union de Nations Sud-Américaines, que celui-ci espère contrôler – n’ont servi qu’à offrir des tribunes politiques à de vieux exercices rhétoriques en faveur de l’intégration, quand en vérité la région n’a jamais été aussi éloignée des rêves d’unité politique ou de coopération économique. En spécial, l’appui de Lula et de sa diplomatie au régime de Chávez a peut-être demandé un prix en termes de prestige diminué à l’égard du président et de l’Itamaraty, en aliénant une partie de l’opinion publique mondiale, qui voit avec préoccupation les regains autoritaires et militaristes du colonel de Caracas. De la même façon, l’alignement aux frères Castro à Cuba et au régime iranien d’Ahmadinejad, ainsi que le dédain pour les violations des droits de l’homme dans beaucoup de cas pourtant flagrants, ont aussi contribué à éroder le capital de sympathie qui avait été accumulé par Lula au début de son gouvernement.
Finalement, le pari exclusif dans la Ronde Doha à l’OMC, sans des réelles négociations parallèles d’accords commerciaux expressifs – ceux qui ont été conclus exhibent un impact minimal sur les échanges courants – ont laissé le Brésil et le Mercosur sans des grandes opportunités sur des nouveaux marchés, pendant une phase de grande croissance du commerce international. Le Brésil a augmenté, c’est un fait ses exportations; mais cela est arrivé plutôt du coté des valeurs – qui ne dépendent pas du Brésil – que de celui des volumes, et beaucoup plus dans les matières premières que dans les manufactures. En vérité, le Brésil a été plutôt “acheté” qu’il n’a vendu à l’étranger, ayant bénéficié de l’énorme expansion de la demande mondiale, surtout celle tirée par les émergeants dynamiques, en spécial la Chine (devenue le premier partenaire commercial du Brésil en 2009, mais dont les échanges reflètent le vieux modèle Nord-Sud, fait de manufacturés contre commodities).
Sur le plan négociateur, il est un fait que le Brésil a joué un rôle de première grandeur dans la dynamique du Doha Round, ayant pris la tête, dès la ministérielle de Cancun (2003), d’un groupe de pays en développement qui demandait l’élimination des subsides internes à la production agricole dans les pays avancés et de leurs subventions à l’exportation des mêmes produits, groupe connu comme G20 (devenu par après G20 commercial, pour le distinguer de l’autre G20, celui financier). Cet ensemble de pays réunissait, paradoxalement, quelques grands pays – comme la Chine et l’Inde – qui pratiquaient, eux-mêmes, une protection exacerbée de leur agriculture, y compris au moyen de formes diverses de subvention, ce qui allait tout à fait dans le sens opposé aux intérêts brésiliens, si l’on part de la constatation évidente que les sources principales de la demande pour produits agricoles dans l’avenir ne peuvent se situer, essentiellement, que dans les grands pays en développement. La même contradiction pour un succès dans le domaine industriel et de propriété intellectuelle se retrouvait au sein du Mercosur, où l’Argentine s’opposait à toute libéralisation des tarifs industriels ou à l’ouverture dans le domaine des services, qui étaient deux des concessions possibles que le Brésil se trouvait capable de faire pour conclure de manière satisfaisante le Doha Round. En ménageant les positions de l’Argentine, de l’Inde, et d’autres pays en développement, en s’attaquant presque exclusivement aux postures des pays avancés, le Brésil n’a pas en fait exercé le comportement qu’on est en droit d’espérer d’un pays leader.
En tout et pour tout, la diplomatie commerciale du Brésil, encadrée de près par la conception politique manichéiste du parti au pouvoir, a imprimé à son action à Genève le même vieux style des années 1970, qui consistait à diviser le monde entre Nord et Sud et à organiser les alliances préférentielles autour de ce dernier axe, ce qui s’accommode mal des alignements qu’il est possible, et nécessaire, de faire dans le domaine du commerce multilatéral. En vérité, la même volonté de se présenter en tant que leader d’un Tiers Monde déjà dépassé, et inexistant dans faits, a conduit la diplomatie commerciale de Lula à sacrifier les intérêts concrets du Brésil au nom de ces principes douteux et manichéens. Nombre d’opportunités ont été perdues à cause de la courte vision idéologique imprimée à la politique étrangère, entre autres le refus d’accepter l’invitation de l’OCDE pour renforcer le dialogue ayant en vue une possible adhésion future.

