O que é este blog?

Este blog trata basicamente de ideias, se possível inteligentes, para pessoas inteligentes. Ele também se ocupa de ideias aplicadas à política, em especial à política econômica. Ele constitui uma tentativa de manter um pensamento crítico e independente sobre livros, sobre questões culturais em geral, focando numa discussão bem informada sobre temas de relações internacionais e de política externa do Brasil. Para meus livros e ensaios ver o website: www.pralmeida.org. Para a maior parte de meus textos, ver minha página na plataforma Academia.edu, link: https://itamaraty.academia.edu/PauloRobertodeAlmeida.

quinta-feira, 21 de março de 2024

Livre: LES RELATIONS INTERNATIONALES : Une Vision du Sud - Ricardo Seitenfus


Ricardo Seitenfus

LES RELATIONS INTERNATIONALES : Une Vision du Sud

Préface : Alain Rouquié

Traduction du portugais brésilien par Pascal Reuillard

2024

 

Note à l’édition française

Cet ouvrage vise avant tout à établir les bases d’une théorie des relations internationales à partir de la perspective des payset des sociétés en développement. Sans négliger la présentation de l’ensemble de la discipline des relationsinternationales, la structure du livre et sa méthodologie proposent un nouveau regard sur le monde en lien avec lalocalisation géographique de l’auteur.

Le grand nombre de tableaux, graphiques et tableaux synoptiques de cette édition répond à un objectif initial : fournir aulecteur des outils destinés à comprendre une situation généralement très confuse. L’ouvrage va en quelque sorte àcontrecourant de l’historiographie des relations internationales dans le sens  il ne cherche pas à convaincre. Ils’efforce de présenter une grille analytique cohérente tout en laissant le lecteur tracer librement son propre chemin.

 

 

Préface

 

Les relations internationales relevaient naguère de la compétence exclusive de spécialistes, théoriciens ouphilosophes, et des diplomates. Aujourd’hui, linternational est inséparable de toutes les questions qui affectent la vie des sociétés et des individus. Dans notre monde fini et interdépendant, on chercherait en vain ce qui leur échappe. Mais unetelle extension du champ ne facilite guère sa compréhension et nous avons plus que jamais besoin d’un savoirinternational pertinent pour nous orienter dans un monde qui a perdu ses repères. La chute du communisme a mis fin àl’affrontement est-ouest et à léquilibre de la terreur qui assurait une bipolarité stable et fournissait une grille dinterprétationsimple. Avec la disparition de lempire soviétique, le système international a retrouvé une nouvelle et inquiétante fluidité: les États se sont multipliés ainsi que les conflits locaux.

« Renversement » ou « bouleversement » du monde[1]: ainsi a-t-on caractérisé lépoque post-guerre froide,incertaine, imprévisible. Par ailleurs, les attentats terroristes du 11 septembre ont enterré les espoirs d’un monde pacifiéou lillusion d’une fin de l’histoire. Le nouvel ordre international, plus juste et plus stable, souvent annoncé, na pas vule jour durant les dix années qui séparent la chute du Mur de la chute des Twin Towers. Nous sommes confrontés à denouvelles menaces, dans un monde plus dangereux et plus difficile aussi à déchiffrer et à comprendre. C’est pourquoi celivre du professeur Ricardo Seitenfus est particulièrement bienvenu et utile. Le professeur Ricardo Seitenfus,spécialiste reconnu de la discipline, nous propose une actualisation approfondie de la problématique des Relationsinternationales. Il nous livre des clés pour rendre intelligible « le spectacle du monde ». Il le fait dans un langage simple,accessible, « démocratique » en un mot qui reflète sa maîtrise du sujet. Il délimite ainsi avec une exigeante rigueurméthodologique un domaine qui se laisse de moins en moins facilement circonscrire.

Un fil conducteur court tout au long des trois parties de cet ouvrage stimulant : la question du rôle de l’État-nation, problème crucial aujourd’hui. Les relations internationales ne peuvent plus en effet se réduire à la politiqueétrangère des États. Le monde est devenu moins « interétatique ». Au point que certains auteurs annoncent même « la findes territoires »,[2] le pouvoir à l’ère des réseaux et des « global networks »[3] devenant indépendant d’un espacenational.

