sábado, 13 de dezembro de 2025

O fim e o começo de uma época: outra vez a Alemanha - Paulo Roberto de Almeida, Friedrich Merz

 O fim e o começo de uma época: outra vez a Alemanha

Paulo Roberto de Almeida, Friedrich Merz

Agora é, realmente, efetivamente, o fim de uma época, mas não apenas os últimos 80 anos, desde 1945. Essa época, que agora vem a termo, começou em 1870, com a ascensão da Alemanha Imperial, como estado revisionista, e expansionista, militarmente agressivo, e que esteve na origem das duas guerras europeias e mundiais, que liquidaram com os 500 anos de dominação europeia sobre o resto do mundo e sobre a própria Europa. Esse século e meio, desde a derrota da França pelo Reich, foi dominado pela chamada Deutsche Frage, a questão alemã que esteve no centro das disputas interimperiais desde então. A partir de agora, talvez tenhamos uma nova Deutsche Frage, pois o chanceler Merz anuncia que a nova Alemanha pretende ser a maior e a principal força militar (por enquanto convencional) na Europa e da Europa (como queria Bismarck). É o fim e o começo de uma época de contornos ainda indefinidos. Apertem os cintos. PRA

Chancellor Merz:

Dear friends, the decades of Pax Americana are largely over for us in Europe, and for us in Germany as well. It no  longer exists as we knew it.

That's  the way it is. The Americans are now very, very aggressively pursuing  their own interests. And that can only mean one thing: that we, too,  must now pursue our own interests.

And, dear friends, we're not so weak after all. We're not so small after all.”

 

A inteligência da Ucrânia contra a violência estúpida da Rússia - Ukrainska Pravda

Ukraine is redefining what victory in modern war looks like.

For decades, military theory relied on two options:

1. total defeat of the enemy, or

2. a slow war of attrition.

But neither model fully fits Ukraine’s reality. Ukraine cannot destroy russia outright. And simple attrition is not enough against a much larger state with deep reserves.

Instead, Ukraine is pioneering a third path — strategic neutralization.

This is not about annihilating every russian soldier. It’s about systematically breaking russia’s ability to fight effectively across all domains: land, air, sea, cyber, electronic warfare, logistics, and command.

Not total destruction — but functional paralysis.

Ukraine has already shown what this looks like:

• pushing the Black Sea Fleet away from Crimea,

• denying russia maneuver freedom on land,

• degrading Russian logistics and command posts,

• integrating drones, EW, and rapid R&D cycles faster than any army in Europe.

The core lesson of the war is simple: Macroeconomic stability + institutional resilience + innovation = combat power.

Because strong institutions produce battlefield effects: stable banking, predictable currency, transparent procurement, functioning anti-corruption bodies, and efficient digital systems — all of this gives Ukraine the ability to adapt, innovate, and strike smarter, not just harder.

Strategic neutralization becomes a realistic theory of victory: A russia that still exists — but cannot conduct successful large-scale operations. A Ukrainian defense sector that becomes a model for Europe — faster, decentralized, innovative. A NATO where Europe + Ukraine can contain a weakened russia, with the U.S. as a partner, not a crutch.

This is a vision not of endless war, but of restoring Ukraine’s strategic advantage and preventing russia from ever again being able to wage a full-scale invasion.

Source: Ukrainska Pravda

Conversas sobre os Brics? - Coord. emb. José Vicente Pimentel (canal YouTube da Funag)

 Conversas sobre os Brics?

No contexto da presidência brasileira no BRICS em 2025, a FUNAG acaba de lançar “Conversas sobre os BRICS”, uma série de 12 podcasts e videocasts sobre o grupo de países emergentes. As conversas, gravadas ao longo de 2025, foram conduzidas pelo Embaixador José Vicente Pimentel. Os episódios reúnem embaixadores do Brasil e dos países do BRICS, economistas e analistas políticos, que discutem a trajetória do grupo e seu papel na governança global, especialmente nas áreas de finanças internacionais.

As conversas resgatam a história e o contexto internacional que levaram Brasil, Rússia, Índia, China e África do Sul a consolidar cooperação estratégica no BRICS, destacando as prioridades brasileiras no grupo e os desafios do cenário global.