3. Le style politique de la diplomatie de Lula
Beaucoup du succès escompté par la diplomatie de Lula peut être attribué, bien sur, à la personnalité de son principal activiste, le président lui-même, toujours prêt à monter dans son avion officiel pour s’embarquer pour encore un chapitre de plus de sa diplomatie présidentielle aérienne, un procédé qu’il ne s’était jamais vexé de critiquer à l’époque de l’« inventeur » de la diplomatie présidentielle, son antécesseur Fernando Henrique Cardoso. Il est vrai que l’histoire de vie de Lula, du moins celle construite exprès pour soutenir dans une version pas très honnête sa carrière politique – qui est beaucoup plus importante que ses quelques années de « pauvre travailleur » et de syndicaliste « alternatif » –, servait à merveille pour composer un bon récit de « réussite individuelle », ce qui a été exalté à outrance dans la presse brésilienne, mais surtout étrangère, en grande mesure responsable de la transformation du leader d’un parti gauchiste, typiquement latino-américain – y compris dans son anti-américanisme primaire – en véritable leader providentiel et responsable de la politique nouvelle issue d’un Tiers Monde respectable et assagi.
La grande presse internationale a collaboré, peut-être involontairement, à la construction de cette version contemporaine do mythe du « bon Sauvage », sur la base de matériaux soigneusement fabriqués par le PT et par le président lui-même, pour étayer ses prétentions à être invité à la « table des Grands décideurs mondiaux ». Ce nouvel aura, stimulé et agrandi par la publicité personnelle autour de Lula et mis au service de sa diplomatie personnaliste, a été l’une des grandes réussites au plan international, peut-être la seule, de ses deux mandats. Le staff professionnel de l’Itamaraty, à commencer par le ministre lui-même, a été activement mobilisé autour de cet objectif prioritaire du chef d’État.
Les véritables raisons du succès du Brésil, en tant que pays – le maintien de la stabilité économique, y compris les accords avec le FMI, la responsabilité fiscale, la préservation du régime d’échange flottant issu do gouvernement précédant, la très grande croissance de l’économie mondiale et l’offre abondante de capitaux de risque et d’emprunt – ont été laissées en second plan vis-à-vis les initiatives lancées par le président pour se promouvoir sur la scène internationale, à commencer par une version mondiale du programme qui, en fait, a été un échec au Brésil : le « Faim Zéro ». Cette initiative, que Lula voulait transformer en véritable croisade internationale contre la faim et la pauvreté, prévoyait, dans la pratique, regrouper tous les efforts de secteurs de la communauté internationale engagés dans ce genre d’activité dans une seule unité de décision et d’application de ressources multilatérales et nationales ; étant données les responsabilités diversifiés des agences de l’ONU déjà compromises par des programmes spécifiques – y compris dans la lutte contre la faim, tels la FAO, le PNUD et le Programme Mondial pour l’Alimentation, etc. – l’initiative de Lula a été déviée, dans une conformation très traditionnelle, vers la constitution d’un bureau de coordination pour dispenser des médicaments anti-Sida en Afrique, avec des nouveaux fonds ; en fait, ces nouveaux ressources, en dépit des efforts de la diplomatie brésilienne (en coordination avec la France) pour créer des « mécanismes novateurs de financement », ont été constitués essentiellement à partir de nouveaux impôts ou taxes introduits par certains pays – comme la France et la Norvège – et basés surtout sur l’émission de tickets de voyages aériennes internationales. Il est n’est pas nécessaire de dire que les résultats effectifs se sont maintenus très en deçà des expectatives déployées au départ ; de la même manière, les efforts accrus du Brésil dans le domaine de la coopération au développement ont eu tendance à reproduire les vieux schémas dans ce domaine, avec les maigres résultats déjà connus par les pays avancés, traditionnels dans ce genre d’activité.  
Une caractéristique générale de la diplomatie de Lula, tout comme de certaines de ses politiques mis en œuvre sur le plan interne, est une espèce de retour à un passé mythique, celui du « developpementalisme » des années 1950 et du planning étatique dans le style du régime militaire (1964-1985), en spécial le fort dirigisme économique par les mains d’un État fort, caractéristique qui avait surtout marqué la présidence du général Ernesto Geisel (1974-1979). En politique étrangère les références à la « politique extérieure indépendante » du début des années 1960 sont constantes dans les discours des responsables d’une diplomatie qui a déjà été décrite comme « active et fière ». En fait, elle a été osée, même dans des régions ou sur des sujets pas très fréquentés par la diplomatie brésilienne, comme par exemple le Moyen Orient ou des questions stratégiques et de sécurité internationale.
Cet activisme a parfois conduit le président Lula sur des sentiers compliqués, comme celui de la paix entre Israéliens et Palestiniens et Arabes, ou encore celui, beaucoup plus dangereux, du programme nucléaire iranien et son éventuelle – pour certains, presque certaine – dérivation militaire. Plus surprenante encore a été le net recul de la posture brésilienne dans les cas de violations des droits de l’homme, où les prises de position sur le plan international ont toujours été en bénéfice de dictatures et de régimes connus par la dénégation systématique des droits les plus élémentaires. Au Conseil des Droits de l’Homme, par exemple, le Brésil a voté avec, plutôt en faveur des « suspects habituels », quand auparavant l’orientation de sa diplomatie professionnelle tendait à l’abstention, sous justificative de ne pas « politiser » le traitement des accusations de violations les plus graves des droits de l’homme. Tout cela n’a probablement pas représenté  une surprise complète pour les observateurs les plus attentifs, puisque les principaux responsables du PT ont toujours été des grands amis de la dictature cubaine ou de mouvements révolutionnaires qui se sont parfois laissé aller dans le narco-terrorisme (comme les Farc de Colombie).
Outre caractéristique générale de la diplomatie de Lula est représenté para la tendance politique à concevoir le monde comme étant toujours divisé entre Nord et Sud, ajoutée d’une méfiance constante envers les intentions des « puissances hégémoniques », en premier lieu, comme espéré, l’« impérialisme américain ». De manière systématique, toutes les actions de la diplomatie de Lula en Amérique du Sud ont eu pour but central l’éloignement des États-Unis des affaires sud-américaines. Cette disposition, en plus des sympathies idéologiques déjà connues, a conduit la diplomatie brésilienne à soutenir politiquement le régime progressivement autoritaire du colonel Chávez, au Venezuela, tout comme à s’opposer de façon très active à la coopération militaire entre les États-Unis et la Colombie. Le double langage sur la démocratie dans la région a certainement choqué plusieurs observateurs, puisque il s’est montré très vocal dans le cas de la crise politique en Honduras et spécialement tolérant envers la nette dégradation de la situation politique et des libertés au Venezuela, pays où, selon le président Lula, il y en existerait, au contraire, un « excès de démocratie ».
En effet, la plupart des prises de position sur la situation politique dans le continent ou ailleurs a toujours été marquée par la prééminence des options du parti au pouvoir sur l’avis beaucoup plus circonspect, mais toujours technique, de la diplomatie professionnelle, qui a été, ainsi, mise au service d’un parti, pas des intérêts nationaux brésiliens. En conséquence, le consensus national dont elle disposait auparavant a été remplacé par un débat acrimonieux entre opposants et partisans des nouvelles positions de la politique extérieure : certains observateurs ont vu dans cette diplomatie supposément de « gauche » une sorte de compensation pour une politique économique « néolibérale », ce qui ne traduit pas exactement l’extension et la nature du débat en cours. Il est facile de constater, par exemple, que cette diplomatie reflète exactement les positions politiques historiques du PT, sans aucun aggiornamento.[ii] En  tout cas, il faut reconnaître que cette diplomatie dispose de beaucoup d’appuis dans les mouvements de gauche et dans l’académie de manière générale.
En synthèse, donc, le legs diplomatique de Lula est celui d’une politique étrangère très active, certainement responsable pour la présence accrue du Brésil sur la scène internationale, mais faite aussi de choix politiques – dans les domaines de la démocratie et des droits de l’homme – et d’alliances préférentielles pour le moins suspects, sinon critiquables du point de vue des intérêts du Brésil en tant que pays (et explicables seulement par sa capture par les intérêts étroits de son parti et son idéologie anachronique). La rhétorique « tiers-mondiste », par exemple, et l’anti-impérialisme presque enfantin constituent des résidus politiques d’un âge révolu et certainement peu conformes aux nouvelles responsabilités internationales d’une nation émergeante comme le Brésil. Les illusions de changement de l’ordre international sur la base d’une coalition de forces « anti-hégémoniques » représente un mauvais calcul sur les intérêts politiques prioritaires de partenaires comme la Chine, l’Inde ou même la Russie. De même, les paris sur l’acceptation facile des prétentions brésiliennes à conquérir « son » siège permanent au CSNU ou à exercer un leadership régional n’ont pas résisté à des tests pratiques, au-delà de la rhétorique diplomatique coutumière. En tout état de cause, les « nouveaux habits » de la diplomatie brésilienne étaient construits sur en ensemble de mythes politiques, entretenus par le parti au pouvoir, qui se sont vite choqués avec la réalité. Une diplomatie post-Lula, dévêtue de son charisme[iii] et style, devra retrouver l’ancien professionnalisme abandonné de l’Itamaraty, un service diplomatique qui a toujours recruté les meilleurs, hélas mis temporairement au service de causes douteuses.

