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domingo, 18 de março de 2012

Eleicoes na nova Russia putinesca: ate Gogol se remexeria...

Já tinha lido esta cronica do estrangeiro no Le Monde impresso, e tinha ficado com vontade de postá-la. Felizmente, a internet tem dessas surpresas: como temia o chefe Abraracourcix -- quem já leu Asterix sabe do que estou falando -- as coisas caem literalmente sobre a cabeça da gente.
Pois me caiu, e apresso-me a postar.
A crônica de como se fraudam eleições na Rússia de hoje, uma de nossas aliadas no Brics, a mesma, aliás, que anda ajudando Bachar Al-Assad a massacrar o seu próprio povo.
Como o Brasil também tem pruridos soberanistas, acaba embarcando na mesma canoa.
Maravilha. Não imaginava ver o Brasil alinha a ditaduras, mas tudo é possível quando a alma não é pequena, e pode abrigar mesmo os mais sórdidos sentimentos...
Paulo Roberto de Almeida 

"Les Ames mortes" revisitées

LE MONDE | 
Nikolaï Gogol pourrait se retourner dans sa tombe si ce n'était déjà fait, comme l'affirment les guides qui font visiter sa sépulture au cimetière de Novodievitchi. Un bon siècle et demi après Les Ames mortes, la Russie reste fidèle à l'esprit de Gogol avec la création de bureaux de vote "fantômes", lors de l'élection présidentielle du 4 mars, remportée par Vladimir Poutine avec 63,6 % des voix.
Le jour du scrutin, 24 bureaux de vote "provisoires" ont surgi à Moscou, 70 à Saint-Pétersbourg. "Ces bureaux ne figuraient pas dans le registre de la commission électorale de Moscou, les observateurs les ont découverts par hasard", écrit le quotidien des affaires Vedomosti dans son édition du mardi 13 mars.
Les locaux étaient fantômes, mais pas les résultats publiés par la commission électorale centrale (TsIK). Ils apparaissent très favorables au candidat Poutine, qui y a recueilli jusqu'à 90 % des voix. Dmitri Chtchedrine, observateur dans le petit bourg de Mosrentguen (sud-ouest de Moscou), a trouvé incidemment le bureau fantôme n° 3377 au marché du bricolage. La photo de ce local est visible sur le blog de Vladislav Naganov (http://naganoff.livejournal.com/47629.html).
Explication des autorités : comme le bureau de vote voisin, situé dans une maternité, ne savait que faire de ses électeurs, il a bien fallu en ouvrir un autre... sur le marché, désert en ce dimanche d'élection. "Personne n'y a jamais vu un électeur mais, selon les résultats, la participation était élevée et 87 % des pseudo-votants ont donné leur voix à Vladimir Poutine", rapporte l'hebdomadaire New Times.
Autre subtilité : le vote sur le lieu de l'entreprise, garanti sans observateurs. Hôpitaux, maternités, instituts, casernes, usines ont affiché un taux de participation hors norme (90 %, contre 65,39 % au niveau national). Là encore, le favori des urnes était Vladimir Poutine, avec en moyenne 70 % à 90 % des suffrages.
Autre technologie : les listes complémentaires. Selon la loi, l'électeur qui n'a puobtenir une procuration pour voter en dehors de son bureau d'origine peut s'inscrire sur une liste complémentaire jusqu'à trois jours avant la date du scrutin. Ces listes servent ensuite au "vote en groupe", quand le personnel d'une même entreprise, sous la conduite du contremaître, du brigadier ou du chef d'atelier, vientaccomplir son devoir d'un seul homme dans le même bureau de vote.
Ces listes complémentaires, impossibles à vérifier, ont décontenancé les observateurs. Konstantin Belov, observateur au bureau n° 1359 de Lioublino (sud-est de Moscou), rapporte que, au soir du 3 mars, la liste des électeurs tenait dans trois registres. Le 4 mars au matin, jour du vote, "il y avait un registre de plus". Konstantin Belov a remarqué qu'un groupe venu voter était composé d'ouvriers et d'employés des services communaux municipaux "dépourvus de passeports russes".
Constituées par les représentants de la municipalité dans les quartiers, les listes étaient assez insolites. Tantôt les entreprises mentionnées n'existaient pas, tantôt les électeurs étaient virtuels. Une semaine avant le scrutin, Mikhaïl, 42 ans, commerçant moscovite, avait dû transmettre les données (noms, prénoms, numéros de passeports) de dix personnes de son entourage, plus les siennes propres, au représentant de la municipalité dans son quartier. Ces personnes ne se sont pas déplacées pour voter, on l'a fait à leur place.
Autre nouveauté, les urnes mobiles ont battu un record avec 6,1 millions de votes à domicile, contre 4,5 millions aux législatives du 4 décembre. C'est bien connu, il y a en mars beaucoup plus de malades qu'en décembre. Là encore, la procédure était douteuse : "Dans plusieurs circonscriptions, 200 votes ont été recueillis en deux heures, c'est infaisable", explique Grigori Melkoniants, de l'ONG Golos spécialisée dans la surveillance du processus électoral. D'après les observateurs, Vladimir Poutine a recueilli 10 % à 16 % de voix en plus grâce à la fraude.
"L'art de la fraude s'est perfectionné entre les législatives du 4 décembre 2011 et la présidentielle du 4 mars 2012. Le 4 décembre, nous avions recensé beaucoup de bourrages d'urnes et la réécriture des bordereaux de décompte des voix, ce qui a suscité le mouvement de protestation que l'on sait. Pour la présidentielle, ces procédés ont perduré là où il n'y avait pas d'observateurs. A Moscou et à Saint-Pétersbourg, où ils étaient fort nombreux, la fraude a pris d'autres formes, moins détectables", constate le jeune homme.

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