As conversas podem ser acessadas no canal da FUNAG no Youtube.
Neste link: https://www.youtube.com/watch?v=upanVQJ7E78&list=PLY4MsNDouGfgYvXGQuRJ2Zv7V6c8AM-y9

Numéro special de Recherches internationales, consacré à la crise de l'atlantisme - Michel Rogalski, Alexis Coskun, Pierre Guerlain

Nous avons le plaisir de vous annoncer que le dernier numéro de Recherches internationales est paru. 
Son dossier central est consacré à la crise de l'atlantisme. 
Vous pouvez découvrir en pièces jointes le sommaire complet, l' article de présentation du dossier ainsi que l'éditorial du numéro
Bonne réception.
Michel Rogalski


 

PRÉSENTATION

FISSURES DANS L’ATLANTISME

Alexis COSKUN, Pierre GUERLAIN, Michel ROGALSKI

COORDINATEURS DU DOSSIER

Tout chez Donald Trump peut surprendre les observateurs européens : son style, son agressivité, son approche transactionnelle des affaires publiques. Il ne faut pourtant pas se méprendre. La « doctrine Trump » ne constitue pas une rupture imprévisible dans une relation transatlantique pourvoyeuse éternelle de paix, de prospérité et de stabilité.

La relation transatlantique est d’abord le produit de relations de puissances au sein de et entre l’Europe et les Etats-Unis. Ensuite, loin d’être continue et constante la trajectoire de cette relation a épousé les revirements, parfois brutaux, des différentes doctrines stratégiques américaines. Ce faisant les évolutions de la relation transatlantique ont participé de chacune des grandes étapes de la redéfinition des rapports de forces mondiaux depuis le XXème siècle.

Dans ce cadre, il est légitime de s’interroger : à l’heure de Donald Trump, qu’est-ce que la relation transatlantique nous dit des rapports de puissance entre l’Europe et les États-Unis ?

Les conditions commerciales drastiques exigées lors de l’accord dit de « Turnberry » aux européens ont largement été comparées aux Traités inégaux imposés par ces derniers à la Chine au milieu du 19ème siècle. Si l’identification a ses limites, il en demeure un trait commun essentiel : dans les deux cas une différence massive de puissance permit de forcer la partie la plus faible à des concessions extraordinaires et défavorables à ses propres intérêts. Hier l’Empire du milieu acceptait d’ouvrir ses ports à la marine marchande britannique, aujourd’hui l’Europe promet 600 milliards d’investissements productifs aux États-Unis. Si l’Union européenne ne cède pas de territoire en concession, comme auparavant la Chine livrait Hong-Kong aux britanniques et comme les menaces trumpiennes sur le Groenland le faisaient craindre, elle s’engage à payer un tribut de 730 milliards de dollars en produits gaziers et pétroliers auprès des États-Unis. Pour exiger son dû, l’administration américaine a fait étalage de toute sa force. Politiquement elle a remis en cause la souveraineté même des États européens : en menaçant d’annexion certains territoires, en refusant l’application des règles et décisions de justice européennes, particulièrement celles visant ses géants numériques, en dénigrant ses gouvernants et en intervenant directement dans plusieurs forums ou processus électoraux en soutien à certaines des forces xénophobes et populistes du gouvernement. Stratégiquement, elle a contraint les États européens membres de l’Otan à accroître leurs niveaux de dépenses.  Économiquement, surtout, elle a directement menacé les industries européennes en faisant planer le risque de couper tout accès réel à son marché, destination toujours privilégiée d’un grand nombre de productions des pays d’Europe, en imposant des droits de douanes largement disproportionnés.