Paulo Roberto de Almeida est Docteur es Sciences Sociales, diplomate de carrière et auteur de plusieurs ouvrages sur les relations internationales du Brésil (www.pralmeida.org).

[Paulo Roberto de Almeida (www.pralmeida.org; pralmeida@me.com)]
[Beijing-Shanghai, 28.06.2010; Shanghai, 4.07-18.09. 2010.]

Résumé : Le travail analyse en premier lieu les priorités politiques et les objectifs de la politique étrangère du gouvernement Lula, tels qu'établis par le président lui-même: l'entrée au Conseil de Sécurité des Nations Unies; le renforcement et l'élargissement du Mercosur en Amérique du Sud, en tant que base de l'intégration régionale sud-américaine; et la conclusion des négociations commerciales multilatérales du Doha Round (OMC). La deuxième partie traite des raisons par lesquelles aucun de ces objectifs n'ont pas été atteints. La troisième partie aborde les méthodes de la diplomatie de Lula, ce qui pourrait expliquer en partie ses échecs.


[i] Voir, par exemple, l’article de Rubens Ricupero, « À sombra de Charles De Gaulle: uma diplomacia carismática e intransferível : a política externa do governo Luiz Inácio Lula de Silva (2003-2010) », Novos Estudos CEBRAP (n. 87, Juillet 2010, p. 35-58; disponible: http://novosestudos.uol.com.br/acervo/acervo_artigo.asp?idMateria=1389).
[ii] Pour un exposé sur les positions historiques du Parti des Travailleurs, voir mon article à ce sujet : La politique internationale du Parti des Travailleurs: de la fondation du parti à la diplomatie du gouvernement Lula”, In: Denis Rolland et Joëlle Chassin (orgs.), Pour Comprendre le Brésil de Lula (Paris: L’Harmattan, 2004) p. 221-238.
[iii] Voir, à nouveau, l’article de Rubens Ricupero, « À sombra de De Gaulle: uma diplomacia carismática e intransferível », op. cit.

Uma lagrima para... Stefan Zweig (morto em 1942)

No Carnaval de 1942, quando todo o Rio de Janeiro e o Brasil inteiro, dançavam ao som de marchinhas, na animação típica dessa época, Stefan Zweig, deprimido com as notícias das vitórias fascistas na Europa e na Ásia, colocava um fim à sua vida, acompanhado de sua mulher, em Petrópolis.


Recomendo, para todos os que desejarem saber mais sobre ele, esta biografia excepcional de Alberto Dines: Morte no Paraíso.
Uma pesquisa profunda, uma escrita saborosa.


Setenta anos da morte de um dos maiores escritores de todos os tempos...
Paulo Roberto de Almeida 

A educacao no mundo e a deseducacao no Brasil - Gustavo Ioschpe



Como será o ensino superior do futuro ?

