De l’implosion de l’Union soviétique au retour de l’ingérence russe
Il est 19 h 32, ce 25 décembre 1991, lorsque le drapeau orné de la faucille et du marteau est abaissé pour la dernière fois sur la place Rouge, à Moscou. Dernier dirigeant de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev vient de prononcer un discours à la télévision : douze minutes d’allocution pour entériner, en même temps que sa démission, la disparition d’un géant, l’Union soviétique.
« La ligne du démembrement du pays et de la dislocation de l’Etat a gagné, dit-il sur le ton des regrets. Le destin a voulu qu’au moment où j’accédais aux plus hautes fonctions de l’Etat [en 1985], il était déjà clair que le pays allait mal. Tout ici est en abondance, la terre, le pétrole, le gaz, le charbon, les métaux précieux, sans compter l’intelligence et les talents (…) et pourtant, nous vivons bien plus mal que dans les pays développés, nous prenons toujours plus de retard par rapport à eux. »
Ce constat sans appel, il l’attribue au fait que « la société étouffait dans le carcan du système de commandement administratif, condamné à servir l’idéologie et à porter le terrible fardeau de la militarisation ». Puis il annonce qu’il part, « avec inquiétude, mais aussi espoir ». Cette ultime interventionn’intéresse que les étrangers. « Un seul journal de Moscou, la Rabotchaïa Gazeta, osa reproduire dans ses colonnes ce discours d’adieu », note Andreï Gratchev, conseiller et porte-parole de Mikhaïl Gorbatchev, dans son ouvrage Le jour où l’URSS a disparu, paru le 24 novembre aux Editions de l’Observatoire (250 pages, 20 euros).
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