Donald Trump a pu imposer de tels sacrifices à ses homologues européens car ces derniers se trouvent dans une situation de dépendance critique vis-à-vis des États-Unis. Le militaire en est le plus ancien et le plus évident aspect : la majeure partie des armées européennes repose presque exclusivement sur les États-Unis pour leur armement, leur entraînement et leur commandement au sein de l’État-Major de l’Otan. Cependant, la marque distinctive de la période actuelle réside dans un assujettissement européen grandissant dans d’autres domaines. Aux premiers rangs de ceux-ci figurent la soumission des européens aux grandes entreprises numériques américaines, les GAFAM qui sont désormais devenues indispensables non seulement aux entreprises mais également aux citoyens européens. Au travers de ces entreprises, bien souvent en situation de monopoles ou d’oligopoles sur leurs marchés, le gouvernement américain peut contrôler l’accès à des données, des technologies, des savoirs faires essentiels aux européens. S’affirme également avec force la dépendance grandissante des européens à l’énergie américaine, et particulièrement à son Gaz Naturel Liquéfié (GNL) remplaçant de manière croissante les hydrocarbures et le gaz russe. Les européens payent le prix de leurs dépendances. Le refus de maintenir une indépendance militaire et politique réelle vis-à-vis des États-Unis, le recul des investissements dans les infrastructures critiques et énergétiques, l’alignement militaire et diplomatique quasi constant vis-à-vis des États-Unis ont conduit nécessairement les États européens à une situation de fragilité. Plus qu’une rupture franche et éclatante dans la relation transatlantique, Donald Trump tire parti des déséquilibres structurels accumulés dans les rapports économiques et stratégiques entre l’Europe et les États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L’affirmation grandissante de la domination américaine sur l’Europe répond à l’impératif stratégique immédiat des États-Unis : contrer la montée en puissance de la Chine. Plus qu’un retour à un isolationnisme théorique, il s’agit d’envoyer un message clair aux européens : l’inféodation pleine et entière. Face à la Chine, alors que les flux commerciaux se concentrent de manière croissante autour de blocs géopolitiques, l’équidistance entre puissances ne peut plus être tolérée par Washington. Cette évolution expose, en définitive, les limites d’un modèle de développement européen construit sur le double pari de la délégation de ses prérogatives militaires et régaliennes aux États-Unis - moins vrai pour la France -, de l’intégration de sa production économique dans des chaines de valeur mondialisées toujours plus étendues et intégrées. Privés de ressources énergétiques et minérales propres, tributaires de technologies qu’ils ne maîtrisent pas, sujets à des mesures commerciales brisant l’intégration économique mondiale dont ils sont dépendants les européens ne peuvent maintenir l’équilibre précaire construit depuis 1989. La Chine se refuse au cantonnement au statut d’atelier du monde et n’offre plus de débouchés commerciaux sans fins.  L’Europe est écartelée entre puissances contradictoires. En exigeant un alignement total, la relation transatlantique constitue aujourd’hui un handicap pour l’Europe. Les pays européens ne peuvent ignorer la nécessité de repenser leur modèle de développement, et leur relation à Washington. La discussion est d’ailleurs, de manière protéiforme, sur la table, à l’image du denier rapport Draghi. Il demeure que sans mise en cause de leur alignement stratégique vis-à-vis des États-Unis et sans rupture dans un modèle ancré sur les seules logiques de la mondialisation financière, au détriment de la pensée stratégique, les pays européens ne retrouveront pas les voies de leur souveraineté, si ce n’est de leur indépendance.

Les fissures dans la relation transatlantique s’amorcent lorsqu’Obama décide d’amorcer le virage vers le « pivot asiatique » marquant tout à la fois un moindre intérêt pour l’Europe, la certitude que la Russie était reléguée à un statut de puissance régionale et que désormais son seul rival était la Chine et sa préoccupation le contrôle de l’Asie-Pacifique. La guerre entre la Russie et l’Otan sur les terres ukrainiennes a confirmé la différence d’approche entre les deux rives de l’Atlantique et la prise de conscience brutale pour les Européens que la solidarité qui s’exerçait dans le cadre de l’Otan n’avait plus rien d’automatique. La période ouverte par le deuxième mandat de Trump se traduit par un triple mouvement : la perte d’influence, notamment économique, des États-Unis face à la montée d’un Sud global emmené par les BRICS et la Chine ; une Europe qui se « fabrique » un adversaire russe pour accroître ses dépenses militaires et ne pas se désarrimer de Washington ; et cette dernière qui exige de ses Alliés une inféodation absolue – on pense à l’accord signé par Ursula Van de Leyen au nom de l’Europe avec Trump – qui emprunte les formes grossières d’une colonisation que l’on pensait obsolète. Un tel équilibre ne peut qu’être instable, tant les dynamiques à l’œuvre sont rapides et puissantes.

 

ÉDITORIAL

LA GÉNÉRATION Z BOUSCULE TOUT SUR SON PASSAGE

MICHEL ROGALSKI*

DIRECTEUR DE LA REVUE RECHERCHES INTERNATIONALES

 

Comme une traînée de poudre qui rappelle les prémices de 1968 ou les Printemps arabes, de fortes manifestations de jeunes, sans affiliation politique ou syndicale, ont gagné la planète, notamment le Sud global, de façon inopinée et empruntant des formes spécifiques selon le pays.