Gustavo Ioschpe
Revista Veja, 22/02/2012

O ensino superior do futuro 
Há uns anos, fui dar uma palestra em uma universidade privada. Perguntei ao diretor qual era o maior desafio deles. Imaginei que ele fosse me dizer que eram outras universidades semelhantes, ou a universidade pública, mas não: “O que nos atrapalha é esse pessoal que engana os alunos dizendo que curso de dois anos é ensino superior”. Eis um bom retrato do nosso ensino superior: não só pequeno como atrasado. Hoje, nosso primeiro problema é termos uma taxa de matrícula de 22%, entre um terço e um quarto da dos países desenvolvidos, metade da de países como Chile, Venezuela e Peru e abaixo da de todos os Brics, exceto a Índia.
A principal explicação para esse acanhamento no ensino superior é a falência da nossa educação básica. Mas, se algum dia consertarmos esse problema (crença que se aproxima cada vez mais do dito sobre o segundo casamento: é o triunfo da esperança sobre a experiência), nossos graduandos se defrontarão com um modelo de ensino superior defasado. Esse não é um problema só brasileiro. No começo do ano participei de um seminário sobre ensino superior em países em desenvolvimento na Universidade de Oxford, e o que se discutiu lá, mais aquilo que já vem sendo pensado aqui, nos permite ter uma ideia de como será o ensino superior da próxima geração. Eis os horizontes mais relevantes (agradeço a Jamil Salmi, até recentemente líder da área de ensino superior do Banco Mundial, por muitos dos exemplos abaixo).
Flexibilidade - Durante séculos, o ensino superior foi algo que acontecia em universidades, em cursos de quatro anos, preparando o aluno para uma carreira específica. No futuro, o ensino se dará em universidades, em escolas técnicas e em outros formatos que ainda não conhecemos que permitam o lifelong learning, o aprendizado ao longo de toda a vida. Os cursos poderão ser presenciais ou on-line. Mais frequentemente, serão das duas formas. Terão dois, três ou quatro anos de duração. Tratarão de várias áreas do conhecimento, e estarão mais preocupados em ensinar a pensar do que em transmitir conhecimentos e habilidades específicos, pois a obsolescência do saber será ainda maior do que é hoje.
Menor duração – O Brasil tem três tipos de formação: bacharelado, licenciatura e curso de tecnólogo. Esse último dura entre dois e três anos, focado no desenvolvimento de uma competência profissional específica, normalmente para cargos de salário médio. No Brasil, só 10% das matrículas em cursos presenciais está nesse tipo de curso. Na China, é mais da metade. Nos países desenvolvidos (OCDE), é um terço (dados disponíveis em twitter.com/gioschpe). Em vez de ser percebido como a melhor alternativa para a pessoa que busca um diferencial rápido e eficaz no mercado de trabalho, o curso de tecnólogo ainda é erroneamente visto como um “primo pobre” do ensino “de verdade”.
Laços com o ensino básico – Nas últimas décadas, o ensino superior se massificou e deselitizou (o Brasil ainda chegará lá), e o ritmo de inovação no mercado de trabalho fez com que um diploma de uma boa universidade não fosse mais suficiente para uma carreira cada vez mais longa. Assim, a distinção entre educação básica e superior vai ter cada vez menos sentido. Ambas estarão dentro de um contínuo, que começa na pré-escola e só termina com a morte. Na Alemanha, as faculdades de engenharia e escolas politécnicas já estão em contato com jardins de infância para atrair futuros bons engenheiros. No Brasil, teremos um problema adicional a resolver: as áreas de licenciatura e pedagogia, hoje patinhos feios da academia, terão de ganhar em importância e prestígio. As universidades terão de entender que sem um aluno bem formado no ensino básico não conseguirão fazer o seu trabalho com qualidade.
Tecnologia – No Brasil, só reconhecemos diplomas de instituições brasileiras, mas certamente em breve validaremos o ensino dado nas melhores universidades do mundo. Hoje já é possível assistir, on-line e sem custo, a aulas de instituições como o MIT e Stanford. Nos EUA, um sexto das matrículas do ensino superior já é feito em cursos on-line. O Brasil está chegando perto, com uma em cada sete, depois de uma explosão que levou o número de matriculados de 200 000, em 2006, para 930 000, em 2010. Stanford, Purdue e Duke são universidades que já gravam todos os seus cursos, para que os alunos possam baixá-los e rever as aulas quantas vezes quiserem. Há algumas semanas, a Apple lançou uma plataforma de venda de livros didáticos para o iPad. Além do texto, tem vídeos, animações, lugar para resumos. Em breve, serão compartilháveis.
Desabou a Torre de Marfim – À medida que o ensino superior se massifica, desaparece a noção da academia como instituição alheia (e superior) ao mundo “real”. Haverá cada vez mais forte competição entre instituições pelo aluno, o que faz com que as universidades precisem se desdobrar para atender às demandas dos alunos e de seus futuros empregadores. A Universidade do Sul da Flórida dá uma garantia a seus alunos de engenharia: se, durante seus cinco primeiros anos no mercado de emprego, eles sentirem a necessidade de competências que não aprenderam na faculdade, podem voltar e aprendê-las de graça.
Currículo – Oscar Wilde (1854-1900) escreveu que nada que vale a pena saber pode ser ensinado. O desafio das universidades do futuro será ensinar apenas aquilo que vale a pena saber, o que demandará novos currículos e nova didática. Um exemplo é o Olin College of Engineering, nos EUA. O ensino é centrado na resolução de problemas, sempre em equipes. Não há departamentos acadêmicos e os professores não recebem cátedra. O currículo é baseado em um triângulo entre engenharia (o projeto é exequível?), empreendedorismo (é viável?) e humanas (é desejável?).
Interdisciplinaridade Os problemas do mundo real são complexos e não respeitam fronteiras departamentais. A universidade do futuro terá de respeitar essa realidade. Todo aluno de graduação nos EUA passa por todas as grandes áreas do saber. Só no início do terceiro ano é que ele precisará decidir qual será a sua “major”, a área em que vai se diplomar. Antes disso, o futuro cientista estuda sociologia e o historiador estuda matemática. A especialização virá mesmo só na pós-graduação. Algumas universidades federais no Brasil tomaram a iniciativa de criar um “bacharelado interdisciplinar”. É um bom começo, ainda que a iniciativa seja limitada pelo fato de que o aluno estuda apenas uma de quatro grandes áreas (artes, humanidades, saúde e ciência e tecnologia).
Nada é de graça – Um sistema educacional que matricule perto de 100% dos jovens (EUA, Finlândia e Coreia do Sul já estão chegando perto disso) é caro. Não é possível estender esse benefício a número tão grande de alunos e esperar que os contribuintes paguem a conta. Com exceção de México, República Checa e países escandinavos, todos os países da OCDE cobram mensalidades de seus alunos em universidades públicas. Passaremos por mais algumas invasões de reitorias, mas chegaremos lá.

P.S. – O artigo do mês passado, sobre o fechamento de vagas em universidades de “má qualidade”, suscitou algumas respostas curiosas. Uma delas, de um médico que concordava que não se deviam fechar vagas em nenhum curso – exceto medicina. Pois haveria médicos suficientes para atender à população. Infelizmente, não é verdade. Há 1,87 médico por grupo de 1 000 habitantes no Brasil. Nos países da OCDE, esse número é de 3,32 – 78% mais, portanto. No Uruguai, é de 4,18. Para chegarmos à média da OCDE, precisaríamos de 634 000 médicos, ou 277 000 mais do que temos hoje em atividade no país.

Capitalismo em frangalhos (para alegria dos seus inimigos...)

Se as cifras são corretas, se trata de fato de perdas colossais, que deixam as dívidas gregas parecendo uma brincadeira, proporcionalmente...



