Les personnes qui lisent de la fiction ont un cerveau plus performant
Slate, 13 mai 2024 à 21h30
https://www.slate.fr/story/266808/lecture-fiction-cerveau-impact-effet-avantages-etude
Bonne nouvelle pour les rats de bibliothèque.
La fiction boosterait certaines de nos capacités cognitives.
L'impact de la consommation des récits de fiction sur le cerveau humain a longtemps constitué un sujet de discorde au sein du corps scientifique. Pour certains, il s'agirait seulement d'une source de divertissement qui présenterait plusieurs désagréments, comme une tendance à ôter son lecteur son ancrage vis-à-vis du monde réel; mais pour d'autres, ce serait un excellent moyen d'améliorer ses capacités cognitives. L'équipe de Lena Wimmer, chercheuse à l'université allemande de Wurtzbourg, a mené une nouvelle étude afin de déterminer comment la lecture de fiction affecte le cerveau.
Psypost reprend les résultats de l'enquête publiée dans le Journal de la psychologie expérimentale, où il est expliqué que l'équipe de chercheurs a mené deux méta-analyses distinctes. Ce processus consiste à combiner les résultats de plusieurs études indépendantes afin d'en tirer des conclusions.
Une tendance positive commune
La première s'est concentrée sur les études expérimentales. Les spécialistes ont rassemblé soixante-dix analyses de ce type, qui impliquaient un total de 11.172 participants. Les résultats ont montré que la lecture de fiction «avait un effet positif faible, mais statistiquement significatif, sur les compétences cognitives en général», détaille Psypost. Les avantages étaient plus prononcés au niveau de l'empathie et de la capacité à comprendre les intentions d'autrui.
La seconde méta-analyse regroupe les travaux mesurant l'impact des écrits de fiction sur des lecteurs réguliers, tout au long de leur vie. La combinaison de 114 études a mis en évidence une relation positive et constante entre la quantité de fiction lue au cours d'une vie et l'amélioration des compétences cognitives. Cette corrélation était particulièrement forte pour les capacités verbales et cognitives générales (comme le raisonnement ou la résolution de problèmes).
En conclusion, «ce projet de recherche suggère que les personnes qui lisent beaucoup de fiction ont de meilleures compétences cognitives que celles qui lisent peu ou pas de fiction», souligne Lena Wimmer. Cependant, ces résultats ne constituent pas une preuve irréfutable: d'autres études, qui incluraient des variables tel que le niveau d'éducation, seraient en effet nécessaires.
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Si vous voulez lire davantage, suivez les conseils de ces grands lecteurs
Tout est une question d'habitude.
Les Français lisent-ils plus? Selon le Centre national du livre, la tendance remonte après une baisse pendant la pandémie. En 2023, 86% des personnes interrogées déclaraient lire spontanément, contre 81% deux ans plus tôt.
En revanche, le temps de lecture réel est en deçà des attentes individuelles, notamment chez les 15-49 ans. Si la majorité dit vouloir lire plus, elle considère aussi avoir du mal à le faire par manque de temps et la préférence pour d'autres loisirs. Mais il existe des moyens de contourner ces obstacles, d'après le Washington Post. Le quotidien américain a recueilli les conseils de grands lecteurs, ces personnes qui arrivent à lire plusieurs centaines de livres par an.
Première recommandation: prendre avantage des petits laps de temps dans la journée, que ce soit dans les transports ou lorsque l'on attend que l'eau des pâtes arrive à ébullition. Faire d'un moment dans la journée son temps de lecture privilégié facilite aussi la prise d'habitude: lire une demi-heure avant d'aller au lit par exemple, lorsque l'on n'a rien d'autre à faire (d'autant plus que cela améliore le sommeil).
S'engager dans la lecture
Autre conseil: suivre sa progression, que ce soit d'un livre ou vers un objectif de lecture sur une période donnée. «Je dois dire que [le faire] m'a rendue un peu moins à même d'abandonner un livre», explique Olivia Ambrogio, formatrice en sciences de la communication. «On se dit “J'en ai lu 42%! Je peux le finir.”»
S'engager dans la lecture est donc l'axe principal de cette habitude. «Si on veut vraiment lire un livre, il faut vraiment s'investir dans les premières 100, 200 pages» estime Paul Scott, un retraité californien. «Je ne peux pas vous dire le nombre de fois où j'ai commencé un livre en lisant les quinze premières pages, et où j'ai relu ces quinze pages le lendemain en essayant de vraiment m'y accrocher.»
Et pour ceux qui n'ont jamais les mains libres, il y a toujours les livres audio, que l'on peut écouter en faisant ses tâches ménagères. Que ce soit en supplément de la version écrite ou non, c'est un bon moyen de s'y mettre. En revanche, les bienfaits d'un livre écrit pour le cerveau sont atténués par l'écoute. Mieux vaut adopter un mélange des deux à long terme.