Sans lutte armée, sans putsch mais avec détermination impressionnante face à la répression. Utilisant les formes les plus modernes de communication, d’échanges et de coordination comme la plateforme « Discord » de messagerie américaine destinée aux adeptes de jeux en lignes instantanée et bien vite détournée.  La plateforme Discord s’est révélée un formidable outil de communication et d’échanges politiques et affirme réunir 200 millions d’utilisateurs à travers le monde. Tik Tok et Instagram complètent le dispositif. Le mouvement s’est répandu à travers la planète, portant partout des revendications largement partagées pouvant se résumer à travers le mot d’ordre  « Donnez-nous des droits, enlevez les privilèges ». À cela s’ajoute le refus contre la vie chère et le chômage élevé, l’indigence de services publics ou celui d’être considérés comme des parasites. Parfois avec violence de masse comme au Népal où le Parlement a été incendié et le gouvernement limogé Ce mouvement mondial s’est doté d’un symbole, une tête de pirate, inspiré du célèbre manga One Piecele pirate Luffy libère les peuples et se bat contre un gouvernement corrompu.

Deux luttes emblématiques : Maroc et Madagascar

Ces deux pays illustrent bien la diversité de ces mouvements.

Tout d’abord le Maroc où rappelons-le la colère s’est propagée après la mort, en août, de huit femmes venues, la même semaine, accoucher par césarienne dans l’hôpital Hassan II d’Agadir dans le sud du pays. Des débordements violents entraînent la mort de trois manifestants. Les protestations s’enchaînent dans tout le pays et demandent la démission du premier ministre Aziz Akhannouch en poste depuis quatre ans. Par contre, le Roi du Maroc – 26 ans de règne - et le régime monarchique sont épargnés. La répression s’organise contre le mouvement qui s’est autoproclamé Gen Z 212 (c’est le numéro du code postal international du pays). La vague répressive atteint déjà plusieurs milliers d’arrestations dont un millier a abouti devant le procureur. Non seulement le mouvement n’a pas été cassé mais la presse s’est solidarisée avec les manifestants et stipendie le système oligarchique. Les mots d’ordre et les revendications s’étoffent et réclament de meilleurs services d’éducation et de santé et plus largement de services publics au service de tous. Le capitalisme de rente et de connivences, la corruption deviennent le centre des mots d’ordre. La bataille idéologique fait rage et pose la question du « patriotisme sportif » mis en avant par le régime pour désamorcer le ressentiment populaire. En effet le Maroc ambitionne d’accueillir la prochaine Coupe d’Afrique des  Nations  de football CAN) et la Coupe du monde de 2030 et s’attire la réponse cinglante des manifestants : « des écoles et des hôpitaux, plutôt que des stades ! ». Et d’ajouter dans une feuille de route : « Nous exigeons que soit comblé le fossé béant entre le Maroc promis par les textes officiels et le Maroc que nous vivons au quotidien. » On assiste à la naissance d’un mouvement sans leader, mené par des jeunes, à la recherche d’un nouveau contrat social et bien décidé à affronter le pouvoir. L’image du royaume notamment à l’étranger a pris un sérieux coup et s’est déjà fissurée. Mais pour l’instant le régime tient bon grâce à la répression et bénéficie d’un large appui des États-Unis qui en ont fait leur principal allié militaire en Afrique ou de la France, son meilleur point d’appui au Maghreb. En outre le Maroc est le premier pays arabe à avoir eu des liens diplomatiques avec Israël, dès 2020,  et rêve d’un rapprochement avec l’Union européenne. C’est dire combien le Maroc est un maillon important du système occidental.

À Madagascar, l’armée a désavoué la répression des manifestants par la gendarmerie – comme lors du printemps tunisien, lorsque l’armée a refusé de rejoindre la police entraînant la fuite de Ben Ali. Là encore le président en place depuis 2018 a été exfiltré dans un avion militaire français. Il se trouve aujourd’hui à Dubaï alors que ses collaborateurs les plus proches ont trouvé refuge, grâce à des avions privés, à l’île Maurice où certains d’entre eux ont étés arrêtés et inculpés pour blanchiment d’argent. Le mouvement de protestation s’est mobilisé fin septembre sur deux éléments qui empoisonnent et désorganisent la vie des habitants : les coupures d’eau et d’électricité qui témoignent du caractère obsolète et non-entretenu des réseaux d’équipement ainsi que du manque d’investissements de l’État et sa mauvaise gouvernance dans un pays où le taux de pauvreté touche 75 % de la population. 400 000 jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année. C’est devenu une bombe à retardement qui explose aujourd’hui car l’économie ne créée pas suffisamment d’emplois, ce qui oblige ces jeunes à se tourner vers le secteur informel, sous-payé et précaire par définition. Très vite les partis d’opposition et les syndicats ont épousé la cause de la jeunesse et ont appelé à la grève générale alors que les manifestations se sont transformées en émeutes, en pillage et en incendies. La situation est devenue insurrectionnelle et le président a dû lâcher du lest et limoger le gouvernement. La viralité des réseaux sociaux a contribué à l’extension du mouvement. Aujourd’hui les militaires ont pris le pouvoir. Le mouvement Gen Z essaie de les mettre sous surveillance tout en craignant lui-même d’être écarté du processus en cours. En signe de gage de bonne fois, les militaires ont confié à une quarantaine de magistrats de la Cour des comptes le mandat de procéder à un audit de l’État et de la gestion de l’ancien régime. Madagascar est un allié fidèle de Paris. Il faudra suivre avec attention l’évolution de l’avenir de la base navale de Diégo-Suarez, un temps tombée en désuétude mais que les autorités françaises voudraient remettre en activité – base essentielle pour surveiller le trafic qui transite par le canal de Mozambique.

*

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Ces luttes multiples témoignent de la remise en cause du système partout dominant. Du Maroc au Népal, du Pérou au Bangladesh, du Sri Lanka au Kenya, de la Birmanie à Madagascar, d’Indonésie au Timor-Oriental ou aux Philippines, ces luttes, parfois insurrectionnelles partent à l’assaut des inégalités. Il faut reconnaître l’universel à travers chacune de ces situations particulières. Si la démocratie libérale et les régimes qui la portent sont partout conspués, ils ne sont pas pour autant tous défaits. Le contenu idéologique de ces mouvements reste flou, et s’il témoigne d’un « dégagisme » certain, la colère s’exprime en termes moraux mettant en avant la corruption, le népotisme, la dignité, la trahison, les dépenses fastueuses et l’incompétence. Tous ces griefs s’ajoutant aux traits fondamentaux de ces régimes qui reposent sur l’injustice sociale, le déclassement, la précarité permanente, le chômage, la pauvreté de masse qui touchent l’ensemble de la population et surtout une jeunesse - dont le poids démographique est énorme - qui reste sans avenir et sans perspectives. La détresse et la colère de la jeunesse sont emblématiques d’une situation qui touche toute la population qui assiste à la privatisation des services publics. Les jeunes souvent plus éduqués et diplômés et aujourd’hui largement connectés ont très vite pris conscience, surtout en milieux urbains, de cette situation qui ne peut que les révolter.

Il ne faut pas s’étonner, en l’absence d’idéologie constituée et de structures organisées pour la porter,  si les succès sont peu nombreux ou de courte durée et cèdent vite la place à des régimes autoritaires comme ce fut le cas en Tunisie ou en Égypte où des forces organisées de longue date ont su capter le mouvement à leur profit. Les réseaux sociaux – seuls outils de communication et d’organisation – efficaces pour la mobilisation, peuvent accompagner un mouvement mais ne pourront pas se substituer à lui s’il n’existe pas.

 


A New Cold War? Worse than that - McFaul

 A new Cold War? 

Worse than that:

McFaul: Many people say we are in a new Cold War with Russia. I wish it was true. But it’s much worse.

What we have now is the potential first great power war in Europe since WW2, with annexation and nuclear threats from Putin. Worse than Cuban crisis.

McFaul: China is significantly more powerful than they were 30 years ago. Russia is significantly more powerful than they were 30 years ago.

Relative to them, USA is weaker. And when you have such great powers, they tend to clash.

McFaul: Authocrats are still threatened by our ideas of freedom, liberty, democracy, and rule of law.

It’s true for Putin and Xi.