Ricardo Seitenfus, quant à lui, recense la multiplicité des acteurs internationaux et en fait une typologieintelligible. Le système international est en effet constitué d’« unités actives » (selon la définition de Thierry deMontbrial)[4] dont la puissance ne découle pas du pouvoir d’État. La globalisation financière et la mondialisationéconomique posent de grandes questions qui semblent bien dépasser les États-nations. À l’heure des « biens publicsmondiaux », le modèle étatique post-westphalien, fondé sur la souveraineté absolue et lindividualisme international, est-il devenu caduc, ou simplement inopérant ? Ricardo Seitenfus, loin de trancher, nous donne les élémentsdinformation et de réflexion indispensables pour restituer le rôle des États et évaluer leur pérennité.

L’« économie monde » nest pas d’hier, mais les entreprises par leurs dimensions sont devenues des acteurssinon légitimes du moins agissant sur la scène internationale. Bien des compagnies transnationales ont un chiffred’affaires supérieur au PIB de certains pays. Et il nest pas toujours aisé de définir leur nationalité. Fusions-acquisitions,alliances internationales et délocalisations productives contribuent à éroder lidentité et lappartenance des grandescorporations. Par ailleurs, la relation entre États et entreprises est en pleine mutation. Les clauses commerciales du typeAMI placent les entreprises au-dessus des États qui sont réduits au rôle de « simples justiciables » en cas de conflit.

Les États ne contrôlent plus les marchés, ce sont les marchés qui les évaluent, les influencent et façonnentleur politique à travers des mouvements spéculatifs instantanés ou les agences de notation, exemple emblématique denouvel acteur international, justement analysé par le professeur Seitenfus. Les « météorologues financiers » en appréciant «le risque souverain » jouissent d’un énorme pouvoir sans commune mesure, sans doute, avec leur capacité danalyse etde prospective. La prophétie autoréalisatrice nest pas simplement une dérive regrettable de leur activité.

On ne peut répertorier tout ce qui échappe désormais au contrôle des États. La société de communicationse joue des frontières et des douaniers. Les gouvernements nont guère de moyens de contraindre ou de limiter les flux del’Internet. Il est vrai quau-delà de ces phénomènes technologiques-économiques, l’État-nation nest plus ce quil était. Il atendance à se transformer en perdant de sa substance aux deux extrêmes : au niveau régional comme à léchelonsupranational. Ce dernier se constitue même en une nouvelle dimension des relations internationales.

Ainsi, un nouveau droit apparaît au-delà des frontières, la justice, droit régalien s’il en est, nest plus unmonopole national. La création d’un Tribunal pénal international est la traduction institutionnelle d’une évolutionjuridique plaçant au centre de la société internationale le respect des droits de l’Homme et le caractère imprescriptibledes crimes contre l’Humanité. Le droit dingérence humanitaire a cessé d’être lobjet des discours moraux des ONG pourentrer dans la pratique diplomatique et militaire avec ou sans autorisation du Conseil de Sécurité des Nations unies (cf. leKosovo, mais aussi la Sierra Leone, la RDC, etc.…).

Les processus dintégration économique et politique régionale donnent naissance à des entités sans précédentpuisque ce ne sont ni des États fédéraux ni des empires. L’Union européenne nest pas un super-État, ni les États unis d’Europe, mais plutôt un OPNI (Objet Politique Non Identifié) selon la boutade de Jacques Delors, ancien Président de laCommission européenne, à la rigueur une

« Fédération d’États-nations », née d’une « coopération volontaire en vue d’une finalité supérieure aux intérêtsnationaux ». La limitation de souveraineté et son transfert à une entité collective sont à la source de la constructioneuropéenne : certains États membres, dont les six (6) fondateurs, ont poussé la logique jusqu’à abdiquer leur prérogativesuprême, celle de battre monnaie en se donnant une monnaie unique, l’Euro. Il est à remarquer que la réalisation d’une «union toujours plus étroite » est plus avancée dans le domaine économique que dans celui de la politique étrangère et dedéfense commune. Comme le signalait Pascal Lamy, le premier relève de « l’avoir », le second de « l’être » : c’est- à-direimpliquant la vie et la mort,  la référence à la cellule originelle nationale est réfractaire à la tentation fédéraliste.