Pertes records en vue pour Dexia

LEMONDE.FR | 20.02.12

La banque franco-belge Dexia, en cours de démantèlement, doit présenter, jeudi 23 février, ses résultats pour l'année 2011, qui se chiffrent à près de 12 milliards d'euros de pertes, annoncent Les Echos dimanche.

La vente accélérée du portefeuille d'actifs risqués du groupe, commencée au printemps, a coûté environ 4 milliards d'euros, selon Les Echos. La vente de plus de 68 % de Dexia Municipal Agency (Dexma), la structure de refinancement de Dexia, à l'Etat, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et à la Banque postale coûte au groupe près de 1 milliard d'euros. Enfin, la vente de sa banque de détail en Belgique et l'exposition du groupe à la Grèce ont toutes deux coûté environ 4 milliards d'euros.
La poursuite du démantèlement de Dexia s'annonce encore coûteuse, selon le quotidien économique, selon lequel "les acheteurs potentiels se montrent fort peu généreux avec un établissement qu'ils estiment à terre et pressé de vendre". Royal Bank of Canada tarde à reprendre la totalité des titres de la structure de conservation de titres RBC Dexia, et le fonds qatarien QNB aurait fait une offre jugée trop basse pour racheter DenizBank, la filiale turque de Dexia.
Le Monde.fr


Political and Economic Risks in BRICS countries - Maplecroft Global Risks Atlas 2012


Maplecroft Global Risks Atlas 2012

No improvement in BRICs capacity to withstand shocks from global risks despite economic growth – Maplecroft Global Risks Atlas 2012
Investment potential of China, India and Russia undermined by poor governance and societal resilience

No improvement in BRICs capacity to withstand shocks from global risks despite economic growth – Maplecroft Global Risks Atlas 2012
Investment potential of China, India and Russia undermined by poor governance and societal resilience
20/02/2012

According to a major new report, the BRIC countries of Brazil, Russia, India and China are no better placed to withstand shocks from major risk events than they were four years ago.
The findings of the Global Risks Atlas 2012, released by risk analysis firm Maplecroft, indicate that strong economic performance in the BRICs has not translated into improved societal resilience or governance, which constrain a country’s ability to adapt and combat potential shocks from pandemics, terrorism, conflict, resource security, economic contagion and the impacts of climate change.

“With hopes for a global economic recovery resting with the BRICs, investors and business seeking new high-growth, high-risk markets need to be aware of their limited resilience to global risks.” states Maplecroft CEO Alyson Warhurst. “A country’s resilience to external and internal shocks is built up over time, so as the BRICs political risk environment improves we might see resilience strengthen, but our results reveal this is yet to happen.”
The fourth annual Global Risks Atlas highlights potentially destabilising factors in the world’s key growth economies. Maplecroft classifies global risks as those that cut across borders, affecting multiple areas of the world with major impacts on countries and business alike. The Atlas covers 178 countries and includes 33 indices within five global risk areas, which calculate exposure to macroeconomic risk, security, resource security, climate change and infectious diseases. It also evaluates governance and societal resilience to measure how prepared nations are to adapt to the impacts of global risks.
The 10 countries most exposed and least resilient to global risks are: Somalia (1), DR Congo (2), South Sudan (3), Sudan (4), Afghanistan (5), Pakistan (6), Central African Republic (7), Iraq (8), Myanmar (9) and Yemen (10).
Global Risks Index 2012

Legend
Extreme risk

High risk

Medium risk

Low risk

No Data

Rank
Country
Rating
1
Somalia
Extreme
2
DR Congo
Extreme
3
South Sudan
Extreme
4
Sudan
Extreme
5
Afghanistan
Extreme
Rank
Country
Rating
6
Pakistan
High
7
C.A.R.
High
8
Iraq
High
9
Myanmar
High
10
Yemen
High

© Maplecroft, 2012
For investors and business though, it is the resilience of the BRIC economies of Brazil, Russia, India and China to withstand global risks that is increasingly important, as they become central to the fortunes of the global economy due to their increased economic might and integration with individual economies.
According to the Atlas findings, none of BRICs have improved their performance in relation to their resilience to global risks over the course of the last four years. This is despite cumulative GDP growth between 2009 and 2012 of 16% for Brazil, 13% for Russia, 28% for India and 32% for China.
“Economic gains have yet to transform the resilience of the BRICs to major risk events,” adds Warhurst. “Improvements in basic social infrastructure, such as education, healthcare and sanitation for large sections of society, are vital in combating the impacts of global risks. Without these, and improvements in governance, the BRIC economies may not fully realise their investment potential.”
Brazil (ranked 97 in the Atlas) is largely buffered from the destabilising influences of global risks and performs markedly better than its BRICs counterparts, due, in part, to its strong democratic governance and regime stability. However, poor governance and a relative lack of societal resilience in India (19), Russia (30) and China (58) are identified as significant factors that could undermine their ability to combat the effects of ‘black swan’ events.
Continuing poor governance is evidenced by the endemic nature of corruption, especially in India and Russia, where the political process is undermined by an inability to tackle the problem. In India, for instance the political standoff over a new anti-corruption law between the ruling Indian National Congress and the opposition Bharatiya Janata Party, both of which have been hit by recent corruption scandals, has severely disrupted law-making. Uncertainty for investors in Russia has also been compounded by anti-government protests relating in part to suspected irregularities in the elections.
Terrorism and political violence are also identified by Maplecroft as particularly prevalent risks in India and Russia, which threaten human security and business continuity, while diverting valuable government resources and money. Security issues in China also exist due to localised protests and unrest relating to a lack of political freedom and social gains. Upheaval on a national scale remains unlikely though, as the country’s strong economic performance buffers it from further popular dissent at present.
The high growth, resource rich, economies of Argentina (123), Chile (131) and Mongolia (117) all emerge as countries relatively well insulated from global risks and make attractive investment destinations, especially for the mining sector.
Mongolia remains heavily reliant on neighbouring China and Russia as export markets and for energy imports. While these countries sustain high rates of growth, Mongolia will continue to benefit from this integration, presenting important opportunities for the country’s mining sector. Mongolia benefits from low exposure to security risks, while also enjoying relatively robust societal resilience.
Chile, meanwhile, has emerged as a model for sustainable development in Latin America. It benefits from high economic growth fuelled by vast mineral resources and has made substantial progress in raising living standards. Low exposure to security risks and infectious diseases is also supported by strong societal resilience and good standards of governance, enabling the country to withstand and adapt to global risks.
New Zealand (176), Finland (175), Denmark (173), Norway (171), Canada (169), Sweden (168), Germany (163) and Australia (159) are among the countries exhibiting the lowest risk, suggesting that traditional Western styled democracies are still among the safest investment destinations in terms of their exposure and resilience to major risk events.