Democratic revolutions in Russia’s neighborhood threaten Putin’s legitimacy.

McFaul: Putin himself told us and says that to his people that Russia is not a part of the liberal LGBT-West. They are a sepparate civilization.

He said “because we look like you, you think that we think like you. But we don’t”

McFaul: Putin says Ukrainians are just russians with the accents.

He said his goal is to unite slavic nation. That was one of his “reasons” to invade Ukraine.

But since Ukrainians are practicing democracy and free markets, they are a threat for his argument.

George Orwell on Nationalism (1945)

 In his 1945 essay Notes on Nationalism George Orwell examines what he calls a pervasive “habit of mind”, a moral and intellectual distortion by which loyalty to a group overrides all sense of truth and justice. Having defined “nationalism”, and (crucially, for Orwell) distinguished it from “patriotism,” Orwell now outlines the key psychological traits that, in his view, characterize all forms of nationalist thought.

First published in Polemic, October 1945

From: George Orwell Foundation

October, 30, 2025

Notes on Nationalism

George Orwell  

It would be an oversimplification to say that all forms of nationalism are the same, even in their mental atmosphere, but there are certain rules that hold good in all cases. The following are the principal characteristics of nationalist thought:

Obsession. As nearly as possible, no nationalist ever thinks, talks, or writes about anything except the superiority of his own power unit. It is difficult if not impossible for any nationalist to conceal his allegiance. The smallest slur upon his own unit, or any implied praise of a rival organization, fills him with uneasiness which he can only relieve by making some sharp retort. If the chosen unit is an actual country, such as Ireland or India, he will generally claim superiority for it not only in military power and political virtue, but in art, literature, sport, structure of the language, the physical beauty of the inhabitants, and perhaps even in climate, scenery and cooking. He will show great sensitiveness about such things as the correct display of flags, relative size of headlines and the order in which different countries are named. Nomenclature plays a very important part in nationalist thought. Countries which have won their independence or gone through a nationalist revolution usually change their names, and any country or other unit round which strong feelings revolve is likely to have several names, each of them carrying a different implication. The two sides of the Spanish Civil War had between them nine or ten names expressing different degrees of love and hatred. Some of these names (e.g. ‘Patriots’ for Franco-supporters, or ‘Loyalists’ for Government-supporters) were frankly question-begging, and there was no single one of them which the two rival factions could have agreed to use. All nationalists consider it a duty to spread their own language to the detriment of rival languages, and among English-speakers this struggle reappears in subtler form as a struggle between dialects. Anglophobe Americans will refuse to use a slang phrase if they know it to be of British origin, and the conflict between Latinizers and Germanizers often has nationalist motives behind it. Scottish nationalists insist on the superiority of Lowland Scots, and Socialists whose nationalism takes the form of class hatred tirade against the B.B.C. accent and even the broad A. One could multiply instances. Nationalist thought often gives the impression of being tinged by belief in sympathetic magic—a belief which probably comes out in the widespread custom of burning political enemies in effigy, or using pictures of them as targets in shooting galleries.

Instability. The intensity with which they are held does not prevent nationalist loyalties from being transferable. To begin with, as I have pointed out already, they can be and often are fastened upon some foreign country. One quite commonly finds that great national leaders, or the founders of nationalist movements, do not even belong to the country they have glorified. Sometimes they are outright foreigners, or more often they come from peripheral areas where nationality is doubtful. Examples are Stalin, Hitler, Napoleon, de Valera, Disraeli, Poincaré, Beaverbrook. The Pan-German movement was in part the creation of an Englishman, Houston Chamberlain. For the past fifty or a hundred years, transferred nationalism has been a common phenomenon among literary intellectuals. With Lafcadio Hearne the transference was to Japan, with Carlyle and many others of his time to Germany, and in our own age it is usually to Russia. But the peculiarly interesting fact is that re-transference is also possible. A country or other unit which has been worshipped for years may suddenly become detestable, and some other object of affection may take its place with almost no interval. In the first version of H. G. Wells’s Outline of History, and others of his writings about that time, one finds the United States praised almost as extravagantly as Russia is praised by Communists today: yet within a few years this uncritical admiration had turned into hostility. The bigoted Communist who changes in a space of weeks, or even of days, into an equally bigoted Trotskyist is a common spectacle. In continental Europe Fascist movements were largely recruited from among Communists, and the opposite process may well happen within the next few years. What remains constant in the nationalist is his own state of mind: the object of his feelings is changeable, and may be imaginary.