L’originalité de l’aventure européenne déroute parfois les observateurs et favorise une certaineincompréhension face notamment au pluralisme au sein de l’Union. La diversité des stratégies extérieures, de mêmeque les divisions sur les grands sujets internationaux, ne doivent pas être appréciées à laune du modèle étatique. Ainsiles plus prestigieux analystes, notamment s’ils penchent pour la realpolitik, privilégient cette approche telle

H. Kissinger demandant le « numéro de téléphone de l’Europe ». La grille étatique à elle seule, il est vrai,na jamais permis dappréhender lensemble des acteurs internationaux. Le fameux mot « le Vatican, combien dedivisions » prouve assez les limites de cette approche. Justement, le professeur Seitenfus montre bien le rôleinternational des églises et de l’Église « catholique, apostolique et romaine » : le Vatican est certes un État (de 44 ha et1 500 habitants), mais au-delà il est le centre d’un réseau « universel »  œcuménique ») dinfluence spirituelle,éducative et sociale, et il sest situé pourrait-on dire depuis des siècles à l’avant- garde de la mondialisation.

L’exemple de l’Église suffit à montrer que la nouveauté post- étatique peut être aussi fort ancienne. Ledépassement de l’État ne signifie pas pour autant sa disparition à terme, puisquau contraire, depuis 1990 les États sesont multipliés, pour ne rien dire des semi-États non reconnus, ou des dissidences pseudo- étatiques. Laspiration àl’État-nation ne se dément pas dailleurs depuis les débuts de la décolonisation et sest accrue avec la chute de lempiresoviétique. On peut se demander même si lon nassiste pas à un retour en force du paradigme étatique dans unmonde que la puissance hégémonique veut maintenir unipolaire au détriment du multilatéralismeLhyperterrorisme dAl-Qaeda a toutes les apparences de lextraterritorialité, cest pourtant à lAfghanistan, État failli, mais État-nation quand même, quaprès le 11 septembre sest attaquée à la coalition antiterroriste menée par les États-Unis. De même,lintervention anglo-américaine en Irak a été justifiée entre autres, au-delà des introuvables armes de destructionmassive, par la lutte contre le terrorisme international. Derrière cette conception stratégique se trouve une doctrinecentrée sur la suprématie de lintérêt national au service de la sécurité d’un seul paysL’utilisation de la force à titre préventif et hors du cadre multilatéral légitime implique une véritable régression de lordre international. Lexaltationbismarckienne de la nation allant de pair avec lébranlement des institutions multilatérales (ONU, OTAN). Le mondeest donc à la croisée des chemins, il a le choix entre un consensus normatif patiemment élaboré depuis un demi-siècle: la primauté du droit international, la sécurité collective, une culture supranationale de dépassement de la politique de puissance ou bien le « vertige de linconnu » dont la crise irakienne nous donne un avant-goût amer. Létude des relationsinternationales est plus que jamais une priorité.

 

Alain ROUQUIÉ

Diplomate et Professeur de Science politique, auteur de

« Amérique latine : Introduction à l’Extrême Occident », entre autres publications. Il a été Ambassadeur de Franceau Mexique et au Brésil.

 



[1] Voir BADIE, Bertrand et SMOUTS, Marie Claude. Le retournement du monde. Sociologie de la scène internationale. Paris, Presse de la FNSPet Dalloz, 1992.

[2] BADIE, Bertrand. La fin des territoires : essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect. Paris, Fayard, 1995.

[3] Voir BRESSAND, Albert et DISTLER, Catherine. La planète relationnelle. Paris, Flammarion, 1995.

[4] MONTBRIAL, Thierry de. L’action et le système du monde. Paris, PUF, 2002. 

====================

 

Tableaux & Figures

Tableau 1. Synopsis des théories des relations internationales 35

Tableau 2. La dualité conceptuelle des relations internationales . . . 38

Tableau 3. Les relations internationales sous l’égide européenne . . . 64

Tableau 4. Chronologie de la colonisation 71

Tableau 5. Principes orienteurs du MNA pour les relations internationales 93

Tableau 6. Conférence du Mouvement des non-alignés............ 94

Tableau 7. Caractéristiques du système bipolaire.................... 105

Tableau 8. Conditions internes de la politique étrangère......... 145

Tableau 9. Classification des décisions en politique étrangère 153

Tableau 10. Instruments de la politique étrangère................... 156

Tableau 11. Valeur des dix plus grandes entreprises du monde (2020  en milliards de dollars $ US) 183

Tableau 12. Classification et sens du risque souverain............ 190

Tableau 13. Les filiales des églises brésiliennes à l’étranger... 203

Tableau 14. Les dix économies les plus importantes

du commerce international........................................................ 245