Cooperacao brasileira ao desenvolvimento: Sul-Sul descentralizado


Estados e Municípios brasileiros terão apoio para cooperar com países em desenvolvimento
Agência Brasil, 20/02/2012

No dia 29 de fevereiro, no Salão Oeste do Palácio do Planalto, em Brasília, o Governo Federal lançará o Programa de Cooperação Técnica Descentralizada Sul-Sul, cujo objetivo é estimular estados e municípios brasileiros a desenvolverem projetos de cooperação técnica em benefício de seus homólogos nos países em desenvolvimento. 

Trata-se de uma iniciativa inédita, fruto da parceria entre a Secretaria de Relações Institucionais (SRI) da Presidência da República, por meio da Subchefia de Assuntos Federativos (SAF) e do Ministério das Relações Exteriores, por meio da Agência Brasileira de Cooperação (ABC).

Após o lançamento do Programa, os governos locais e estaduais, mediante demanda dos países beneficiários da cooperação, poderão apresentar suas propostas até os prazos de 29 de junho e 31 de agosto e, uma vez aprovadas, receberão apoio da ABC para elaborar os projetos, organizar missões e atividades previstas nos projetos.

As propostas serão avaliadas por um Comitê Técnico, composto por representantes do Governo Federal, dos estados e municípios, tendo como referência os critérios técnicos objetivos, explicitados no Programa.

Espera-se que os projetos sejam elaborados com base nas experiências bem sucedidas dos governos subnacionais nas áreas de saúde, educação, segurança cidadã, governança local, desenvolvimento territorial sustentável, agricultura sustentável, segurança alimentar, restauro e conservação do patrimônio, esporte e lazer, inovação tecnológica e desenvolvimento científico, meio ambiente e mudanças climáticas, formação profissional, cultura e fortalecimento de competências para o alcance dos objetivos do Milênio.

O orçamento total previsto para o Programa é de 2 milhões de dólares em dois anos, sendo que cada projeto poderá apresentar um orçamento de até 200 mil dólares para execução no prazo de um ano.

Como forma de orientar tecnicamente estados e municípios de todo o território nacional a apresentarem projetos e dar maior visibilidade à iniciativa, serão realizados cinco seminários regionais nos meses de março e abril com o intuito de envolver os governos, bem como, na condição de parceiros secundários, a iniciativa privada e a sociedade civil local (organizações não governamentais e associações).

Nos últimos anos, o Brasil vem mudando o perfil de sua política de cooperação técnica e vem se consolidando como país prestador, com atenção crescente em países da América Latina, África, Ásia e Oriente Médio. Segundo o estudo Cooperação Brasileira para o Desenvolvimento Internacional: 2005-2009, organizado pelo IPEA e ABC, com apoio da Casa Civil, os recursos do Governo Federal brasileiro investidos para contribuir com o desenvolvimento de outros países alcançaram cerca de 3 bilhões de reais, aplicados em diversas modalidades de cooperação.

De forma análoga, cidades e estados brasileiros vem incrementando suas ações internacionais de cooperação. A ideia de apoiar as iniciativas de cooperação internacional dos entes federados com recursos federais ganhou impulso após o lançamento do edital trilateral Brasil-França-Países da África e Haiti, em 2011, o qual selecionou dois projetos envolvendo as cidades de Fortaleza e Guarulhos (Brasil), St Denis e Lyon (França), Porto Novo (Benim), Maputo e Matola (Moçambique).

Republica Mafiosa do Brasil?

Retire-se o ponto de interrogação...

‘A cara do Brasil’, de J.R. Guzzo

J.R. Guzzo
Revista Veja, 15/02/2012
A cena, registrada com fotos na semana passada em Brasília, poderia servir como um belo documento sobre os usos e costumes da vida política brasileira neste começo de século. Na área central do retrato, a presidente da República, Dilma Rousseff, afaga com a mão direita o rosto do ministro das Cidades, Mário Negromonte, no exato momento em que ele estava virando ex-ministro das Cidades. Um sorriso de beato ilumina o seu semblante ─ como se ele estivesse tomando posse no cargo, em vez de estar sendo demitido. O novo titular, deputado Aguinaldo Ribeiro, também em estado de graça, aguarda a sua vez de receber a bênção presidencial. Entre os grão-duques da política nordestina presentes à cerimônia, na qualidade de donos hereditários do atual Ministério das Cidades ─ Negromonte é da Bahia, Ribeiro vem da Paraíba, e ambos são do mesmo partido, o PP ─, dá para ver o senador José Sarney, vice-rei do Nordeste e do governo em geral, deslizando quietamente no cenário.
Deveria ser um momento de drama. Afinal, mais um ministro de estado, o sétimo em seguida deste governo, acabava de ser posto na rua por atolar-se em indícios de má conduta, e alguém com ficha limpíssima estaria vindo para consertar o desastre. Mas o que se podia ver, nesta fotografia do Brasil-2012, era uma comemoração. Em alegre harmonia, a presidente e seus parceiros pareciam estar dando o seguinte recado: “Atenção, respeitável público: garantimos que por aqui continua tudo igual”. Continua igual, em primeiro lugar, o que já se pode chamar de “sistema brasileiro” de mexer no ministério. Quando um ministro atinge uma cota crítica de “malfeitos” em sua área e precisa ser demitido, porque se tornou impossível, inútil ou simplesmente cansativo segurá-lo no emprego, é obrigatório nomear para seu lugar alguém que seja uma fotocópia dele ─ mesmo partido, mesma região, mesmo estilo e mesma folha corrida. Há uma salva de palmas para o ministro que sai, outra para o que entra e todo mundo fica aliviado, porque não há perigo de mudar nada. Continua igual, acima de tudo, a privatização do estado brasileiro, com áreas inteiras da máquina pública transformadas em propriedade particular de partidos e de políticos que apoiam o governo, mais suas famílias, amigos e redondezas. É a cara do Brasil de hoje.
O ex-ministro Negromonte, como os companheiros de infortúnio que o antecederam, viveu nas últimas semanas um processo de torrefação acelerada, por conta de suspeitas cada vez mais feias e cada vez menos explicadas; também como os outros, começou “blindado” e acabou virando farinha de rosca. Para seu lugar, privatizado pelo governo em favor do PP, foi nomeado praticamente um sósia. O homem já vem carimbado na frente e no verso. Está envolvido no tráfego de dinheiro público, por via de “emendas parlamentares”, em favor da mãe, prefeita de uma cidade da Paraíba, e da irmã, deputada estadual e possível candidata à prefeitura de outra. Não declarou à Justiça eleitoral nas últimas eleições, como era obrigado a fazer, a propriedade de quatro empresas. Tem duas emissoras de rádio, sempre na Paraíba, registradas em nome de pessoas ligadas a ele ─ um assessor e um ex-contador. Emprega em seu gabinete de deputado um primo que não bate ponto em Brasília; ele mora na Paraíba, onde, aliás, é dono de uma construtora. (O novo ministro acha que não há nada de mais nisso: segundo explicou, primo é parente “de quarto grau”.)