But for an intellectual, transference has an important function […]. It makes it possible for him to be much more nationalistic—more vulgar, more silly, more malignant, more dishonest—than he could ever be on behalf of his native country, or any unit of which he had real knowledge. When one sees the slavish or boastful rubbish that is written about Stalin, the Red army, etc. by fairly intelligent and sensitive people, one realizes that this is only possible because some kind of dislocation has taken place. In societies such as ours, it is unusual for anyone describable as an intellectual to feel a very deep attachment to his own country. Public opinion—that is, the section of public opinion of which he as an intellectual is aware—will not allow him to do so. Most of the people surrounding him are sceptical and disaffected, and he may adopt the same attitude from imitativeness or sheer cowardice: in that case he will have abandoned the form of nationalism that lies nearest to hand without getting any closer to a genuinely internationalist outlook. He still feels the need for a Fatherland, and it is natural to look for one somewhere abroad. Having found it, he can wallow unrestrainedly in exactly those emotions from which he believes that he has emancipated himself. God, the King, the Empire, the Union Jack—all the overthrown idols can reappear under different names, and because they are not recognized for what they are they can be worshipped with a good conscience. Transferred nationalism, like the use of scapegoats, is a way of attaining salvation without altering one’s conduct.

Indifference to Reality. All nationalists have the power of not seeing resemblances between similar sets of facts. A British Tory will defend self-determination in Europe and oppose it in India with no feeling of inconsistency. Actions are held to be good or bad, not on their own merits, but according to who does them, and there is almost no kind of outrage—torture, the use of hostages, forced labour, mass deportations, imprisonment without trial, forgery, assassination, the bombing of civilians—which does not change its moral colour when it is committed by ‘our’ side. The Liberal News Chronicle published, as an example of shocking barbarity, photographs of Russians hanged by the Germans, and then a year or two later published with warm approval almost exactly similar photographs of Germans hanged by the Russians. It is the same with historical events. History is thought of largely in nationalist terms, and such things as the Inquisition, the tortures of the Star Chamber, the exploits of the English buccaneers (Sir Francis Drake, for instance, who was given to sinking Spanish prisoners alive), the Reign of Terror, the heroes of the Mutiny blowing hundreds of Indians from the guns, or Cromwell’s soldiers slashing Irishwomen’s faces with razors, become morally neutral or even meritorious when it is felt that they were done in the ‘right’ cause. If one looks back over the past quarter of a century, one finds that there was hardly a single year when atrocity stories were not being reported from some part of the world: and yet in not one single case were these atrocities—in Spain, Russia, China, Hungary, Mexico, Amritsar, Smyrna—believed in and disapproved of by the English intelligentsia as a whole. Whether such deeds were reprehensible, or even whether they happened, was always decided according to political predilection.

The nationalist not only does not disapprove of atrocities committed by his own side, but he has a remarkable capacity for not even hearing about them. For quite six years the English admirers of Hitler contrived not to learn of the existence of Dachau and Buchenwald. And those who are loudest in denouncing the German concentration camps are often quite unaware, or only very dimly aware, that there are also concentration camps in Russia. Huge events like the Ukraine famine of 1933, involving the deaths of millions of people, have actually escaped the attention of the majority of English russophiles. Many English people have heard almost nothing about the extermination of German and Polish Jews during the present war. Their own antisemitism has caused this vast crime to bounce off their consciousness. In nationalist thought there are facts which are both true and untrue, known and unknown. A known fact may be so unbearable that it is habitually pushed aside and not allowed to enter into logical processes, or on the other hand it may enter into every calculation and yet never be admitted as a fact, even in one’s own mind.