Tableau 15. Coût comparatif de l’heure de travail dans l’industrie 250

Tableau 16. La mondialisation excluante................................ 253

Tableau 17. Population mondiale 1750-2050 (en millions)... 254

Tableau 18. Projection de la distribution humaine par région 254

Tableau 19. Théorie des avantages comparatifs (David Ricardo) 258

Tableau 20. Typologie des processus d’intégration.................. 267

Tableau 21. Les principaux exportateurs de produits agricoles (2019, en milliards de US $) 290

Tableau 22. La démocratisation mondiale (1922-2018)........ 293

 

Figures

Figure 1. La marche de l’humanité........................................... 55

Figure 2. MNA  Nombre d’États membres........................... 94

Figure 3. Structure du Mouvement des non-alignés.................. 96

Figure 4. Les trois niveaux d’action........................................ 137

Figure 5. La poupée russe de l’intégration économique........... 268

 

Table des matières

Note à lédition française........................................................ 9

Préface.................................................................................... 11

Sigles et abréviations............................................................. 17

Tableaux & Figures............................................................... 19

Introduction............................................................................. 21

 

PARTIE 1

Les caractéristiques des relations internationales.................... 27

La nature des relations internationales................................ 29

A-  Concepts et théories.......................................................... 33

B-  La dynamique des relations internationales................... 53

1.   Les relations guerrières internationales............................. 57

2.   Le pouvoir monopoliste de l’État..................................... 61

3.   L’universalisation violente des relations internationales : la colonisation 64

4.   La première étape de la décolonisation (1776-1830) 71

5.   La deuxième vague de décolonisation et lapparition du tiers-monde 84

6.   La dynamique contemporaine des relations internationales (1945-2021) 99

Références bibliographiques.............................................. 117

 

PARTIE 2

Les acteurs des relations internationales................................ 121

A.  Le principal acteur des relations internationales : l’État 126

1.   Les fondements institutionnels de laction étrangère des États 128

2.   Les objectifs de la politique étrangère............................. 136

3.   Les contraintes internes de la politique étrangère........... 141

4.   Le processus de prise de décision itinéraire et instruments 152

5.   Lagent étatique de la politique étrangère : le diplomate . 155

B.  Les acteurs secondaires des relations internationales164

1.   Les organisations internationales...................................... 164

2.   Les entités privées des relations internationales............... 181

2.1.               Les entreprises transnationales............................... 181

2.2Les organisations non gouvernementales transnationales (ONGAT193

2.3Les églises......................................................................... 198

2.4Les internationales du crime organisé.............................. 206

2.5Lopinion publique............................................................ 216

2.6. Lindividu........................................................................ 224

Bibliographie....................................................................... 231

 

Partie 3

Les tendances actuelles des relations internationales............. 233

A.  La mondialisation : ange et démon de la modernité 235

1.   Un éventail de définitions................................................. 235

2.   Le contenu de la mondialisation....................................... 239

3.   Les conséquences sociales de la mondialisation............. 248

B.  Lintégration régionale et la formation des blocs commerciaux 255

1.   La théorie de lintégration économique............................ 255

2.   Objectifs et techniques de lintégration............................ 260

3.   Nature et typologie de lintégration.................................. 264

4.   Le GATT/OMC en face du régionalisme......................... 269

5.   Le MERCOSUR................................................................ 270

C.   Défis pour la nouvelle organization des relations internationales 278

1.   Le maintien de la paix et la réforme de l’architecture institutionnelle 279

2.   Les enjeux du développement........................................ 286

3.   L’universalisation des valeurs et lidéologie masquée... 292

D.  Limpact du terrorisme sur les relations internationales 296

1.   La résistance des États-Unis au multilatéralisme............ 296

2.   La rupture du 11 septembre 2001.................................... 300

3.   La lutte contre la terreur................................................... 306

E. L’avenir des relations internationales : un chemin vers linconnu 309

Références bibliographiques.............................................. 321

 

Conclusion.......................................................................... 323

Glossaire des relations internationales.............................. 327

 


[1] Voir BADIE, Bertrand et SMOUTS, Marie Claude. Le retournement du monde. Sociologie de la scène internationale. Paris, Presse de la FNSPet Dalloz, 1992.

[2] BADIE, Bertrand. La fin des territoires : essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect. Paris, Fayard, 1995.

[3] Voir BRESSAND, Albert et DISTLER, Catherine. La planète relationnelle. Paris, Flammarion, 1995.

[4] MONTBRIAL, Thierry de. L’action et le système du monde. Paris, PUF, 2002.

Nenhum comentário: