À Houston, au « Davos » de l’énergie, les Etats-Unis triomphent - Arnaud Leparmentier (Le Monde)

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A Houston, au « Davos » de l’énergie, les Etats-Unis triomphent

L’administration Biden et les géants américains du secteur se sont unis pour imposer la transition énergétique, version américaine, c’est-à-dire forte de son gaz inépuisable et misant sur les progrès technologiques.

Par Arnaud Leparmentier (Houston, Texas, envoyé spécial)

Le Monde, 10 Mars 2023

 John Kerry, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour le climat, à la Ceraweek, à Houston (Texas), le 6 mars 2023. MARK FELIX / AFP

En 2022, à la Ceraweek, à Houston (Texas) – le Davos du pétrole et de l’énergie organisé par le groupe financier S&P Global, propriétaire de la fameuse agence Standard & Poor’s –, il régnait un petit air de guerre civile : avec l’invasion de l’Ukraine, les pétroliers tenaient leur revanche contre l’administration démocrate de Joe Biden, qui les avait combattus au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Soudain, il fallait des investissements pour faire baisser le prix de l’essence et voler au secours des Européens.

« Il est dommage qu’il ait fallu la crise ukrainienne pour que l’administration Biden se réveille », vitupérait le PDG du port pétrolier de Corpus Christi, Sean Strawbridge, l’accusant d’avoir « privilégié l’idéologie sur le pragmatisme ». Un an plus tard, le Texan est devenu tout conciliant : « Nous sommes sur une bien meilleure voie, l’administration a enfin reconnu la valeur du secteur énergétique. »

Entre-temps, le Congrès des Etats-Unis a voté cet été les 369 milliards de dollars (349 milliards d’euros) de subventions tous azimuts en faveur de la transition énergétique (batteries, hydrogène, éolien, solaire, capture de carbone, isolation, réseau électrique, etc.), le fameux Inflation Reduction Act (IRA), et tout le monde s’est réconcilié.

Sous couvert environnemental, M. Biden demande aussi aux pétroliers de produire pour réduire le prix de l’essence, qui pourrait sinon lui coûter sa réélection, et l’Amérique s’est unie pour imposer la transition énergétique, version américaine, c’est-à-dire forte de son gaz inépuisable et de ses progrès technologiques.

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