Every nationalist is haunted by the belief that the past can be altered. He spends part of his time in a fantasy world in which things happen as they should—in which, for example, the Spanish Armada was a success or the Russian Revolution was crushed in 1918—and he will transfer fragments of this world to the history books whenever possible. Much of the propagandist writing of our time amounts to plain forgery. Material facts are suppressed, dates altered, quotations removed from their context and doctored so as to change their meaning. Events which, it is felt, ought not to have happened are left unmentioned and ultimately denied. In 1927 Chiang Kai-Shek boiled hundreds of Communists alive, and yet within ten years he had become one of the heroes of the Left. The re-alignment of world politics had brought him into the anti-Fascist camp, and so it was felt that the boiling of the Communists ‘didn’t count’, or perhaps had not happened. The primary aim of propaganda is, of course, to influence contemporary opinion, but those who rewrite history do probably believe with part of their minds that they are actually thrusting facts into the past. When one considers the elaborate forgeries that have been committed in order to show that Trotsky did not play a valuable part in the Russian civil war, it is difficult to feel that the people responsible are merely lying. More probably they feel that their own version was what happened in the sight of God, and that one is justified in rearranging the records accordingly…

La tradición liberal venezolana Gabriela Calderón de Burgos (El Cato)

 La tradición liberal venezolana

Gabriela Calderón de Burgos dice que en el discurso de aceptación de aceptación del Premio Nobel de la Paz de María Corina Machado, se destaca lo mejor de la tradición liberal venezolana, hoy relativamente desconocida luego de más de dos décadas de dictadura chavista.

El Cato, 10/12/2025

https://www.elcato.org/la-tradicion-liberal-venezolana  

María Corina Machado ha tenido en vilo esta semana al mundo. La portada del Wall Street Journal al escribir estas líneas dice “Líder opositora huyó de Venezuela a Noruega por tierra, mar y aire”: un escape intrépido y una reunión familiar dignos de una gran película de Hollywood. En el discurso de aceptación que leyó su hija en Oslo se destaca lo mejor de la tradición liberal venezolana, hoy relativamente desconocida luego de más de dos décadas de dictadura chavista. Pero es una tradición de larga data y sumamente rica. 

Al inicio del discurso, Machado recuerda que “En 1811 escribimos la primera constitución del mundo hispano, una de las primeras constituciones republicanas de la Tierra. Allí afirmamos una idea radical: que cada ser humano posee una dignidad soberana. Esa constitución consagró la ciudadanía, los derechos individuales, la libertad religiosa y la separación de poderes”. Se refiere a la otra Revolución Americana, la que se dio el 5 de julio de 1811 y fue liderada por Francisco de Miranda y otros como Juan Germán Roscio, el precursor liberal de las independencias y el revolucionador de conciencias, respectivamente; son personajes que retrato en mi libro En busca de la libertad: Vida y obra de los próceres liberales de Iberoamérica.

Al hablar de la herencia hispana y de “la fusión de pueblos y culturas” Machado nos recuerda los escritos del gran historiador venezolano Arturo Úslar Pietri, quien reconocía la necesidad de conocer nuestro pasado para entender las raíces de nuestro subdesarrollo político. Úslar Pietri era muy admirado por uno de los pensadores más lúcidos de América Latina en el siglo XX: Carlos Rangel. Ambos señalaron a la estatización del petróleo como el origen de la crisis económica y decadencia del sistema político en Venezuela. Machado resume el diagnóstico de estos dos pensadores así:

“La concentración total de la renta petrolera en manos del Estado generó incentivos perversos y le dio al poder gubernamental un control inmenso sobre la sociedad, que terminó traduciéndose en privilegios, clientelismo y corrupción…La riqueza petrolera no se usó para liberar, sino para someter”.

Este es un diagnóstico que le aplica a muchos países en la región, donde los recursos naturales en manos del Estado han sido (mal) utilizados de la misma manera.

Desde la época de Rómulo Betancourt, que llegó al poder en Venezuela al mismo tiempo que Fidel Castro lo hiciera en Cuba, este último tenía la ambición de apoderarse del petróleo venezolano para su proyecto autoritario de proyección regional. Betancourt logró resistir el embate de Castro con firmeza, pero la clase política no estuvo a la altura para defender la democracia cuando se presentó el proyecto autoritario de Hugo Chávez en 1998 y desde ese entonces, como lo resalta Machado: “El dinero del petróleo se convirtió en un arma para comprar lealtades en el exterior, mientras el Estado se fusionaba con el crimen organizado y con grupos terroristas internacionales”.

María Corina representa este gran legado de libertad. Y como sucedió en su momento con el liderazgo de Miranda, Roscio, Betancourt, Rangel, está logrando llevar este mensaje de una sociedad de personas libres más allá de Venezuela. 

Este artículo fue publicado originalmente en El Universo (Ecuador) el 12 de diciembre de 2025.

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