Num país com 190 milhões de habitantes, a presidente Dilma Rousseff não encontrou ninguém melhor que esse deputado Aguinaldo para o seu Ministério das Cidades; no Brasil de hoje, ao que parece, uma ficha como a sua é recomendação, e não problema, para nomear um ministro de estado. É triste, mas o que se há de fazer? O cargo pertence ao PP, e foi ele que o PP escolheu. Pior ainda é a história da Casa da Moeda, a mais recente na coleção de verão do governo; não deu nem para fingir, aí, que existe algum tipo de autoridade pública na repartição que fabrica todo o dinheiro do país. Seu presidente, Luiz Felipe Denucci, foi subitamente para o espaço, ao se descobrir a movimentação de 25 milhões de dólares em contas de empresas que ele mantinha em paraísos fiscais. O que esse cidadão estava fazendo lá? Ninguém sabe. O cargo é do PTB; o ministro da Fazenda, Guido Mantega, disse que nunca tinha falado com ele, nem sequer visto sua cara, antes de assinar sua nomeação para presidir a Casa da Moeda ─ um caso único no mundo, sem dúvida.
Estamos, de fato, em plena privatização.

A mafia no diva - Arnaldo Jabor

Não, não se trata de um remake do filme de Hollywod, com Robert de Niro no papel de um mafioso com problemas psicológicos (um pouco mais abaixo, na verdade).
Ou talvez seja, adaptado ao cenário nacional, em que mafiosos tem carreira solo, especializando-se em roubar o próprio Estado, o que é mais raro nos EUA.
Raramente aprecio as crônicas de Arnaldo Jabor, que tem um grande dom de repetição. Mas esta é uma das melhores...
Paulo Roberto de Almeida

‘Angústias de um colarinho-branco’

Arnaldo Jabor
O Estado de S.Paulo, 14/02/2012
“Doutora, eu procurei a psicanálise porque ando com um estranho sintoma: estou com o que vocês chamam de ‘sentimento de culpa’… Tive essa ideia quando vi aquele seriado na TV, Os Sopranos, com o chefão da Máfia de New Jersey chorando para uma psicanalista de lindas pernas. Como a senhora…
Tenho tido pesadelos: sonho que morri assassinado por mim mesmo, que estou preso com traficantes estupradores. Não mereço isso, eu, que sempre assumi minha condição de corrupto ativo e passivo… (sem veadagem… claro).
Não sou um ladrão de galinhas, mas já roubei galinhas do vizinho e até hoje sinto o cheiro das penosas que eu agarrava. Há há há… Mas hoje em dia, doutora, não roubo mais por necessidade; é prazer mesmo. Estou muito bem de vida, tenho sete fazendas reais e sete imaginárias, mando em cidades do Nordeste, tenho tudo, mas confesso que sou viciado na adrenalina que me arde no sangue na hora em que a mala preta voa em minha direção, cheia de dólares, vibro quando vejo os olhos covardes do empresário me pagando a propina, suas mãos trêmulas me passando o tutu, delicio-me quando o juiz me dá ganho de causa, ostentando honestidade e finge não perceber minha piscadela marota na hora da liminar comprada (está entre 30 a 50 mil dólares, hoje), babo ao ver juízes sabujos diante de meu poder de parlamentar e fazendeiro rico.
Como, doutora? Se me sinto superior assim? Bem, é verdade… Adoro a sensação de me sentir acima dos otários que me ‘compram’, eles se humilhando em vez de mim. Roubar me liberta. Eu explico: roubar me tira do mundo dos ‘obedientes’ e me provoca quase um orgasmo quando embolso uma bolada. Desculpe… a senhora é mulher fina, coisa e tal, mas, adoro sentir o espanto de uma prostituta, quando eu lhe arrojo mil dólares sobre o corpo e vejo sua gratidão acesa, fazendo-a caprichar em carícias mais perversas.
É uma delícia, doutora, rolar, nu, em cima de notas de cem dólares na cama, de madrugada, sozinho, comendo chocolatinhos do frigobar de um hotel vagabundo, em uma cidade onde descolei a propina de um canal de esgoto superfaturado. Gosto da doce volúpia de ostentar seriedade em salões de caretas que te xingam pelas costas, mas que te invejam pela liberdade cínica que te habita. Suas mulheres me olham excitadas, pensando nos brilhantes que poderiam ganhar de mim, viril e sorridente ─ todo bom ladrão é simpático. A senhora não tem ideia, aí, sentada nessa poltrona do Freud, do orgulho que sinto, até quando roubo verbas de remédios para criancinhas, ao conseguir dominar a vergonha e transformá-la na bela frieza que constrói o grande homem. E, agora, este sentimentozinho de ‘culpa’ tão chato…
Sei muito bem os gestos rituais da malandragem brasileira: sei fazer imposturas, perfídias, tretas, sei usar falsas virtudes, ostentar dignidade em CPIs, dou beijos de Judas, levo desaforo para casa sim, sei dar abraços de tamanduá e chorar lágrimas de crocodilo… Sou ótimo ator e especialista em amnésias políticas. Eu já declarei de testa alta na Câmara: ‘Não sei nem imagino como esses milhões de dólares apareceram em minha conta na Suíça, apesar destes extratos todos, pois não tenho nem nunca tive conta no exterior!’ Esse grau de mentira é tão íntegro que deixa de ser mentira e vira uma arte.
Doutora, no Brasil há dois tipos de ladrões de colarinho-branco: há o ladrão ‘extensivo’ e o ‘intensivo’.
Não tolero os ladrões intensivos, os intempestivos sem classe… Faltam-lhes elegância e finesse. Roubam por rancor, roubam o que lhes aparece na frente, se acham no direito de se vingar de passadas humilhações, dores de corno, porradas na cara não revidadas, suspiros de mãe lavadeira.
Eu, não. Eu sou cordial, um cavalheiro; tenho paciência e sabedoria, comecei pouco a pouco, como as galinhas que roubei na infância, que de grão em grão enchiam o papo… Eu sou aquele que vai roubando ao longo da vida política e, ao fim de décadas, já tem Renoirs na parede, iates, helicópteros, esposas infelizes (não sei por que, se dou tudo a ela), filhos estroinas e malucos… (mandei estudar na Suíça e não adiantou).
Eu adquiri uma respeitabilidade altaneira que confunde meus inimigos, que ficam na dúvida se me detestam ou admiram. No fundo, eu me acho mesmo especial; não sou comum.
Perto de mim, homens como PC foram meros cleptomaníacos… Sou profissional e didático… Considero-me um Gilberto Freyre da corrupção nacional…
Olhe para mim, doutora. Eu estou no lugar da verdade. Este País foi feito assim, na vala entre o público e o privado. Há uma grandeza insuspeitada na apropriação indébita, florescem ricos cogumelos na lama das maracutaias. A bosta não produz flores magníficas? O que vocês chamam de ‘roubalheira’, eu chamo de ‘progresso’. Não o frio progresso anglo-saxônico, mas o doce e lento progresso português que formou nossa tolerância, nossa ambivalência entre o público e o privado.
Eu sempre fui muito feliz… Sempre adorei os jantares nordestinos, cheios de moquecas e sarapatéis, sempre amei as cotoveladas cúmplices quando se liberam verbas, os cálidos abraços de famílias de máfias rurais… A senhora me pergunta por que eu lhe procurei?
Tudo bem; vou contar.
Outro dia, fui assistir a uma execução. Mataram um neguinho no terreno baldio. Ele implorava quando lhe passaram o fio de náilon no pescoço e apertaram até ele cair, bem embaixo de uma placa de financiamento público. Na hora, até me excitei; mas quando cheguei em casa, com meus filhos vendo High School Musical na TV, fui tomado por este mal-estar que vocês chamam de ‘sentimento de culpa’…
Por isso, doutora, preciso que a senhora me cure logo… Tem muita verba pública aí, muita emenda no orçamento, empreiteiros me ligando sem parar… Tenho de continuar minha missão, doutora…”

O Barao, visto por Rubens Ricupero (RHBN)


O desenhista do Brasil

Ao negociar com os vizinhos cada palmo das fronteiras, o barão do Rio Branco criou uma cultura de paz impensável no mundo atual

Rubens Ricupero
Revista de História da Biblioteca Nacional, 1/2/2012 
  • O jornal A Noite resumiu o sentimento geral ao abrir a manchete “A morte de Rio Branco é uma catástrofe nacional” em 10 de fevereiro de 1912. Às 9h10 da manhã, expirara em seu gabinete de trabalho aquele que era considerado “o maior de todos os brasileiros”. O destino do barão foi paradoxal. Monarquista convicto, teve papel fundamental na legitimação da República de 1889, que começara sob os piores auspícios: a inflação do Encilhamento, a ditadura militar de Floriano, a tragédia sanguinária de Canudos, a repressão à Revolta da Armada e a Rebelião Federalista no Sul. Foram os êxitos diplomáticos de Rio Branco, ainda antes de se tornar ministro, nas definições de limites com a Argentina e a França-Guiana Francesa, que forneceram ao governo republicano os primeiros sucessos de que precisava desesperadamente.  
    Algo parecido ocorreu com sua projeção pessoal. Viveu semiesquecido em postos obscuros na Europa por 26 anos. Só a partir dos 50 anos (morreria com 66) alcançaria o reconhecimento tardio. Desde esse momento, no entanto, acumulou tantas vitórias, em especial como ministro das Relações Exteriores durante quase dez anos (1902-1912) sob quatro presidentes, que ofuscou todos os demais. Nenhum outro diplomata de carreira, em qualquer país, atingiu como ele o status de herói nacional de primeira grandeza, culminando com a reprodução da sua efígie no padrão monetário. Entre 1978 e 1989, a nota de 1.000 cruzeiros, a de maior valor, era chamada pelo povo de “barão”.
    O futuro barão nasceu em 20 de abril de 1845 como José Maria da Silva Paranhos Júnior na velha Travessa do Senado, atual Rua 20 de abril, no Centro da cidade, num sobrado que se pode ver ainda hoje no Rio de Janeiro. Fez seus estudos no Liceu D. Pedro II e na Faculdade de Direito de São Paulo, transferindo-se no último ano para Recife, onde se formou. No começo, hesitou sobre o caminho a seguir: foi professor, promotor público e deputado por Mato Grosso em duas legislaturas.
    (...)
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